Naviguer à la voile : un écrasant héritage ?

Il y a encore beaucoup de voileux qui n’utilisent leur bourrin, que et uniquement, pour sortir et entrer du port !
Et entre un marin sur un clipper du siècle dernier, dans un équipage nombreux ou chacun a son role, et un marin en solo, qui fait sa transat retour sur son SunFizz, et qui gère absolument tout pour que sa machine le ramène en vie, à la voile…
je ne suis pas certain que le second fasse mumuse part rapport au premier !!

un marin es quelqu'un qui exerce son métier sur un navire ,
qu'il soit à voile ou à vapeur .
ceux qui vont sur la mer pour leur plaisir sont des plaisanciers .
un boulanger embarqué sur un immeuble de croisière est un marin ,au même titre qu'un matelot sur un escorteur d'escadre ou un sous marin ou un chalutier . en tant que membre d'équipage
il a une formation de base et subit les contraintes relatives à l'environnement .
quand aux plaisanciers bien qu'ils soient de plus en plus assistés ne sont pas obligés d'aller sur la mer pour gagner leur vie . ou bien il n'en sont plus et changent de catégorie .

A 2 sur un 15 m ou sur un cata rutilant. Starlink d'une main et la CB de l'autre. L'avion pour principal moyen de transport. J'ai comme un doute.

Il suffit de demander au Larousse. On y trouve les deux catégories mentionnées précédemment : le professionnel et l’habile.

Sommes nous héritiers d'un écrasant héritage ? Héritier d’un héritage, c’est certain. Écrasant, non.

Sommes nous les seuls vrais marins ? Certainement pas, loin de là.

Avez vous de votre côté ce sentiment de perpétuer la civilisation millénaire de la voile ? Perpétuer une civilisation, pas vraiment. Mais, en ce qui me concerne, c’est plutôt faire vivre un patrimoine relativement récent.

Pour le reste, il me semble nous sommes surtout les héritiers d’une civilisation de loisirs servie par quelques progrès techniques et par le marketing. Choses qui n’existait pas du temps de René de La Poix de Fréminville (= Jean Merrien).

La mer c'est l'école de l'humilité pour tous ceux qui vont dessus. Je suis plaisancier, mon frère gagne sa vie en mer ; il a fait 1000 fois plus de miles que moi et "marché sur les cloisons", mais nous parlons la même "langue" et sommes tous les deux "encraoudés" par la mer. Impossible pour nous de rester bien longtemps, loin d'elle.

A noter que nous devons la plaisance française à un médecin de St Malo.

bjr
etre simplement voileux n'est qu'un petit aspect du milieu maritime et celà n'en fait pas un marin ..
Etre marin c'est faire corps avec la mer , c'est savoir manœuvré un bateau ,mais aussi savoir naviguer, lire les nuages, prevoir le temps qu'il fera,connaitre les oiseaux, les poissons, les bateaux , la vie des gens de mer etc etc ... comme le paysan qui connait sa terre , le marin connait la mer ..le plaisancier lui est de passage ,c'est son loisir ,pas sa VIE .
J'ai la chance d'avoir comme principal "équipier" depuis pret de 20 ans un ancien marin , malgré que je suis plaisancier depuis toujours a coté de lui question etre marin je suis un enfant , seul domaine ou je connais un peu ,l'architecture , sinon le reste ...savoir tiré sur une écoute celà ne fait pas de moi un "marin" mais simplement un modeste plaisancier ...
José

Il est évident que pour la majorité des "gens de mer" le plaisancier à la voile est une énigme ? Pour en avoir débattu avec quelques "gens de mer" une des meilleures réponses à la question : pourquoi naviguer la voile ? Et bien...pour la poésie !

Ma petite histoire familiale, mon grand père était cuisinier dans la marine marchande russe, il c'est "sauvé" à Istanbul, pour rejoindre plus tard la France, mon oncle travaillait pour Pleven, et fini comme ostréiculteur à Cancale.
Mes parents, plaisanciers, donc la voile pour le loisir, et je suis un plaisancier, cela me convient parfaitement, je ne gagne pas d'argent en naviguant, c'est même le contraire..j'en dépense.
J'aime bien le petit monde de la plaisance.

Un marin c'est une personne qui navigue sur les mers et les océans au large ou le long des côtes, qu'il embarque pour plusieurs mois ou juste pour une journée ou à la semaine.
Il y a les professionnels de la mer comme le marin pêcheur, comme le marin des cultures marines (conchyliculteur, ostréiculteur), comme le marin dans la marine marchande sur un paquebot, sur un pétrolier, sur un ferry, sur un porte conteneur et bien d'autres encore, comme le marin sur un voilier de course mais il y a aussi les amateurs comme la grande majorité d'entre nous sur ce forum, on peut aussi nous appeler plaisanciers ou marins du dimanche, peu importe.
Et comme dit plus haut Woozoo : À la seconde où quelqu’un est sur l’eau c’est un marin la seconde où il revient c’est un terrien.

Ouf ! Je redescends rarement sur terre ..🤣

Ce qui m'a frappé dans cette citation de Merrien, c'est l'idée que nous sommes, nous les voileux, "dépositaires" d'un savoir ancestral qui serait perdu si nous n'avions pas le goût de la mer, des bateaux et des voiles.

Lorsque Notre Dame a brûlé, il me semble avoir entendu dire par les spécialistes chargés de préparer la reconstruction, ou lorsqu'on parle de l'Hermione sur ce forum, qu'une des difficultés rencontrées est de retrouver le savoir faire oublié et réinventer des outils dont on a perdu l'usage.

C'est pareil pour la voile : qui saura dans 100 ans ce que signifiait "choquer une écoute" ou "étarquer une drisse" s'il n'y avait pas les plaisanciers pour perpétuer le savoir, les techniques, le vocabulaire ou les traditions ?

Heureusement, la navigation marchande à la voile est en train de renaître de ses cendres. Confidentielle pour le moment, elle se développera peut-être ?

le savoir se transmet oui mais lorsque la chaine est cassée ç'est un peu plus compliqué , voir L'Hermione

Vraiment personnellement je préfère être considéré comme un plaisancier, c'est plus distingué, un marin, un vulgaire marin, qui loge dans un HLM pourri, pour aller bosser sur un bateau, c'est pas distingué.
Messieurs, Mesdames, soyons distinguées, et fière d'être plaisancier.

J'ai néanmoins une certaine fierté, mais quelque fois aussi de l'étonnement de ce qu'on a pu faire il y a quelques années. Maintenant qu'on navigue autour du monde avec une météo tous les jours, des cartes précises sur la tablette, une position permanente avec le GPS, je me dis souvent, "mais comment j'ai fait, il y a 50/40/30 ans? Pas de météo, pas de moteur, pas de point si nuages, pas de cartes précises, pas de communication...
Je me dis parfois que je ne serais plus capable de naviguer comme ça.
Pourtant, on naviguait.
Sans tout ce qui paraît impératif aujourd'hui.
Je pense que la connaissance du vent, de la mer, des éléments, courants et nuages ... de ceux qui naviguent à la voile est quelque chose de très particulier.

ou ne pas apparaître , en Muscadet à Pâques 72 dans le brume persistante à zigzaguer par vent faible entre les roches douvres les minquiers et les anglos et ca reste 48 heures de magnifique souvenir ! le skipper avait oublié la carte des courants !