Faire du canoë sur les côtes anglaises

peut présenter quelques risques.:reflechi:

Extrait de Libé du 07/12/2007

Il a passé la porte d’un poste de police du centre de Londres samedi en milieu d’après-midi. Reposé et bronzé, l’homme de 57 ans a simplement déclaré à l’officier en faction : «Je crois que je suis une personne disparue.» Cinq ans après sa mystérieuse disparition en mer, celui que tout le monde croyait noyé au large des côtés anglaises a ainsi réaccosté sur la scène médiatique avec fracas. Ses fils se disent «extrêmement heureux». Son père nonagénaire bénit le ciel. Sa femme loue ce moment pour lequel «elle a toujours prié». De son côté, John déclare avoir tout oublié et pointe comme dernier souvenir un voyage en Norvège en 2000. Les tabloïds britanniques s’attellent à remplir les trous de sa mémoire… et font mouche.

Mardi, le quotidien Daily Mirror dévoile une photo de John Darwin et de sa femme débusquée sur le site Internet d’une entreprise chargée de l’installation des expatriés au Panamá. L’image, montrant le couple et le directeur de la compagnie Move to Panama, aurait été prise dans la capitale, pas plus tard qu’en juillet 2006.

Canoë rouge. John Darwin est arrêté mardi soir à la résidence de son fils dans le Hampshire. Il est soupçonné de fraude. Sa femme avouait hier que la photo était bien authentique, ajoutant : «Ma vie est un cauchemar. […] Mes fils ne vont jamais me pardonner. Ils ne savaient rien. Ils croyaient que John était mort. Maintenant, ils vont me haïr.» Elle risque aujourd’hui l’extradition. Depuis une semaine, la presse britannique tente de remonter le fil d’une histoire personnelle et financière qui aurait pu conduire John Darwin à simuler sa mort.

L’histoire de cet homme avait commencé cinq ans plus tôt, le 21 mars 2002. Il est 8 heures du matin et des témoins aperçoivent le quinquagénaire pagayant vers le large en face de Seaton Carew, au nord-est de l’Angleterre. Ensuite, mystère. Treize heures plus tard, John Darwin ne prend pas son service à la prison de Holme House où il travaille.

L’alerte est lancée. La police et les gardes côtes lancent une opération de secours d’envergure, sans succès. Quelques jours plus tard, les restes du canoë rouge de John échouent sur le rivage. Mais de l’homme pas de trace. Pourtant, expliquent à l’époque les garde-côtes, la mer, ce jour-là, était d’huile.

En avril 2003, une enquête rend son verdict et donne à la famille un certificat de décès. Sa femme, Anne, touche alors l’assurance vie de son mari, une compensation de près de 100 000 euros de l’employeur de son défunt mari et une allocation veuvage. L’affaire semble bouclée. La «veuve» décide en octobre de refaire sa vie, vend sa maison de Seaton Crew pour un montant de 630 000 livres et part s’installer au Panamá.

L’homme aurait été à l’époque de sa disparition couvert de dette. Aurait-il disparu pour effacer son ardoise et laisser à sa femme le soin d’empocher son assurance vie ? Mais dans ce cas, pourquoi donc s’est-il rendu à la police samedi ? Le couple était-il sur le point de se faire prendre ? Mercredi, la police déclarait avoir reçu des informations, en septembre, «suggérant que la disparition de M. Darwin avait quelque chose de suspicieux.» Selon le quotidien The Times, une demande de carte de crédit aurait été déposée sous le nom de John Darwin à cette même époque, avec son ancienne adresse.

Mise en scène. Hier, John continuait de plaider l’amnésie. Il devait être examiné par des experts. Pendant ce temps, la police a lancé un appel à témoins appelant toutes les personnes ayant croisé le disparu entre 2002 et aujourd’hui à venir témoigner. L’homme risque gros si sa culpabilité venait à être prouvée. Car si disparaître n’est pas un délit aux yeux de la loi britannique, une disparition pour échapper à des dettes ou pour empocher une assurance vie, en est un.

En 1976, John Stonehouse, un député britannique qui avait mis en scène sa propre mort en maquillant sa noyade au large de Miami avait écopé, pour un motif similaire, de sept ans de prison.

L'équipage
07 déc. 2007
07 déc. 2007

affaire à suivre..

;-)

Ilha da Berlenga, Peniche, Portugal

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