Libre immatriculation et contrôles.

Après tout ce qu’on a lu ici et là sur le TK Bremen, quelques infos.

La flotte marchande mondiale totalise 48 000 navires (hors unités de service).
Ca représente 1 millliard 350 millions de tonnes de capacité.
Contrairement à ce que l’on peut penser, plus de 18 000 de ces navires ont moins de 5 ans soit près de 40%.
Et il y a encore une très vive accélération de remplacement tous types de navires confondus.

Les idées reçues concernant la libre immatriculation (pavillons de complaisance).

Les catastrophes de l’Erika (Malte) et du Prestige (Bahamas) ont laissé des traces.
Le Paris Memorandum of Understanding on Port State Control a été créée en 1982 à l’initiative de la France.

Cet accord international a été signé par 27 pays européens et nord-américains.
Sa mission est de coordonner les inspections et éventuellement d‘éliminer les navires sous normes à travers un système harmonisé de contrôle par les états où ils font escale (ce qu’on appelle l’Etat du port).
Cette année encore, la France préside cette mission.

En 2010, 24 000 inspections ont eu lieu pour s‘assurer que ces navires sont conformes aux standards internationaux de sécurité et que leurs équipages disposent de condition de vie et de travail adéquates.
Les navires qui ne répondent pas à ces critères peuvent être immobilisés.

Du coup, il en résulte un classement comme pour les compagnies aériennes.
Au terme de 3 ans d’inspections (soit plus de 60 000 contrôles), les 10 pavillons libres (ce qu’on appelle pavillon de complaisance) en tête de la White List, et donc qui affichent les meilleures performances, sont dans l’ordre du meilleur au moins bon : (entre parenthèses, le nombre de navires immatriculés suivi du %age de navires retenus à quai) :
Source : ISL de Brême.

Bermudes(142 - 0),
Îles Caïman(110 - 1),
Bahamas(1209 - 1,4),
Îles Marshall(1240 - 1,5),
Gibraltar(264 - 1,6),
Barbade(100 - 1,8),
Liberia(2360 - 2),
Malte(1525 - 2,5),
Chypre(854 - 2,6) et
Panama(6810 - 3,3).

Sur la liste noire, dans l’ordre du très haut risque au risque moyen :
Togo(53 – 23),
Bolivie(42 – 22),
Saint Kitt – Nevis(191 – 17),
Jamaïque(20 – 16,6),
Sierra Leone(231 – 16,25).

La réglementation maritime évolue régulièrement vers une diminution radicale des transports maritimes sous normes.

Pour info, le TK Bremen avait été inspecté par ce mémorandum en septembre 2011.
Il était classé par le Bureau Veritas. A jour de ses certificats. Aucune déficience relevée.

Concernant les contrôles, lorsque j’avais embarqué pour quelques jours à bord du CMA CGM Médéa (PC de 350 mètres), sous pavillon RIF, nous avons eu 4 invités surprises : 2 inspecteurs internes à la compagnie qui étaient venus mener un audit et 2 inspecteurs des Affaires Maritimes.
Le capitaine reconnaissait que c’était la première fois qu’il subissait ainsi une double inspection qui n ‘était pas concertée.

Et je peux vous assurer que les 4 n’ont pas chômé durant les 48 heures pendant lesquelles ils sont restés à bord.
Tout le personnel a tour à tour été longuement questionné.
Mon fils et moi, séparément, n'y avons pas échappé alors que nous étions de simples touristes.
Certes, c'était plus anecdotique : ça concernait l'accueil à bord, nos relations avec l'équipage mais aussi nos impressions d'ensemble et surtout ce qu'on nous avait appris lors d'un exercice d'évacuation.
C'était surtout ça qui les intéressait d'ailleurs, le reste n'était qu'une manière de nous mettre à l'aise pour répondre à ce qui les préoccupait vraiment.
Et ça ne se passait pas au bar des officiers avec des grandes tapes dans le dos.

Ca ne veut pas dire que tout va bien, mais simplement qu’une forme de laxisme ou d’indifférence appartient maintenant au passé ce qui n’empêchera pas d’autres accidents terribles d’arriver.

.

L'équipage
21 déc. 2011
21 déc. 2011

merci Gad
comme toujours archi documenté et tres pointu..
un régal d'information
eric
:pouce: :bravo: :pouce: :bravo: :pouce:

22 déc. 2011

j'ai mis sur le fil de la pollution la liste des déficiences du TK Bremen..

Il y en a quelques unes quand même....
sans notion de detention du cargo.

c'est très bizarre....

A Plus
Capt Eric

22 déc. 2011

Il est sans doute très important de faire aussi passer ce message. Il y a des tas de domaines où le laxisme et l'indifférence appartiennent au passé et je suis prêt à croire que c'est le cas dans le transport maritime.
Tout simplement parce que chaque acteur de la sécurité sait qu'en cas d'accident , il va être personnellement et directement mis en cause et risquer de graves ennuis, de voir sa vie foutue en l'air tout simplement.

Au contraire, on est passé du laxisme et de l'indifférence à l'attitude contraire. Ceci amène les contrôleurs à "faire du zèle" bien souvent . A trouver des déficiences , la où elles ne sont pas "évidentes" , pour pouvoir clamer , "nous ne sommes pas responsables, nous avions signalé qu'il y avait un certain nombre d'anomalies"

A chaque accident , en chercher les causes , puis en tirer les conséquences , quoi de plus normal , légitime , et sain.

Par contre penser qu'on pourra mettre au point un système tel qu'il n'y aurait plus d'accident , c'est tout simplement pas sérieux.

22 déc. 201122 déc. 2011

Bonsoir Gadloo et bonsoir à tous,
Je voudrai apporter un éclairage économique sur les causes du renouvellement rapide de la flotte mondiale. La construction navale coréenne, chinoises... bénéficient d'aides des états ( non reconnues par les dits états) et d'une main d’œuvre très qualifiées, meilleure marché qu'en Europe. La récupération des métaux issue de la déconstruction des bateaux est actuellement valorisée aux cours les plus élevés. Cette situation amène un des armateurs à abandonné la surveillance continue d'un certain nombre de matériels, techniques du bord, qui nécessitent des arrêts conséquents dans les chantiers européens (off hire)au profit d'un grand carénage (terme emprunté à la royale) qu'ils ne feront pas puisse que le bateau sera ferraillé.
Conséquences moins de travail pour les chantiers de réparations européens plus pour les chantiers de construction et de réparations, plus de temps de location, plus d'argent pour l'armateur.
Cordialement

22 déc. 201122 déc. 2011

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Très intéressant matelot33.

Sur les subventions, les asiatiques, en finançant leurs chantiers, ne font rien d'autres que ce que l'Europe et la France ont fait durant des décennies.
On ne peut donc pas leur reprocher.

Pour le reste, ....

Tu sembles être du métier ce qui n'est pas mon cas.
Tu sais très bien qu'un armateur décide de férrailler son bateau ou non selon de nombreux critères plus globaux que ce que tu affirmes concernant le coût d'un carénage.

Tu sais sans doute à quel point la démolition est dépendante du marché et que l'âge est un facteur secondaire.
Quand on a à faire à une explosion des trafics, la raréfaction des navires entraîne des taux de fret élevés
et les armateurs n'ont pas intérêt à vendre leurs vieilles unités.
Au contraire, ils sont prêts à dépenser pour le remplacement de tôles afin de prolonger la vie de leurs navires.

Mais quand les taux de fret passent de 40 000 $/jour à 7 000,

qu'ils passent en-dessous le coût d'exploitation d'un navire, que les valeurs des actifs chutent de 70 à 80% par rapport aux niveaux les plus hauts de l'année .....

Si le prix de l'acier, en plus, est favorable, ils ferraillent.

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22 déc. 201122 déc. 2011

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Quant aux chantiers navals européens, ils ont encore perdu 40% du tonnage en .... 1 an !!!
Seule la Pologne s'en sort avec une croissance positive.

Concernant les navires à forte valeur ajoutée comme les paquebots, la chute est moins lourde mais ça continue de dégringoler sévère.
L'Europe concentre encore 18 des 20 paquebots en commande : 8 en Italie, 7 en Allemagne et 3 en France (plus un contrat signé cette semaine, je crois).

L'Asie a bien l'intention de ne plus laisser que des miettes à l'Europe.

Je viens d'apprendre que le vieux chantier d'Odense va définitivement fermer ses portes en 2012.

La Corée, la Chine et le Japon abritent les 15 premiers chantiers mondiaux !!!

Exemple : le coréen Hyundai, premier chantier au monde, a livré 176 navires en 2010 et a un carnet de commande de 487 unités.

La Corée à elle seule, c'est 1200 navires en commande ==> Hyundai, Daewoo, Samsung et STX.

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23 déc. 2011

Bonjour Gadloo et bonjour à tous,
Vous vous méprenez sur le terme grand carénage, c'est la raison pour laquelle j'ai cité cette expression de la royale qui signifie refonte de la propulsion, de la salle des pompes, des moyens de manutention...travaux coûteux longs qui, pour certains bateaux sont abandonnés, l'entretien se faisant alors à minima. D'excellentes affaires doivent être réalisées dans le reconditionnement des moteurs sur des sites annexes à la déconstruction.
Cordialement

23 déc. 2011

Bonjour
tu parles des taux de fret qui passent de 40000 à7000 euro jours , c'est vertigineux. Est ce que ces contrats comprennent le carburant? Il y a quelques années ,certains contrats ne comprenaient pas le carburant, et la charge était loin d'être négligeable, depuis le coût du pétrole a fortement augmenté, est ce que les bateaux nouvellement construits consomment moins ?

23 déc. 201123 déc. 2011

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La flotte marchande est totalement mondialisée depuis bien des années.
Sa rentabilité, plus que partout ailleurs, dépend complètement de l'offre, de la demande et des navires disponibles pour effectuer les voyages et dépend aussi des routes empruntées.
C'est la raison pour laquelle les armateurs passent de périodes très festives à des réveils particulièrement douloureux.
Ce fut le cas en 2009.

Un exemple très concret :

Un pétrolier de type Suezmax (150 000 tonnes pour faire court) a vu en 2009 ses taux de fret varier de manière démente :

Point de départ : côte W de l'Afrique du sud.
Destination : USA côte Atlantique.

Au premier trimestre, l'armateur encaisse 35 000$ par jour mais les cours s'effritent graduellement au cours du second trimestre pour atteindre un retour journalier de 5 500$/jour en juillet.
Le plus haut de l'année avait été atteint en mars avec 49 400$/jour (tous frais confondus).
Tu auras compris que les hausses correspondent à des moments de raréfaction du tonnage disponible sur le marché.

Mais lorsque les cours sont favorables à l'armateur, l'affrêteur débarque avec son gros nez rouge et décalent les dates de prélèvement pour contrôler la situation (car c'est lui qui paie).

En dernier maillon, surgit le banquier : puisque les taux sont bas, les marchés ne sont pas favorables à l'armateur et donc le banquier rechigne à lui prêter du pognon ou à des taux bien sûr beaucoup plus élevés pour faire construire ou réparer les navires.

Enfin, les chantiers : quand les marchés sont favorables à un type de transport, les armateurs veulent faire construire des navires, du coups les chantiers ont des carnets de commande rapidement pleins et ils augmentent leurs prix.

Dernier détail : en 2009, le prix de la soute (du carburant) a varié de 500$ la tonne à 800 !!!

Je ne me fais pas le défenseur des armateurs (et je ne suis pas partie prenante) mais il faut avoir le coeur bien accroché.
Imagine-toi qu'un jour ton patron te paie 35€ de l'heure et 6 mois plus tard 5€ de l'heure ????

Tu retrouves la même situation pour les porte-conteneurs dont les taux de fret sont passés de 45 000$/jour en 2004 à 7 000$ en 2009 pour un navire d'une capacité de 4 000 boîtes : les voyages se faisaient à perte.

Autre idée de grandeur :
Les opérateurs aux conteneurs ont perdu 15 milliards de $ en 2009 mais en 2010 ils en ont gagné 13. :lavache:

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23 déc. 201123 déc. 2011

Tant mieux, nous seront peut-être moins envahis par toutes les merdes inutiles produites en Asie dans des conditions sociales inacceptables, que le système actuel et imbécile essaye de nous faire acheter à longueur d'année.
Si le transport devient cher, ça permettra sans doute un certain nombre de relocalisations. :pouce: :pouce:

23 déc. 2011

T'es en pleine forme Aliguen ! :mdr:

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23 déc. 2011

Plus les produits vont être chers, moins il y aura de vente, plus notre niveau de vie va diminuer, moins il y aura de demande, moins il y aura d'emploi.
Relocaliser c'est très bien et si l'on prend comme référence les trentes glorieuse, si je me souvient bien au milieu des années soixante, tu avais une Amie 6 pour 8000 francs qui représentait 14 ou 15 mois de salaire.
Le B A BA de l'automobile à l'époque.
Pour 16000 euros maintenant tu as autre chose comme automobile.
Si tu penses que l'avenir de nos enfants doit être le niveau de vie de nos parents, c'est ton droit.
Le plus dur pour eux étant de trouver un logement, il n'y a pas besoin de relocaliser leur produits de consommation, le besoin est de produire du logement en grande quantité , à coût raisonnable, en ville pourcause du coût des énergies de transport, cela implique de densifié les villes de monter en hauteur, d'oublier les quartiers napoléonniens et donc d'être un peu moins nostalgiques.
Nous les bien assis, les jeunes vont nous chier dessus et ce sera tant pis pour nous

23 déc. 2011

bonjour,
je crois avoir lu que le transport d'un lecteur de DVD coute deux ou trois centimes : il faudrait donc malheureusement une enorme augmentation !!l'Asie a encore de beaux jours en perspective

23 déc. 2011

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si tu reprends l'exemple cité au-dessus en arrondissant :

40 000$ par jour pour 4 000 boites, donc 10/jour/boîte, une boite = 10 tonnes
25 jours de transport ==> 25$ la tonne, poids d'un lecteur, etc .....

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25 déc. 2011

Bonjour Gadloo et bonjour à tous,
Joyeux Noël. Les comptes du transporteur et de l'affréteur ne sont pas les mêmes. Tous les armateurs ont un service affrètement indépendant qui loue des navires qui sont quelquefois ceux de l'armateur mais pas toujours, tout dépend de la rentabilité des contrats de location, leurs durées et les spécificité des navires loués.
Le service affrètement est celui qui subit directement les aléas des marchés c'est le veilleur, l'armateur peut planifier la construction, l'achat d'occasion, la vente, le ferraillage et doit mettre en place un système d'exploitation adapté à chaque navire qui optimisera
ses résultats.
Cordialement

25 déc. 201116 juin 2020

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Bien d’accord avec Matelot33, mais je voulais faire simple.

Premier armement mondial, le japonais Mitsui OSK Lines qui affrête 871 navires mais n’en a que 286 en propriété.
Quinzième mondial, CMA CGM exploite 398 navires pour 103 en propriété.

Le caractère principal de l’industrie du transport maritime est de connaître des successions de périodes de prospérité et de crise.
En période de prospérité les armateurs font construire des navires.
Mais, compte tenu des délais, les chantiers livrent parfois à des moments beaucoup moins euphoriques ou en périodes de crise économique grave.

Comme ce fut le cas en 2010 : incertitude de l’évolution économique mondiale, marché de l’affrètement (vrac sec et pétrole) au plus bas et un carnet de commande surabondant.

Pour faire court, disons que le mot « crise » fait partie du vocabulaire courant dans le monde du shipping.
La construction d’un navire est non seulement d’un coût élevé mais c’est également un investissement risqué : un navire vit 20, 25 voire 30 ans, durées pendant lesquelles les conditions économiques vont fortement évoluer.

Pour mémoire, on peut se souvenir des mastodontes de 550 000 tonnes construits à St Nazaire en 1976 et 77 : le Pierre Guillaumat n’a vécu que 6 ans, les Batilus et Bellamya 9 ans, seul le Prairial vendu en 85 a connu une deuxième vie.

Pour simplifier toujours, mais donner un simple ordre d’idée, un cargo de bonne taille (200 000 tonnes) coûte 100 million de $, un porte conteneurs de 10 000 boîtes coûte 150 millions de $ et un très gros navire de croisière 1,5 milliard de $.

Et pour que le tableau soit complet :

Concernant l’incidence des taux de fret sur le marché de l’occasion, un navire de 170 000 tonnes peut voir son prix varier de 53 (taux de fret au plus bas en 2009) à 61 millions de $ en 2010. (d’après le Baltic Exchange).

Enfin, concernant l’intérêt qu’un armateur peut avoir à envoyer son cargo pour une démolition, le prix de l’acier peut varier à l’achat de 330$ la tonne en 2009 à 465$ la tonne en 2010 en Inde, au Pakistan ou en Chine.

Vous avez là tous les critères qui permettent à un armateur de savoir s’il est en mesure de commander, d’acheter ou de revendre sur le marché de l’occasion ou encore de procéder à la démolition d’un navire.

Mais ajoutez quand même à ça une bonne dose d'intuition et la part de bonne ou de mauvaise volonté de la part du banquier quant à ses taux d'intérêt.

Photo : navires à l’ancre dans la baie d’Eleusis en attente d’une amélioration des taux de fret.

25 déc. 201116 juin 2020

sont sur pendilles ou ..............

sur catouettes ?

25 déc. 2011

Merci Gadloo pour tes analyses qui ouvrent les yeux sur ces réalités économiques. A noter d'ailleurs, que ta présentation s'applique à toutes les industries lourdes (investissements très importants) soumises aux variations de la demande sur un marché mondial.
La fabrication du papier (usines de pâtes et machines à papier) sont un gouffre à cash et le marché est totalement cyclique. Quand la demande augmente et que les capacités ne peuvent plus suivre, les prix du papier montent fortement. Des machines sont alors mises en chantier par des producteurs(2 ou 3 ans de gestation)et il arrive alors parfois que ces nouveaux papiers arrivent sur le marché lors d'une inversion de cycle, ce qui entraîne un effondrement des cours et la fermeture des machines à papier les moins performantes.
Il est intéressant de noter que la production du papier reste très occidentale (USA, Canada, pays scandinaves, Europe), même si la production se développe dans les pays tropicaux pour des raisons purement climatiques.
Probablement hors sujet...

26 déc. 2011

Bj pour STEREDENN
en exemple (reel)
voici comment berner le contribuable legalement.
une societe d'etat (depuis privatisee) construit une usine d'E... en Asie, pour faire valider le projet, sa valeur est de 50% du cout reel. Durant la construction, pas de pot,,,manque de fonds, il faut cracher au bassinet ou tout perdre,,,,, donc il faut continuer.
La production doit debuter quelques avant le prochain conseil d'administration pour encore demander des sous.
Durant ce la matiere premiere arrive par bateau, affretee par la filiale de la boite d'etat.
Qui est proprietaire du chargement, une petite boite off-shore qui achete pas cher et revend tres tres cher la matiere premiere.
La rentabilite du projet soit 0 % voire negative...
et l'argent est dans les iles .... et durant ce temps ils faut aider la filiale a bout de bras.....
En fait, tous ces grands projets effectues a peu de profits sont seulement la raison d'etre d'un enrichissement parallele dont les armateurs sont membres.... il ne faut pas les plaindre
amicalement
Peut etre hors sujet... mais comme c'est bon de se defouler

26 déc. 2011

Merci également à Gadloo pour son analyse du marché du fret maritime.
Les chargeurs et armateurs passent par des courtiers en fret maritime plus ou moins spécialisés qui savent en permanence où en est tel ou tel navire.
Pour rebondir sur le paragraphe de Gadloo concernant les eupertankers construits à St Nazaine dans les années 70, nous avons également l'exemple du terminal pétrolier d'Antifer, destiné à ces géants.
Crise du pétrole,on s'oriente vers des supertankers géants, mais les ports ne pourront les accueillir. Le raffinage est surtout concentré sur la Basse Seine chez nous. L'Etat décide de construire un terminal adapté. Le temps de prendre la décision de principe, faire les études, choisir un lieu (heureusement à cette époque, les écolos ne sévissaient pas comme maintenant pour bloquer le moindre projet!), de faire les travaux et rendre ce terminal opérationnel... crise terminée, plus de nécessité de tankers de 500000 tonnes. Et le terminal d'Antifer fonctionne au ralenti. Évidemment, c'est le contribuable qui a épongé, mais comment faire autrement? Compte tenu des éléments disponibles à l'époque, ce projet était judicieux.

26 déc. 2011

Bj
Pour repondre en quelques mots
chantiers coreens etaient 2nd constructeurs au monde derriere la Chine, mais ils sont repasses premier
reflexion
1 Coree pays tres petit qui construit tres bien ou le ratio bateau/ouvrier est tres haut
2 Chine pays tres grand avec beaucoup beaucoup de chantiers ratio bateau/ouvrier tres bas
3 difference de prix de 25% inferieure a la coree.
4 qualite en Coree = excellente
5 qualite en Chine = excellement NULLE
6 en Chine on ne peut pas connaitre le prix de revient !!!!
7 pourquoi les chinois ont perdus la premiere place ? peu etre un probleme de qualite ?

Aujourd'hui le marche du pondereux est dans sa crise cyclique de 7 ans et a besoin de 2-3 ans pour se redresser. Sachant que le prix du fuel lourd est un facteur tres important rejetant en bloc les navires pas tres economes sur les marches, la plupart des chantiers ont perdus de vue l'artisanat de la construction pour celui plus rentable de la speculation avec les navires plus economiques donc construction a foison.
Quant aux problemes de la CGM-CMA, ils se reproduiront forcement pour les memes raisons
acheter un bateau a credit comporte un risque enorme en cas de retournement du marche.
la garantie de la banque se fait sur la valeur du dit navire sur le marche...
si le marche chute, le prix des bateaux chute,
la banque n'a plus de garantie a 100% et demande de couvrir la difference, cela explique pour cette compagnie a ete pris a la gorge,
Comment le marche devrait se retourner..
La Chine connait une crise interne qui est cachee, ce pays de producteur devient consommateur, ce qui cree un paradoxe et ainsi la vie en Chine cotiere devient tres chere et les salaires devront suivre.

La Chine a aussi un probleme d'investissement, en fait ils mangent la grenouille et beaucoup de societe se cotent en bourse pour avoir du cash et ensuite bientot cela va tomber
Ajouter que produire en Chine n'est plus rentable a qualite egale.

Quant a cette situation, qui a ete voulue et entretenue, tous les responsables s'entourent d'un nuage de fumee et repoussent les problemes

Quant a la variation des taux de fret, cela est assez simple pour en comprendre la mecanique.
Quant au laxisme, il est toujours present sous une forme deguisee mais avec validation de certificats...

Amicalement

27 déc. 201127 déc. 2011

marrant l'histoire des cargos qu'on met en construction quand les coûts du transport sont élevés , et qui arrivent sur le marché quand les coûts du transport se sont effondrés.
je connaissais le problème pour les éleveurs de porcs , il me semblait que les décisions de mettre en construction des cargos était un peu plus réfléchies que de construire une porcherie , j'avais tord.

28 déc. 2011

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Si l'homme était raisonnable, Condorcet n'aurait sans doute pas eu besoin d'écrire ceci :

"Conservons par la sagesse ce que nous avons acquis par l'enthousiasme.".

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28 déc. 2011

Bonjour
Pour les taux de fret, la premiere crise a ete repercutee et beaucoup d'intervenants sont tombes. beaucoup ete des speculateurs nouveaux.
Les vrais armateurs ont su vendre une partie de leurs canots au cout le plus haut et on fait remplacer par des neufs au prix le plus bas.
Cela s'appelle vendre au canon et non au violon (les gens sauront de quelle compagnie nous parlons)
Maintenant les armateurs de marque travaillent avec des chargeurs de rang 1 avec une variable journaliere. ceci permettant aux chargeurs et armateurs de s'auto proteger.
Amicalement

28 déc. 2011

Bonjour à tous,
Il faut pas croire que les armateurs ne sont pas quelquefois chanceux ou éclairés. Une petite anecdote, achat d'un pétrolier de 50000 T à l'ancre dans un fjord peu de temps avant la fermeture du canal de Suez, l'armement intervient pour qu'il appareille au plus vite. Fermeture du canal de Suez, très juteuse location du pétrolier à une grande compagnie pour 3 voyages au golfe persique puis revente à un armement grec, gain : 2 fois le prix d'achat du pétrolier.

30 déc. 2011

Bonjour à tous,
En me remémorant cette journée où le pétrolier a été vendu à un armement grec, nous étions tous à attendre plusieurs heures dans le salon le feu vert de l'armateur pour concrétiser la vente quand l'accord est arrivé. Nous avons eu par la suite l'explication suivante, l'armateur suivait en direct les cours d'une ou plusieurs monnaies sur les places boursières et il a vendu, évidemment, quand les cours étaient au mieux de ses intérêts. N'ayant pas eu connaissance du contrat de vente, j'ignore la monnaie choisie et aussi que la vente d'un navire peut-être annulée si la monnaie dans le contrat de vente n'atteint pas une certaine valeur par rapport à un indice ou...,dont le seuil est acté dans le contrat.
Si quelqu'un peut me fournir des réponses à ces questions, elles seront les biens venues.
Cordialement

30 déc. 2011

Salut Matelot33,

Non, je ne connais pas cette histoire, mais elle ne fait pas exception.
Au risque de m'attirer les foudres de la frange révolutionnaire d'H&O, ça ne me choque pas plus que ça.

Lorsque certains décident ici de se regrouper pour tel ou tel achat, ils lorgnent aussi sur les tarifs outre-manches.
Si, après tout, le taux de change pouvait être favorable, pourquoi ne pas acheter chez les rosbeefs dont on dit tant de bien tout le temps ?

Comme il est dit plus haut, le business maritime est l'emblème de la mondialisation mais aussi du système de libre-échange et donc de ce qu'on appelle le capitalisme.
Et ce n'est pas le seul. Steredenn nous en apporte la preuve.

On sait tous qu'en cours de route des pétroliers peuvent être déroutés parce que la valeur de la marchandise transportée peut être plus favorable à tel point du globe plutôt qu'à tel autre prévu initialement.
C'est beaucoup plus difficile sur un transport de vrac sec et c'est impossible sur un porte-conteneur.

Bien sûr que ça s'appelle "spéculation".
Bien sûr, ça appauvrit les plus vulnérables.
Bien sûr, ce n'est pas beau.

Mais c'est le marché et le commerce maritime en est un acteur majeur.
Et sans perspective de gains, pas d'armateur, pas de commerce maritime.

Ne pas se méprendre : c'est un constat. Ce n'est pas forcément ma philosophie économique.

.

01 jan. 2012

Bonjour Gadloo, bonjour à tous et mes meilleurs vœux,
L'activité maritime n'a toujours été que spéculation et pourtant elle existe depuis la nuit des temps. Même dans le commerce de détail durant les années 60 avec le tramping. Et plus anciens encore les comptoirs et les commerces honteux...
Cordialement

Petite Terre en Guadeloupe

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