Instant maritime.

...L'hiver approche. Alors remonte un souvenir, une ambiance, que je vous livre, amicalement.

La Vague

A nouveau plus de quarante nœuds. On s’y attendait, le bulletin météo de Conquet radio ne laissait guère de doutes quant à la suite des événements.
Il est treize heures, Christian a terminé son quart, il va monter à la sieste.
Pour l’instant il s’est campé devant la fenêtre du suroît.
« Six mètres à peu près, ça commence à déferler ! » Il essuie la buée qui s’est déposée sur les deux grands hublots et voile sa vision du Fromveur en colère.
Depuis les premiers jours de janvier les dépressions se succèdent avec une constance désespérante ; nous entrons dans notre septième semaine de mauvais temps.
Même l’image des vagues folles qui nous faisaient regretter de ne pas avoir de caméra à bord ne nous fait plus nous exclamer et nous lever de nos chaises pour les regarder filer dans le nordet après avoir brisé sur le phare.
L’humidité est partout ; notre pauvre chaudière archaïque n’y peut plus grand’ chose...

...Christian est monté se coucher, c’est encore là que l’on est le mieux dès que la chaleur animale a réussi à remonter en température l’habitacle étroit du lit clos. J’ai tenté, sans grand succès, de m’intéresser à une émission de radio racontant les diverses étapes permettant de transformer un paisible canard en animal malade dont le foie cirrhosé deviendra l’objet de rites religieux agaçants qui me font penser aux simagrées entourant l’usage du pinard, puis j’ai recalé le poste sur la gamme marine, feuilleté quelques vieilles revues… et suis retourné vers les hublots.
Cette fois c’est parti ! Cinquante nœuds, peu être même soixante, et surtout, des vagues dont l’attitude a changé.
Fini les bataillons bien rangés qui défilaient comme à la parade sous les confettis blancs de leurs panaches d’écume, maintenant la guerre est déclarée et ce sont les solitaires qui passent à l’attaque, les forces spéciales de la mer, les commandos !
Chacune d’elle en veut au phare et tentera de démontrer qu’elle est la meilleure !
Celle qui vient de se lever à l’instant, au-delà de Bannec, retient toute mon attention. Elle s’est lancée en soufflant vers notre tour, et je la regarde avancer, fasciné par tant d’inquiétante beauté.
Oeuvre unique, façonnée par le souffle de la tempête, je me dis que je suis le seul à la contempler et que personne ne la reverra jamais. Inestimable privilège…
Une… deux… trois fois, je pense qu’elle va s’écrouler, qu’elle n’arrivera pas jusqu’à nous, qu’elle est trop haute pour tenir encore debout !
Sa crête n’est qu’un rictus de bave haineuse, son ventre de plus en plus creux semble se durcir encore pour soutenir, au-delà des lois de la physique, la masse monstrueuse qui veut nous frapper.

Même Christian, que rien ne semble pourtant pouvoir effrayer, est incapable de regarder en face un tel monstre, de rester jusqu’au bout devant les hublots pourtant épais de plusieurs centimètres.
Il parie, jure que cette fois ci il ne bougera pas ! Mais rien n’y fait. L’instinct de survie est plus fort et au dernier moment, il s’écarte en jurant.
Justement il est redescendu, sa sieste gâchée par le vacarme et les infiltrations d’eau sous pression qui inondent le beau parquet de chêne de sa chambre.
« Tiens ! Regarde celle là », je lui dis.
Il se colle dans l’encoignure de fenêtre, prêt au duel…
-...
« La salope ! »
Il a encore perdu, il s’est jeté derrière le frigo !
Aussitôt passé le choc, alors que le bruit de vaisselle s’entrechoquant et le grincement des meubles s’atténuent, tout devient vert dans la cuisine et le grand silence de l’apnée s’installe pour une petite seconde. Les yeux écarquillés et la bouche ouverte pour évacuer la surpression, nous nous regardons comme deux poissons perdus.
Puis le niveau d’eau redescend et le fracas de la vague remplit l’espace qui nous sépare de Korn a Men, la roche voisine.
Tel un plongeur a bout de souffle, le phare émerge du bouillon, bien droit sur le Men Tensel, symbole de la forfanterie des hommes.
Là bas, derrière l’horizon, une autre vague s’est levée…

Kéréon. Février 74.

L'équipage
22 oct. 2007
22 oct. 2007

Sans commentaire...

C'est furieusement beau...

30 nov. 2010

Trois ans déjà...

Bonjour à tous !
Trois ans se sont écoulés depuis cette conversation autour de mon métier et bien des choses ont changé dans ma vie.
Je n'ai plus de bateau alors je viens moins souvent par ici.
Mais j'ai suivi vos conseils, j'ai écrit mon bouquin; il est sorti il y a un peu plus d'un mois.
Voici ses coordonnées:
Louis Cozan
Un feu sur la mer
(Mémoires d'un gardien de phare)
Éditions les oiseaux de papier
Une présentation ici
littoralphares.e-monsite.com[...]74.html

Bonne soirée à vous.

30 nov. 2010

On risque...

de se l'arracher Bravo, bonne continuation !:bravo:

30 nov. 2010

même reflexion de Hi

Contente d'avoir des nouvelles et l'annonce de la parution de tes récits.

Merci

30 nov. 2010

Commandé!

Merci Guerveur de l'avoir écrit
Merci pour le lien HI

Bonne journée à tous

Alain

30 nov. 2010

Merci Jorge !

...et merci à tous, où que vous soyez (au frais par ici ou là bas à faire du froid (salut Tilikum!)
Mon éditeur vient de m'envoyer un message me demandant si un article était paru au plan national car il a reçu sur son site une dizaine de commande ce matin, ce qui est très rare, les gens commandent le plus souvent chez leurs libraires.
Je lui ai donc parlé de vous...
En dédicace à votre intention et avec un salut du cœur, je vous invite à visionner ce document que j'ai reçu il y quelques jours d'un ami et que je vous recommande sans modération, histoire de plonger dans l'atmosphère d'un phare du temps où des hommes y vivaient:
www.dailymotion.com[...]reation

Fraternellement
Louis

30 nov. 2010

moi itou

bouquin commandé !!
Merci de nous faire partager tes souvenirs Guerveur !
;-)

30 nov. 2010

moi titou

c'est mon Noël et en + j'ai trouvé pour madame :-)
témoignage de la fin d'une époque, c'est heureux que ce soit fait
bon c'est pas tout ça, faut remettre une bûche, pendant que Tilikum fait des glaçons :-p
à+
JL.C

01 déc. 2010

Merci Guerveur

Ton livre rejoindra à bord, celui de la mère de mon ami québècois (www.minganie.info[...]/livre/ ) .

C'est vraiment, je pense, un métier révolu qui fascine les gens de mer. La mère de mon ami appelait son mari le gardien de la lumière ...

Merci pour ce partage.

Michel

02 déc. 2010

Super !

Bravo à Maud, ça ne m'étonne pas d'elle !
A moins que ce soit l'œuvre de Claire ?
Qu'importe, elles sont toutes deux aussi efficaces qu'elles sont belles !
C'est dire si je suis gâté !
Bonne lecture Pierre !

02 déc. 2010

Reçu aussi!

De bons moments pleins de réalisme et de poésie en perspective.

Merci encore!

Alain

02 déc. 2010

les phares

Tu es de la même génération....as-tu croisé Jean Marie gardien de phare à Sein en dont il était originaire...

02 déc. 2010

Bienvenue à bord Rachid !

Il y aura quelques embruns, quelques belles vagues dans les grands vents d'hiver mais aussi de longs jours de plomb ! Car aucun métier ne ressemble au rêve qu'on s'en fait, ce qui n'ôte rien à la beauté de l'aventure.
Et puis il y aura la complicité et l'amitié.
Bon voyage en Iroise Rachid !

12 déc. 2010

Presque fini !

Quand j'aime, je lis lentement...

A quand un deuxième tome ?

30 nov. 2010

Tout vient à point à qui sait attendre....

Il n'y a pas longtemps j'ai relu avec plaisir ce fil, en me demandant ce que tu étais devenu.

J'ai ma réponse, et en plus un bouquin à acheter !

Merci à toi, et bonne soirée aussi !

Pierre

30 nov. 2010

Un lien

pour se procurer le livre de Louis :

www.les-oiseaux-de-papier.com[...]ion.php

30 nov. 2010

Merci de l'avoir fait

Hello Louis

Ravi d'avoir de tes nouvelles, et ravi de voir que tu t'es finalement décidé a publier tes récits :-)

Je vais de ce pas le commander

Bonne journée a toutes et tous

30 nov. 2010

Génial !

Ce bouquin là va rejoindre d'urgence la bibliothèque du bord où il aura la place d'honneur qui j'en suis certain il mérite ! :-)

Merci Louis ! ;-)

_/)

30 nov. 2010

Merci Louis, Merci !

Je me souviens d'avoir insisté, peut-être un peu lourdement, pour que tu poursuives tes récits ; mais depuis le temps, je n'y croyais plus !

J'ai hâte de te lire.

:bravo::bravo::bravo:

01 déc. 2010

C'est fait

J'ai hate de le recevoir

:litjournal:

02 déc. 2010

Bravo à ton éditeur, rapide et efficace !

Bouquin commandé le 29, reçu aujourd'hui !

J'adore cette période qui précède la lecture d'un livre espéré...

02 déc. 2010

Bonne lecture Alain !

J'espère que tu ne regretteras pas cet embarquement dans ces tours de mer.
A bientôt !

02 déc. 2010

Bien sûr !

Jean Marie P. On était à l'école des phares ensemble...et on s'entendait bien !
Il fut nommé aux Lavezzi (après être passé par Sénétosa, je crois) à la sortie du cours !

02 déc. 2010

Je devrais dire merci d'avoir pu .....................

..............commander le livre que tu laissais supposer aprés avoir publié sur ce site quelques extraits de tes ecrits, mais aprés les avoir lu c'était une dette que tu avais............merci.
;-)

11 déc. 2010

Je l'ai reçu en 48 heures

mais je n'ai pas ouvert l'enveloppe pour avoir la surprise à Noël :-p :-D

23 fév. 201223 fév. 2012

UP
Un peu plus de 4 ans, maintenant
merci pour ces moments partagés,et... Respect !
Un feu sur la mer rejoindra bientôt la bonne place de mes étagères,
après avoir rassasié ma petite machine à évasion
que deviens-tu ?

22 oct. 2007

et puis...

merci d'avoir été là, ce jour-là et les autres, pour tous les marins... :bravo:

22 oct. 2007

Merci Bruno

Ca c'est sympa, pour nous tous.
merci à toi aussi, hi.

22 oct. 2007

Superbe!

C'est de qui?

22 oct. 2007

Heu...

...de moi.

22 oct. 2007

Perdu clarivoile !

... ta première hypothèse était bonne !

22 oct. 2007

Mais

Etais tu gardien de phare? ou est ce juste de l'imagination.

Je penche pour la deuxieme! Dans tous les cas c'est agreable a lire.

22 oct. 2007

Ah

en effet, bien perdu. Eh bien , en tous cas c'est bien ecrit et donc agreable a lire. Bravo.

c'est un joli coin, la-bas

22 oct. 2007

si bien écrit!

on s'y croirait!
un grand merci à tous ces hommes qui ont voué leur vie à la sécurité des marins.

22 oct. 200716 juin 2020

guerveur,

je te propose cet avatar
(si ça marche)....

22 oct. 2007

Merci STP

Joli cadeau !
Ah j’en ai vu passer des bateaux depuis ce poste d’observation ! Le « rail d’Ouessant" n’existait pas alors, et on voyait défiler sous nos yeux des navires du monde entier.

22 oct. 2007

Merci pour cette "nouvelle"

Merci Louis pour ce texte magnifique.

Tu vois si c'était l'extrait d'un livre, je l'achèterais tout de suite!

Bravo à toi, et toute mon admiration pour ton métier.

Alain

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22 oct. 2007

Merci...

...Alain !

22 oct. 2007

Aurais-tu connu

Jean-Pierre Abraham ?

22 oct. 2007

Abraham??

Oh! Il n'est pas si vieux que cela, Louis! Il n'a meme pas connu celui d'Alexandrie :-)

22 oct. 2007

Non, Gilou

Je ne l'ai pas connu, il était déjà parti lorsque j'ai comméncé (en 68)
Dommage, j'aurai bien aimé le rencontrer.

22 oct. 2007

ya pas

on est bien tenu en haleine jusqu'au bout. Il y a des fois ou je me demande où sont les vrais écrivains pas ceux qui délayent pour faire le compte de pages d'un livre qui se vendra pourvu qu'il ait un bandeau sur la couverture.
je ne sais dire que "bravo"

22 oct. 2007

super...

Merci pour ce court et bel écrit.

22 oct. 2007

c'est

jolis tout plein !!! merci :-)

22 oct. 2007

un seul mot...

superbe !

Quand on a un tel talent d'écriture et une telle force d'évocation, on ne peut garder ça pour soi .

sincèrement merci, de tout coeur...

22 oct. 2007

le charme

d'un si beau texte nous fait oublier l'usage des étoiles, c'est réparé pour moi

22 oct. 2007

Merci à vous tous

J'ai des problèmes de connexion (Grrrr!!!!) qui m'empêche de poster correctement.
Mais je suis très touché par vos commentaires.

22 oct. 2007

BRAVO !!!!

:bravo:

quand on dis que ce forum est bourré de talent,

mois je suis sans talent mais des fois bourré quand même :-)

:pouce:

22 oct. 2007

C'est vrai, j'oubliais

ton texte est magnifique, félicitations !

22 oct. 2007

je me dis que ...

de plus en plus de phares sont automatisés et c'est regrettable.
super-récit en tout cas. j'ai eu l'impression de la voir, cette lame!

22 oct. 2007

Vraiment un très très bon texte

C'est curieux, mais j'ai l'impression de l'avoir déjà lu il y a 2-3 ans. Est-ce que tu ne l'aurais pas déjà publié autre part sur le web par hasard? Ou publié dans une revue de voile? Ou peut-être que je déconne tout simplement ...

22 oct. 2007

Non, Francois, tu ne déconnes pas...

...Ce texte ( et d'autres) a déjà été publié dans la lettre mensuelle de "Phareland", un site de passionnés de phares.
Mais j'avais envie de le mettre ici aussi et les réactions que je lis me disent que j'ai bien fait.

22 oct. 2007

Tout à fait!

Je me demande bien comment je suis "tombé" sur ton texte par le passé. Je ne suis pas spécialement un passioné de phares pourtant. C'est vrai que, à la longue, on visite tellement de sites ...

Si tu as d'autres textes comme ça, n'hésite pas!

A+

22 oct. 2007

Très chouette

Vraiment super.
Ca fait toujours plaisir d'ouvrir HEO et de tomber sur des beaux textes comme celui-ci.
La surprise est là et le plaisir encore plus grand.
merci

22 oct. 2007

racontes.....

encore.....
merci d'avance
et respect!

23 oct. 2007

Justement...

...à propos de l'avatar que tu m'offres, je t'invite dans la lanterne de Kéréon...

C’était un norvégien et c’était l’hiver. Un sale hiver bien dur où le vent, balayant l’Iroise sans discontinuer, avait pétri des vagues si hautes et si noires que la mer était devenue méconnaissable.
Et, ce dimanche, alors que nous allons nous attabler devant un pot- au- feu, une silhouette sombre se détache dans les déferlantes qui roulent entre Men Korn et chez nous.
JP est devant la gazinière, il m’appelle : « Viens donc voir un peu celui-ci, il est gonflé ! »
Depuis le début de la matinée deux cargos, et pas des petits, sont en relâche dans la baie du Stiff, attendant que le jusant ait fini de s’opposer au vent pour franchir le Fromveur.
Des cargos en relâche au Stiff, c’est plutôt rare !
Cela souligne l’état d’exceptionnelle démence de la mer en ce moment ; et là, voici qu’un caboteur, c'est-à-dire un cargo au moins deux fois plus petit que les deux qui s’abritent dans la baie, un caboteur, donc, a entrepris de passer !
Poussé par le courant, machine en avant toute, il défonce d’une étrave effrontée les montagnes liquides qui courent dans le Nordet du phare.
Lorsqu’il s’élève à la lame, nous montrant ses dessous dégoulinants avec une magnifique impudeur, nous ne pouvons qu’écarquiller les yeux devant le spectacle de son audace.

Le pot-au-feu attendra, nous décidons de monter jusqu’à la lanterne pour mieux suivre cette incroyable lutte du David Norvégien contre le Goliath Ouessantin!
Au passage dans la salle d’honneur nous mettons en chauffe notre radio, des fois que…
Depuis notre observatoire, à quarante mètres au dessus de l’eau, notre excitation devant la beauté sauvage de ce duel se transforme peu à peu en angoisse…
La taille des lames, et celle du bateau, sont particulièrement visibles d’ici.
Et il est clair que la mer est énorme et le bateau bien petit.
Pour nous il est déjà en danger, les tonnes d’eau qui s’abattent sur son pont doivent l’ébranler durement.
Pourtant le pire est à venir !
Il ne le sait peut être pas mais l’endroit le plus malsain du Fromveur par ce temps, c’est le passage, entre le phare et la terre, qu’il atteindra dans quelques minutes.
Il semble d’ailleurs s’en être rendu compte car il a ralenti, essayant ainsi d’atténuer la violence des impacts sur son étrave.
Mais ça ne suffit pas, le coefficient de marée est supérieur a cent et le courant l’entraîne à une vitesse excessive.
De surcroît le risque de se retrouver en travers est réel maintenant qu’il a diminué la puissance sur son hélice.
Les instructions nautiques expliquent que dans une telle situation la seule manœuvre à tenter est de mettre l’arrière dans le vent et de capeyer face au courant en attendant la renverse.
Encore faut il pouvoir faire demi tour !
Le tenter maintenant parait suicidaire ; continuer sa route tel qu’il le fait en ce moment n’est guère plus raisonnable, la mer est trop dure, quelque chose va casser sans tarder…

Les minutes s’écoulent, lourdes de tension ; il arrive maintenant dans le plus mauvais endroit du passage et la première lame dans laquelle il tape s’écroule sur son pont et le balaye intégralement avant d’exploser sur sa passerelle qui disparaît sous la vague.
Le choc qu’il vient d’encaisser a du être terrible, il est littéralement enseveli ; nous retenons nos respirations.
Il en ressort dégueulant de tous ses sabords une eau verte et lourde et s’ébroue comme un chien furieux.
Son étrave s’élève sur la vague suivante, la coque déjauge jusqu’au milieu de sa longueur, puis il bascule lentement en avant et va se planter avec une violence qui nous glace, dans le bas ventre du monstre qui s’est levé devant lui.
Cette fois il ne se relèvera pas, l’angle d’attaque est tel que ses panneaux de cales vont exploser !
Effectivement il continue de plonger tandis que l’arrière se dresse dans le ciel, de plus en plus haut, son hélice brassant l’air à une hauteur que nous avons du mal à estimer.

JP a dégringolé l’échelle pour descendre à la radio, convaincu qu’il va sancir, c'est-à-dire passer cul par-dessus tête; je reste, les yeux rivés aux jumelles…
Et, alors que je m’attends à le voir faire sa culbute mortelle, les centaines de tonnes d’acier de sa coque retombent sur le flan dans une gerbe d’eau fantastique !
Couché sur tribord, travers à la mer, c’est une épave que la troisième vague, qui se prépare à frapper maintenant, va rouler soigneusement afin d’achever le travail de destruction préparé par ses deux sœurs.
Mais on ne vient à bout de navires et de marins norvégiens aussi facilement, en trois vagues bien rangées et organisées…

La coque se redresse doucement, l’étrave commence à déraper vers le phare, tandis que sa cheminée se met à cracher rageusement une épaisse fumée noire !

Et en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire il se retrouve presque à l’inverse de sa route précédente
Incroyable !
A la passerelle, non seulement il y a un homme vivant, mais celui ci a gardé assez de lucidité et de sang froid pour exploiter en une fraction de seconde l’opportunité offerte par la situation résultant de la cabriole insensée que vient de faire le bateau ; et cet homme manœuvre !
Il manœuvre bien !
Je frissonne d’une émotion glacée et je gueule ! …à faire pâlir de jalousie le meilleur, ou le pire, des supporters du PSG !
Il n’y avait qu’une manoeuvre possible, il n’y avait qu’une seconde pour la faire !...
…La troisième vague vient déferler presque tendrement sur le couronnement du bateau maintenant en route dans le bon sens, indifférente à l’arrogance effrayée du Norvégien qui lui montre son cul en crachant furieusement son épaisse fumée !
Les tueuses du Fromveur n’ont pas d’état d’âme, c’est sans doute en cela qu’elles sont le plus effrayantes….

…Le petit cargo atteindra presque tranquillement la baie du Stiff où il restera plusieurs jours, le temps de panser les plaies du corps et de l’esprit des hommes ; les plaies du vaillant navire, aussi.
Quant à nous, tout en dégustant notre pot-au-feu, nous commenterons, sans vergogne, mais sans forfanterie excessive non plus, l’avantage de notre situation qui permet de vivre au milieu d’une tempête, en sécurité et au sec devant une soupe chaude, spectateurs privilégiés au premier rang de l’arène où d’anonymes marins mènent, face à cette belle nature trop sauvage, des combats dont personne ne parle.

Dans deux jours ce sera la relève…
Alors nous guetterons avec un peu d’angoisse et nettement plus d’humilité, le terrain de jeu de nos voisines, les tueuses vertes !

23 oct. 2007

Merci à vous aussi.

de me lire, de vous installer dans ces paysages, et ces émotions, de baigner un moment dans l'odeur obsédante de la mer qui imprégnait notre étrange monastère où le temps, comme tu le dis, avait cette autre amplitude que je ne retrouve que lorsque j'essaie d'écrire, de raconter...de témoigner, même, n'ayons pas peur des mots, puisque personne n'ira plus vivre là bas.
Et je ne peux m'empêcher de le regretter parce que humainement c'était intéressant.
Egoïste, sans doute, mais intéressant.
Bonne nuit à tous.

Allez!
Une dernière pour la nuit.
Où j'essaie de décrire pourquoi on était là.

La quasi – totalité des gens qui choisissaient de faire ce métier (mais c’était aussi un choix de vie, je l’admets) vous diront qu’ils l’ont fait simplement pour gagner leur pain.
Ensuite, installés là haut, l’essentiel de ce qu’ils auront vécu restera enfoui dans l’épaisseur trouble de la célèbre pudeur des gens de mer.
A chacun de déchiffrer sous l’âpre rusticité qui enrobe souvent le discours, ou dans les artifices de langage dont certains –j’en fais partie- abusent ; à chacun donc de déchiffrer dans les rares confidences à ce sujet, la dimension spirituelle de l’aventure.
Car elle est fondamentale et c’est elle qui imprègne essentiellement mon souvenir.
Dans un témoignage publié dans la lettre mensuelle du site « Phareland » je disais :
« Ancré à son rocher, notre vaisseau de pierre subit tout autant les assauts de la mer mais il ne peut s’échapper vers un abri même lorsque les éléments atteignent la démesure. Souvent nous trouvons là haut, sur la galerie, du goémon arraché à la roche et déposé par une tueuse en maraude, quarante cinq mètre au dessus du Fromveur. Parfois nous ramassons aussi des berniques, coquilles fracassées par le monstre vert et déposées au sommet de la tour, comme un avertissement. »
Et nous en avons trouvés au sommet du phare, coincés sous les cuves à eau ou dans les gouttières de la lanterne, particulièrement durant l’hiver sauvage de 73/74. !
Pendant presque deux mois les coups de vents ont succédé aux tempêtes qui s’ingénièrent à combler soigneusement les intervalles entre les deux ou trois « force 12 » que cet hiver nous offrit.
Et au début de février la mer ne ressemblait plus à rien de connu…
Notre univers était sens dessus dessous ; on disait alors en riant que notre monde était « chanversé » !

Je considère que j’ai eu une chance inouïe de vivre ces événements dans une tour de mer.
Depuis le sommet du phare nous apercevions dans les creux de houle des rochers que personne avant nous n’avait vu. C’est du moins ce que nous nous disions.
Jour et nuit l’océan habitait nos têtes, nous dormions en tranches courtes, entre deux chocs qui ébranlaient notre habitat vertical.

Et, comme des gosses épuisés devant le numéro d’un artiste refusant d’arrêter son spectacle, anesthésiés, drogués de beauté sauvage et de violence, hirsutes et barbus, assourdis du fracas incessant des vagues, nous traînions dans une étrange fatigue heureuse notre complicité silencieuse jusqu’à des sommets inconnus de l’amitié.

Parce que nous vivions heureux au milieu des tempêtes, spectateurs privilégiés du grand théâtre de la nature et acteurs anonymes de la solidarité maritime.
Attachés, plus que nous ne l’aurions jamais avoué, à ce que la lumière du phare reste en ces moments dantesques pour les marins, le chaleureux clin d’oeil de la fraternité des peuples de la mer.
Cela s’appelle sans doute l’harmonie…
Elle ne se décrétait pas intellectuellement, elle était aussi naturelle que les éléments qui nous entouraient.
Ce qui ne veut pas dire que cet équilibre fut inné.
Le corps, d’abord, avait du s’accoutumer au froid et à l’humidité, aux bruits et aux chocs, tandis que l’esprit avait atteint la pleine acceptation de cette vie.
Et parce que nous nous sentions à notre place dans l’instant vécu, nulle notion de futur ne venait troubler notre équilibre.

Bien sûr nous n’étions pas insensible au froid, à l’humidité et encore moins aux entrées d’eau sous pression qui parvenaient à égratigner pour un instant la confiance que l’on avait en notre abri de granit.
Elles entamaient surtout notre euphorie béate en nous imposant de longues heures de colmatage, d’essorage et de nettoyage.
Car nous n’aimions pas que la mer franchisse trop souvent la frontière de notre univers et s’invite en notre intérieur, salopant le bel ordonnancement de notre vie…
Elle le faisait, cependant, et nous devions accepter qu’elle le fasse, comme si son rôle eût été de dire que notre présence n’était pas si naturelle que nous le prétendions !
On pestait alors ! On râlait ! Insultant grossièrement l’orgueilleuse mégère au visage cruel et laid dont on avait admiré la beauté sauvage cinq minutes plus tôt.
Irrationnelle attitude, vacillant sans transition et sans cesse de l’amour à la haine, de la complaisance incestueuse à la rage naturelle qui en découle.
Je n’ai aucune explication raisonnable à ce rapport étrange mais je vous suggère de lire, si ce n’est déjà fait, l’excellent « besoin de mer » d’Hervé Hamon.

23 oct. 2007

merci,

encore....

23 oct. 2007

A te lire,

j'ai le sentiment que, toi et tes collègues, avez gardé un peu plus que des phares...

Vous deviez vous sentir bien seuls, bien impuissants, face à ce spectacle.

Et pourtant, quelque chose me dit que si vous ne l'aviez pas regardé, ce cargo norvégien, les évènements auraient tourné autrement...

C'est peut être la force de tes histoires : racontées simplement, elles laissent entrevoir un univers loin des hommes, où le temps, le mouvement n'ont pas la même amplitude...

Oui, STP a raison, merci à toi de partager avec nous ces moments maritimes, inhumains, et si humains...

23 oct. 2007

superbe !!

frissons ! merci Guerveur !

23 oct. 2007

Un de mes rêves

lorsque j'étais jeune a été d'être gardien de phare... cela ne c'est pas réalisé car je suis arrivé une génération trop tard.

Je l'ai un peu regretté, mais à lire ces superbes lignes... je le regrette encore plus ! ;-)

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23 oct. 2007

Merci Tili

On en parlera peut être autour d'un verre lorsque nous aurons traversé (dans 3 ans sans doute)
Et bravo pour ton site très utile et très sympa.

23 oct. 2007

une fois encore merci

Pour le superbe texte que tu nous as offert.

La lecture du "cargo norvégien" m'a fait encore plus prendre conscience du rôle de veilleurs qu'avaient les gardiens de phares, en plus de celui d'"allumeurs de lanternes".

La technologie ne remplacera pas la présence humaine.

on m'a récemment dit qu'aux USA la politique était de remettre des gardiens dans les phares automatisés.

Est-ce vrai ? Et si oui, en est-il question en France ?

23 oct. 2007

Salut Moustique

Cette "info" circule depuis des lustres, elle était même un argument que nous avancions pour défendre notre métier lorsqu'il restait encore un peu d'espoir.
La réalité est que les américains ont remis des gens dans les phares, mais ce ne sont pas des gardiens, ce sont des clients (payants, donc) qui occupent les locaux d'habitation pour un week end une semaine ou un mois. ( l’argument essentiel n’est pas la sécurité mais la protection contre le vandalisme)
Les anglais, Irlandais Ecossais, font ça aussi, Ces locations concernent uniquement les phares à terre. Et je n'y vois rien de choquant en ce sens que les revenus dégagés permettent d'entretenir les phares.
Il y a en France une ou deux associations qui essaient de monter un truc comme ça mais ils ont du mal à avancer face à l’impitoyable et anonyme bête qu’est l’ « administration ».
Tandis que les phares, eux, se dégradent de plus en plus et dans ces tours abandonnées et pourries, même nos fantômes sont moisis.

Bonne journée.

23 oct. 2007

Putain con

que c'est bien ecrit

:lavache:

:bravo::bravo::bravo:
:bravo::bravo::bravo:
:bravo::bravo::bravo:

23 oct. 2007

J’en rougirais...

…si les grands vents d’Iroise, à moins que ce soient les embruns de beaujolais, n’avaient déjà teinté mon faciès de vieux gardien.
Merci Vincent !

23 oct. 2007

j'ai vécu 20 ans

au pied du phare des baleines, et à part 1 gardien qui mettait des bateaux en bouteille :bravo: je n'ai pas vu beaucoup d'artistes ou de poètes ;-)

j'adore lire, je m'essaie aussi à l'écriture, mais là je ne t'arrive pas à la cheville

sincèrement :bravo:

23 oct. 2007

pas moi

je ne sais pas si j'aurai supporté cette ambiance, car en fait on est prisonnier des évènements,

dire que j'aurai préféré être sur le bateau norvégien, peut être pas, mais au moins on peut essayer de faire quelque chose,

là on est prisonnier, spectateur , mais pieds et mains liés , attaché à la solidité de l'édifice, il y a des phares qui n'ont pas tenu,

alors cette contemplation passive, je ne sais pas , comme vivre dans un sous marin non plus d'ailleurs

peut être que l'on apprivoise tout doucement l'édifice, on arrive à tester sa solidité au fur et à mesure des tempêtes plus ou moins forte, mais on ne peut s'empêcher de se dire et si cette vague énorme ne sera celle de trop ???

bien sur avec des si, les choses sont possibles ou pas, mais tout de même, c'est rester à la fenêtre quand il y a un très gros orage et que la foudre tombe partout, est ce que le prochain ne va pas tomber sur la maison,

il faut saluer ces écrit bien évidemment, mais aussi ceux qui ont construit ces phares, car souvent parti d'un cailloux à peine immergé qqe heures par jour ils ont élevé ces édifices en payant le prix fort souvent, et aujourd'hui ces phares sont encore debout, et quand on voit l'entretient qui y est fait on ne peut que le considérer comme superficiel par rapport à la solidité de l'édifice,

bravo et chapeau bas à toutes ces personnes, constructeurs, veilleurs....

merci encore de nous l'avor fait partager

23 oct. 2007

peur retrospective

pour certain; mais vécu par d'autre,

ça tiens à peu de chose, ne pas être sur le chemin du frigo,

quand au petit fonctionnaire, bah, il y en a , comme partout aujourd'hui

quand je navigue, j'adore la nuit pour les phares , et j'ai toujours des pensées pleines de respects pour les phares , sémaphores, enfin sur ceux qui nous ont veillés et veillent encore pour que notre plaisir n'est jamais le gout salé

;-)

23 oct. 2007

Bien entendu, il y avait des moments de stress

...assez forts.
Les hublots de la cuisine, en particulier, nous inquiétaient lorsque nous étions submergés, noyés dans un vert profond d’aquarium s’il faisait jour lorsque la vague nous submergeait.
…S’il faisait nuit, seul l’étonnant silence de l’apnée, intermède inquiétant dans l’ambiance du moment, nous indiquait que nous étions sous l’eau.

Ces hublots avaient éclatés quelques années auparavant, causant des dégâts considérables et nous n’aimions pas trop ces plongées qui amenaient les ouvertures à subir des pressions colossales !
Lorsque nous trouvions des rambardes pliées à 90°, ou un treuil écrasé le long de la muraille, nous avions du mal à comprendre que les hublots puissent être encore intacts…

Des années plus tard, c’était en décembre 89 et je n’étais plus là depuis un bon moment déjà, ces hublots furent projetés avec la plaque de bronze sur laquelle ils étaient montés, dans la cuisine, ravageant l’ameublement en chêne.
Le fameux frigo derrière lequel nous nous réfugiions lorsque éclatait une vague, fut emporté et traversa la pièce pour disparaître par la fenêtre d’en face, explosée elle aussi.
Même la gazinière, pourtant installée dans une encoignure de la muraille fut engloutie.
Les placards furent vidés de leur contenu qui disparut aussi.
Là haut, à l’abri derrière la lanterne et boulonnées dans deux colliers d’acier, les bouteilles de gaz furent enlevées, nul ne peut expliquer comment, tandis que dix sept vitres de la lanterne éclataient dans la même vague !

Les fenêtres des chambres et de la salle d’honneur cédèrent aussi.
Seule la porte d’entrée résista, et le phare commença à se remplir d’eau par toutes ces ouvertures béantes.

Ils réussirent à maintenir le feu en service en colmatant une partie des brèches de la lanterne.
Assis sur la dernière marche de l’escalier à l’entrée de la salle des machines, ayant fait tout ce qu’ils pouvaient faire, crevant de soif après ces heures de bagarres intenses - mais les cuves ayant été submergées, il n’y avait plus d’eau potable à bord - Paulo et Jean-Pierre attendaient en grelottant… Leurs vêtements de rechange rangés dans les placards des chambres avaient été noyés ou enlevés avec la literie.
« On a essayé de rigoler un peu, mais le cœur n’y était pas. La situation était vraiment grave et, même si nous ne le disions pas, nous attendions que le phare s’écroule» me confiera Jean-Pierre deux ans plus tard à l’occasion d’une formation que nous faisions ensemble et où notre vieille complicité retrouva ses automatismes avant même que nous nous soyons dit bonjour.
Les jeunes contrôleurs qui nous accompagnaient se souviennent sans doute de l’ambiance surréaliste qui planait dans la salle lorsque nous échangions, dans des codes qui leur seront toujours imperméables, des commentaires sur cette électronique qui nous était présentée comme la panacée…

Un ferry qui capeyait quelque part dans l’Est du phare, avec 300 passagers à bord, fut bien content que Kéréon ne s’éteignit pas cette nuit-là car une vague ayant explosé sa passerelle, noyant son électronique, il ne lui restait rien d’autre que les phares pour se caler dans sa position de survie…

Lorsque l’eau à l’intérieur du phare, atteignit le niveau de la cuisine, la porte d’entrée céda sous la pression et le phare se vida.
.
Au matin ils réussirent à gréer une antenne de secours avec du câble récupéré je ne sais plus où, qu’ils réussirent au prix d’incroyables acrobaties à tendre entre la salle d’honneur et la cuisine, et annoncèrent à 8h10, heure légale de la vacation radio avec le service à terre, qu’ils avaient des besoins urgents d’eau, de vivres et de matériel divers.
Leur interlocuteur répondit qu’il verrait ça lundi (on était samedi), parce qu’il avait d’autres chats à fouetter et ajouta en guise de conclusion : « Ici nous avons eu une tempête, je ne sais pas si vous le savez ! »

Jean-Pierre, après avoir survécu à un océan en furie, se trouvait maintenant face à un ennemi plus redoutable encore : un fonctionnaire de l’Equipement détestant les gardiens de phare !
Je vous fais grâce des détails car l’affaire s’arrangea dans les heures suivantes, le patron ayant été prévenu.
Et l’éminent petit chef qui n’aimait pas les gardiens fut un peu plus tard invité à aller exercer ses talents dans un service où on n’en trouvait pas !
La sécurité civile hélitreuilla dans l’après-midi, deux agents du centre de Brest, anciens des tours de mer, en renfort de nos amis trempés et épuisés.
On leur proposa de descendre, ils refusèrent.
Le mardi suivant Paulo rejoignit la terre, c’était son tour, Jean-Pierre resta finir sa quinzaine.
Ils eurent beaucoup de boulot, on l’imagine facilement…
Et les hublots de la cuisine furent murés à jamais…
C’est ce qui incitera Jean-Pierre à quitter le phare l’année suivante
« Kéréon, sans ses hublots sur le Fromveur, n’est plus Kéréon ! Rien ne sera plus comme avant….et puis notre vieille cafetière avait disparu dans la bagarre, tu comprends ? »
Oui, Jean-Pierre, je comprends…

23 oct. 2007

J'adore aussi les phares la nuit

Quant tu rentres de Galice, par exemple, et que soudain tu vois au dessus de l'horizon le balai de Goulphar, tu as une pensée émue pour ceux qui ont eu la volonté de construire ces tours de lumière.
...et une pensée plus vacharde pour ceux qui veulent les éteindre !

24 oct. 2007

Louis, il faut écrire un livre

peut-être est-ce déjà fait ? Auquel cas je ne suis pas pardonnable de ne pas l'avoir déjà lu...

Si ce n'est pas le cas, quand des histoires, des anecdotes, des témoignages passionnants sont servis par une superbe plume et un talent évident, c'est naturellement qu'il conviendrait de faire savourer ces textes au plus grand nombre.

Ce serait aussi un devoir de mémoire vis à vis d'un métier d'hommes maintenant disparu...

24 oct. 2007

Touché !

Lorsque tu parles de devoir de mémoire, je culpabilise de si peu travailler à ces souvenirs, de me contenter de ne rapporter que quelques instants, comme ça, pour me faire plaisir et faire plaisir à quelques amis.
Bien sûr que j'ai cette envie au fond de ma tête (rassembler mes écrits dans un bouquin) mais je manque de rigueur (informatique surtout) et je suis bien naïf !
Ainsi lorsque mon disque dur à "cramé" il y a deux ans je me suis rendu compte que mes histoires n'étaient pas sauvegardées...
Merci de tes encouragements, en tous cas.
Amicalement.

24 oct. 2007

Goude,

C'est une question de goût personnel. Dans une fiction, l'important n'est pas forcément que l'histoire tienne debout, mais qu'elle crée un univers, qu'elle fasse ressentir quelque chose, qu'elle transmette une émotion, une idée, un sentiment... Que ce soit vrai, ou même simplement vraisemblable, ou pas, n'a finalement qu'une importance secondaire.

Les récits ont ceci de fort que le lecteur sait que l'histoire est réellement vécue. Mais ils sont parfois écrits de façon catastrophique, leurs auteurs n'étant pas forcément écrivains...

L'idéal, c'est évidemment le récit écrit avec le talent d'un écrivain, et là, je te rejoins pleinement : le Guerveur, il a du vécu, et il sait fichtrement bien l'écrire.

Y a plus qu'à... ;-)

24 oct. 2007

oui guerveur

mais y toi,
un peu de rigueur , une heure par jour,

ma bibliothèque est composée de bouquin de récit à 99%,
quelque écrits qui louvoient entre réalité et fictions, ( ;-) régis) mais les récits de vie sont important,

on nous bassine de trop avec des fictions qui ne tiennent debout que dans l'imaginaire de ceux qui l'ont écris ou fait écrire, il n'y a que la vie de bien , l'imaginaire c'est pour soit,

je vais m'attirer des foudres de pas mal de gens en disant ça , mais temps pis c'est dit, je trouve le commerce de fiction un peu surfait et tournant en rond, seul les récits me fascinent , et quand c'est bien écrit c'est fabuleux...

alors essaye, un petit effort ;-) merci pour nous

24 oct. 2007

oui hi

je suis d'accord avec toi, il m'arrive d'être emporté par une fiction,
mais plus facilement par un récit,

et pour moi personnellement

mais comme tu dis, dans la fiction il faut que la situation soit vraisemblable et donc bien montée bien amené , sinon je n'accroche pas,

avec un récit je suis plus tolérant...
:litjournal:

24 oct. 2007

Sauvegarde...

Un mot qui résonne fort !

Imprime-les dès que couchées sur le papier. C'est un support bien plus sûr et plus pérenne que l'informatique... ;-)

24 oct. 2007

Touché !

Moustique !
Quand tu évoques le devoir de mémoire tu mets le doigt sur une préoccupation que je porte avec un peu de culpabilité depuis quelque temps. Parce que je suis de la dernière génération qui aura pratiqué ce métier... et nous ne sommes pas nombreux à vouloir témoigner.
Bien sûr que j'ai au fond de ma tête cette envie de mettre en forme toutes mes petites histoires, de les rassembler de manière cohérente et de les proposer à un éditeur !
Mais qui sont ces gens ?
Où sont ils ?
J'avoue n'avoir jamais fait le moindre effort pour les trouver.
Merci en tous cas.
Amicalement.
Louis

24 oct. 2007

Fais un essai :

Flanque quelques pages dans une enveloppe, avec l'adresse d'un éditeur, et jette le tout dans une boîte aux lettres...

Fais plusieurs enveloppes, quand même, avec plusieurs éditeurs...

Et tiens-nous au courant : je m'engage à acheter ton bouquin dès sa parution !

24 oct. 2007

tout comme Jean Recher

avec son "Grand métier" sur les terre-neuva

(magnifique témoignage)

je suis certain que tu en es capable ...

ton histoire + la mémoire collective de tes collègues, je suis sûr que cela entrerait dans l'histoire maritime :-)

24 oct. 2007

M E R C I

pour ces textes qui en montrent plus qu'une photo,
esperons que par ton passage par le forum une proposition te soit faite pour une publication

je ne savais pas imaginer que vous aviez autant de dégats, et je me demande quand ça souffle 'si longtemps' comme alors,
y a t il toujours moyen de vous relever ?

tu navigues 'en bateau' maintenant pour passer pres des phares ?
c'est vrai que ça vous attire comme les pleines lunes les phares ; on ne peux s'empecher de les regarder

si tu n'as pas de bateau, tu as ici plein de copains qui t'ameneront les voir

24 oct. 2007

Jean Recher

à son propos, je crois qu'il est DCD il y a 2 ans environ

je relis souvent son livre, écrit d'un seul jet, parait il, pendant une campagne de pêche !!!

24 oct. 2007

J'ai l'impression...

... que certains messages ont sauté. J'ai posté deux fois le même truc(ou à peu près le même)en réponse à moustique, ils ont été comptabilisés mais je ne les vois pas sur mon écran.
Pas grave !
Oui batelier, Jean Recher est décédé il y a environ deux ans. J'ai eu la chance de le connaître un peu lorsque j'étais en poste en Normandie, tout près de chez lui. J'ai en mémoire quelques anecdotes qu'il racontait et qui ne figurent pas son livre...c'était un sacré bonhomme, le Jeannot! C'était aussi un conteur merveilleux et quand je songe à lui je retrouve toute la chaleur de sa maison où j'ai passé des moments inoubliables.

Je tente de répondre à Cath sur ce même message:
Oui je navigue. Ce fut mon premier métier, de 15 à 20 ans, mais surtout ce fut l'obsession de mon existence. J'aime les bateaux, et si je suis toujours parti sur la mer c'est seulement parce c'est elle qui les porte.
Nous avons eu longtemps un Armagnac, depuis 2002 nous avons un Vulcain.

Allez! je fais l'essai de poster ce truc un peu confus.
Bonne journée à tous.

24 oct. 200716 juin 2020

suite

ici

24 oct. 200716 juin 2020

pour voir tous les post

il faut être en vue entière (pas paginée)

cela peut aussi se régler sur "mon compte" en cochant la bonne case

24 oct. 2007

qui se ressemble s'assemble

et réciproquement, non?

si l'un est un compteur écrivain, l'autre le devient... ;-) :-)

24 oct. 2007

comment

ne pas s'associer à mes camarades pour te dire combien l'intérêt et le plaisir que j'ai à te lire sont grands.

Il y a bien longtemps, j'ai lu un livre d'Henri Quéfellec qui racontait l'histoire des gardiens d'un phare au cours d'une tempête. Je ne crois pas qu'il ait exercé ce métier.

La vie de gardien de phare intrigue et fascine parce qu'on pas d'autre moyens que des récits pour la connaître ; il y en a peu.

Alors, quand un "spectateur privilégié du grand théâtre de la nature et acteur anonyme de la solidarité maritime" accepte de sortir de l'anonymat pour lever un coin du voile et nous faire partager un peu de cette vie hors du commun, nous ne pouvons que l'encourager à poursuivre !

Je ne connais rien au monde de l'édition. Je crois que le sujet et ton talent te permettront de trouver un éditeur. Ensuite, ce seront les conditions qu'il faudra négocier... Mais n'y a-t-il pas parmi les héoliens quelques matelots qui auraient un peu d'expérience dans ce domaine.

24 oct. 2007

Recidive

Tu participes, avec tous les autres, à me donner une furieuse envie de franchir le pas et d’oser proposer mes textes à quelque éditeur.
On dit souvent que les timides sont capables d’audaces surprenantes quelquefois…
Encore faut il que quelques bonnes volontés les poussent au peu au derche !
Merci.

24 oct. 2007

OK Goud !

Je vais m'y mettre, promis...et je vous tiens au courant, bien sûr.
(Et notez que l'on peut s'expimer sur H&O sans se faire descendre en flèche!)
Bon après midi à tous.

24 oct. 2007

ne suis pas spécialiste

de l'édition

mais il y a plusieurs approche, celle classique de l'écriture papier ou informatique et ensuite envoie aux éditeurs...

la deuxième, l'édition à compte d'auteur, faut toujours écrire le livre, et tu fais imprimer X exemplaires et c'est toi qui te charge de la diffusion, et si la diffusion est importante un éditeur peut racheter le compte d'auteur pour le diffuser dans son réseau

l'autre solution, est le site internet (pardon j'ai pas le lien sous la main) qui te permet de choisir ta mise en page, ta couverture etc etc etc, et de faire imprimer le nombre d'exemplaire que tu souhaite et te reste toujours la diffusion,

ce qui est important au départ c'est d'écrire ;-)

ensuite le choix de diffusion peut aller vite, il suffit que quelqu'un en parle, que ce soit par le net (ce forum) dans un salon nautique, dans les revus ou le bouche à oreille, comme le livre à compte d'auteur, route pêche dont je parle dans le fil "l'amirauté"

même à compte d'auteur il y a plein de support pour diffuser le livre, musée maritime, salon nautique, phare qui se visite dans ton cas, snsm avec reversement de tout ou partie des bénéfices

voili voilà

je vais suivre avec interêt la suite ;-)

25 oct. 2007

Je suis bluffé, impressionné,

comme tout le monde.
J'ai une question à poser. Désolé si ce n'est pas trop littéraire...
En dehors des phares en béton armé, pour lesquels c'est évident, est ce que les phares en granit sont armés par des tirants en acier à l'intérieur ?

25 oct. 2007

pour le phare des baleines

pas de béton.....juste de gros bloc de granit je crois, posés les un sur les autres...

et par vent fort, la lanterne bouge de plus d'un mètre en latéral

j'ai le souvenir, à l'époque des grosses lampes, que le système tournait sur un "bac de mercure" et qu'un matin de gros "bouzin", il y avait du mercure répandu sur le sol (j'étais copain avec le fils d'un des gardiens)

25 oct. 2007

aux baleines

c'était électrique, même dans mes enfances et maillots

d'ailleurs, quand les lignes EDF coupaient, ce qui était fréquent à l'époque, seuls les habitants du "phare" (tout le petit hameau en fait) avaient encore de l'électricité, fournie par le puissant groupe électrogène des phares et balises...

25 oct. 2007

oui...pas tout à fait le même métier ;-)

à terre, c'était presque des fonctionnaires :-D :-D :-D :-D

qui arrondissaient (grassement) leurs émoluments avec la p'tite pièce laissée par les visiteurs, et dieu sait s'il y en avait, de Pâques à la Toussaint

25 oct. 2007

Guerveur

Ce que tu racontes à propos du mercure dans le phare de La Jument, c'est ce que j'ai déjà lu dans un livre de Queffelec, je crois ; mais je ne me souviens pas duquel il s'agit.

26 oct. 2007

De mémoire,

Je pense que c'est "Le Phare" que j'ai lu, et je ne le retrouve pas non plus (donc ce ne doit pas être à moi que tu l'as prêté :-D.)

Mais c'est le ton livre que j'aimerai bien trouver ! ;-)

25 oct. 2007

Bonsoir Batelier

Toutes les grandes optiques tournantes encore en service fonctionnent de cette manière. Ce système est génial dans son principe (mais on peut émettre de larges réserves quant aux nuisances de santé qu’il a généré)
Une couronne, un flotteur de même forme mais de dimensions légèrement inférieures sur lequel est monté l’appareil.
Au fond de la couronne X litres de mercure, on pose l’ensemble dessus et ça flotte !
Le liquide remonte de part et d’autre du flotteur assurant ainsi le centrage du bazar et roule ma poule !
Un mouvement d’horlogerie animée par un poids de 60 Kilos et c’est tout.
Ah si, quand même ! Un gardien qui remonte le poids toutes les heures ou toutes les deux heures (selon les phares)
Ce flotteur se comporte comme une carène quasi parfaite, avec un écoulement laminaire sur toute sa surface.
Mais quand le phare commence à trembler (ou à bouger franchement comme la Jument) tout se gâte. Le tangage et le roulis de l’appareil (qui ne s’appuie horizontalement et verticalement que sur un fluide) génèrent des mouvements du « bateau » et le bel équilibre se rompt.
La puissance de la machine étant infime, la vitesse de rotation chute et il faut intervenir.
Dans le gros mauvais temps le flotteur arrivait même à frotter directement sur la couronne et le mercure débordait.
On le ramassait à la pelle et la balayette…
C'était le bon temps !

25 oct. 2007

Bien sûr batelier...

...à terre il n'y avait pas de problèmes d'énergie et les machines de rotation avaient un remontage automatique électrique.
Le gardien remontant le poids c'était dans les phares en mer.

26 oct. 2007

Mercure / Recidive

Henri Queffellec a écrit deux livres sur l'histoire de la Jument: le premier c'est "Le phare" qui raconte l'aventure de sa construction, le second c'est "la lumière enchaînée qui relate les aventures de cette pauvre tour construite trop vite (compte tenu des conditions du leg)sur une roche fêlée...
C'est probablement dans le deuxième qu'il parle de ces problèmes de mercure débordanr sans cesse de la cuve, mais je ne m'en souviens plus et comme j'ai prêté ces deux bouquins il y longtemps à je ne sais plus qui, et qu'il a oublié de me les rendre, je ne peux pas vérifier.
Bonne journée

26 oct. 2007

Qui sait ?...

...Dans un an, peut être...
Mais, vrai, j'y travaille !

25 oct. 2007

Salut Sailsoft

Les tours en mer sont montées en moellons et pierres de taille, avec différentes techniques selon les ingénieurs qui avaient la charge de les construire.
Kéréon, par exemple, a été construit étage par étage, à terre, puis chaque pierre taillée et numérotée a été transportée sur le chantier, remontée, et liée à ses voisines d'à côté, du dessus et du dessous, par des tiges filetées en bronze.
Il y a très peu d’acier dans les phares en mer, hormis les rambardes du plateau (la plateforme basse d’où s’effectuait la relève) et les treuils de ravitaillement.
Toutes les autres pièces métalliques sont en cuivre ou en bronze. (Lanterne, fenêtres, gonds, poignées de porte, pompes diverses, etc.)

26 oct. 2007

Pas que je sache, Lulu

...mais les pierres de taille jointoyées au plomb, ça été utilisé ; à Kéréon par exemple (c’est ce que l’on m’a raconté, je n’ai jamais pu le vérifier)
Par contre, la Jument, elle, est « boulonnée » à la roche par trois câbles d’acier de 70 centimètres de diamètres, scellés dans la pierre.
Parce qu’elle avait brisé ses scellements d’origine et qu’elle ne tenait plus que par son « poids- culée », ses oscillations dans le mauvais temps devenaient inquiétantes (on le comprends)
Extrait d’un article concernant la Jument sur le site de JC Fichou « phares de France »
« Les défauts de raideur apparurent rapidement car du 21 au 23 décembre 1911 une violente tempête attaquait l'édifice qui subissait des chocs d'une force terrible en fléchissant. La cuve à mercure laissait échappait le dangereux métal, les vitres de la lanterne de fendaient. Ces vibrations anormales provenaient à n'en pas douter de la trop rapide exécution du phare qui avait conduit les ingénieurs à réduire les dimensions du soubassement. Dès octobre 1912 ils demandaient une augmentation des dépenses autorisées pour renforcer cette partie fondamentale du phare et en avril 1914 un nouveau crédit leur fut accordé, PREUVRE DE LA JUSTESSE DE LEURS CONSTATATIONS. L'ampleur des travaux de consolidation effectués ne cessa de s'accroïtre; il se prolongèrent jusqu'en 1924. Cependant on s'interrogeait toujours sur l'avenir du phare; le fût n'était-il pas en voie de cisaillement ? On profita de la guerre sous-marine à outrance déclarée par la marine de guerre allemande et de l'extinction du feu pour tenter de remédier aux défauts originels en cuirassant les maçonneries fissurées par un revêtement de béton armé; en élargissant le soubassement. Enfin en 1934 on se résolut à fixer le phare par 3 câbles intérieurs scellés dans la roche selon le procédé imaginé par l'ingénieur des Ponts Coyne »

J’ai mis en majuscules une phrase de ce texte qui me fait hurler de rire.
J’explique : Il cite là un rapport officiel émanant des archives du ministère, et les propos sont bien sûr tout à l’honneur des décideurs de l’époque.
Or voici ce que me racontait mon grand père : « Ils avaient installé un sismographe dans la salle des machines et chaque mois nous descendions les bandes enregistrées par l’appareil.
Dès le premier mois d’hiver nous reçûmes une note de service nous demandant de faire très attention à cet appareil et surtout d’arrêter de taper dedans avec nos sabots !
Le mois suivant la note fut plus menaçante « attention, si vous continuez à assénez des coups de pieds dans cet appareil des sanctions disciplinaires seront prises »
On eût beau leur expliquer que l’on n’était pas plus abrutis que la moyenne, que l’on savait l’importance de ces relevés, que nous prenions soin de l’appareil, et que les relevés qu’ils lisaient correspondaient aux oscillations de la tour, rien n’y fit.
Et, tu me croiras si tu veux, ils ont fait monter des ouvriers pour poser une rambarde autour de leur engin !... »
La situation évolua lorsque un technicien qui installait la corne de brume fut bloqué au phare dans une tempête et témoigna ensuite des mouvements insensés de la tour.
L’administration accorda du crédit à ce témoignage… mais écrivit quand même l’histoire à sa convenance.

26 oct. 2007

Est-il vrai ...

... que certains phares étaient lestés à la base par du plomb ?

25 oct. 2007

le gardien du phare hisse&ho...

est débarqué,tout fout le camps!
qui nous remettra dans le droit chemin
salut,tonton Michel
amitiés salées
alain

me suis trompé de fil?

25 oct. 2007

Encore une victime...

...de l'automatisation !
"Ton horizon était de houles
Et de mâtures de bateaux
Loin de la terre et de ses foules
On t'oubliait dans ton château
Tu habitais une cartre postale
Tu vivais bien sur Hisse et oh
Loin des bureaux de capitales
On te remplace par un robot

Refrain
Modérateur à la dérive,
il te faut vivre avec ton temps
L'ordinateur qui te dirige
Ne sait rien des vagues d'Ouessant

Salut Michel ! ...et merci.

26 oct. 2007

C'est gentil, hi

mais, d'abord, je ne pense pas être un modèle de sagesse, ensuite, même si ces temps ci je passe pas mal de temps devant mon écran, c'est loin d'être toujours le cas.
Et je suis nul en informatique, alors !...

26 oct. 2007

Salut Ficelle !

Je connais la bière "Armen" mais je n'avais jamais entendu parler de ce vin.
Bonnes régates ! (J'ai vu ta fiche)
J'ai fait un peu l'acrobate sur la plage avant quand j'étais plus jeune. C'était sur un requin avec voiles en coton pour les entraînements (le spi était nylon, quand même!..) et voiles Tergal uniquement pour les courses.
Une époque...qui ne me semble pourtant pas si lointaine.

26 oct. 2007

Une belle histoire !

Que celle de cette terre catalane dont le nom doit en étonner plus d'un dans le coin.
Et bel hommage à l'aïeul !

26 oct. 2007

attention ficelle

tu pourrais toi aussi tomber amoureux de ce coin là et dans 100 ans un de tes descendant retourner sur les coins d'ar men pour savoir pourquoi un de ces ancêtres a abandonné ses vignes pour allez cultiver les choux ou récolter le varech ;-)

26 oct. 2007

Je souhaite de tout coeur...

...que tu puisses faire, ce pélerinage, un jour.
Et moi je comprends que ton aïeul ait été séduit par la belle Iroise
Hé pardi...c'est la plus belle mer du monde !
Et chacun sait que je suis objectif sur ce coup là ! (j'sais pas mettre les bobines sinon il y aurait eu ici un clin d'oeil)
Bonne soirée

26 oct. 2007

Guerveur,

Je crois qu'il y a un poste de modérateur qui vient de se libérer.

Tu devrais postuler... ;-)

26 oct. 2007

Beauté terrifiante...

MERCI Guerveur...
Je suis comme "envouté" par tes récits...
tu devrais écrire...
mon arrière grand pere que je n'ai pas connu est passé sur Ouessant et plus précisement sur Ar-Men, il en a ramené plein de souvenirs...dont un est un vin qui s'appelle Armenn ( sic) justement et que certains parmis les héotiens connaissent.
quand je lis tes textes j'imagines encore mieux ce qu'il a vécu ...
Fais toi plaisir guerveur... écris nous un joli livre!:heu:

26 oct. 2007

Armenn et Ar-men

Sans vouloir faire de pub, mon arrière grand pere a demarré une activité viticole en rentrant de bretagne.
et malgré le chauvinisme catalan qui coule dans nos veines, de la beauté d'ouessant il a trouvé une similitude sur une partie de nos cotes catalanes, une de ses terres aujourd'hui mienne qui surplombe la mer porte le nom d'Armenn le vin qui en est issu en clin d'oeil à mon aieul porte le meme nom...

je suis moi aussi chauvin & catalan mais les quatres belles photos de mer que j'ai dans mon bureau sont:
Ar-men justement
Le phare du Four ( sous l'eau !!:lavache:)
La vedette tout temps de la SNSM de Ouessant en train de se faire brasser qqe chose de bien!
L'abeille bourbon qui fait de la "boxe" aussi devant ouessant....
j'ai peut etre aussi un tout petit peu d'iode Ouessantin dans mes veines... :-p
D'un autre coté le Phare de Béar et son frère de Creus je les vois tous les jours...et tout les soirs ils me clignent de l'eoil....

voila.
en tout cas encore merci pour tes récits
et :bravo:

26 oct. 2007

Un jour peut etre

je monterais en haut d'Ar-Men.
Il faudrait que je demandes à ma grand mere, mais malheureusement on n'a pas trop de photos de cette époque ou elle n'était pas encore née...je crois que c'est au début du siecle, juste avant la Grande Guerre...
Ar-Men, j'irais un jour en pélerinage, comprendre pourquoi si loin de sa cote catalane il est tombé amoureux de la Belle Iroise... :-)

27 oct. 2007

Les phares qui s'éteignent

Vraiment très belles ces histoires. Elles mériteraient amplement d'être éditées.
Un souvenir que j'ai des phares la nuit, c'est au large d'Ouessant. A l'époque, navigation à l'estime et au compas derelèvement. En cette première partie de nuit, je suis chargée de la nav. Pas de soucis, dans le coin, beaucoup de phares dans la nuit pour se guider. Et puis un premier phare qui s'éteint, surprise, je ne comprends pas tout de suite. Puis quelques minutes plus tard, un deuxième qui lui aussi disparait. Que se passe-t-il? Est-il possible qu'un phare s'éteigne? Et puis d'un seul coup l'évidence, le brouillard. C'est tout simplement le brouillard qui a fait "s'éteindre" les phares. Je respire, un phare ne peut pas s'éteindre, merci aux gardiens. On pasera le reste de la nuit à tirer des bords au large d'Ouessant en attendant que le brouillard se lève,pour rentrer dans la baie de Lampaul au petit matin, sans même la lumière d'un phare pour nous guider.

27 oct. 2007

Bonsoir Tinou

Pouah!...
…La brume !
ou le brouillard, phénomène météo qui pouvait durer plusieurs jours en inter saison et qui pour beaucoup, était bien plus difficile à supporter que la tempête.
Personnellement je n’aimais pas ça, mais alors pas du tout!

Cependant notre situation à Kéréon était bien plus enviable que celle des gars du Four, par exemple. Eux pouvaient traverser des semaines entières de brouillard ou de brume.
Leur phare détenait le record de France d’heures de fonctionnement de la sirène et comme c’est une petite tour, avec la salle des machines immédiatement au dessus de la chambre unique, ils subissaient sans barrière les décibels déchaînés des moteurs, des compresseurs et de la sirène.
Et, le rythme des sirènes étant assorti aux feux, le Four ayant une optique à cinq éclats, ils avaient « droit » à cinq sons chaque minute…
Pas de la tarte, vraiment…
Bonne nuit Christine.

27 oct. 2007

superbe Guerveur !!

tes textes d'une beauté puissante, on les boit comme un grand cru, on les respire comme un rail de coke, on les ressent comme une claque d'embruns en pleine figure.. ça réveille ou ça laisse KO, mais tu ne laisses personne indifférent.. alors merci à toi l'artiste !
mais si j'osais, pourrais-tu nous écrire un petit texte sur la vie ordinaire, le quotidien mystérieux de ces sentinelles que vous êtes, cette fois dans le calme des beaux jours, les pensées, les préoccupations, les occupations dans la monotonie routinière d'un métier qui n'existera plus jamais.. car une quinzaine de beau temps, ce doit être long, non ?

27 oct. 2007

Salut Pierre Yves

juste un petit bout, que j'ai eu un peu de mal à trouver tant c'est mal rangé dans ma bécane. là dedans.
Ca ne répond peut être pas vraiment à ta question mais c'est tout ce que j'ai pour ce soir.
Et ça mériterait d'être un peu travaillé mais tant pis
Bonne nuit à tous

IMMOBILE

L’air est immobile, l’eau aussi ; mais je sais que cela ne durera pas, seul le décor restera à sa place.
L’impétueux fleuve va reprendre sa course d’un instant à l’autre, d’abord lentement puis de plus en plus vite et son chahut de torrent remplacera le silence dans lequel je baigne depuis deux ou trois minutes.
Un ridicule clapotis est venu troubler un instant cette étonnante tranquillité; il a éclaboussé deux ou trois hauteurs de pierres du soubassement, tout au plus…
De l’autre côté du Fromveur lisse comme un lac, la silhouette de l’île tremble, indécise sous le soleil.
Pas un goéland dans le ciel. Deux cormorans sont posés sur Korn ar men, les ailes repliées, ils dorment, sans doute !
Plus loin dans l’Ouest, sur l’aileron de la passerelle d’un cargo, un officier a coincé le soleil dans la lunette de son sextant et l’a descendu sur l’horizon; c’est l’heure de la méridienne.
Ici, nul besoin du secours des astres pour savoir où nous sommes
Latitude 48 degrés 26 minutes et 20 secondes Nord ; longitude 5 degrés 01 minute et 30 secondes Ouest : c’est, depuis 1916, notre position.

Accroché au Men Tensel, la roche hargneuse sur laquelle il est planté, notre vaisseau de pierre dort immobile dans un décor figé.
A quelques centaines de mètres dans le nord de Bannec dont l’herbe rase et la plage de sable nous font tant rêver, notre espace de granit semble échoué et oublié du reste de l’humanité qui pour l’heure s’est allongé à l’ombre des pommiers.
C’est l’été, les vacances.
Et j’observe avec envie la petite embarcation qui vient de sortir du port d’Arland ; c’est le seul élément mobile dans ce tableau que je connais par cœur et les paysages que découvre l’homme que j’aperçois assis à l’arrière, abrité sous un chapeau à large bord, varient à chaque instant.
Dans une seconde il verra Men Korn sortir doucement de derrière le Youc’h, puis d’autres espaces se révéleront à lui.
.

Pour nous rien ne bougera, chaque rocher restera strictement à sa place et cet environnement qui souvent me rassure, me pèse aujourd’hui. Ce doit être la chaleur ; et cette mer si plate…comme morte, que la dénomination météo officielle qualifie de belle.
Comme si elle pouvait être laide lorsqu’elle roule ses vagues vertes ourlées de blanc étincelant !

27 oct. 2007

retravaillé ????

et pourquoi donc ?
c'est déjà super comme ça :-)

28 oct. 2007

Merci, Louis,

de nous livrer ces émotions brutes, taillée dans le granit avec des doigts de fée.

Franchement, je me sens privilégié, aujourd'hui, de lire ton œuvre. Continue, ça fait du bien...

27 oct. 2007

allez et vite!

quelles sont les caractéristiques du phare de Guerveur , à vos almanachs du marin breton , vous avez 3 minutes , le gagnant reçevra une photo dédicacée de goudpidalou,
feu partez!

27 oct. 2007

blanc-rouge

3 occ groupées par 2 et 1, pér. 24 sec.

27 oct. 2007

la v'la

DEDIDCACE
:-)

27 oct. 200716 juin 2020

bravo , pierre-yves

la dédicace du goude ne saurai tardée....

27 oct. 2007

il fallait lire:

dédicacée" par" le bigoud'en, bien sur....

27 oct. 2007

bon

je la retire alors , na,
;-)

18 oct. 2008

découverte

de Gerveur et sous le charme. Avec un an de plus, s il te plait un de tes beaux récits!!! Le livre est peut étre prét? Cordialement Claude

19 oct. 2008

Merci à Claude

d'avoir ressorti ce fil de Guerveur et de nous redonner l'occasion de relire de si belles lignes...
Merci à Guerveur de les avoir écrites et merci aussi de nous les livrer, si natures...

19 oct. 2008

Merci aussi

à vous deux.
Je passe un peu moins souvent par ici, plein de choses à faire (c'est Tom qui m'a alerté, merci à lui) et surtout un FAI défaillant (et je suis gentil en le disant...)
Pas de nouvelles non plus du bouquin, j'écris, certes (pas assez) mais je jette encore plus et à cette cadence, forcément, je régresse.
Tout ceci n'est pas bien grave.
Heureux dimanche à vous !
Amicalement.

19 oct. 2008

Scotchée !

Très belles sensations. J'en redemande. Merci.

19 oct. 2008

époustouflé, sidéré,ébahi, transporté, choqué, téléporté,

bonjour Guerveur

que de plaisir à lire ta prose, ici dans mon carré qui, au fur et à mesure de l'avencement des mots jaillissant de l'écran se transformait, se mutait en grande tour.

En ce dimanche de grand soleil sur la baie de quiberon, il fait froid la mer avance en mur roide par le hublot du carré je guète ton prochain écris pour m'évadé encore. je ne suis plus sur Phoénix je ne suis pas non plus dans un phare, je suis en compagnie d'une âme de gardien.

Gardien d'étincelles lumineuses, gardiens d'étincelles d'espoir pour le marin, gardien de chaleur humaine,gardien d'un aperçu de vie transmise par un petit pinceau lumineux ,qui partant de la grande tour allait frappé de toute ça force les êtres et leur vaillant compagnon le bateau pour dire inlasablement avec ferveur vous n'êtes pas seul, nous soufrons avec vous, nous nous démenons avec vous,nous metons tout notre coeur toute nos forces à vous soutenir moralement.

je n'ai pas réfléchi, j'ai laissé parlé mon coeur encore dans tes écrits je ne relis pas je post

merci à toi

ps puis je faire des copiés et diffusé tes écris ? en citant la source de HO

19 oct. 2008

Ann et Patrick

...je reviens à l'instant de mon chantier,(mise à nu de la carène, c'est épuisant !) et je découvre vos messages vraiment très agréables. De quoi oublier un instant mes bras raidis de tendinite par ce satané grattoir !
Ce que tu dis, Patrick, me touche bien plus qu'il ne serait convenable d'avouer ici.
Tu peux copier, bien sûr, et diffuser à ton gré, en citant la source, comme il se doit.
Pensées maritimes à vous deux.

20 oct. 2008

Merci !

:-)

_/)

20 oct. 2008

O! combien est vraie ton affirmation, Guerveur !

"les pires contrefaçons en ce domaine étant sans doute celles que le cinéma ou la télé nous infligent, lorsqu’ils se risquent à présenter des histoires de mer."

Effectivement, seuls les mots, et les blancs qu'il laissent entre eux, parviennent à nous dévoiler un peu de cette réalité...

Alors, merci de nous en redonner, et en échange, on en redemande !

20 oct. 2008

Pour me faire pardonner...

mon manque d'assiduité, une petite histoire qui m'avait marquée non pas parce qu'il faisait particulièrement mauvais (dans ce cas on serait resté à terre) mais parce que nous étions tous d'humeur heureuse ce jour là. Il y avait des matins comme ça où nous chahutions comme des gosses dissipés dans leur terrain de jeux favori.

NOEL en IROISE
Cette année la semaine de Noël correspond à une période de grandes marées et le baromètre est à fond de cale, aïe ! C’est aussi le moment où montent pour la première fois les nouveaux embauchés, ce matin nous en avons un à bord. Pourquoi ces embauches justement en début d’hiver, période où statistiquement les premières grosses tempêtes balaient la Bretagne ? Tout simplement parce que chaque année, au premier janvier, débute à Brest - ou à Saint Nazaire, si c’est une année impaire - un stage de formation initiale à l’attention des auxiliaires embauchés un an ou deux auparavant et qui ont réussi le concours d’entrée à l’école. Il faut donc les remplacer.
La sortie de la rade est laborieuse, le patron coupe les gaz avant le sommet de chaque vague pour descendre sans trop de puissance dans le fossé qui se cache derrière, puis accélère aussitôt pour relancer la coque à l’assaut de la seconde bosse. Tout l’art consiste à doser convenablement la puissance et la trajectoire de la vedette, afin que l’étrave n’enfourne pas totalement dans la colline d’en face mais ce n’est pas une science exacte et de temps en temps un choc brutal nous stoppe presque tandis que la dite colline déferle joyeusement sur le pont avant d’éclater sur la passerelle en une gerbe d’embruns qui terminent leur course dans la baignoire où nous nous affairons, en pestant et jurant, à fourrer dans des sacs de toile étroits, des caisses en bois qui semblent bien trop grandes pour y pénétrer.
Nous sommes trempés lorsque nous rejoignons l’abri de la passerelle.
La progression est lente, chaque vague est unique dans sa forme et sa pente et c’est toujours une surprise de découvrir ce qui se cache derrière : une rampe facile que l’on déboule allègrement ou un creux vicieux, un trou, dans lequel nous chutons sans élégance, les pieds décollés du plancher, le cœur au bord des lèvres et la sueur au front. Cependant, de surprises désagréables en d’autres qui le sont un peu moins, nous progressons et bientôt le plus dur de la barre est derrière nous; c’est, en tout cas, ce que je dis à mon jeune compagnon qui vient de m’interroger, un peu angoissé par cette peu ludique partie de saute - moutons. Il n’a pas osé me demander « quand est-ce qu’on arrive ? », mais je crois qu’il y a pensé…
Nous montons ensemble à Kéréon et je n’ai pas envie de lui dire que la danse est loin d’être finie car nous allons d’abord essayer de ravitailler la Jument, ce qui n’est jamais une partie de plaisir, surtout par ce temps ! Je vois sur bâbord la roche de la fourche qui marque l’entrée de la passe du même nom. Régulièrement elle est submergée par la houle qui s’éclate en lourdes gerbes blanches et brillantes. On m’a souvent dit qu’il ne fallait pas emprunter ce passage si la mer brisait par-dessus la roche. Mais ces recommandations pleines de sagesse sont nées au temps de la voile et aujourd’hui c’est par là qu’Auguste a décidé de passer, parce qu’il juge que la mer y est moins dure qu’à quelques centaines de mètres plus à l’Ouest.
Dire que la mer y est moins dure ne laisse aucunement entendre qu’elle est facile; d’ailleurs, rien n’est facile par ici. J’habite cette île depuis toujours, mais c’est seulement depuis que j’ai commencé ce métier que je mesure combien ses abords sont inhospitaliers: la Fourche, par exemple, dans laquelle nous allons nous faufiler… si l’on regarde la carte marine on a immédiatement les poils du dos qui se hérissent à la seule pensée d’y aventurer un bateau et pourtant les courants et les vagues n’y sont pas matérialisés ! On n’y voit que les roches… et ça suffit pour avoir envie de passer ailleurs ! Sauf qu’aujourd’hui, l’ailleurs est interdit à notre embarcation!
Au fil des semaines, des mois, des années, en raison d’une relève par semaine – mais d’autres voyages ont lieu entre ces deux sorties obligatoires, pour amener le fioul, le pétrole etc.- les marins de la vedette ont reculé, petit à petit, les limites de ce que l’on appelle le « mauvais temps ». A fréquenter sans cesse ces endroits, à rouler, jour après jour, dans les vagues, ils ont développé un sens de la mer qui fait d’eux des êtres que l’on ne peut comprendre que si l’on partage un peu de leur monde ; que si l’on emprunte avec eux ces chemins non balisés dans le dédale des roches tapie dans les creux de mer. Depuis quelques années maintenant, je me suis accoutumé à leur univers et il m’arrive de sourire au souvenir des images d’apocalypse que ma mémoire avait enregistrée lors de mon premier hiver dans ce monde si proche de la terre et cependant à des années lumière de celle-ci parce qu’entre deux vagues, à seulement un demi mille de l’île, nous sommes aussi isolés que si nous étions dans l’espace. Et je considère aujourd’hui que la relève hebdomadaire est le minimum que nous devons tenter; elle sera facile ou pas, c’est tout ! Ce matin, par exemple, je sais bien qu’il n’y a pratiquement aucune chance que nous fassions la relève de la Jument, mais je sais aussi que l’on essaiera et que c’est normal.Ces hommes sur ce bateau sont l’unique lien qui relie les phares à la terre et, à ce titre, ils mettent un point d’honneur à être présents chaque mardi au pied de la tour, là où les gardiens les attendent. Si la relève est impossible ils essaieront au moins de passer les vivres.
La mer brise un peu par notre travers maintenant et nous prenons de temps en temps de forts coups de gîte sur bâbord. Nous approchons du phare, il est 11 heures, la mer est presque basse. Dans les creux de houle nous apercevons sur plusieurs mètres la roche sur laquelle est érigée la Jument, elle paraît bien étroite pour supporter un tel édifice. Torturée et sinistre, sa chevelure de laminaires dégoulinant d’eau verte et d'écume, elle me fait songer à un monstre marin qui surgirait de l’océan affublé d’un ridicule chapeau de catherinette en soufflant comme un dément pour s’en débarrasser. Il n’y a plus de ciel, seulement la voûte basse d’un grain noir qui déverse un déluge glacé crépitant, lourd comme de la grêle, sur nos cirés. Seul le blanc des brisants apporte un peu de lumière à la scène. Malgré la marée basse, les vagues « ordinaires »arrivent à grimper jusque sur le plateau, douze mètres au-dessus de la roche. Les plus grosses déversent des dizaines de tonnes d’eau jusqu’à hauteur de la cuisine. Nous mettons à la cape dans le sud est de la tour, l’étrave dans la fin de jusant du Fromveur. Et nous attendons…
Auguste a trouvé une place de parking presque confortable, où les vagues roulent régulièrement sans déferler.
Il est trop tôt pour aller vers Kéréon, c’est surtout pour ça que nous attendons ici car il est clair que nous ne pourrons pas nous approcher de la Jument aujourd’hui. La houle, vue de la baignoire, est telle que le phare disparaît presque entièrement lorsque la vedette se vautre dans un creux, puis la vague suivante nous hisse en altitude et nous avons alors une vue imprenable sur ar gazeg koz et ses alentours, des fois je m’attends à voir jusqu’au fond de la mer… Un gardien est sorti alors que la base du phare déverse encore les torrents de la dernière vague. Il crie quelque chose, mais ses mots se perdent dans la tourmente. Nous répondons en agitant les bras ; il fait de même puis repars s’abriter dans le vestibule, la prochaine vague n’est pas loin. Quelques instants plus tard ils ressortent tous les deux en gesticulant,criant et riant; nous comprenons qu’ils nous demandent si nous avons l’intention de passer la nuit dans le coin ? En une danse incertaine due à l’instabilité de notre support, mélange de mime et de langage sémaphorique,nous leur répondons que nous sommes seulement venu pique-niquer ! Ils n’ont pas gréé le treuil ; visiblement ils ne croient pas une seconde que l’on puisse tenter quoi que ce soit, ne serait-ce que passer les vivres…pourtant, demain c’est Noël, leur réveillon sera frugal mais c’est la règle du jeu, tout le monde l’accepte.
La voix de Martin couvre brusquement nos joyeux échanges, il tend le bras vers le suroît ! Inutile de leur faire un dessin, les deux joyeux drilles, en haut, déguerpissent en courant tandis que la vague monte lourdement, presque tranquillement, à l’assaut du phare. C’est une grosse, une très grosse, même, inquiétante de puissance aveugle, son souffle est d’autant plus impressionnant que nous sommes dans un creux qui nous abrite du vent, nous n’entendons qu’elle ! Le sentiment de sécurité dans lequel nous baignions une seconde auparavant, disparaît instantanément; Auguste embraye vivement et met un grand coup de gaz. Nous sommes à plus de cent mètres de la bête, mais on ne sait jamais…on est bien petit et si fragile, face à ça !
Elle est montée jusqu’à mi-hauteur de la tour, dans un fracas qu’on peut difficilement décrire parce que rien de tel n’existe ailleurs; les pires contrefaçons en ce domaine étant sans doute celles que le cinéma ou la télé nous infligent, lorsqu’ils se risquent à présenter des histoires de mer.
Auguste n’a pas ralenti l’allure, la vedette franchit les premières vagues du Fromveur, cap sur Kéréon.
Je regarde mon jeune collègue qui, bouche bée, fixe toujours la Jument :« En route pour ton premier Noël en mer !»
Je crois d’abord qu’il ne m’a pas entendu, puis il tourne lentement les yeux vers moi: La vague est restée là, coincée au fond de son regard...

20 oct. 2008

Merci Guerveur pour ces récits

Et tes mots me touchent plus que les photos de Plisson,qui sont déjà balaises.

20 oct. 2008

que l'hiver soit rude

et que tu sois coincé et que tu ne puisses qu'écrire pendant trois mois :oups:

je ne te souhaite que d'avancer ton bateau, mais il est vrai que te lire est un plaisir ;-)

20 oct. 2008

Que dire de plus?

:bravo: :bravo: :bravo:

magnifiquement écrit.

20 oct. 2008

Merci Guerveur !

C'est superbe, c'est fort...
Merci de nous faire partager tout ça.
Jean Luc

20 oct. 2008

Il pleut

le ciel est bas, c'est un temps à se plonger dans les souvenirs et à écrire.
Mais je suis de popote ce soir ! :-D
Merci à vous, Fred, Goud et tous les autres que j'oublie parce que lorsque je tape mon texte je n'ai pas de visu sur les messages.
Content de vous retrouver.
Demain j'ai RV pour un devis de sablage, on verra si mon palpitant résistera à l'énoncé de la somme :-D
Salut fraternel.

20 oct. 2008

Wahou !

C'est qu'on y prendrait vite gout !!! :o))
Merci....

Quelle tristesse de voir les reportages sur l'etat actuel de ces ouvrages dements !!!
Tes recits reforcent l'envie de les voir perdurer !! Bravo !
A+, Laurent.

20 oct. 2008

Ouai...

Je dors peu, donc je tombe sur des emissions tardives interessantes (des fois !).
Et c'est ce que j'ai compris
GPS donc plus besoin de phare.... Leur degradation semble tres rapide, et sans reelle solution tant que les phares et balises en restent proprietaire. (Meme le mecenat semble voue a l'echec)

Dans le meme genre, avec les satelites, ils peuvent laisser rouiller la tour Eiffel, economie de peinture ! :o))

Si tu publies, j'achete !!!
Merci pour mes "bouts d'bois"....
A+, Laurent.

20 oct. 2008

Merci

C'est trop beau à lire...

Alain

20 oct. 2008

Salut Laurent

Oui, il y du boulot en perspective !
Ou plutôt, il y aurait, du boulot, car il n'y a pas la volonté de le faire, je crois.
L'abandon de nos phares se justifierait, paraît il, parce que les grands navigateurs n'en ont plus l'usage.
Je suppose que par "grand navigateurs" ils entendent "grands bateaux marchands", je ne sais pas...
Je suis allé voir tes basses... là au moins il y a de l'espoir !

20 oct. 2008

Louis, tu as commis une erreur !

En nous présentant ce nouveau texte, tu fais encore grossir les rangs des lecteurs impatients.

Etant le seul gardien de phare écrivain, tu avais déjà le devoir de témoigner sur ce métier disparu ; avec la pression de tes fans d'H&O, cela va devenir une obligation...;-)

Je ne suis pas critique littéraire, je ne suis pas très cultivé, ni très bon en français, et il y a quelque chose dans ton écriture que je ne suis pas capable d'analyser :

"évidemment", comme dans tout bon récit, les images viennent toutes seules ; à chaque phrase, on attend la suivante.

Tu décris très bien l'ambiance, les couleurs, les personnalités des personnages.

Mais ce qui me touche et m'étonne le plus, c'est ta capacité à transmettre et même susciter les émotions.

A l'âge ou les enfants rêvent de devenir pompier, je rêvais de faire ton métier ; ça ne s'est pas fait, mais j'en suis resté fasciné.

Pourtant, aucun texte sur ce sujet ne m'a ému comme les tiens.

Alors, s'il te plaît Louis, au boulot ! ;-)

et...

merci.

21 oct. 2008

Peut etre

Le fait de remettre le cote "humain" dans les images (tres nombreuses et bien connues) de ces phares dans des mers dechainees ?

Comment ne pas etre sensible a la beaute de ces "bateaux en pierre" apres ca !!! :o)))
A+, Lolo

21 oct. 2008

Hello a tous ;-)

Je lis régulièrement ces passages, mais jusqu"'à présent, je ne m'étais manifesté.
Je me joins aux camarades pour te dire aussi a quel point tes mots savent toucher là ou il faut, nous plongeant ainsi au coeur de tes aventures.

Sérieux, publie tes récits s'il te plait, j'y vois un super bouquin pour livre de chevet, de voyage, sans compter sur un très possible succès litteraire

Surtout qu'il ne s'agit là de fiction, mais bien de vrais moments de la vie d'un des derniers gardien de phares...

@mitiés
Jorge.

21 oct. 2008

pas mieux

:bravo:
:pouce:

[size=5]les mots...(les miens) sont inutiles....[/size]

21 oct. 2008

Ouaip...

Belles images, qui font peur... Mais elle ne nous parlent pas de la peur quotidienne des gardiens, et ça, y a que Guerveur qui peut le raconter. Pourvu qu'il accepte le devis de sablage, ça lui laissera plus de temps pour remplir des pages...

21 oct. 2008

Excellente suggestion Daniel !

Je reviens à l'instant du terre-plein où j'ai eu un bon contact avec l'entreprise...
Je vais avoir le devis sur mon mail, ce soir.
A suivre...mais je crois que ça va aller.
Merci à vous tous (et si certains d'entre vous ont des entrées auprès de divinités météorologiques, ce serait sympa de déposer une requête en vue d'un petit coup d'été indien supplémentaire !)
Bonne journée

21 oct. 2008

Avance

En demandant une avance à un éditeur, il aurait de quoi payez le sablage, et le temps pour écrire. :reflechi:

21 oct. 2008

Je viens de lire ce fil ,

c'est magnifique !
J'avais vu comme beaucoup , les photos de gros temps et quelques reportages sur les phares en mer et j'imaginais bien un peu les conditions de vie ds ces conditions , mais tes récits sont d'un réalisme qui recadre et force le respect .
Un grand Merci pour ces témoignages . Comme beaucoup ici je ne saurais que t'encourager à les publier , ils le méritent vraiment .

Phil.

21 oct. 2008

Louis...

J'ai fait lire tes textes a des copains et copines, de preference pas concernes du tout par la mer...
Ils sont unanimes !!! Tous fan....
Aller.... Au boulot !! :o)))))
A+, Laurent.

22 oct. 2008

juste

merci Guerveur

:alavotre:

24 déc. 2008

je le remonte

bonjour Louis

avec tous mes voeux je fais remonter ce fil tellement plein de qualité humaine.que en ce jour il ne doit pas être au fond du forum

24 déc. 2008

tout a fait petrelle

:pouce:

24 déc. 2008

Super fil

et super initiative...

ça méritait une étoile !!

amic
yaum

24 déc. 2008

très belle initiative

en ces temps de bisbilles toilesques ;-)

24 déc. 2008

A Petrelle, Géo et Batelier

Merci, que les vents vous soient favorables (à toi petrelle en particulier, qui sort d'un coup dur) et que l'infinie tendresse baigne votre fin d'année.

24 déc. 2008

Guerveur,

Je viens encore me ressourcer a relire tes lignes et t en remercie encore vivement. Je connais un peu l iris 33 pour lesquel tu as mis une annonce. Quel beau canot, quel nostalgie, mais des révolutions surviennent... Amitiés Claude

24 déc. 2008

Salut Claude

Je comprends que tu connais Pierre Yves, alors tu n'as pu que t'enrichir à le côtoyer, c'est sûr.
J'ai beaucoup d'amitié pour cet homme (qui ne l'aimerait pas ?) et je trouve que son bateau est superbe.
J'ai failli ajouter à la l'annonce que c'était l'affaire de l'année mais je n'ai pas osé.
C'est pourtant ce que pense et si nous n'avions pas tant investi dans le notre je n'aurais pas mis l'annonce, j'aurais acheté son bateau!.
Amitiés et plein de bonnes choses à toi en cette fin d'année.

24 déc. 2008

oui,

Vu tes écrits, je ne suis pas étonné de savoir que vous vous connaissez avec Pierre Yves. Je connais ce bateau pour avoir navigué Belle ile groix golfe et en plus avec mes enfants qui ont appris tellement.C est un bateau magnifique unique et mérite surement le qualificatif de bateau de l année. Un petit texte pour notre Noél a tous!!!Merci encore et amitiés a vous tous. Claude

24 déc. 2008

Salut Louis

Et merci à Petrelle de remonter ce fil.

Ma maman m'as appris que ce n'est pas beau de réclamer, mais c'est parfois de se retenir.

Alors, Louis, tu nous a déjà gentiment proposé "Noël en Iroise", mais, pourrais-tu nous raconter un nouvel an en haut de te tour ? ;-)

24 déc. 2008

Oh oui !

ça, ça serait un vrai cadeau...

24 déc. 2008

Profite bien de ta marmaille,

et quand tu auras besoin de souffler un peu, n'hésite pas : il y a toujours des yeux attentifs qui se délectent de te lire...

24 déc. 2008

C'est sympa mais...

...je suis de cuisine, ce soir (ma femme est un peu malade ) alors je ne suis pas sûr de trouver le temps de vous raconter une histoire.
En attendant j'ai une pensée fraternelle pour chacun d'entre vous et je vous souhaite un beau Noël !
(J'essaierai de repasser en douce sur le forum mais c'est pas garanti, avec les petits enfants à la maison mon clavier n'est pas souvent libre )

24 déc. 2008

moi, je ne le lis pas,

je l'entends.
(comme on entend la mer ,l'oreille dans un coquillage)

24 déc. 2008

instant maritime !

Que ces instants sont beaux. j'ai publié un manuscrit cette année, je peux peut être t'informer des démarches à suivre pour la publication d'un ouvrage et aussi son coût.
Je t'envoie mon mail.
Amitiés Lionel.

25 déc. 2008

Atmosphère...

Je quitte la lanterne après un dernier coup d’œil sur l’appareil et sur l’horizon: tout est clair. Mes charentaises ne font aucun bruit sur les marches de granit de l’escalier en colimaçon; à hauteur de la deuxième chambre je frappe et ouvre la porte : « Trois heures moins le quart ! »
Un grognement me répond tandis que s’allume la petite loupiote à l’intérieur du lit clos. Je laisse la porte ouverte et continue ma descente jusque la cuisine.
J’allume le gaz sous une casserole d’eau tandis que se réchauffe à côté le café dont je rêvais depuis un moment ; j’ai allumé la radio mais je sais que je devrai l’éteindre lorsque Paul arrivera, il ne supporte aucun bruit à son réveil.
...La porte s’écarte doucement devant mon collègue emmitouflé dans une tenue polaire... c’est vrai qu’il ne fait pas chaud!
Il sort de son placard la boîte de cacao en poudre, le lait concentré et son bol, qui ne se range pas avec les autres bols de notre étrange maison verticale perdue au milieu de la mer.
Le pain est sur la table, avec le beurre ; j’ai éteint la radio.
Il empoigne la casserole et remplit, presque à ras bord, le bol bleu ébréché dont les parois portent les coulures anciennes de chocolat qui résistent depuis longtemps aux rinçages discrets de l’après déjeuner, puis il verse rapidement dans le récipient deux larges cuillerées de poudre brune
Le débordement a commencé dès la première cuillerée, il s’accentue, et la flaque dans laquelle repose à présent le bol se transforme en mare qui vire au marron, menaçant de déborder de la table.
Maintenant il touille consciencieusement en versant le lait. Les premières gouttes atteignant le sol rompent le silence…
Il beurre une tartine qu’il plonge jusqu’au plus profond du récipient, en grognant doucement lorsque le liquide brûlant goutte sur ses genoux.
Dehors la mer murmure, le vent siffle dans la fenêtre du nord, il faudra songer un jour à remplacer le joint d’étanchéité.
Après trois tartines l’inondation a atteint l’emplacement où reposent mes pieds, je les recule discrètement, mes chaussons sont presque neufs.
Les minutes s’écoulent dans le silence de la mer, j’ai fini mon café, j’allume une cigarette, je trouve que la vie est belle.
Paul se lève et va rincer le bol au robinet de l’évier, une brève ouverture, l’eau ne se gaspille pas dans un phare en mer.
Puis il entreprend d’essuyer immédiatement l’objet du rite ; il n’a pas remarqué que j’ai encore planqué le torchon propre.
Il revient avec l’éponge et s’attelle à effacer les traces du petit déjeuner, avec les mêmes gestes, dans le même ordre que l’autre nuit, que toutes les autres nuits.
Maintenant il lève la tête en s’asseyant en face de moi et prononce dans un grand sourire : « Alors ! »
Je sais qu’il ne dira rien d’autre, je commence à raconter mon quart…

26 déc. 2008

Atmosphère... ?

Voilà bien un récit qu'on ne peut pas inventer... tellement ça ressemble à ce que doit être la vraie vie : impossible à imaginer sans l'avoir vécu et pas reproductible ailleurs !

C'est tellement bien raconté que j'ai l'impression de voir la scène... comme si c'était un film.

Merci Louis, et bonne année ! ;-)

_/)

25 déc. 2008

Merci de ce morceau de quotidien

qui embellit le nôtre... :-)

25 déc. 2008

merci,

de tout coeur.....quel beau cadeau.Chaleureusement Claude.

25 déc. 2008

merci beaucoup

ont s'y croiraient ;-)

25 déc. 2008

c'est encore Noel

et un joli bijou qui brille de tous ses feux sous le sapin
:pouce:

25 déc. 2008

toujours aussi beau..

Surtout n'hésite pas Louis: Si tu en as encore d'autres..
Bonnes fêtes à toi et ta famille !

25 déc. 2008

Que dire

de plus ?

Tes "aventures" méritent largement un article, ou un blog sur HEO avec quelques photos, qu'on puisse les lire et relire sans devoir chercher partout...

Merci encore pour ces instants

Joyeux Noël ;-)

@dmirativement

Jorge.

25 déc. 2008

Merci à vous tous

J'ai posté cette petite histoire à toute vitesse, tout à l'heure, avant de partir faire le taxi durant une petite heure, (les invités de noël commencent à quitter la maison) et là, je repars...
...Juste un commentaire sur ce petit bout de vie au phare: c'est ma première "histoire" écrite, je l'avais faite dans l'esprit d'un gag (en jouant à l'écrivain )dans un mail à un copain qui me demandait de lui rappeler cette anecdote amusante qu'il m'avait entendu raconter un soir...
Ensuite il m'en a demandé d'autres...et je me suis pris au jeu de raconter mes souvenirs comme ça...
Excellente soirée à tous.

25 déc. 2008

Oui, Jorge a raison

une "compilation" de tes textes pour qu'on puisse se faire plaisir à te lire. Tes instants maritimes.
Les images (sous forme de photos rabâchées) on se les fabrique dans nos têtes, tes mots sont assez évoquant pour susciter une autre forme d'illustration.

15 juil. 2009

Simplement merci et tous mes encouragements à continuer!

Ce fil semble avoir l'habitude de s'échouer avec la nouvelle année et de ne se déhaler que vers octobre, mais le parcours des lignes de tes quelques récits Garveur m'a tellement plût que je ne saurais me retenir de faire remonter tout ça.

Merci très sincèrement de nous faire partager ces bribes de vie.
Tes histoires me plongent profondément dans cet univers des phares.
D'une certaine manière, tu prolonges dans mon imaginaire ce que "le phare du bout du monde" du fameux Jules y avait déposé, en s'y engloutissant à la manière d' "une descente dans le Maëlstrom" d'Edgar Alan Poe.
Très sincèrement, c'est particulièrement bien écris et on en redemande!!!

Je me suis permis de diffuser le lien vers ce fil dans un autre forum maritime, car ces moments de vie méritent bien de voyager dans l'imaginaire du plus grand nombre.
En attendant la publication avec un vif intérêt...
mes sincères salutations. ;-)

05 avr. 2010

Il mérite un petit UP ce fil

Juste pour avoir de tes nouvelles Guerveur, et te souhaiter, en ce Lundi Pasqual, plein de bonnes choses :alavotre:

06 avr. 201016 juin 2020

raté, c'était du png et pas du jpg

re

06 avr. 2010

j'ai paumé son mail aussi :-(

M'sieur si tu nous lis...
Pour mémoire, un "vieux" job ---&gt

12 oct. 2010

une autre

une autre, une autre, une autre...

13 oct. 2010

C'est vrai...

... que c'est beau ! Je découvre ce fil... Trop rare... Dommage que l'auteur ne réponde plus...

Curieux tout de même cette propension de l'homme à colorer de romantisme tous ces boulots inhumains : Mineur de fond, soldats, pêcheur hauturier de la grande époque, etc...

A+ Sergio

06 déc. 2010

je remonte le fil

le bouquin de Louis,reçu aujourdhui, dévoré dans la journée, un vrai bonheur!!!!

:pouce::pouce::pouce:

06 déc. 2010

un petit oubli dans mon précédent post

Merci Louis;-)

07 déc. 2010

J'ai oublié de vous dire...

...que je serai le dimanche 12 décembre au salon du livre "les mots ça gîte" à l'espace Tabarly, à Lorient.
En excellent compagnie maritime, ça va de soi !

07 déc. 2010

Merci Dany !

...et merci à vous tous.
Je me rends compte que je suis passé à côté de nombreux commentaires publiés au fils des mois.
Je viens de tout relire, encore merci.
Je suis moins souvent en France depuis un an et demi et, comme je suis nomade, avec des connexions internet aléatoires, lorsque je chope une wifi (il peut se passer un mois sans que je me connecte) je me contente de répondre aux mails les plus urgents sans avoir le temps de passer sur les forums.
Après 48 ans à la mer je découvre la terre !
Avec des yeux d'enfant ébloui par tant de beauté!
Je ne vous oublie pas pour autant !
En ce moment je suis en Bretagne, (promo du livre oblige, je suis en signature tous les week end) mais je reprends la route le 19 décembre.
Le 22 Janvier je serai de retour à Rennes pour une émission de radio.
A bientôt les gens de mer !

13 déc. 2010

Bonsoir Guerveur

Un petit coucou pour te dire le bonheur de feuilleter ton premier bouquin.

Je le lis lentement, en goutant avec soin chaque phrase, en laissant mon imagination me sussurer des odeurs, des arômes...comme on se délecte d'un bon Armagnac ou d'un excellent whisky.
A la fin d'une scène, je referme religieusement l'ouvrage et je laisse vagabonder mes rêves de mer.
Le lendemain, je replonge goulument dans cette ambiance si précisément peinte et le bonheur se renouvelle...

Merci Monsieur Louis COZAN!

Alain

13 déc. 2010

Bonjour

Je me joins au choeur des lecteurs pantois avec un grand Bravo.

Un indice pour se procurer le livre si on a pas eu la chance d'être au salon de Lorient ?

13 déc. 2010

Pour se le procurer....

Hi a donné l'indice, tout au début du fil...

www.hisse-et-oh.com[...]dex.php

13 déc. 2010

Voilà, c'est fait.

:-)

13 déc. 2010

Déjà reçu

mais pas encore lu... .-p

Je vais l'emmener pour les vacances de Noël, et le lire tranquillement au son du crépitement des buches, devant la cheminée ;-)

Mais ma chère et tendre ( après l'avoir commencé ), n'a pu s'empêcher de le finir. :-)

Je peux te dire qu'elle a vraiment aimé, elle m'a avoué que par moments, elle s'y croyait :-D

J'ai du lui "expliquer" certains termes marins ( la touline, le jusant, l'estrope, etc... ), mais elle a adoré :pouce:

14 déc. 2010

Et hop, là!

Un pour moi et un pour offrir. Merci m'sieu Guerveur.

14 déc. 2010

Merci !

Vos commentaires me font bien plaisir, Vieil Ours,Ladret,gadloo,Jorginho, chtit luma; hi, Margot et les autres.
Je suis comblé à propos de l'envie que j'avais de partager un peu de ce métier avec vous, de vous embarquer quelque temps avec moi dans ces tours où nul n'ira plus jamais.
Dans les séances de dédicaces actuelles je rencontre de plus en plus de gens qui viennent me voir APRÈS avoir lu le bouquin et, bien souvent, ils me disent avoir vécu un peu au phare avec moi ...ou même sans moi, ce qui est encore mieux.
Ainsi, dimanche dernier à l'espace Tabarly, un gars qui s'appelle Yvon, m'a dit simplement: je suis monté au phare avec toi et, installé là haut, je t'ai viré ! J'étais seul face aux vagues ou à la solitude et je me suis senti heureux !
Peut on imaginer meilleur compliment ?
Un salut du cœur, les amis !
A bientôt !

14 déc. 2010

Lu !

Lu et partiellement relu avec la carte du coin...

Même si j'avais toujours en mémoire le livre d'Henri Queffelec, je savais qu'il y avait toujours la mention "roman" entre ma lecture et la réalité.
A l'inverse, très rares sont les marins capables d'écrire ce qu'ils ont vécu sur la mer autrement qu'en retranscrivant un journal de bord.
Cette fois ci, on y est.

Evidement on ne pourrait dire que gardien de phare "c'est la belle vie".
Mais pourtant, à la lire, que ta vie est belle !

Maintenant, je rêve...
Comme Pierre, je rêve d'un tome 2.
Je rêve aussi de retourner naviguer dans ton jardin...

Merci Louis !
Longue vie à ta nouvelle carrière ! ;-)

14 déc. 2010

C'est un paradoxe,

qu'un groupe de gens passionnés par un certain type de voyage et avides d'horizon soient irrésistiblement envoûtés, emballés par les récits vécus dans un "vaisseau" résolument conçu pour être aussi immobile que possible.

Guerveur est tout simplement capable de donner une consistance, presque un vécu à nos rêves, et c'est sans doute cela, la magie de la poésie.

Merci, Louis, de servir notre belle langue de si courtoise façon.

18 déc. 2010

Immobilis in mobile

Pour paraphraser (et contredire un peu) Jules Vernes !

J'ajouterai aux propos de chtitluma que j'ai apprécié le ton non passéiste et sans nostalgie exagérée de Louis : le métiers a disparu, mais pas les plaisirs (ni les peurs, d'ailleurs) qu'il a apporté a ceux qui l'ont pratiqué. Une vraie expérience personnelle partagée, dans un style à l'image de ces mécaniques de phare décrites par Louis : précises, complexes, solides, et pourtant simples, délicates, sans cesse bichonnées pour ne pas s'arrêter...

Longue vie à ce livre, et à son auteur !

15 déc. 2010

c'est commandé ce soir.

les quelques écrits de Guerveur, les commentaires élogieux des héotiens, le rappel de la lecture du livre d'Henri Quéffelec "Un feu s'allume sur la mer" qu'un copain breton m'avait prété, m'ont décidé à ... me faire ce petit cadeau pour Noël.

17 déc. 2010

Commande passée...

Salut Guerveur,

J'avais échangé avec toi, il y a déjà quelque temps sur ton site Phareland...
Je reste toujours amoureux de ces sentinelles de la mer et suis toujours inquiet à l'idée qu'elles sont probablement vouées à disparaître :-(
Bien cordialement.

François

18 déc. 2010

Pierre, Yvon, François !

Je m'en vais pour un mois et je ne n'aurai pas forcément accès au net facilement durant ce séjour aussi je souhaite, à chacun d'entre vous, de bien heureuses fêtes de fin d'année !
Ces vœux ne s'adressent pas qu'à Pierre, François et Yvon mais à toute la communauté d'Hisse et oh, bien entendu !
Suis un peu à la bourre pour écrire (départ dans un quart d'heure) mais ceci n'enlève rien à la sincérité de mes sentiments!
A bientôt !

18 déc. 2010

bravo à l'éditeur

le Père Noël est passé hier. La neige est tombée drue dans le nord, et pour la 2ème fois. Une flambée, les charentaises et je vais m'évader ... en Bretagne avqnt de la retrouver l'été prochain.

25 déc. 2010

Noël...

J'ai tellement répété que je souhaitais recevoir ton livre pour Noël que je l'ai reçu ...deux fois...!
Je sais déjà à qui je vais offrir le double !

18 déc. 2010

Bravo.....

Eh bien maintenant, je m'associe à d'autres pour ......demander "LA SUITE"...... :-)

Merci Guerveur !

24 déc. 2010

Ce fil, c'est comme une onde de marée !

Il descend, il remonte... Et un jour comme aujourd'hui, marée haute c'est plus chouette !

27 déc. 2010

Je l'ai fini hier................

.......ce fut un vrai plaisir.

Il faudrait une suite, d'autant que les derniéres pages laissent supposer une autre dimension a venir...........

27 déc. 2010

bien reçu

mais pas encore lu, déjà feuilleté je pense que je dois attendre le calme pour en profiter un maximum
merci Guerveur, es-tu parti t'isoler dans ta tour ? à mon avis ça manque... :-|
merci à l'éditeur aussi, au petit mot de remerciement manuscrit et signé, on est entre gens de bonne compagnie
à+
JL.C

05 jan. 2011

le père noel est passé

et je lui dis merci ainsi qu'au héotien qui nous font découvrir de beaux livrex sur la mer .

05 jan. 2011

Je viens de le terminer.

J’ai été bien inspiré louis, de passer au salon du livre à Lorient.
Grâce à toi, à chaque fois que je passerai devant la Jument, je la regarderai d’un autre œil.
Merci pour cet intéressant récit.
;-)

07 jan. 2011

Je l'ai acheté,

lu et offert... Faut que j'en rachète un pour garder. Superbe.
(à lire nos commentaires élogieux on va finir par penser à du copinage comme à la radio ou la TV!)

07 jan. 2011

Un salut...

...du Portugal où nous sommes venus chauffer nos os au soleil d'Algavre depuis une quinzaine de jours.
Nous commençons la remontée,(RV à Lorient le 21) sommes en escale à Lisbonne.
A bientôt !

16 jan. 2011

Une photo glanée sur le site de Jean Guichard :
Je met le lien vers la photo sur le site, parce qu'il est clairement indiqué que "toute reproduction est interdite"...

www.jean-guichard.com[...]dex.php

Louis, peux-tu confirmer que certains de ces objets sur cette photo sont évoqués dans ton livre ? Peut-être même des hommes ?

En tout cas, cette image prend une dimension étonnante après avoir lu ton livre. Comme quoi, l'image et l'écrit peuvent avoir un destin commun...

18 jan. 2011

Oui hi !
Je confirme !
Mon ami JP, à gauche, tient en main notre cafetiètre (mise en service en 1945 et emportée par la vague qui détruisit la cuisine en 1989)
J'en parle plus haut dans un de mes messages:

..."Et les hublots de la cuisine furent murés à jamais…
C’est ce qui incitera Jean-Pierre à quitter le phare l’année suivante
« Kéréon, sans ses hublots sur le Fromveur, n’est plus Kéréon ! Rien ne sera plus comme avant….et puis notre vieille cafetière avait disparu dans la bagarre, tu comprends ? »...."

On a passé ensemble des moments inoubliables !
Entré assez tard dans le service des phares après une vie d'aventures extraordinaires il a débuté avec moi, à Kéréon.
Ce type c'est du bonheur brut sur deux pattes, un médicament universel !
Ah !...que de souvenirs

18 jan. 2011

On s'y croirait,
au point que j'ai le goût de ce café en cafetière alu dans la bouche ! (mais honnêtement je préfère celui du percolateur), et que j'entends le bruit brutal et sourd de la vague qui cogne contre la maçonnerie... Je conçois tout à fait qu'on se planque derrière le frigo, et même ce dernier n'est pas assez gros ni assez loin des hublot à mon goût !

Lien exact du site de Jean Guichard : www.jean-guichard.com[...]dex.php

18 jan. 2011

recu aujourd hui
et commencé à lire ce soir , un regal

dommage je n aurais pas de dedicace

18 jan. 2011

Reçu en décembre...
... mais j'avais les trois tomes de "Millenium" impossibles à lâcher avant de les avoir lus jusqu'au bout, ce qui m'a prit quelques soirées ! ;-)

Par contre, les [i]Mémoires d'un gardien de phare[/i], je les ai lues d'une seule traite, incapable de refermer le bouquin avant d'arriver au bout !

Dur de se lever à six heures après avoir lu jusqu'à trois heures du matin... mais quel bonheur ! Merci Louis ! :-)

_/)

20 jan. 2011

Pour répondre à Pierre (hi)
qui dit, plus haut...."Je conçois tout à fait qu'on se planque derrière le frigo, et même ce dernier n'est pas assez gros ni assez loin des hublot à mon goût ! "
Lorsque la vague de 89 emporta les hublots en descellant la plaque de bronze de la muraille, il n'y avait personne derrière le frigo, heureusement !
Il n'y avait personne dans la cuisine, d'ailleurs et c'est heureux car ils auraient été emportés comme tout se qui s'est trouvé dans la trajectoire de la vague.
Le fameux frigo est sorti par la fenêtre d'en face, avec la table et les chaises. Même la gazinière est sortie par la même fenêtre de l'est.
Pour visualiser mieux ce qui n'apparait pas sur la photo imaginez vous le dos au téléviseur. En face vous avez la porte qui donne sur l'escalier. A sa droite le grand placard contenant les vivres de réserve et à gauche, dans l'autre dégagement autour de l'empreinte de l'escalier, la cuisine.
C'est là qu'étaient la gazinière et la chaudière. Elles ont été enlevées toutes les deux.

Merci Fred, Alain et Olivier, pour vos commentaires.

20 jan. 2011

Le parquet de la cuisine est à 20,20 m
au dessus des BM.
Il y a environ 7 mètres de marnage ( de mémoire)
On considérait que lorsque l'on passait en apnée dans la cuisine la vague faisait au moins 18 mètres.
La vague de 89 faisait beaucoup plus que ça.
Quand les hublots ont été enlevés les fenêtres des deux chambres, de la salle d'honneur et de la salle des machines (à 42 mètres) ont sauté aussi et le phare à commencé à se remplir car la porte, en bas, était intacte. Lorsque le niveau à atteint la cuisine la porte a cédé et l'eau est repartie.
Sale nuit pour mes camarades !

22 jan. 201116 juin 2020

C'est plutôt humide
...

18 jan. 2011

pour moi aussi
lu en une nuit au coin du feu ...

De magnifiques "tranches de vie" si bien racontées...

merci !!

:bravo:

18 jan. 2011

j'ai fais aussi une seule bouchée du livre de Louis ,
et par chance , j'ai attaqué les milléniun après ...........

aussi trois heures du matin , mais plutot le lever vers huit heures (retraite oblige !)

20 jan. 2011

par curiosité
quelle hauteur par rapport à la Marée H la cuisine ???
:-|
P'tain il y a du y avoir de la flotte partout !!

:lavache:

21 jan. 2011

...
:lavache:

04 mars 201204 mars 2012

Un petit up pour les fans de Louis Cozan (Guerveur) :
escales.wordpress.com[...]phares/

Sympa l'interview de Cepheide :
www.dailymotion.com[...]_travel

05 mars 201205 mars 2012

Très belle séquence. Un poil frustrante, il parle comme il écrit, et ça donne envie d'en écouter encore !

04 mars 2012

Je découvre ce fil ! :lavache:
J’ai lu l’intégral du fil pour ne louper aucune des phrases de Guerveur !
MONSIEUR LOUIS COZAN chapeau bas ! :pouce: :pouce: :pouce:
Vache ! C’est magnifiquement écrit, je ne pourrais dire mieux que le gars qui s'appelle Yvon !
On ne lit pas, on voit, on entend, on renifle, on goûte, on sent sur la peau, les poils se hérissent !
On est dedans jusqu’au cou, non, on est noyé dedans !
Je ne sais même pas comment écrire le ressenti. :lavache: :bravo: :bravo: :bravo:
Il ne me reste plus qu’à trouver un moyen de faire venir votre livre chez moi.
Si quelqu’un connaît un site de vente en ligne qui fait les livraison en Chine ??? J’apprécierais !!!
@+
Alain
:lavache:

04 mars 2012

J'ai ma réponse, Amazon.com...
Ya plus ka!!! :-p
Et de la patience...

04 mars 2012

Tu vas être déçu, Barbatruc. Il se lit trop vite.

Quand tu mets le nez dedans, pas moyen d'arrêter.

06 mars 2012

T'inquiète pas, le pas moyen d'arrêter je l'avais déjà compris... Mais le temps que le livre arrive chez moi. Si il arrive... Patience!!!

20 fév. 2013

Merci à Hi d'avoir mis ce fil passionnant dans le top10, je ne le connaissait pas.
Merci surtout à Louis pour ces récits.

Dans la rubrique des Phares et de leurs gardiens il y a les très belles illustrations de François Jouas-Poutrel (ed OF) et son recueil "à la manière de".

20 fév. 2013

Salut Jehenne,
Tu fais bien de rappeler les oeuvres de mon ami François, ils valent le détour.
Bonne soirée !

20 fév. 2013

Tiens je vais relire le livre ce weekend...
en une nuit, au coin du feu !
quelle belle écriture !

dans top 10 pour moi aussi... :pouce:

20 fév. 2013

Salut Olivier,
Content de te savoir toujours sur la plage avant !
Amicalement.

21 fév. 2013

B'soir Louis,

on attend la suite avec impatience...
allez reprends ta plume te fais pas prier... :-p ;-)

bien amicalement depuis le bord de la flaque ;-)

22 oct. 2017

Je découvre ce fil, et le livre "Un feu sur la mer" semble épuisé partout. Impossible de le trouver, même d'occasion. Sniff. Louis, pourquoi ne pas le rééditer sur une plateforme comme Lulu (www.lulu.com[...] )?

23 oct. 2017

Phares je vous aime pour les golfes Clerc
une de mes parodies mise en musique par Cargo Winch

Quelquefois repoussent, les vagues qui me touchent
Ou m’éclaboussent, gardiens farouches

Je les vois si durs, en granit bien sûr
Longtemps ça dure, longtemps ça dure

Phares je vous aime, phares je vous aime
Je n'en connais pas de fragiles
Ils me donnent tous le vertige
Oh je vacille, oui... je vacille

Quelquefois, si grands, au bout de l'estran
Kerjean Cordouan, mes Don Juan

Quelquefois, si seuls, face à leur orgueil
Loin des hommes veules, oui mais si seuls

Phares je vous aime, phares je vous aime
En éclaireurs ils me dominent
Colosses virils ils m’illuminent
De leurs éclats ils me chavirent
Pour m’évanouir

Phares je vous aime phares je vous aime
Par vos lumières ils me fascinent
Eblouie, fébrile, je m’incline
Pour défaillir et puis mourir
Oh oh… phares

Phare du monde

  • 4.5 (105)

2022