Vieux grééments: Yawls, ketches et Vieux Commandant (j'ai inversé les termes pour éviter la fessée)

Traduction raccourcie d'un article en anglais lu hier sur la toile, et conversation de comptoir.

Yawls et Ketches.
- Le yawl : 2ème mât est placé derrière le safran.
- Le ketch: 2ème mât en avant du safran.
Le deuxième mât de ces voiliers peut aussi être muni d’un foc. On parle alors de « cutter ketch » ou « cutter yawl ».
Dans le passé, diviser la surface de toile entre plusieurs voiles facilitait la manoeuvre. Avec kles coques anciennes peu efficaces, la perte de rendement était négligeable. La multiplication des voiles augmentait la surface de toile à hauteur de pont, ce qui minimisait la gîte.
Plusieurs voiles plus petites sont moins efficaces qu’une voile plus grande mais amortissent mieux les risées. En théorie, plusieurs mâts = plus de force au portant. Mais aussi plus de poids et de traînée. Sans oublier que le flux d’air agissant sur la voile arrière est perturbé par la présence de la voile avant, ce qui réduit son efficacité.
Les yawls eurent leur heure de gloire dans les années 20 : profitant d’une lacune dans certains règlements des régates, ils bénéficaient d’un surtoilage non pris en compte.

Sur un yawl naviguant au près, le mât de misaine et sa voilure provoquent une perte de rendement dû au frottement : le flux d’air en circulation y est perturbé. La voile de misaine doitalors être étarquée au maximum. Ce sera moins le cas pour un ketch : la voile de misaine étant plus grande.
La voile de misaine présente des problèmes au portant : elle perturbe le flux d’air autour de la grand voile. La résultante « vitesse » en est donc affectée.
C’est au travers que la voile de misaine est avantageuse : il n’y a plus de perturbation des flux d’air entre les voiles. Dans ce cas, le ketch est à nouveau à l’avantage par rapport au yawl.
En comparaison avec un sloop : pour une surface de voile identique un sloop sera plus rapide (plus grande puissance sous voile et moindre résistance à l’avancement). Surtout lorsque le vent est faible.
Un inconvénient du sloop : prendre trop de gîte (voiles plus hautes et couple de renversement plus grand) à certaines allures et par vent fort, perdant alors son avantage de vitesse par rapport aux ketch-yawl (il faut réduire la voilure plus tôt sur un sloop).
Sur des bateaux lourds avec des quilles pleines, le gréement en yawl ou en ketch est à son avantage.
Par mauvais temps, le yawl ou le ketch peut naviguer tout en gardant uniquement son foc et sa voile de misaine.
Autres avantages :
- la voile de misaine utilisée comme gouvernail « aérien ».
- Au mouillage la voile de misaine d’un yawl qui maintient le navire cap au vent, augmentant le confort de l’équipage.
Dans le tangage, les points d’attache aux extrémités avant et arrière de l’étai et du pataras ont tendance à augmenter l’angle de tangage mais à diminuer sa fréquence.
Problèmes structurels du ketch et surtout du yawl : le positionnement du gréément dormant des 2 mâts (pour un yawl : surtout le mât de misaine).
On dit souvent qu’il est plus facile pour une personne seule de manoeuvrer le gréement d’un ketch que celui d’un sloop. Cependant il y a plus d’interactions entre les voiles sur le ketch, et donc le nombre d’interventions y est plus fréquent. Il y a aussi plus de voiles à manipuler et leur réglage demande une plus grande précision (fine tuning).
La conclusion de l’auteur british ou amerlock de cet article :
Un sloop possède de meilleures performances et est plus facile à manoeuvrer.
La justification actuelle d’un ketch ou d’un yawl réside plus dans l’aspect romantique du bateau, une relique d’un autre temps, une considération philosophique primant sur le côté pratique ou performant.
Cependant si vous habitez une région très venteuse le yawl ou le ketch reste l’option de celui qui aime la complication des vieux gréements.
Tout cela parce que près de chez moi se trouve un yawl type Formosa de 10m que je trouve vraiment beau. Et que je suis plus philosophe que "marin type Bol d'Or" (c'est un belge qui l'a remporté hier tiens!)