Primaat: prise en main

Bonjour à tous,

petit rapport de mer, pour le transfert de mon nouveau bateau (40 ans quand-même) de Bruxelles vers Nieuport. J'ai fait le transfert avec l'ancien proprio, qui a bien voulu m'accompagner pour la prise en main.

Bateau: "Primaat", dessin van de Stadt de 1963, 7.15 mètres hors tout, coque CTP bouchain vif

  • Remplissage des deux réservoirs pour le HB Johnson 7.5 HP, soixante et des € dans la cheutron, ouille, ça commence bien, le nautisme...

  • Mercredi matin: départ du BRYC (Bruxelles), avec Wintam en vue pour la nuit. Passage des divers ponts sur le canal, certains lèvent quand on arrive (il y a un bonhomme dans la cabine), pour les autres, il faut appeler la centrale Willebroeck (canal VHF20) qui envoie quelqu'un ouvrir le pont concerné. Passage des écluses de Zemst et de Wintam, rapide et sans aucune difficulté, avec paiement de l'écot de passage sur ce canal, 25 € pour 3 mois, à payer au bureau adjacent à la tour de contrôle de Wintam. Après Wintam, descente de l'Escaut, avec amarrage pour la nuit à un ponton juste en face de l'IMALSO (Yacht club anversois). Petit restau à une portée d'arquebuse, on s'est bien rempli la panse, le tout avec force "bollekes" de Koninck (pour les ceusses qui apprécient)!

  • Jeudi matin: départ sur l'Escaut, avec pour ambition d'arriver à Breskens pour la nuit. On est parti deux heures avant la pleine mer, histoire de gagner du temps, et puis la descente a été laborieuse, le vent dans le pif presque en permanence, impossible de tirer un bord convenable, le moteur a tourné tout le temps.Breskens trop loin, on s'est arrêté au YC de Terneuzen, petit coin super tranquille, payé 11,65 € pour la nuit. Bouffe à bord, avec un bon verre de pinard en accompagnement.

Vendredi matin: pas d'essence à Terneuzen, on décide de faire escale à Breskens pour remplir un réservoir. Arrivée à Breskens en passant dans le petit chenal balisé le long de la rive sud de l'Escaut, on aperçoit une dizaine de phoques se prélassant sur un bout de terre qui émerge. Le plein d'essence est fait à Breskens, il fallait savoir que le ponton fuel n'est pas dans le port de yachts, mais dans le dock des pêcheurs. On continue, en se disant qu'Ostende est à portée. Vent de Sud-Ouest, pas bon, quelques virements de bord dans le "Paardenmarkt", un de mes copains m'avait dit de ne pas passer par là parce que le coin est mal pavé: je suivrai ses conseils la prochaine fois. On s'en est pris plein la gu*ule, je me rends compte que mon bateau est un vrai mouille cul, mais qu'il étale très bien, super sécurisant... On entre à Blenkenberge, mais c'est un vrai foutoir, tout est plein comme un oeuf, un des "havenmeesters" (capitaine de port) nous envoie au ponton machin, place X, en nous désignant vaguement l'endroit. On décide de sortir de là, le chenal est bouché par un 12 mètres hollandais qui se croit en pays conquis, on sort quand-même en accrochant toutes les lignes des pêcheurs, qui nous gueulent dessus comme des putois. Ostende étant trop loin vu le vent toujours S-O, on fait route sur Zeebruges, où on arrive vers 20 heures, amarrage le long d'un 11 mètres hollandais (sont partout, ces gars-là...), restau puis dodo.

  • Samedi matin: Vent S-O, décidément! Escale prévue: Ostende, où mon épouse doit me rejoindre, et c'est là que Claude, l'ancien proprio, débarque pour prendre le train direction ses contrées. Trajet sans histoire sauf qu'un beau front arrive droit sur nous, le temps de passer le ciré et la kermesse commence, ça pleut, ça mouille et ça danse, style "das boot" dans l'atlantique nord en hiver. J'ai pu découvrir que la température de l'eau de mer est bonne, j'en ai pris quelques mètres cube dans le cou. Le bateau tient toujours et répond magnifiquement à la barre, je jubile! Même pas pris un ris, fait du près tout le temps! Devant Ostende, trois feux rouges, entrée interdite, une malle sort du port. Les feux passent au vert, entrée au port sous la pluie, à la voile et au moteur, on affale tout devant la gare maritime, pour prendre un poste le long d'un 12 mètres belge, au RNSYC, à droite en rentrant après l'estacade. Le port d'Ostende est en pleine transformation, ils vont construire deux môles comme à Zeebruges, un chenal est balisé rouge/vert, et le pourtour est balisé par des bouées jaunes. Impossible de rater l'entrée. Payé 20 € de frais de ponton. petite bouffe chez un pote retraité de la Marine, ancien pacha de frégate, qui sourit doucement en voyant mon bac. dodo à bord, premier dodo à bord pour madame. Les goélands font un tintamarre infernal, ch*ant pour dormir!

Dimanche matin: départ à 0830, Nieuport en vue, mon premier envol en solo, vent d'Ouest, mer belle, on ne peut rêver mieux pour arriver à destination, tout fait d'un seul bord, tribord amures (Roi des mers), madame paie son tribut à Neptune pendant tout le trajet, je peste, pas parce qu'elle me fait des grosses pizzas partout, mais parce que je suis tout seul pour tout amener en face de Nieuport, et qu'elle est incapable de tenir la barre convenablement. Rentrée au WSKLum, inscription chez Max, je reste au ponton visiteurs le temps de casser la graine, je me fais engueuler par la femme de Max parce que je n'ai pas encore été prendre le ponton qui m'a été attribué, belle entrée en matière... Fait la connaissance de Babou, qui m'a invité à aller boire un godet, offre déclinée parce que madame dans les bras du morflé, et puis prévision de retour à la maison pas trop tard. Tout rangé, tram + train direction Liège, bien cassé, un beau coup de soleil sur le tarin, vivement le weekend prochain qu'on remette ça!

Bilan:

le positif:

  • content d'avoir acheté un bateau en bois, c'est ce que je voulais, j'assume.
  • le "primaat" est un bateau parfait pour les sorties à la journée pour un couple, la hauteur sous barrots est gérable, on peut ranger du matos un peu partout.
  • ce bateau étale superbement bien, on est rincé mais en sécurité. Sentiment de confiance total.
  • complètement inexpérimenté en tant que "patron", je me suis aperçu que naviguer entre tous ces porte-conteneurs n'est pas trop stressant, il suffit d'avoir des yeux partout, de suivre le chenal et le balisage au plus près des bouées pour laisser le chemin libre aux gros bacs. Naviguer le long d'une côte qu'on connait est sécurisant, approcher un musoir est facile, même avec une mer formée, même quand on n'est pas tout seul sur l'eau

le négatif:

  • dessin et conception anciens, toutes les envois de toile doivent se faire au mât, et vu que ça bouge pas mal, si je continue à naviguer "solo" (épouse à bord mais inefficace), j'envisage d'amener toutes les manoeuvres au cockpit, pas envie de terminer à la baille...
  • pas de chiottes à bord, un peu gênant d'aller trimballer son seau sur le quai. Mais bon, on s'y fera...
  • Par mer formée au moteur, hors-bord qui sort de l'eau, moteur qui s'emballe, j'aurais préféré un "Sail-Drive" ou un arbre d'hélice classique. Solution: ne sortir que lorsqu'il fait beau!
  • Pas de génois en stock, ce qui fait que le bac ne marche bien qu'au près, le largue est nul, le vent trois quart arrière encore plus nul.
  • Coque sale, de la moustache verte partout, un bon carénage s'impose, mais j'attendrai octobre.

ouala-ouala, mon premier rapport de mer, d'autres suivront. Je n'ai pris que des photos du trafic descendant et montant l'Escaut, je ferai des photos plus appropriées plus tard.

En prévision: amarinage de madame, on essaiera les bracelets magiques, pour voir, biscotte le "Nux Vomica" 9CH n'a pas marché.

Bien à vous tous!

Laurent

L'équipage
09 août 2010
09 août 2010

Salut Gd chef

Désolé mais tu n'avais pas tout décodé Ma Dame avait mis le rosé au frais et nous avions prévu une petite grignote ensemble :-D
Je part soit jeudi soir soit vendredi j'aurai tes magnets et j'ai aussi (je dois vérifier) quatre défenses pour toi.
Elle est chouette Nicole hein :-D :-D :-D
Allez ne t'inquiète pas on ne les voit que quand on va aux W.C ou aux douches et encore hors aison pas tous les jours ;-)

10 août 2010

il faut bien une première fois

et voila tu l'as fait.

Reste à amariner Madame comme tu dis.

je suis pas trop pour les produits non naturels. Je préfère :

l'équipière en forme
l'équipière qui n'a pas froid...

tu sais les 3, 4 ou 5 F.

Et je lui donne la barre. Elle est occupée et ça peut suffire. Des fois, non.

Félicitations pour ta première sortie et bonne continuation avec ton équipière.

10 août 2010

salut laurent

comme le monde est petit je te retrouve ici le model réduit te suffisait plus tu est a l échelle 1 maintenant encore bravo et bienvenue dans le monde des marins .

25 août 2010

second rapport de mer

Bonjour à tous,

quelques impressions supplémentaires:

  • madame s'amarine petit à petit, le "Nux Vomica" a été remplacé par du "Tabacum Compositum", et ça marche beaucoup mieux.

  • ça marche tellement bien que quand je lui passe la barre pour aller envoyer le foc, elle ne veut plus me la rendre, elle prend son pied à barrer ce bateau, et moi je suis là comme une grosse nouille, les deux bras ballants, rien qu'à lui dire "remontes" ou "abats un peu"... ;-)

  • Après trois heures, suite au trop de concentration et aux remontées gastriques qui apparaissent dans le gésier de ladite madame, faut qu'on rentre!

  • tout trouve à peu près sa place à bord, de la trousse de toilette jusqu'à la bouilloire, en passant par les cartes marines et le linge sale.

  • un bac en bois, c'est humide, mais ça je le savais! Par contre, le passe-câble au pied du mât laisse passer la pluie, c'est chiant. J'ai eu beau bourrer au silicone, ça passe toujours. De plus, quand je rince les ponts, j'ai la couchette cercueil tribord qui prend la flotte, ça sent l'entretien complet du pont, d'abord mise à poil du bois, imprégnation au G4, puis étanchéification des hiloires et pieds de winches.

  • Comme un con, en revenant de mer, ayant amené la GV, j'ai pesé sur la balancine sans lâcher le hale-bas, j'ai le rail de guidage de la GV, là ou coulisse le vit de mulet, qui s'est foutu de travers, arrachant toutes les vis du mât. Démontage, redressage dudit rail à coup de marteau, et puis j'ai tout remonté, avec des nouvelles vis. ça m'apprendra!

  • le véquende, ça se bouscule dans le chenal, on se croirait sur le ring de Bruxelles en heure de pointe. Le pire est au retour quand toutes ces brutes épaisses qui possèdent des 40 pieds à moteurs de 800CV rentrent dans le chenal à toute vibrure, le principe du "moi d'abord" qui me gonfle, tout le monde est secoué comme des cocotiers, biscotte ces messieurs ont un beau gros bac et veulent bien le faire sentir...

  • Bref, le pied, à part que depuis avant hier, il fait dégueulasse, pluies et 7 à 8 bft dehors, il fera meilleur demain, on retourne à Nieuport jeudi soir ou vendredi matin, et on continuera l'amarinage de madame. Ce qui lui plait le plus, c'est qu'en mer, il n'y a pas de voisins qui tondent le pelouse du matin au soir et du soir au matin, il n'y a pas de petits cons qui font aller leurs meules à cylindres-à-trous-qui-puent débridées de la mort qui tue, ni de supporters du "Standard", abrutis avinés qui font hurler leurs claxons jusqu'à deux heures du matin en dévalant ma rue (nous habitons de l'autre côté de la colline de Sclessin, côté Cointe-Laveu, et les 30 000 gaziers qui bieurlent à tout va durant les 90 minutes que dure un match de foot, on les entend comme s'ils étaient dans notre jardin).

Moi je dis: "vive le bateau"

Laurent

pour le WC...

le mien avait un WC marin sous la banquette Tb face à la cuisine. très confortable et pratique. Un petit couvercle avec coussin le cachait.

Un petit chimique ferait sans doute aussi l'affaire. Bon, faut être fort à l'aise pour couler un bronze sans jetter tout le monde dehors. Ca limite juste par temps de pluie au port.

Le phare du Creac'h à Ouessant, un soir d'automne (1985, image argentique, ce qui explique le grain)

Phare du monde

  • 4.5 (124)

Le phare du Creac'h à Ouessant, un soir d'automne (1985, image argentique, ce qui explique le grain)

2022