.
Autre source pour ceux qui comme moi ne sont pas très sûrs de leur Espagnol :
www.lematin.ch[...]7228686
Merci Nostria pour la possible réponse.
Pour spi33, un RA est un radio amateur.
Mais ce genre de langage assez abscons ou il n'y a qu'un point est ... curieux et désorientant.
Edith : J'oubliais, merci pour le MP, le lien m'a permis d'apprendre plein de choses !
Sympa !
Ancrage sur la côte Nord par une tramontane à décorner les boeufs...
Il aurait fallu peut-être pensé contourner le cap tout proche pour se mettre à l'abri sur la côte sud ?
Il aurait "peut-être fallu" consulter une météo et lire les I.N. .
C'est navrant......................... .
Je suis l'une des miraculées, effectivement depuis 2h du matin j'étais en état de panique car la mer était déjà bien déchaînée mais personne ne m'écoutait, on me rassurait et j'ai continuer d'avoir peur jusqu'à 5h30 où j'ai pris un somnifère pour me calmer étant la seule à bord à paniquer...j'entendais juste quelqu'un parler en espagnol dans une radio mais là aussi on me disait que ce n'était rien...j'ai trouvé le skipper allongé au sol car il venait de se faire implanter une hanche artificielle et donc handicapé devant ma cabine en hurlant allumez le moteur, on fonce sur les rochers....c'était trop tard...j'ai crié et là j'ai vu la mort arriver à toute vitesse...un grand sentiment de colère et de culpabilité m'envahit toujours à ce jour mais je n'avais aucune expérience de la navigation.... Il y avait un port juste derrière la baie...on avait une seule ancre....tout est dit !!!! HORRIBLE !!!
quelle météo ?? avec quels moyens ?? à part le baromètre qui baisse , tu n'es pas très averti de la direction du vent !
Voici les faits réels : à 2h du matin le 15 , un vent violent vient du SO en provenance des terres et de la cote espagnole , brulant de chaleur . . . . . . . 1h30 à 2h plus tard , le vent tourne de 180° et vient du NE tout aussi violent !
Les belges pouvaient aller ou ils veulent , ils étaient piégés !
à part gagner un port ! mais je ne connais pas assez le coin pour dire ou !
Fatalitas !
Je suis l'une des miraculées et je suis toujours sous le choc de cette tragédie...effectivement ni le skipper ni le capitaine n'avaient consulté la météo, j'ai eu peur toute la nuit mais personne n'a voulu m'écouter....heureuse d'être envie car j'ai eu la rage mais toujours dans l'incompréhension des faits et de la santé mentale du skipper :-( aucune radio météo à bord, j'entendais juste quelqu'un qui parlait en espagnol durant la nuit via une des radios mais on me disait que ce n'était rien....quand le naufrage est arrivé, je n'étais pas étonnée mais malheureusement je n'ai rien pu faire, pas d'expérience et j'ai fait confiance malgré ma peur terrible depuis 2h du matin!!!
C'est une situation que j'ai toujours redoutée : la dépression te passe pile dessus. Ca veut dire que tu te protèges contre un 35 nœuds SUD puis deux heures après tu te prends du 35 nœuds NORD...
Quant à la compassion, quand j'en ai, je n'éprouve pas le besoin de la crier sur tous les toits...
ce genre de piege est Le Piege, on le connait on s'y prepare dans n'importe quel mouillage non abrité a 360°....on parle ici des ces pauvres belges car ils sont morts mais ce cas de figure se reproduira et s'est produit maintes fois pour d'autres sans conclusion aussi funeste...
on doit surveiller le baro et les variations de direction du vent au mouillage lorsque le temps est fort, pour se barrer a temps le cas echeant.
Il semble mal venu de faire de la morale ici, mais il faut imperativement pouvoir degager d'un mouillage a tout moment, meme ( et surtout) avec une couverture meteo
Oui peut-être ça n empêche pas de regarder si le mouillage ne doit pas être abandonné pendant la nuit quand le bateau fait des bonds et
Je rappelle à tous, humblement, que la couverture météo en Méd ne vaut pas grand chose. Les bons réflexes bretons ne pèsent pas lourds là bas, chez moi. Quelle paix quand tu navigues en Bretagne !
Naviguer en Méd, comme partout ailleurs mais là plus qu'ailleurs, c'est la vie sauvage, être aux aguets, constamment, et prendre le large au moindre doute pour ne pas se faire coincer. Une mer pour les guerriers. Aussi belle que sauvage. Fondamentalement sauvage.
Il faisait beau le jeudi (SW), le mauvais temps était prévu du nord pour la nuit et tous les bateaux de ce mouillage sont partis dans la soirée. La bateau belge est arrivé plus tard ("c'était le paradis" ont déclaré les survivants).
Ça a commençé á souffler très fort sur Palma à partir de minuit.
Il n'a pas bougé de toute la nuit malgré les vagues et á 7h est parti sur les rochers. ("nous étions fatigués et nous dormions"). C'est cet immobilisme qui est surprenant, d'autant plus qu'á 20mn de route, plus au sud (plage de Mitjorn par ex) ils étaient á l'abri du nord. Ils n'étaient pas piégés, Formentera est une île assez petite avec toujours un abri sous le vent.
Très triste effectivement...
sans porter aucun jugement, ni critique,car c'est si facile; et puis finalement ça apporte quoi, et à qui, de juger ou critiquer.
bien que totalement novice.. qui n'a qu'un rêve d'apprendre à naviguer; comme je vous envie vous qui savez, vous qui avez l’expérience; je me pose la question de savoir comment je pourrais éviter ça; quand je saurais naviguer.
je lis qu'il faisait nuit, qu'ils étaient fatigués, que la météo peut changer en quelques instants ou presque..
l’expérience qui sous entend vigilance..l'équipement disponible à bord, ou je ne sais quoi d'autre...
...et puis, doit il y avoir une réponse...après tout, les meilleurs font des erreurs, parfois mortelles.
c'est humain, nous ne sommes que des êtres humains; et certains plus qualifiés que d'autres dans un domaine, comme un pilote d'avion ou de F1, peuvent commettre une faute, grave, définitive.
je me pose la question, ça pourra m'arriver, quand je saurais naviguer, quand j'aurais votre expérience, que me conseilleriez vous; qu'auriez vous fait dans cette situation.
et il possible aussi que cela se soit produit à cause d'un moment de surconfiance et de négligeance, pourquoi pas
C'est écrit plus haut: il faut prendre le large.
Cela m'est arrivé par exemple une fois, en solitaire, dans une mouillage à Jan Mayen. Derrière la falaise, à l'abri. Puis, calme plat, l'oeil de la dépression me passe dessus. Puis le vent tourne et arrive du large. 60 noeuds établi. Il est deux heures du matin. L'eau est blanche d'écume, le bateau rue. Si je dérape je suis dans les rochers.
Ni une ni deux, moteur en route, un gros pare-battage au bout de la chaine, j'abandonne le mouillage, impossible à remonter. Et en avant toute pour le large. La force du vent était anabatique. Aprés quelques minutes j'établis la voilure dans du force 6 devenant 5. Trois heures plus tard je reviens dans la baie, cela souffle toujours, je repars au large.
Et deux heures plus tard encore, je retrouve mon mouillage, dans une baie toute calme. Et je continue mon escale.
bien vu !
d'autres n'ont pas eu cette chance...
peur que le départ ne soit pire et plus dangereux que de rester....
histoire de feeling et de savoir agir dans les moments chauds...
pas donné à tout le monde...
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Ps: je m etonne de cette recurence dans la publication des accidents de mer encore que cette fois ci, la dignite est de rigueur et c est tant mieux
Le seul interet serait un debrif des experts en assurance sur les circonstances et des solutions eventuelles...
Ce n est jamais le cas et plutot un concert de les nuls, moi j aurai.....
Facile derriere un ecran....
Alors oui le vent est dangereux
En med plus qu ailleurs
Oui, on peut perdre la vie en mer
Oui un accident est par definition
La conjonction soudaine de plusieurs elements
Qui pris separements etaient benins
Et en l etat font l accident
Conclusion
Bravo pour la tenue de ce fil là
Merci pour les conseils avisés et humbles
Pour la suite, je m interroge encore
De l interet de ces inventaires et discutions de comptoir
Qui sont de plus en plus frequents
Bonne nav à tous
A part un ou deux trublions les derniers fils ont été très dignes. Ces discussions peuvent sauver des vies, on apprend de ses propres erreurs et celles des autres bien qu'il y ait aussi le facteur fatalité.
D'un autre coté, pour ma part je ne comprends pas qu'on fasse la route retour des Antilles en avril ou mai et cela plusieurs années qu'il y a des drames à cet endroit et à cette saison. Si on a réussi à en faire réfléchir c'est déjà un succès.
y a t il plus d'accidents ? ou plus de commentaires sur les accidents ?
a sortilege,
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je suis bien d'accord avec toi, c'est regretable.
d'ailleurs dans un autre fil plus ancien, le cata au maroc, la famille d'une victime, le skipper, a du intervenir pour demander que ces accusations lamentables de personnes qui n'y etaient pas s'arretent.
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mais cela ne doit pas t’étonner.
sur les pontons tu n'entendras jamais ce genre de "debrief accusatoire",
mais ici c'est un forum, les gens sont ne naviguent plus, certains sont frustrés de voir que d'autres qui naviguent n'auraient pas leur talent...donc a chaque accident, certains diront "c'est de leur faute, ils auraient du....".
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@ sortilege :
"un accident est par définition la conjonction soudaine de plusieurs éléments qui, pris séparément, étaient bénins et en l'état font l accident"
en disant cela, tu es déjà résigné et c'est bien dommage
Les dérapages de ce genre de fil sont consternants.
Par contre ces drames peuvent aussi être l'occasion de tirer une expérience pour progresser.
a mago,
oui bien sur, si cela est possible, faire progresser en faisant connaitre que telle ou telle erreur aurait pu éviter un drame est tres positif,
mais tres souvent on ne connait pas assez de details, on n'a pas assez d'informations le permettant efficacement, et, donc, par consequent, cela se transforme en mise en cause injuste de telle ou telle decision des equipages, qui n'y sont peut etre pour rien.
@renard
Pour moi il ne s'agit pas de juger car nous ne sommes pas juges et de plus nous ne connaissons pas la réalité des faits.
Par contre ce peut être l'occasion d'évoquer des sujets ayant trait à la sécurité.
Par exemple moi qui suis un simple plaisancier peu coutumier en plus de la méditerranée, je découvre le danger représenté au mouillage par ces vents tournants et violents. Si un jour je navigue un jour dans le coin cela m'incitera à davantage de prudence.
faut pas exagerer non plus on n'est pas dans une epopée à la ulysse..le vent ne se met pas a souffler 40 nds en ayant tourné a 180° d'une minute a l'autre
attention aux galernas au pays basque espagnol
tu passes de 10 noeuds de terre à 30 40 de mer apres 1 minute de calme
il y a eu des morts, pour ma part j'ai eu chaud, déjaà raconté plein de fois, merci à ma petite bete de pres pour etre sorti du piege, ça sert aussi les bateaux performants au pres
P.S. Les coups de Galerne peuvent être redoutables parce que très soudains et ne laissant pas le temps de préparer le bateau:
13 Mai 2002 :
Coup de Galerne sur le littoral du Sud-ouest - un très violent coup de vent s'abat très brutalement en milieu d'après-midi entre Biarritz et Niort - ce coup de vent est ressenti jusqu'à Paris en soirée - les rafales atteignent 133 km/h à Biscarosse (Landes), 126 km/h au cap Ferret, 115 km/h à Biarritz - on compte de nombreuses chutes d'arbres, des centaines de bateaux jetés à la côte, 50 000 foyers privés d'électricité et 4 blessés.
Au pays basque français aussi ("brouillarta".
Ce danger est à considérer jusqu'à la Gironde.
Lire à ce sujet l'excellent article de "Négofol" publié ici :
www.plaisance-pratique.com[...]galerne
J'en extrais ces citations :
"La zone concernée s’étend sur une bande de 60 km le long de la cote du Cap Pañas à Capbreton, exceptionnellement jusqu’à la Pointe de Grave.
Typiquement, le phénomène apparait à l’Ouest de la zone (Gijon) et se propage vers l’Est à environ 30 Kts.
Caractéristiques :
La galerne se caractérise par :
Une rotation brutale du vent, au secteur ouest sur les côtes françaises, plutôt nord-ouest sur les côtes espagnoles et un renforcement brutal pouvant excéder 25 m/s, voire 30 dans les rafales.
Une arrivée rapide de stratus et de brume, parfois de brouillard. La galerne typique est rarement accompagnée de précipitations.
Une chute brutale de la température de l’air, pouvant dépasser 12 °C, voire 14°C en quelques minutes, d’autant plus remarquable qu’il n’y a pas de refroidissement par évaporation de précipitations. Cette chute vient souvent après des températures très élevées.
Une hausse brutale de l’humidité relative, pouvant dépasser 50 % et en général accompagnée d’une hausse de la température du point de rosée.
Une augmentation soudaine de la pression, après une lente baisse.
Les mauvaises conditions durent en général peu de temps (2 à 6 heures). La mer peut devenir très grosse.
La galerne typique ne peut être associée, ni à un passage de front sur les cartes synoptiques, ni à l’occurrence d’un orage ou d’une ligne de grains. Selon ce modèle le plus probable, la galerne est un courant de densité (également dénommé courant de gravité) engendré par l’interaction de conditions synoptiques particulières avec le relief et les contrastes thermiques du sol.
(...)
Danger pour les embarcations :
La galerne interrompt soudainement une période de temps calme, en général ensoleillé et chaud. Difficile à prévoir, pratiquement dépourvue de signe annonciateur et d’une exceptionnelle soudaineté, la galerne représente un danger certain pour les embarcations. Sa prédiction est difficile, malgré un programme d’étude franco-espagnol sur le sujet (voir rapport sur l’URL indiquée pour ceux qui veulent approfondir).
Dans les Annales : 141 pêcheurs morts ou disparus dans un coup de galerna à Bermeo le 12 août 1912.... et la pire : la Galerna du 20 avril 1878 : 322 pêcheurs noyés ou disparus"
Peio
Haize Egoa
J'ai déjà vu le vent passer de 15 nœuds arrière à 40 nœuds dans le nez au passage du cœur d'une dépression aux Féroé. Nous étions dans un port abrité de tous vents mais la bascule a été brutale, moins de 5 minutes.
Donc oui, ça arrive.
dans le cas de la galerna ciel bleu devant je rentre dans le mouillage, je mouille j'affale la gv, je vois tous les autres bateaux qui partent à fond, moteurs fumée noire serviettes au vent, je me retourne, un horrible nuage lenticulaire comme dans un dessin animé ...
oui c'était dans le dos j'aurais pu le voir se créer
ç a duré 30 mns mais terrifiant mer blanche, tiré des bords désespérés gité à 30 degrés avec un bout de genoa déroulé
mais enfin , il y a le ciel l'ambiance le baro!!! ca m'etonnerait que ce soit avec un ciel bleu a perte de vue
@entre-cotes
si c'est pour moi, merci
mais pourquoi la seulement tu as raison, n'ai je pas toujours raison ?
:scie: :acheval: :acheval: :doc: :goodbye:
Respect aux victimes avant tout, c'étaient des gens comme vous et moi, qui avaient plaisir à aller sur l'eau.
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Quant à décider s'il fallait partir ou pas, je n'ai aucun doute qu'ils ont eu le temps d'en délibérer. Ce n'est pas donné à tout le monde de partir dans la nuit et dans la tempête alors que le mouillage avait tenu. J'ai eu le cas de conscience en Corse, j'ai renforcé le mouillage qui n'a pas bougé mais j'ai passé la nuit dans le cockpit avec le doigt sur le démarreur. Heureusement, tout a tenu. J'imagine que l'équipage a dû être surpris par une rupture brutale du mouillage. La leçon que j'en tire c'est que si on décide de rester au mouillage en faisant face, il faut doubler le mouillage, préparer le bateau pour un départ en catastrophe et assurer la veille constante.
Désolé de vous contredire; ce que vous dites est ce qu'il ne faut jamais jamais jamais faire. On ne peut pas risquer sa vie cul aux rochers et face á la tempête en confiant sur la tenue d'un mouillage qui n'est plus conçu pour ça. Le bateau doit être prêt á partir á tout moment. De ce drame c'est la seule leçon que l'on peut retenir.
Oui.
Je renchéri, il ne faut pas être "prêt à partir", mais "il faut partir".
Je sais, plus facile à dire qu'à faire.
Mais il faut le dire. Car on sait qu'il ne faut pas tenter le diable au mouillage.
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Face à l'adversité, il ne peut y avoir d'obligation de résultat mais une obligatoin de moyens pour y faire face. :oups:
@ Seeman : et je ne suis pas du tout d'accord avec ce que tu dis (et tu devrais ouvrir un fil spécial pour en parler);
et je pense que tu résumes l'opinion, consciente ou inconsciente, d'une grande partie des intervenants d'H&O
.
Question montée de vent, ça peut vraiment aller tres tres vite.
Je suis passé de 0 à 25-30 nds en 2 minutes max en méditerranée il y a 3 semaines. Bon c'etait prevu et le bateau etait toilé pour ce temps mais j'ai été surpris de la vitesse à laquelle ça a pu s'établir.
@pierre 400
C est la definition d un accident et comme ds une autre vie
J etais assureur c est le genre de chose qui ne s oublie pas
Allez, à ton dico plutot que jetter le bebe et l eau du bain en toute ignorance.....
@ sortilege : la definition du mot est une chose mais les precautions à prendre et la préparation pour l'éviter me semblent plus interessantes à aborder (et en tant qu'assureur, cette demarche devrait te parler);
la sécurité, ça se prépare et ça s'anticipe, surtout en mer;
faire passer un message comme quoi la malchance est la mère de tous les drames en mer est malvenu
@ Seemann :
"le tout est d'y être préparé matériellement et aussi dans sa tête, intellectuellement, le plus possible"
et on est parfaitement d'accord;
mais le problème, c'est que le plaisancier ne s'y prépare pas vraiment et là est le nœud du problème
Bonjour Pierre,
on peut être confronté à un "pépin" à chaque sortie en mer. Comme le note MAGO, le tout est d'y être préparé matériellement et aussi dans sa tête, intellectuellement, le plus possible. C'est ce que j'appelle "l'obligation de moyens" et ce que les experts d'assureurs appelleront "mesures de conservation". J'aurai dû dire "urgence" plutôt qu'"adversité" peut-être...
On ne peut pas obliger les gens a ne pas avoir d'accident. On les oblige a tout faire pour ne pas en avoir.
Moi qui suis en zone cyclonique mon assureur m'oblige a prendre une palanqué de précautions, mais il ne m'oblige pas a ne pas rencontrer de cyclone.
Minimal-desktop-wallpaper-peace
Seemann
"Face à l'adversité, il ne peut y avoir d'obligation de résultat
mais une obligatoin de moyens pour y faire face."
De prime abord, je suis d'accord. Mais en reculant ma chaise pour mieux réfléchir, je ne le suis plus du tout.
Je connais beaucoup de Zozos qui ont les moyens matériels en neuros, mais qui ne les ont pas en neurones.
Quant au résultat, ils n'en ont pas d'idées, je dis qu'ils n'ont pas les outils ou l'expérience marins pour deviner les conséquences potentielles de leur choix, si tant est qu'ils soient encore en état de choisir.
Je ne connais pas les victimes de cette tragédie. Pour moi ce ne sont donc pas des Zozos. Des perdants, oui. Je pense à leurs enfants qui le sont aussi et de plus involontairement.
Alors je me permets d'écrire:
Face à l'adversité il y a une obligation de résultat,dût-il nous échapper, ET une obligation de moyens tant matériels que psychologiques.
Lorsqu'on va en mer, il faut s'être préparé matériellement, physiquement, et mentalement. Et en plus avoir de la chance. J'ai remarqué que ceux qui se sont préparés ont beaucoup plus de chance, et aussi qu'ils font plus souvent les bons choix.
Pour ce que j'en sais depuis 45 ans que je la fréquente, la Méditerranée est un monde météorologique à part où il est prudent d'interpréter très localement les conditions synoptiques. Pour ce faire, l'observation attentive des us et coutumes des marins locaux, voire les questionner directement si possible est une très bonne précaution.
Encore l'an passé j'ai été contraint de déménager d'un mouillage en pleine nuit dans un coin mal pavé et mal cartographié parce que le vent avait brutalement tourné en se renforçant considérablement. Fort de mes prévisions météo de diverses sources, je m'étais cru plus malin que les pêcheurs du coin qui avaient évacué l'endroit bien avant le coucher du soleil alors que ne soufflait qu'une petite brise de terre propice à l'apéro sur le pont.
Peio
Haize Egoa
Bonjour
Pour répondre à Gus, je confirme par expérience mais quelqu'un a-t-il une expérience qui a mal tourné en voulant quitter un mouillage ( de nuit par exemple... ) ?
Bonsoir tout le monde, je viens de découvrir ce forum ce soir, je suis une des 3 miraculés du naufrage. J'ai eu très très peur toute la nuit mais malheureusement j'étais la seule. Un couple bien ensemble ne se rendait pas compte du danger, une amie qui dormait paisiblement car elle avait pris pas mal de médicaments étant malade, le capitaine dormait tranquillement aussi, il restait le skipper qui dormait dans le carré chez qui j'ai cherché du réconfort toute la nuit mais qui me disait de ne pas m'inquiéter que tout était normal, juste une mer agitée et que l'ancre tenait bien....malgré tout je n'arrivais pas à aller dormir tellement je paniquais. Vers 4h30 du matin j'ai envoyé un sms à mes enfants en Belgique pour voir si ils dormaient afin de consulter la météo tellement j'avais peur mais malheureusement pas de réponse. Le capitaine s'est réveillé et a tenté de me rassurer faisant confiance au skipper et m'a dit que je pouvais aller dormir, qu'il veillerait à l'ancre tous les 1/4 d'h mais qu'elle tenait bien. J'ai donc pris un somnifère vers 5h30 du matin ne sachant plus quoi faire à part avoir l'air ridicule à avoir peur. La radio météo ne fonctionnait pas et personne n'était au courant des prévisions, juste une radio avec quelqu'un qui parlait toute la nuit en espagnol mais je ne comprenais rien, le skipper me disait de ne pas m'inquiéter que ce n'était rien. J'ai donc été rejoindre ma cabine sans pour autant dormir, je voyais la lumière dans le carré et était +/- rassurée ensuite la lumière s'est éteinte et la mer avait l'air d'être plus calme quand quelques minutes plus tard j'ai entendu le skipper crier "vite allumez le moteur, on fonce sur les rochers" je l'ai trouvé allongé devant ma cabine car il venait de se faire opérer d'une hanche artificielle 1 mois plus tôt et était donc handicapé, j'ai crié pour que les deux autres hommes agissent mais il était trop tard, à peine sorti du bateau pour allumer le moteur que nous percutions les rochers. Là je savais que c'était fini....tout a été à une vitesse impressionnante, tout s'est cassé très vite, on glissait, on était au milieu des morceaux de bois, et du reste, le moteur arrivait sur nous, j'ai trouvé un gilet dans ma cabine que j'ai donné à mon amie qui partageait ma cabine, je n'en avais toujours pas....j'ai déblayé du mieux que je pouvais le bateau et jeter les coussins par dessus bord afin de pouvoir s'en servir comme bouée, l'eau était au niveau de ma taille quand j'ai foncé dans la cabine du fond où se trouvait le capitaine à qui j'ai ordonné de me donner un gilet et ensuite j'ai ordonné de sortir du bateau car les hommes voulaient qu'on reste dedans, j'ai poussé mon amie en dehors car elle était trop petite et n'osait pas sortir, ensuite j'ai pris une immense vague en voyant le tunnel de la mort et la photo de mes deux enfants qui m'a aidée et sauvée, j'ai sauté sans réfléchir en sachant que de toute façon j'allais mourir. Aujourd'hui je vais mieux, j'ai suivi une thérapie lourde pour traumatisme profond, j'ai perdu des amis, des sentiments de colère et de culpabilité refont encore surface mais j'espère un jour reprendre la mer avec des personnes compétentes !!!! Un mouillage tel qu'on l'a fait est suicidaire mais comment savoir quand on ne s'y connait pas ????
Voilà, je vous ai raconté l'histoire du naufrage du voilier avec 6 belges à bord :'(
Nathalie
Bonsoir Nathalie,
Je salue ton courage pour avoir sans expérience réussit a te sortir de cet enfer, et être capable de venir le raconter avec simplicité sur ce forum .
Bonsoir Nathalie, vous avez toute ma considération !!!! quel cran !
Je ne porterai aucun jugement, je retiens l'idée du pare-battage pour larguer ancre et chaîne rapidement, et installer un couteau bien tranchant à demeure dans la baie à mouillage. Je suis évidemment preneur de toute idée.
Il va pas rester en bon état longtemps ton couteau... L'eau de mer c'est pas excellent pour les lames. C'est dans ta poche qu'il doit être.
Merci pour ton récit Nathalou,quels sont les autres survivants ?
A propos de couteau en poche,un moniteur de voile légère me disait qu'un jour dans l'urgence pour dégager un ado coincé par les pieds dans une sangle de rappel sur un cata retourné il s'était précipité et avait découpé le trampoline au couteau pour le sauver.
En poche j'en ai un, et je laisse dans le cockpit un wichard qui n'a pas souffert, démanilleur, manche phosphorescent et lame efficace contre les bouts
Bon courage à toi Nathalou,
et reconstruis toi positivement malgré ce drame, accident qui peut arriver à tout le monde, que ce soit en mer ou sur route...
Tous mes espoirs de rétablissement pour l'avenir !
Amitiés
La peur n'est pas une faiblesse et t'as sans doute sauvée Nathalou.
Dans cette situation, je n'aurais pas fermé l’œil aussi.
Bon rétablissement, merci pour ton récit .
il est remarquable de voir que nathalou qui se dit debutante et n'ayant pas d'experience ai analysé correctement la situation et en particulier ai compris la possibilité de s'abriter facilement ...
je me demande si le mal de mer n'est pas la cause de l'absence de reaction du skipper car au final il aurait été simplissime d'eviter cette catastrophe.apparement une peur saine lui a permis de reagir au mieux dans la limite des possibilités qui lui etaient offertes
Bon courage et merci pour ce récit édifiant...
qu'il nous serve à tous à rester humble et sur nos gardes en mouillage forain...
C'est en effet très intéressant d'avoir le récit de Nathalie. J'espère qu'il servira et que d'autres éviteront un drame pareil.
Bon courage pour la suite.
.
Un truc pas mal aussi c'est le moteur tournant que tu peux embrayé pout soulager le mouillage. Et le moteur, si t'as besoin, il est démarré et chaud.
Moi j'ai un HBgaffe.je fais encore plus gaffe.
il n 'est pas interdit d'établir des quarts de mouillage et d'étaler le gros temps en s'appuyant au moteur . Ca ne m 'est jamais arrivé , mais c'est arrivé à un ami qui a passé toute la nuit au moteur et sur ancre à Fornells dans un bon coup de mistral.
Courage Nathalie, bravo pour ta clairvoyance.
Bravo pour ton courage Nathalie. Je te souhaite de naviguer à nouveau dans de meilleures conditions.
Une pensée sincère pour ceux qui ont péri dans l'accident.
S'il n'y avait pas eu toutes ces disparitions, je n'aurais pu ressentir qu'une immense incredulite teintee de colere devant une telle histoire. C'est bien cher paye pour une incompetence finalement assez frequente et generalement sans consequence.
Nathalie, bravo pour ton bon sens et bonnes futures navigations.