Un port qui s'éveille

Après la léthargie de l'hiver où le port n'aura bougé qu'au rythme des pontons suivant la respiration des marées, le printemps ramène la vie et l'activité dans le bassin de la plaisance.

Depuis le bar de l'Atterrage qui surplombe le terre-plein du bassin, on peut se laisser porter à profiter de ce nouveau souffle qui annonce les beaux jours.

Quelques retraités réarment, pendant que les autres attendent le week-end.
La cale redevient circulante sous le va et vient du transporteur tandis qu'à marée basse le frottement du radoub résonne à ses pieds dans ce concert des voiliers échoués qui se font carener.

Au loin, on profite de l'horizon barré d'un côté par Intra, de l'autre par Cézembre et au milieu par le ferry qui enfourne parmi les camions quelques vedettes ou voiliers, tous bâchés de neuf.

Le bar ressemble à une dunette, avec une terrasse en demi-lune, des photos des héros nautiques locaux, et semble servir de refuge à ces travailleurs de la plaisance.
Eux que l'on pourrait envier quand on y pense depuis les quatre murs d'un bureau alors que dehors, le ciel bleuit doucement, l'air se réchauffe.

Avez-vous remarqué cette odeur si marquée, si typique du printemps, celle des antifooling que l'on décape, des peintures marines que l'on étale avec énergie ? Elle m'évoque irrésistiblement ce retour des jours heureux, ceux où l'on peut retrouver la mer après tant de temps d'attente, à tirer sur ses aussières en rêve.

Enfin !......