Sharpieblues


Conçu pour la balade et la croisière côtière, le Sharpieblues malgré sa longueur, reste facilement transportable grâce à sa largeur modérée (2.10 m) et à son faible poids, 800 kg en ordre de marche (poids réel relevé sur la balance avec voiles, gréement, moteur…).

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Conçu pour la balade et la croisière côtière, le Sharpieblues malgré sa longueur, reste facilement transportable grâce à sa largeur modérée (2.10 m) et à son faible poids, 800 kg en ordre de marche (poids réel relevé sur la balance avec voiles, gréement, moteur…).
Très inspiré des sharpies américains, mais un peu modernisé à la demande d’un ancien client passionné par ces bateaux, le Sharpieblues reste comme eux, un voilier hyper simple à construire et surtout très économique. A notre avis un des meilleur rapport qualité prix. Son esthétique particulière et inhabituelle sur nos côtes, ne manquera pas d’attirer les regards, d’autant que les performances sont au rendez-vous, le tout avec une grande simplicité de manœuvre. Un bateau qui permet avec son fond plat et une fois la quille relevée, de se poser facilement dans 15cm d’eau.

GREEMENT
Les deux mats non haubané permettent un matage facile à deux personnes et font également office d’enrouleur pour les deux voiles équipées d’un fourreau. Un des point fort de ce système est donc de pouvoir réduire facilement la voilure pour équilibrer au mieux le bateau, sans avoir à brasser de la toile mais en ajustant de façon précise la surface aux conditions météo. Compte tenu de la facilité de manœuvre, on n’hésitera donc pas à réduire lors de la moindre risée où sous un grain. De par sa souplesse et sa capacité à déverser, ce gréement confère au bateau des mouvements souples et doux. Question facilité, les deux voiles sont auto vireuses, pas de winches mais juste quelques poulies et bouts ; voilà qui simplifie sérieusement le poste couteux de l’accastillage.
Côté manœuvre, c’est un régal, une vraie « mobylette », on vire sur place sans rien toucher, la barre est douce, précise et l’ensemble très bien équilibré, offre de bonnes performances et un cap excellent. La quille avec ses 250 kg reste facile à manipuler, assure une bonne raideur et se remonte totalement, la version à bulbe prévue initialement reste possible mais demeure cependant plus pénalisante à l’échouage.

AMENAGEMENT
Il reste comparable à ce qu’on peut trouver sur un 6.50 m, mais on bénéficie toutefois d’une couchette double de belle taille qui offre encore une largeur confortable aux pieds car elle ne se termine pas en pointe. Le puit de dérive au centre sépare la zone carré et la cabine avant, permettant d’un côté le passage vers la couchette et de l’autre, l’installation du coin cuisine. Au pied de la descente, deux banquettes servent aussi de couchage. Bref un intérieur qui malgré les apparences de finesse extérieure, offre un espace suffisant pour pratiquer la croisière côtière. Sur le pont un cockpit de bonne taille permet à 4 personnes de tenir à l’aise et d’y déjeuner tranquillement.


CONSTRUCTION
La méthode de construction est simple et se déroule à l’endroit, ainsi pas de retournement à effectué ; il faudra juste vers la fin, relever un peu l’ensemble pour passer la peinture. Aucun gabarit mais des cloisons en C-P espacées de 65 cm, on commence par découper celles-ci, c’est d’autant plus facile qu’il n’y a pas d’assemblage ; tout rentre dans des feuilles standard de C-P. Ensuite on découpe la sole (bordé de fond), après avoir tracés tous les repères. Quelques gabarits placés dessous suffisent pour donner à la sole sa courbure ; on profite de l’espace dégagé pour coller sur place la quille en plusieurs plis. Suite du puzzle qui passe en 3D avec la pose des cloisons à leurs emplacements respectifs, en les bloquants en pied, et un simple tasseaux assurera la verticalité. Un fois en place, on réalise le joint congé du bas et la pose de la bauquière finira de raidir l’ensemble. On termine par la pose des divers renforts que constituent les puits (dérive, safran, mâts) et l’on peut dès lors évider les cloisons avant de poser les lisses de pont et de rouf puis viens le pontage. A ce stade, il ne reste plus que les bordés latéraux à mettre en place, mais avant on profitera de l’accessibilité de l’ensemble pour terminer l’aménagement.
C’est là tout l’intérêt de la méthode : pouvoir poser tranquillement les dessus de couchettes et de banquettes (en fait il n’y a pratiquement que des plans horizontaux ) sans avoir à effectuer des contorsions dans tous les sens comme cela se fait souvent, surtout à bord des petites unités. Enfin on termine en posant les deux bordés, il restera quelques finitions de pont mais à l’intérieur tout est terminé, prêt à peindre. Il ne reste plus qu’à s’attaquer aux appendices, dérive, safran, et mâts ; ceux-ci restent simples à réaliser car en bois lamellé plein.

CONCLUSION
Au total une construction super simple à réaliser et qui ne présente aucune difficulté ; tout ici est à taille humaine et les manutentions restent aisées, on a presque l’impression de construire une grosse maquette.
Les temps de constructions sont eux aussi raisonnable et il faut prévoir entre 650 et 800 h maxi ; une fourchette relative à la finition souhaitée mais aussi à l’habileté de chacun. Les numéros 10 et 11 de Bateaux Bois magazine relatent en détails les diverses phases de la construction de la coque.

Celui qui souhaite pratiquer la balade et la croisière côtière trouvera avec le Sharpieblues son bonheur, et même l’amateur de fun car le Sharpie peut aussi être mené de façon sportive. Voilà donc un bateau très accessible tant financièrement que techniquement et cela sans pour autant passer des années, ni même engloutir une fortune pour le construire. A titre d'exemple, le premier exemplaire a été réalisé dans l'été 99 avec un budget de 35 000 F voiles comprises, un petit hors-bord d'occasion à complété le tout. Un coût vraiment raisonnable pour une unité originale. Afin de ne pas grever le budget d’une unité aussi économique, le prix des plans à été fixé à 5300 F.