Les années de la "Démocratisation" de la plaisance

On présente souvent les années 70 comme la grande période du développement de la plaisance, et de sa "démocratisation", il est vrai que c'est la période qui à vu naître le grand essor de la voile, mais peux-t-on vraiment parler de démocratisation, pour avoir un ordre d'idée, je viens de me livrer à un petit calcul,
je n'ai pas l'année de l'article qui m'a servi de référence pour le prix d'un Poker (par hasard), je vais donc supposer que l'article est de l'année de sortie du bateau, soit 1972
il coûtait 54000F TTC, pour un smig au 1° juillet 72 à 4,3F, soit 12558h de salaire minimum pour s'en offrir un.
Je regarde le site Bénéteau, prix de base d'un First 25 (certes un peu plus petit qu'un Poker, mais on est d'après les données, dans une habitabilité et un volume similaire, à peu de chose près), prix de base, 55080€ TTC, smic horaire aujourd'hui, 9.76€, soit 5643h.
Le calcul n'est pas totalement juste, puisque dans les 2 cas on parle de salaire brut, mais l'on voit bien là un gros écart.
Par ailleurs, la baisse relative de l'intérêt pour la voile fait qu'il est relativement facile de trouver des occasion pas très chères et dans un état relativement bon, pour quelqu'un disposant de faible moyens de nos jours.
Je ne peux pas dire pour les années 70, je suis né en plein milieu de cette décennie, mais vu que c'est le début du grand essor de la voile, tout laisse à supposer que trouver une vieille occasion pas chère à cette période n'était pas aisé.
La plaisance à donc connu un grand essor dans les années 70, mais était-ce une démocratisation? n'est-elle pas pas finalement, beaucoup plus accessible de nos jours, mais avec la voile qui présente un intérêt moindre aujourd'hui pour beaucoup de gens, de par l'évolution de la société?

Voilà, je veux bien vos avis sur cette réflexion, qui m'est venu suite à un post lu tout à l'heure dans un autre fil

L'équipage
16 sept. 2017
16 sept. 2017

la democratisation n'est pas forcement lié au cout ..il ya d'autre facteurs tel que la facilité d'acces à la navigation avec l'apparition du GPS par exemple . Il ya eu aussi les classes de mer qui ont aussi semé des "graines" nautiques ...puis le developpement des club nautique encadré le plus souvent par les chefs de base des Glenans ...et les medias ,les courses ,Tabarly et autre ...

c'est tout un ensemble ... mais la plaisance n'est plus seulement et de moins en moins de la navigation elle est davantage devenu un plaisir au port ..on fait quelques milles par tres beau temps on mouille son ancre ou on va au port voisin pour passé une bonne soirée ,surtout si les toilettes sont luxueuse (là j'exagére mais à peine) . Et donc le confort des bateaux y va de paire avec ce "confort" comme à la maison ce qui a fortement fait aussi augmenté les prix des bateaux

16 sept. 201716 sept. 2017

tu oublies le principal . A l ' époque on nous demandait si on ne voulait pas une place . Il y en avait beaucoup et pas chères .

16 sept. 2017

à l'epoque il n'y avait pas de places car pas de marinas on se mettait avec les locaux et nos bateaux etaient stationné sur des corps morts.

Aujourd'hui les places il y en a plein a conditions d'avoir un bon porte monnais

16 sept. 2017

A l ' époque j ' en ai occupé deux en même temps : une 10m pour mon melody que je n ' avais pas encore vendu et une de 14 m pour l ' express 44 que je venais d' acquerir , sans qu ' il me soit venu à l ' idée une seconde de faire une démarche et ça dans le vieux port de Marseille .

16 sept. 2017

Intéressant Toualenver tes chiffres.
Cela m'insupporte d'entendre dire par certains que la voile est un loisir/sport de gens aisés.
Certes les bateaux neufs, l'accastillage et les pièces sont chers mais on voit des bateaux d'occasion à des prix vraiment faibles;pas plus chers qu'une moto (qui est comme un bateau du loisir et non pas un véhicule principal) ;en tous cas pour certains.

16 sept. 2017

José, en effet, je n'ai prix que l'aspect financier,
Si on parle de la facilité d'accès, c'est tout de même bien plus simple justement (même si pas futé d'y faire une confiance absolu), de naviguer avec gps et carto électronique, qu'au compas de relèvement, la règle Cras et la carte papier.

Le problème de quelques milles par beau temps ou de se faire rincer dans la piaule est différent, chacun fait bien l'usage qu'il veux de son canot, et je pense que même dans les débuts de la plaisance, certains préféraient le beau temps et les apéros entre potes aux rares pontons, ou au mouillage, que d'aller se faire un coup de lessiveuse dans la brafougne.

Pour le problème des places, il est certes des coins ou je devrait inscrire mes petits enfants pas encore nés si ils veulent faire de la voile un jour, mais on a aussi, des exemples de gens qui ont eu des places asse rapidement (j'ai plus son pseudo en tête, mais une dame expliquait sur un fil avoir eu une place à la Rochelle en quelques mois, au moins un Héonaute de PSL à eu sa place à flot assez vite, un gars avec qui je discutait sur le quai de Navy Service le jour ou j'ai remis à sec me disait s'être inscrit sur plusieurs ports en gros de Marseille à Sète, et qu'au moins 2 ou 3 lui avaient laisser entendre que si il restait 6 mois en passager, il aurait sûrement son contrat à l'année pour la saison suivante…etc)

Si on ajoute comme je le disait, la pléthore d'occasion, j'ai comme qui dirait l'impression que la plaisance est probablement beaucoup plus accessible de nos jours qu'à la période de son grand essor.

yoan1 à ouvert un fil hier demandant "quand est-ce le moment de se jeter à l'eau", on est au moins deux à avoir évoqué le cliché plaisancier=riche, je le ressent parfois ce cliché, les jours ou je discute un peu loisirs avec des gens sur les quais (d'entrepôts ceux-ci, pas de ports), ou quand je dit que mes 3 semaines de vacances je les ait passé sur mon bateau, on me prends soit pour un gus qui à du blé tombé d'on sait pas ou vu mon job, soit pour un mytho… alors que pourtant, de nombreux éléments indiquent, hors le souci place de port dans certains lieux, que la voile me semble bien plus accessible de nos jours que lors de son grand boum.

16 sept. 2017
  • je n'ai pris… je n'ai prix étant un joli lapsus pour parler d'aspect financier… :|
16 sept. 2017

Frégate , elle vivait en Guyane à la même époque que moi , en 2008!

16 sept. 201716 sept. 2017

tu parles de celle qui vient d'arriver à LR ?? :heu:

16 sept. 201716 sept. 2017

@Toutalenver
une autre approche
salaire Net moyen en 1972 : 19580 F >>> un Poker coute un peu plus de 2 ans de salaire moyen.

Salaire net moyen en 2017 : 26 000 € >>> Un First 25 coute un peu plus de 2 ans de salaires moyen.

En 1972 le salaire moyen était de 2,3 smic
En 2017 le salaire moyen est de 1,5 smic

Remarque 1°
les années 70 c'était de l'inflation a 2 chiffres, donc si ton article n'est pas de 72 mais 74 par exemple ça peut fausser de 25 % le prix.
Remarque 2°
avec un poker tu avais un gros bateau à l'époque, aujourd'hui avec un First 25 tu es un rikiki du port
Remarque 3°
n'ayant pas trouvé de salaire MEDIAN 1972 je suis parti sur du MOYEN, mais MEDIAN serait beaucoup plus juste comme approche.
En ce moment le salaire médian en France est de 21264 €/an (près de 20% de moins que moyen).
Remarque 4°
pour être encore plus juste il faudrait ne pas raisonner revenu mais reste a vivre - le coup de l'immobilier, entre autre, ayant considérablement augmenté (x12 environ selon Insee - contre x8,7 pour le salaire moyen).
Financièrement je pense qu'il est plus dur d'acheter un bateau NEUF en 2017 qu'en 1972.

16 sept. 2017

effectivement, approche peut être plus juste, j'ai bien conscience aussi de l'inflation des années 70, pour ça que j'ai pris le chiffre au premier juillet 72, trios changement cette année-là, 5 en 74 je crois

pour ta 2° remarque, je ne la partage qu'en partie, l'idée étant de comparer avec une habitabilité similaire…

ta 3° remarque est très pertinente, surtout quand je regarde mon bulletin de salaire, et que grâce à mes heures supp', je me rends compte que sur un an, je suis au dessus du salaire médian annuel… ce qui me laisse asse perplexe quand à notre qualification de pays riche, et de je sais plus le quantième dans notre qualification de grande puissance économique mondiale…

4° remarque, pertinente également, coût de l'immobilier, mais aussi dépenses induites, tel qu'un abonnement internet ou tel portable, qui n'existait pas à l'époque, mais sont quasi indispensable de nos jours (dématérialisation de certains trucs administratifs qui obligent à passer par internet, passer pour un extra-terrestre, si à défaut de smarphone, tu n'a pas au minimum un tel GSM, etc…)

16 sept. 2017

oui d'accord mais l'on parle toujours prix du bateau ..mais le vrai probleme a mon sens est le cout de la maintenance de nos jours ..

en 70 j'avais un corps morts que j'avais fait moi-m^me et mis en place et je ne payai par ailleurs rien du tout ...pareil pour l'antifouling que je faisais sur la gréve ...les ports étaient gratuit (sauf aux anglo) etc etc ...

et l'on revendait son bateau quelques années apres au m^me ^prix qu'a l'achat voir plus ...ça fait une sacré difference de nos jours

Les bateaux etaient plus cher avant mais les places de port etaient peanuts,ce qui coute cher maintenant c'est ça,l'entretien et les peripheriques ,en tout cas j'aimerai etre jeune maintenant car les prix des bateaux d'occase a baissé de façon drastique et c'est tant mieux ,il n'y a jamais eu de democratisation de la plaisance ,ca sera et ça a toujours été une passion tres chere pour un ouvrier :-)

16 sept. 2017

oui, je penses que lorsque l'on parle des années 70 (et 80) comme démocratisation de la plaisance, je penses que le terme de popularité serait plus adapté.
Les justes remarques de cezembres montrent bien qu'un bateau neuf était inaccessible pour une large majorité de gens à l'époque, et probablement encore plus de nos jours,
mais, je suis trop jeune pour le savoir, juste un peu de logique, l'occasion est abordable de nos jours, surtout avec des modèles de cette époque justement, alors qu'il y a 40 ans, un croiseur de 40 ans devait être rare…

(notez que mon post initial ne se veux pas une réflexion complète et aboutie, et que justement, j'ai posté ainsi pour qu'ensemble nous puissions y voir d'autres aspects et débattre de ce sujet)

16 sept. 2017

Allez, je me lance.
René Guénon a écrit un livre qui s'intitule" le règne de la quantité ou le signe des temps". Plus tard gilles Chatelet a écrit " les animaux malades du consensus".
La dynamique commerciale a très vite compris qu'elle devait ouvrir les produits de luxe a une clientèle élargie si elle voulait continuer à faire du profit. Ceci se passe dans les années "crise" (pétrolière, financière etc).
Ce que l'on appelle démocratisation, serait plutôt synonyme de "paupérisation". Ce que tu décris, Toualenver avec bcp de bon sens, s'applique aussi bien au monde de l'automobile, de la haute couture, l'équitation et le golf et autres domaines dit de luxe. Autrefois, rouler en Mercedes était signe extérieur de richesse. Aujourd'hui, grâce à des montages financiers tordus (crédit, LOA etc), avec 3000 euros de revenus mensuel, c'est à la portée d'un grand nombre de couples (d'où le surendettement !). Le marché de l'occasion, volontairement maintenu bas (une bmw à 70000 euros se vend 4 ans après 20000 avec 40000 kms) ne gène en rien la vente du neuf et alimente la clientèle des pièces détachées et autres réparateurs. Dans la foulée, tous les services rattachés (place de port, aire de carénage, compagnie d'assurance, équipement de survie obligatoire (merci la loi tant qu'elle me permet de gagner de l'argent)) s'emparent de l'opportunité.
Le calcul est simple à faire: j'ai payé mon poker 5000 euros. Chaque année, je laisse mon prix d'achat rien qu'en place, carénage, entretien (réduit au minimum car je fais tout moi même en grande partie grâce à un site d'entraide fabuleux dont je pourrai vous donner le nom :mdr:), assurance et en essayant de faire taire mon égo, c'est à dire en équipant le canot uniquement de matériel indispensable pour ma catégorie de navigation. Sans compter que jusqu'à maintenant je n'ai pas eu de mauvaises surprises.
Ce que l'on appelle l'ouverture de marché et l'accession à des activités réservées autrefois à une clientèle aisée n'est qu'un jeu de marketing qui joue sur la passion (noble), l'égo, la jalousie, le fantasme... Souvenez vous:la FDJ: "A qui le tour !".
Je suis parfaitement conscient de tout cela, mais c'est mon choix. Pour rebondir sur le post "quand se jeter à l'eau?": quand tu te sens prêt à faire une grosse co.....e, parce que tu sais que si tu ne la fais pas, tu seras amer (sans jeu de mot) toute ta vie.

Allez, la vie est belle. Bonne nav à tous les vieux canots.

:alavotre:

16 sept. 2017

@Capolarge,

si tu as une BMW X5 de 4 ans, 40000 kms a 20 000 € je suis preneur.

16 sept. 2017

regarde les porche Cayenne

17 sept. 2017

pareil, j'en ai pas besoin, mais un X5 de 4 ans avec 40000 au compteur en le payant 20K€, je devrait bien réussir à faire un peu de bénef' pour une fois sur une bagnole…

remarque j'en fait en fait, ma 306 achetée 450€ y'a 3 ans fait son taf… et va le faire encore plusieurs années…

17 sept. 2017

tu compte un refit ou des optimisations dans ce budget?
j'ai payé le mien 4000, je m'apprête, si tout va bien, à en dépenser au moins autant voir le double pour des gros travaux, mais je compte pas ça comme budget annuel…
place à navy, dans les 1100€, 176€ l'aller retour pour le mettre à la baille pour les congés,
j'vais pas oublier de pourrir mon assureur dès demain because mon assurance qui n'est qu'une RC améliorée; avis d'échéance reçu hier… 150€ je crois…
mais en gros, pour un rafiot du genre du notre, j'estime à moitié moins que 5000 par an (remarque en fait, je sais pas, si ça se trouve c'est pire… des fois quand je vais chez AD et qu'il me demande si je veux une facture: "non merci, je voulait compter le moindre coût quand j'ai acheté le bateau, je préfère ne pas savoir au final… sinon je le donne au premier péquin venu…" ^^)

16 sept. 2017

@ cezembres
T'as des goûts de luxe toi ! :mdr:

16 sept. 2017

Non juste 2,5 T à tracter.

16 sept. 201716 sept. 2017

Où on lit qu'on a transformé la chair à canon en chair à la consommation lorsqu'on s'est rendu compte que les guerres commerciales rapportaient plus que les vraies. Bien sûr que je l'ai lu " les porcs". Joli lapsus

16 sept. 2017

Quand on parle de démocratisation dans la fin des années soixante je crois qu'on se réfère surtout au début de la production en série (rendue possible par la technologie des composites) qui a permis à beaucoup de gens très aisés (je rappelle que les Arpèges étaient commandés par les pontes de la médecine ou les chefs d'entreprise etc…) de s'offrir un bateau. Avant cela, seuls les gens vraiment très riches pouvaient commander leur bateau à l'unité dans un chantier. Cette augmentation du parc a ouvert l'accès à davantage de personnes qui auparavant n'auraient jamais eu l'opportunité de mettre les pieds sur un bateau, parce que c'était devenu plus facile de connaitre quelqu'un qui connaissait quelqu'un qui avait un bateau. Les clubs de voile locaux ont aussi eu plus de facilité pour s'équiper, avec des bateaux moins onéreux à entretenir, et ont pu ouvrir davantage de formation pour les jeunes. Tout cela a forcément multiplié le nombre des adeptes, qui, le marché de l'occasion s'étoffant petit à petit, ont pu accéder à la propriété. Mais cela ne s'est pas fait en un jour, et la plaisance reste un loisir de riche, à moins de tout sacrifier à cela !

16 sept. 2017

ce qui a aussi evolué c'est l'état d'esprit (sans critique aucune) au debut de la "democratisation" disons les années 70/80 (suite aussi à 68 qui a joué un sacré role) on faisait "de la voile" c'était la passion qui était le moteur ..Aujourd'hui le moteur c'est "le loisir" on vient au bateau parfois et souvent sans rien connaître puis l'on s'en va ..on a fait comme le voisin ou comme le collegue ou apres avoir vu des belle images à la télé

16 sept. 2017

@ Ebraball . Tout à fait en accord avec toi. Je parlais de la motivation des industriels et du sens que l'on pouvait donner au mot démocratisation. La volonté de vendre plus, et en plus grandes quantités a poussé les entreprises à rechercher de nouveaux matériaux qui leur permettaient de produire à moindre coût. Le profit est souvent une merveilleuse motivation. (cf les laboratoires pharmaceutiques). Qu'en est il de la qualité et de la durée dans le temps ? La société de consommation , fille spirituelle de la "démocratisation", n'a pas du tout intérêt à ce que les produits durent indéfiniment ou soient réparables.
Maintenant, je ne crache pas dans la soupe. C'est aussi grâce à cette avancée technologique que je peux réaliser mes rêves. J'en suis conscient, mais je ne suis pas dupe.

16 sept. 2017

La démocratisation, c'est aussi l'engouement dans le public d'un certain art de vivre : Moitessier faisait rêver les plus aventureux, Tabarly les compétiteurs, etc...
Mes parents, pas bretons ni fils de marins se sont payés un Cap Corse en 68, jeunes mariés, jeunes parents, après avoir navigué sur un vaurien qq années. Envie de partager ce tout nouveau terrain de jeu !

La démocratisation, en l'occurence pour eux, ça a du être la construction de plus en plus de bateaux (leur Cap Corse était une construction amateur) et la médiatisation importante autour de qq marins...

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