Une tradition maritime rarement abordée

Au cours de l'histoire, de nombreuses traditions désormais perdues ont vu le jour. Certaines se sont évanouies avec le temps, tandis que d'autres se sont malheureusement retrouvées en conflit avec nos codes pénaux de plus en plus minutieux ; la noble tradition du Hlunnroð fait partie de ces derniers.

Mais certaines traditions perdurent. La fameuse cérémonie de dé-/re-baptisation du navire en fait partie. Même à notre époque nihiliste où la plupart d'entre nous savent que les dieux, tout comme le Père Noël, sont certainements morts, certains trouveraient imprudent de rendre obsolètes les enregistrements sur le parchemin de Poséidon si l'on ne veut pas s'attirer ses foudres. Plus localement, semble-t-il, d'autres pensent qu'il faut couper le "macoui" d'origine avant d'en donner un autre au bateau, sous peine que les deux macouis ne se retrouvent en concurrence.

Cependant, malgré la survivance de ces traditions, nous entendons rarement parler de l'inverse ; celle de redonner à un bateau son ancien nom. Peut-être que l'homme, en imitant son chien, doit apposer sa propre marque partout où il est passé pour que les autres sachent que c'est désormais sa propriété... ou peut-être qu'il a besoin de montrer que c'est lui le plus malin, en marquant son navire avec son propre nom insolite... ou peut-être y a-t-il une autre raison un peu plus bienveillante... je n'en suis pas sûr...

En tout cas, quelle qu'en soit la raison de la rareté de cette pratique, redonner à notre petit bateau son ancien nom est ce que nous voulons faire.

Déjà, nous abordons des traditions moins connues. Toutefois, en restant dans les traditions gréco-romaines (resuciter un macoui gravement lacéré semble trop compliquée), je pense que la procédure devrait être la même que pour le changement de nom. Après tout, à l'instar des rituels que nous effectuons pour plaire aux dieux de l'administration française, l'aspect le plus important est de respecter le désir de Poséidon de conserver un registre précis de tous les navires sur son domaine. (Bien que je soupçonne Poséidon de le faire avec plus de maîtrise que nos dieux administratifs.)

Mais il y a une complication. Lorsque notre petit bateau a été rebaptisé, les traditions n'ont pas été respectées. Il reste à bord un tas de choses qui portent l'ancien nom. Le contour de l'ancien lettrage est encore visible sur la coque. Et je soupçonne que d'autres obligations n'ont pas été honorées, telles que l'offrande de libations à Poséidon.

Et c'est ainsi que nous venons à vous -- les croyants, les superstitieux, les amoureux du folklore, et ceux qui aiment simplement faire des choses pour le fun et les conneries -- pour savoir ce que vous pensez qu'il faudrait faire pour lui redonner son propre nom et redresser les torts de cette histoire.

L'équipage
01 août 2024
01 août 2024

Le plus simple est sûrement d'emprunter quelque part une Delorean et d'intervenir pour empêcher le premier changement de nom. Sea Sheperd vous sera alors reconnaissant pour avoir sauver un Macoui.

01 août 2024

Bonne idée. Je ai pas de Delorean, mais je crois avoir vu un TARDIS quelque part dans les profondeurs de la cale. Je vais aller voir s'il fonctionne encore.

04 sept. 2024

J'ai la même problématique et je recherche une procedure pour recoudre l'ancien Macoui, tout en respectant les principes de la thermodynamique!

04 sept. 202404 sept. 2024

A propos de traditions maritimes, les anciens bretons évitaient que le nom de leur bateau comporte des lettres dont les extrémités sont dirigées vers le bas comme I, M ou A, car elles étaient considérées comme non pêchantes. On préférait des lettres moins agressives telles que C, E ou U.
Mais comme l’administration imposait une immatriculation comportant des chiffres et des lettres non pêchantes, les marins ont eu l’idée de modifier les caracteres en y ajoutant des barbes. Ainsi sont nées les lettres à barbe.

04 sept. 2024

+1 a Lulu2 !

04 sept. 2024

Bonjour Lulu2, cette écriture s'appelle la calligraphie latine 😋. Bravo les bretons👏

04 sept. 2024

Bonjour Ligérien,
Je ne suis pas certain que ce soit exactement la même chose.
Autre exemple de lettres à barbe.

04 sept. 2024

Re, il me semble amh, que ce genre d'écriture sont des variantes de l'écriture Caroline selon la mode de l'époque. Si il y a un spécialiste, qu'il nous donne la bonne version ?. Bravo Lulu2 pour ce sujet.

04 sept. 2024

Les lettres et les chiffres qui s'y prêtaient étaient modifiés pour symboliser un hameçon

04 sept. 2024

"La fameuse cérémonie de dé-/re-baptisation"
Dans les temps anciens, ça s'est toujours appelé une cérémonie de baptème.
Même si le bateau a été débaptisé auparavant.

05 sept. 2024

Il me semble que les chiffres avec des ronds (8, 9, ...) était particulièrement recherchés. Et que les autres étaient tracés pour leur ressembler peu ou prou.

06 sept. 202406 sept. 2024

Hello,

J'ai eu le cas avec mon ancien bateau. Quand je l'ai acheté il portait le joli nom "Marsupilami" Toute la famille en était ravie et mes filles m'ont même offert le petit animal en peluche qui à pris sa place à la TAC.

Jusqu'au jour ou ... en rangeant le bateau fraichement arrivé dans la famille nous avons retrouvé des traces de son ancienne vie et notamment le fait qu'il portait avant le nom "Now" et qu'en plus depuis son changement de nom, l'ancien propriétaire n'a quasi jamais navigué et à fini par divorcer. Comme j'étais quelqu'un de très rationnel (Comme disais le grand Coluche, je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur!) , cette histoire m'a fait sourire sans plus ce qui n'a pas été le cas de ma skipette qui elle, est superstitieuse et qui à terminé la discussion par un " Je ne ne navigue pas sur un bateau qui à été débaptisé!"

Bon, pour trouver une issue à cette situation j'ai finalement accepté qu'on redonne à notre fier navire son nom de baptême, non sans faire remarquer à tout le monde que du coup le bateau serait débaptisé deux fois ... je dis ça, je dis rien ...

Chose fu faites sans cérémonial particulier ... enfin, maintenant que j'y pense, il me semble bien que ma skipette m'a fait faire plusieurs "ronds" dans l'eau en huit "pour voir si la barre répond bien" ... j'avais trouvé ça curieux ...

Dés le début de nos navs nous avons eu de nombreux problèmes de moteur (qui en fait ne marchais jamais) qui nous à obligé à réviser rapidement les manœuvres y compris de port à la voile, il y a eu aussi quelques épisodes délicats sous voiles. Certains évoqueraient les esprits ou autres Macoui , moi je dirais plutôt syndrome du "p'tain de RC16D de merde ! " et "gréement merdique du à l'ancien propriétaire n'ayant jamais navigué sous voiles"

Tous ces inconvénients ayant disparus après avoir corrigé tous ces défauts par une remotorisation et une révision complète du plan de pont dés le premier hiver, ce bateau nous à amené partout ou nous avons voulu aller pendant plus de 10 ans, j'en conclue que pour cette histoire de changement de nom la cérémonie dite "du refit" est plus efficace que toute autre ... CQFD

PS : Le Marsupilami en peluche à gardé sa place à la TAC pendant toutes ces années, et même quelques temps après la revente je crois, il à peut être veillé sur nous et sur le bateau ? ... va savoir! ...

Phare du monde

  • 4.5 (162)

2022