Faire payer un chantier disparu ... : si ça peut aider

J’ai acheté mon Océanis 320 en juillet 2008. J’ai fait réaliser une expertise avant la transaction afin de m’assurer du bon état du navire. Cette expertise souligne et confirme le bon état du bateau et je décide donc de l’acheter.

J’ai ensuite fait régulièrement entretenir mon bateau entre 2008 et 2010 par un agent Bénéteau» situé à Port Médoc. En dehors de l’entretien courant et des hivernages au sec, les réparations importantes réalisées par ce chantier ont été :
• Un traitement préventif contre l’osmose,
• Le changement des boulons de quilles,
• La réfection du joint de quille.
J’ai dépensé chez ce chantier plusieurs milliers d’euros pour garder mon bateau en état.

J’ai mis en vente mon bateau en mai 2012 et j’ai rapidement trouvé un acquéreur. Une expertise préalable était souhaitée par mon acquéreur ainsi que par son assureur concernant les bateaux de plus de 20 ans. Avec mes factures d’entretien et ayant confiance en l’excellent état de mon bateau cela ne me posait aucun problème, sauf l’état apparent des vis de quille qui montrait de l’oxydation malgré leurs récents changements ( !!!).

Cette expertise a été réalisée par un expert maritime. Elle montre (4 ans après mon achat) que mon bateau présente des traces d’osmose sur le safran, un joint extérieur de quille en mauvais état visuel et des vis de quille anormalement oxydées. Consécutif de cela mon acheteur décide d’annuler la transaction et me demande de lui rembourser le montant de son expertise (300€) dans la mesure où il se sent lésé par ce mauvais résultat. Je lui ai remboursé me sentant un peu fautif.

J’avais en juillet 2008 un bateau en bon état et comble de tout, l’intervention de ce chantier a accéléré la dégradation de l’état de mon navire au lieu de l’améliorer et l’entretenir. Cela malgré une dépense, factures à l’appui, de quelques milliers d’euros.

J’ai saisi à l’été 2012 mon assurance (la MACIF). Adossé à mon contrat d’assurance nautique, ils m’assurent en défense recours pour travaux mal réalisés (Ouf ! me dis je).
Après plusieurs courriers sans réponses auprès d’AXA, assurance de l’agent Bénéteau qui entre temps a déposé son bilan, ils chargent un cabinet d’avocat sur Bordeaux pour saisir la justice. Avant cela le cabinet adresse des lettres puis un dernier courrier au service contentieux d’AXA les prévenants de l’imminence d’un référé.

Le 31 mai 2013, AXA accepte de prendre en charge les travaux mal faits sur le safran seulement. Mais pas ceux qui résultent du changement des boulons de quille ni du joint de quille au motif que cela ne constitue pas « une garantie au titre de son contrat de responsabilité civile de cette entreprise ». Je cite mot pour mot car c’est pour moi de l’hébreu. La somme proposée est de 1450€ moins une franchise de 500€ ( ???) ce qui fait qu’il me reste la somme époustouflante de 950€.

Avec ça je dois réparer l’osmose de mon safran, changer mes vis de quille et refaire mon joint extérieur de quille (ce joint est juste apparent et il ne s’agit pas du joint d’étanchéité entre la coque et la quille).
Bénéteau répond bien sur aux abonnés absents. Mais je ne renonce pas à les contacter de nouveau.

Merci à la Macif d’avoir dépensé pour m’aider à collecter cette somme (même aussi minime).

Je ne remercie pas AXA pour ses silences prolongés puis son offre d’indemnisation très faible mais que je vais accepter. Je ne remercie pas non plus Bénéteau qui n’assume pas les désordres d’un de ses agents (qui a certes déposé son bilan).

Je n’ai plus qu’à réparer moi-même.

Qui a dit de s’adresser à des professionnels car cela constituait une garantie ?
:-(

L'équipage
06 juin 2013

A quel titre voudrais-tu qu'un Constructeur assure une quelconque responsabilité concernant une entreprise qui ne lui appartient pas et strictement indépendante ?

Bénéteau n'a rien à voir là dedans. :tesur:

06 juin 2013

hello némo,
c'est encore moi. :oups:
n'etant pas juriste et encore moins en droit français, il me semble cependant que dans certains cas la responsabilité du constructeur peut etre engagée.
de memoire il me semble avoir lu un truc du genre il y a quelques temps.
en fait cela dépend du type de contrat qui lie le constructeur et l'agent.
je crois me rappeler que dans le cas d'un agent exclusif dans un certain rayon, le constructeur peut se voir obligé de prendre certains désordre en charge du fait de l'impossibilité, par lui voulue, pour le client de faire proceder à des travaux ailleur que chez cet agent.
mais je ne serais pas affirmatif, c'etait peut etre en suisse.
en tout cas ce qui arrive à briac est bien malheureux et tombe tout à fait dans le cadre de mes propos sur le fil de la faillite (ou presque) du chantier brighton.
cordialement
jpierre ;-)

07 juin 2013

J'ai pas le temps de développer mais NON, NON et trois fois NON.
A moins d'une stipulation pour autrui (jamais vu dans ce genre d'hypothèse), cela s'oppose au principe de base de l'effet relatif des conventions...

Le constructeur peut être seulement tenu si le chantier agi comme son mandataire ou s'il s'agit d'un problème de garantie d'un produit défectueux.

Et encore pour la garantie d'un produit défectueux car, si, effectivement, l'opérateur se trouvé dégagé de sa responsabilité relative à la définition de la nature des travaux à effectuer et à l'efficacité des mesures mises en œuvres, il reste seul responsable de la bonne réalisation des travaux préconisés.

Il n'existe pas de possibilité pour un Constructeur de limiter la liberté de ses Clients de faire effectuer une réparation chez le professionnel de son choix, qu'il soit ou non agent de la marque.

Cette liberté s'applique aussi bien durant la période de garantie qu'après, la seule restriction étant que, lorsqu'il s'agit de garantie, c'est le Constructeur qui paye (ou son représentant puisqu'en matière de navire une grande part des travaux est effectué par l'établissement livreur) et que, bien entendu, c'est le payeur qui conserve le choix de l'intervenant.

Pour avoir un peu "gratté" la notion d'APV Constructeur en nautisme, il est clair que, contrairement au milieu automobile, les Constructeur nautiques (bateaux, moteurs, etc...) ont mis en place une série impressionnante de remparts conçus de telle façon que ce n'est pas le Constructeur n'est jamais partie prenante, la responsabilité étant toujours affectée au réseau.

D'un autre côté, contrairement à l'automobile, les gisements de profits ne sont pas au même endroit : en auto, les profits ne proviennent pas de la vente des produits mais de celle des fournitures nécessaires à la maintenance de ces produits durant leur durée de vie (le Constructeur est donc toujours présent tout au long de la vie du produit), en bateau, les profits se font au départ, lors de la vente du produit, la maintenance , elle, ne nécessitant que peu voire pas de fournitures sous emprise du Constructeur qui, du coup, disparait du paysage.

07 juin 2013

Au vue de la somme proposée, n'as tu pas intérêt a un procès ? Que dire, dans la RC, du préjudice subit (vente annulée, dépréciation du bien, etc). Ancien artisan en réparation navale, je peux te dire qu'ils y a des clients qui valent ton pro.

07 juin 2013

Oui la somme n'est pas très importante.

Au départ l'AXA locale m'a un peu envoyé sur les roses. De même que le propriétaire du chantier en dépôt de bilan très prompt à me dire que l' osmose du safran n'était pas consécutive de son travail, qu'il avait montés les vis de quille livrées par Bénéteau etc... enfin bref tout argument possible pour me dire d'aller voir ailleurs.

Je renonce à continuer car je ne peux pas faire les travaux tant que la procédure court. La partie adverse pouvant demander une expertise judiciaire à tout moment. Cette dernière pourrait contredire l'expertise amiable qui a déjà été réalisée. Une action en justice ne se finit pas forcément comme on l'entend au départ. Et puis cela peut prendre beaucoup de temps. Le chantier ayant déposé son bilan complique la chose.

Je voulais changer de bateau pour plus gros et je me contenterai finalement du mien qui me convient tout de même très bien. Je le sors de l'eau en septembre pour le réparer. Quelques contacts sur H&O m'ont proposé aides et conseils. Du coup je pars plutôt sur cette solution dont je maitrise un peu mieux le déroulé... et le délai. Je devais faire le tour de l'Espagne pour mettre mon bateau en Catalogne et je repousse d'un an.

L'idée de départ du fil est surtout de faire connaitre l'histoire. A chacun, confronté à un problème similaire, de prendre sa propre décision.

L'action suivante sera de montrer à Bénéteau que son agent (portant son drapeau et sa marque), a fauté. Le service contentieux d'AXA m'indemnisant (certes faiblement) reconnait donc par là qu'il y a eu faute. Je verrai ce que je peux obtenir.

L'idée étant de ne pas se décourager ni de se laisser impressionner par les grandes phrases. Sans non plus attendre des miracles.

07 juin 2013

Sur base de ce qui est écrit, je ne comprends pas bien la réaction d'AXA.

Soit leur contrat couvre la responsabilité extra-contractuelle et là, il n'y aurait aucune intervention de l'assureur qui n'est alors pas tenu de couvrir les fautes commises à l'égard du client mais uniquement à l'égard des tiers.

Soit AXA couvre la responsabilité contractuelle (= garantie) vis à vis du client et pourquoi n'aurait-il indemnisé que le safran osmosé et pas le reste.

Bref, sans avoir TOUT le dossier en mains, l'histoire n'est pas aussi claire.

De manière générale, en cas de faillite de son cocontractant, on a plus que ses yeux pour pleurer.

07 juin 2013

En règle générale, la date à prendre en compte est celle du fait fautif (date d'intervention du chantier) ; date à laquelle il était valablement assuré. Après que le chantier change d'assurance, ne soit plus couvert ou fasse faillite, peu importe.

La question essentielle est que couvrait le contrat d'assurance.
Si c'est la responsabilité extra-contractuelle (= aux tiers en langage de bistrot), le client n'est absolument pas indemnisé pour les malfaçons.

Si c'est contractuel, l'assureur couvre les dommages à l'égard du client. Dans ce contexte, il y a encore une distinction à faire entre les malfaçons elles-mêmes (rarement couverte par un assureur) et les conséquences de ces malfaçons (ex : un étai mal confectionné qui entraîne la chute du mat).
Pourquoi un assureur couvre-t-il rarement les malfaçons (donc la reprise d'un travail mal fait) ? La réponse est que l'aléa est très important et difficile à cerner pour un assureur. Il dépend de la qualité du chantier, de la manière dont il est géré, de la qualité du personnel, de l'outillage, des fournisseurs, ... La question des garanties produits est essentiellement un risque interne de l'entreprise qui, hors industrie de masse, est difficilement assurable (du moins à un tarif supportable).

Je répète donc toujours qu'une garantie n'a de valeur que si l'entreprise qui la fourni est durable et solide. Une entreprise boîteuse et/ou qui casse les prix et les marges ne sera jamais capable de fournir concrètement une garantie efficace et utile.

07 juin 2013

Oui Brufan , c'est une énigme aussi pour moi. :oups: Mais bon je ne suis pas juriste.

Par contre si le chantier a déposé son bilan à ce jour, son assurance existe toujours. Et au moment des travaux le chantier était bien assuré. Les conséquences de ces travaux mal faits sont prises en charge même si le chantier n'existe plus.

C'est par ce chemin que la Macif puis le cabinet d'avocat ont pu obtenir le peu d'indemnisation.

comme quoi on n'est jamais si bien servi que par soi meme !et je vois que les acheteurs qui achetent un bateau de plus de vingt ans veulent un bateau neuf :-D bientot avec le systeme procedurier actuel on ne pourra plus vendre un bateau d'occase et je crois que meme si tu le donnes l'heureux elu pourrait te faire un procés pour vice caché et tu devrais l'indemniser pour la perte de jouissance du bien

07 juin 2013

Oui Pierre 2 ma conclusion est un peu celle là : on est jamais mieux servi que par soi même.

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