Laser par 40 noeuds

J'ai un ami qui avait deux lasers, en plus d'un 470. Quelques temps durant nous pensions que c'était plus amusant de sortir avec les deux lasers et se tirer la bourre plutôt qu'en duo sur le 470. En fait c'était toujours un gros pataquès en terme de manutention, pour les mettre sur la remorque puis les mettre à l'eau etc etc. C'était beaucoup plus de boulot ! Une fois en mer, un des dériveurs était toujours plus lourd que l'autre ( on a jamais vraiment su pourquoi) du coup il y avait un peu de frustration quand on naviguait côte à côte.

Un jour qu'on annonçait 45 nœuds sur la côte on s'est mis en tête d'aller naviguer dans la baie de la Baule pour s'amuser. En plein hiver. Le matin j'ai appelé la capitainerie de Pornichet pour me décrire l'état de la mer. Mon interlocuteur un peu inquiet et surpris ne voyant rien de l’extérieur à cause de la pluie et des embruns a conclu la conversation en disant que ce n'était pas navigable.

Déçus, nous nous sommes rabattus sur la Vilaine, pour mettre à l'eau juste derrière le barrage d'Arzal-Camoël. Nous sentions le bon plan.
Sous le regard mi-inquiet mi-amusé du père de mon ami nous avons mis les deux bateaux sur la remorque derrière la voiture. Ça nous a prit un temps fou ! Encore plus dans un froid de gueux, et qui plus est avec un léger mal dû à la sauce tomate des pâtes de la veille.

Son père nous a prévenu en partant : "Vous allez en faire du p'tit bois "

Une fois arrivé, gréer dans des rafales de 40 nœuds c'est pas évident du tout ! Ça prend du temps. Au milieu de la Vilaine dans les rafales la rivière était blanche.
Une fois en combinaison, mon ami a embarqué courageusement avec le premier laser pour un round d'observation. Ce fut un beau combat. Pas évident de revenir car hyper difficile de virer de bord, car hyper difficile de garder de la vitesse une fois presque face au vent. L'empannage était également trop casse gueule. Du coup, au milieu des mouillages la partie de flipper était très sympa à suivre. ( pas de dégradation commise sur les bateaux au mouillage)

Finalement il a réussi à revenir en s'appuyant pour virer sur je ne sais pas quelle bouée mais avec la base du mat gravement fendue, premier laser au tapis.

On a gréé l'autre bateau avec entrain car son mât semblait plus récent, peut être à cause de sa belle couleur noire. Je suis parti avec beaucoup d'ambition, mais aussi peur de me prendre la bôme dans la tête. J'ai réussi à étaler je ne sais pas comment une ou deux rafales, peut être trois.
Puis une forte rafale est arrivée au milieu de la rivière j'ai même pas eu le temps de faire le moindre rappel, claque le mât s'est cassé propre et net à sa base. Et là j'ai commencé à partir loin direction la Roche Bernard.

Après avoir réfléchis deux secondes sur ma situation, qui se traduisît en dizaines de mètres de dérive vers l'Est. J'ai sorti la dérive très haut de son puits pour l'utiliser comme rame, et bien ce n'était même pas la peine ! Rien qu'avec sa surface la prise au vent était suffisante pour naviguer, je suis rentré tranquillement vers un champs, mais très loin du point de départ. Puis il a fallu tirer longtemps le bateau dans la vase puis tout remballer.

Conclusion mon ami a navigué à la voile vraiment 15 minutes et moi 2 minutes 30 .pour un total de 5 heures de manutention. Ce fut une bien belle journée !

L'équipage
10 fév. 2020
10 fév. 2020

Fallait utiliser les voiles tempête!

10 fév. 2020

Au cas où l'aventure est vraie,

Une technique que l'auteur du fil ne doit pas avoir appris:
En cas de manque à virer, face au vent, il suffit de mettre la barre et le stick du côté où on veut aller, le safran sera du côté d'où on vient et la marche arrière imposée par le vent permettra de se retrouver sur le bon cap.

cela marche aussi si le vent est plus faible!

Avec un laser dont le mât est très en avant cela doit être délicat de le faire culer.

Sur un cata cela marche mieux.
J'avais un Iroquois de 9m et ii m'est arrivé de manquer à virer par vent fort et mer formée mais il ne faut pas culer trop vite les safrans relevables type dériveur deviendraient incontrôlables se mettraient en butée et casseraient

11 fév. 2020

à mes heures perdues, je régate aussi en laser rc, la reproduction à l'echelle 1/4 du dériveur.
eh bien, c'est exactement la meme chose. les manques à virer sont fréquents qd on est surtoilé et la parade pour en sortir est la meme, gv choquée en grand, barre à contre à fond et ça recule pour s emettre en travers du vent et on repart, en principe....

10 fév. 2020

Il y a plein de fils sur comment arranger un tourmentin larguable pour les situations comme cela. ‘Faut prendre avantage des ressources dont on a accès avant d’aller se casser les mâts, mais vraiment! ;)

Nous sommes sortis une fois par un ciel claire dans un vent de 40 noeuds, avec rafales plus forts, pour voir ce que ça donnait. L’aéroport Laguardia de New York, à 100km d’ici, était fermé à cause du vent. Au bout du chenal on a hissé que le gv, avec un ris, et on a essayé de monter au vent. Ça marchait, quoiqu’il fallait laisser une bonne partie de la voile loffer pour nous maintenir debout. Les embruns de l’étrave giclaient vite derrière le cockpit. Après quelques minutes d’être trempé comme cela, nous avons largué les écoutes et tourné vent arrière. Quelle fantaisie! Le loch a vite monté au delà de 12.5 noeuds, avec la vague d’étrave qui dépassait le bôme. Deux ou trois tournées comme cela et il était temps de rentrer. On n’a pas mis de tourmentin, mais rien ne s’est cassé.

10 fév. 2020

@PaulK, ah ah, excellent !!! Un tourment in largable sur un Laser !!! Vous avez réfléchi une demie-seconde avant d'écrire...

En tout cas, merci pour ce joli moment !!!

10 fév. 2020

Il avait raison... : "Son père nous a prévenu en partant : "Vous allez en faire du p'tit bois "

10 fév. 2020

oui et l'objectif était clair. Fallait vraiment avoir envie de casser du matos.

11 fév. 2020

Merci pour vos réactions,
En effet l'histoire est bien vraie, et en effet c'était pas bien malin, mais nous étions dans la Vilaine donc en sécurité, et cela nous aura appris par la suite à manchonner des bouts de mâts. Tout n'était pas perdu finalement! Et Pour la technique du safran quand on cule je vous remercie @Polmar ! Dès que ça souffle au delà de 40 et que les étoiles sont alignées nous testerons et nous vous ferons un compte rendu !

11 fév. 2020

"mais nous étions dans la Vilaine donc en sécurité" : tu veux une liste des gens qui se sont noyés dans des lacs ou des rivières en faisant de la voile ?

11 fév. 202011 fév. 2020

@iclo420, chacun voit la sécurité en fonction de ses aptitudes. Car y'en a pas mal qui se sont noyé dans 30cm d'eau.... et bien d'autres nagent là ou ils n'ont pas pied.

11 fév. 2020

Mon dieu, ça s'est de l'argumentaire.

11 fév. 202011 fév. 2020

iclo420 c'est exact, mon argument est de qualité, sa richesse en oligo éléments ne t'a pas échappé. Si tu implores encore Dieu (je te conseille un chapelet de Te Deum ) il t'aidera peu-être à y voir plus clair :-)

11 fév. 2020

par 35knts :-)

11 fév. 2020

Ouai, mais petits joueurs en voile radiale!
Ceux là en voile standard sont plus couillus:

12 fév. 202012 fév. 2020

Je connais parfaitement le coin vu que j'y suis né...il y a moins de 30 knts de vent, à 35 knts l'étang n'est pas comme çà. çà me rappelle les internationaux de France de Laser qui se sont tenus en 1994 à Martigues justement, tout le gratin mondial et français était présent sur l'épreuve, le brésilien Scheidt (8 fois champion de monde), les français X. Leclerc et C. Baruhet, etc. je naviguais en radial car <70kg, que de bons souvenirs ! je fais 10 sur la dernière manche ! à cette occasion j'ai vu qu'un champion navigue sans problème en laser jusqu'à F7, manche annulée les gars allaient s’entraîner sur le plan d'eau...des monstres !
Et pratiquement pas de casse matérielle, il faut dire que les champions ne naviguent que sur des bateaux neufs.

11 fév. 2020

Comment fait il pour garder sa casquette sur la tête ?

12 fév. 2020

A ce niveau là elle est soudée

11 fév. 2020

Je voyais pas la Vilaine si large!!

11 fév. 2020

et là, il y a les zod's des entraineurs, autant dire que ça sent l'entrainement de haut niveau...

au passage, cette année, le circuit ISAF repasse par hyères en avril, les jo 4 mois avant.
pour y aller régulièrement, c'est un magnifique spectacle à voir de très très près.
vous pouvez rester à 10 longueurs des bouées sans genner personne et personne ne vous embêtera alors qu'à marseille, la pref maritime ferme purement et simplement le plan d'eau.

11 fév. 2020

Oui ce sont clairement des entrainements à haut niveau avec accompagnement :)

11 fév. 2020

Y a 20 ans, j’ai arraché le hale-bas puis le mat de mon vieux 420 dans le même genre de délire devant la plage de St Aygulf😁
Mistral à 35/40 knts, gréé en cat-boat et mes 100kg au rappel
Mon père qui me suivait sur son Fourwins soutient que j’ai surfé à 20 noeuds avant d’exploser le gréement
Ce fut bref, mais quel kif j’ai pris !😂

12 fév. 2020

@Eric.b J'aime l'esprit ! C'est court mais on s'en souvient longtemps ! Pour ma part quand nous sommes partis dans ce "périple" nous pensions que ça tiendrait tout de même plus longtemps.

12 fév. 202012 fév. 2020

Autres navigation qui doit laisser de bons souvenirs.

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