Droit et devoir d'un port de plaisance

Avis aux juristes !

Un port de plaisance offrant un service payant (bien-sur) de sortie et mise sur terre-plein des bateaux peut-il refuser de sortir un bateau ?

Merci de vos réponses.

L'équipage
11 déc. 2012
11 déc. 2012

Faudrait déjà savoir pourquoi il refuse de le sortir ! (poids ? état du bateau ? ... Il peut y avoir des tas de raisons, certaines liées au contrat de service, d'autres à la force majeure...

11 déc. 2012

Un capitaine de port peut refuser si tu lui a pas payé l'apéro, cela se nomme les relations humaines en France. Dans d'autres pays, je crois qu'ils appellent àa autrement

11 déc. 2012

Là, il manque des billes pour discuter.

C'est quel port ?

Quelles sont les conditions mises pour sortir un bateau dans le réglement du port ?

Quelles sont les motivations du refus du port ?

Jacques

11 déc. 2012

Histoire difficile....
En quelques mots.... (je fais très court !)
Juste avant la tempête Xynthia de 2010, mon bateau au sec sur un ber du port (dont je tairai le nom) et calé par le personnel du port est tombé lors de ce coup de vent (3 jours jours avant Xynthia), ....,beaucoup de casse....
Mon assurance a déposé plainte contre le port pour défaut de calage etc etc. Un procès est en cours entre les 2 assurances.
De ce fait le port ne veut plus sortir mon bateau.
Est ce une raison suffisante ?

11 déc. 2012

bonjour, le procès suppose probablement une expertise judiciaire pour analyser les causes de la chute et fixer les responsabilités. dans ce cas le déplacement du navire impose un accord des parties et de l'expert judiciaire. une fois cet accord obtenu par écrit le port aura la possibilité de manutentionner le bateau. je vous conseille de vérifier la procédure en cours entre les deux assurances et d'interroger votre assurance pour lui demander si le déplacement du bateau est possible. cordialement.

11 déc. 2012

Bon, on reformule.

Tu es en litige avec le port, et en réponse, le port refuse de sortir ton bateau.

La réponse générale est "non, le port ne peut pas refuser de sortir ton bateau" et encore moinssi, comme c'est généralement le cas, le port est concédé à un exploitant dans le cadre d'une délégation de service public.

Mais le port peut refuser s'il justifie qu'il n'a pas les moyens techniques pour sortir ton bateau ou si tu as des exigences particulières qu'il ne peut pas satisfaire.

Peut importe le litige en cours. Ce n'est pas un motif de refus.

Cela dit, si effectivement ton bateau est tombé dans un coup de vent, je ne suis pas certain de la responsabilté du port, dans la mesure où la force majeure est exonératrice de responsabilité.

Jacques

14 déc. 2012

Il a ete remis a l'eau mais le port ne veux plus le sortir.

11 déc. 2012

C'est curieux d’interpréter le refus du port comme des représailles liées au contentieux....
Flaneur a peut-être raison, le bateau fait peut-être encore l'objet d'expertise, contre-expertise qui ne permettent pas au port de le mettre à l’eau (surtout que ce dernier est parti prenante et donc au fait du dossier....)

C'est à son assurance de lui répondre, si la procédure en cours ne lui permet pas de jouir de son bateau. D'ailleurs, ça lui permettrait de demander de se faire dédommager de ce préjudice... :jelaferme:

12 déc. 2012

en général les ports écrivent dans leur conventions à partir de quelle force de vent ils ne sont plus responsable, par contre il faut que
SF 36n demande à son assurance si il peut remettre son bateau à l'eau, (bien sur tout par écrits demandes et réponses de tous) si oui il met en demeure le Port, en cas de refus le menace dans un premier temps de porter plainte

11 déc. 201211 déc. 2012

Il me parait évident que tant qu'une procédure est en cours, il est hors de question de bouger l'objet du litige.
Sauf accord écrit des 2 parties et des experts, également des 2 parties.
Voir de l'expert nommé par le tribunal, si le litige porte sur une somme conséquente.
Le mieux est de te rapprocher du service juridique de ton assurance qui s'occupe de l'affaire.

11 déc. 201211 déc. 2012

Il faut bien lire : le bateau est dans l'eau, puisque SF36 demande une sortie. Donc il a déjà bougé, il est probablement réparé, et le litige porte probablement plutôt sur les indemnisations. L'expertise judiciaire n'a probablement rien à voir là-dedans.

11 déc. 2012

Je n'ai pas du tout la même analyse.

Ecartons le fait que le bateau est à l'eau et a donc déja été déplacé. Ecartons aussi le fait que si un bateau tombe, c'est plus le ber qu'il faut expertiser que le bateau lui même.

Mais regardons l'intérêt de chacun.

Un litige existe entre un proprio et un port. L'assurance du proprio fait un procés à l'assurance du port.

Expertise ou pas, le proprio est libre de faire ce qu'il veut de son bateau.

Il le met à terre, à l'eau, le vend, le coule, pars avec au bout du monde. Il en fait strictement ce qu'il veut et le port n'a strictement aucun droit de l'en empécher.

Par contre, et c'est bien différent, le proprio devrait bien réfléchir avant de faire disparaitre une éventuelle preuve dans son litige.

C'est pour cela que l'on retrouve des bateaux sous bache dans un hangar.

Le défendeur, lui, a tout intérêt au contraire à voir disparaitre les éléments de preuve.

Jacques

11 déc. 2012

Merci pour vos réponses, je précise.
Le bateau est réparé et navigue beaucoup (Cette année 3500Mn), donc aucun soucis de ce côté.
Il s'agit uniquement d'un conflit entre 2 assureurs (je précise aussi que mon assureur m'a "éjecté") et donc le conflit concerne mon ancienne assurance avec l'assurance du port.

11 déc. 2012

Si j'étais le conseil du Port, je dirai à mon client "essayer de ne plus toucher à ce bateau tant qu'on n'a pas résolu le litige" car s'il venait à y avoir le moindre nouvel incident, on serait risque de cumuler les problèmes (état antérieur, prédisposition à la casse, ...).
bref, par une prudence (sans doute excessive) le port refuse de manutentionner le bateau. Je ferai pareil à leur place.

Ceci étant, ont-ils le droit de refuser. Ben, comme toujours, la réponse se trouve plus dans le contrat ... qu'au Café du Commerce.

11 déc. 201211 déc. 2012

il faudrait savoir de quel type de bateau il s'agit., dans le cas présent, un problème étant survenu sur terre plein à ce bateau lors d'un coup de vent, en cette période hivernale,le port n'a pas envie de se retrouver dans une situation délicate, même si le calage généralement est effectué suivant les règles de l'art par le personnel du port qualifié.

Si le propriétaire fournit le ber, il ne devrait pas y avoir de difficulté, bien que ce soit toujours le plus qualifié qui endosse la responsabilité de l'operation, de sortie et de calage, même sur un ber fourni par le propriétaire.

Il peut aussi y avoir un problème de placesur terre plein.

Les informations données me permettent d'avancer que le bateau n'est pas facile à caler et que le précédent et sans doute le ton des relations entre le propriétaire, et ses assureurs, et le port ne sont pas de nature à favoriser une solution (pour carénage, séjour hivernal sur terre plein, bateau maté, quille en aile de requin, etc )...

Directeur de port pendant plus de15 ans , jen'ai jamais refusé la mise àterre d'un bateau pour une raison "relationnelle" mais pour des raisons techniques liées au port, au bateau ,au ber, à la durée du séjour etc....

11 déc. 2012

Le bateau est un voilier de 11m avec un TE de 1,90m quille classique avec un bulbe, sorti régulièrement de l'eau par ce même port depuis 2000 sans aucun souci particulier tous les ans pendant environ 1 mois, les bers appartiennent au port, et pour finir, il y a toujours de la place à cette époque de l'année pour mettre le bateau au sec.
Merci à tous pour vos messages

11 déc. 2012

action (en justice) = réaction (du port)
on reste dans la physique traditionnelle ... :jelaferme:

11 déc. 2012

Mais SF, tu ne nous a toujours pas dit quelle est la raison invoquée par le port pour refuser de sortir ton bateau.

Jacques

11 déc. 2012

Convoquer dans le bureau du directeur du port sans aucun témoin, la seule raison orale que j'ai eu est que leur assurance ne veut pas que le port me sorte de l'eau car mon assurance les attaque pour "mauvais calage sur ber".....
Intox ou Info ? ? ? ?

11 déc. 201211 déc. 2012

as-tu une photo du bateau couché sur son ber lors de la tempête qui a causé le sinistre?
est-ce que le ber a plié?
ou est-ce le bateau qui s'est envolé de son ber lors d'une rafale pendant le coup de vent !
Quel est le role d'un ber? c'est d'abord de tenir un bateau en équilibre. Ce n'est absolument pas l'empêcher de décoller!
caculer la somme de la force de poussée sur la partie de la coque exposée au vent -et de la force de dépression sur la partie sous le vent et vous serez stupéfait des résultats.

En nouvelle calédonie,zone de cyclone, les bateaux quillards sur le terre-plein technique au sud ouest de la baie de la Moselle, ont leur quille dans une fausse et sont unpeu calé comme des bateaux dans un bassin de radoub (épontillage latéral) et les bateaux sur remorquessont saisis sur les organeaux fixés au sol sur le terre plein du port à sec.

Mon avis, ton ancienne assurance sera pour ses frais. Ellea résilié ton contrat et en plus elle te mets mal avec le port, alors ça fait beaucoup. C'était qui?

Si le bateau a été sorti et calé plusieurs fois sans problème depuis 2000, la compagnie d'assurance aura du mal à faire valoir le mauvais calage.

11 déc. 2012

Ce n'est pas un motif valable. Cela serait d'ailleurs dingue. Il ne reste que 7 ou 8 compagnie d'assurances dans le monde, ce qui voudrait dire que tu ne serais plus gruttable dans 15% des ports...

Alors écrit pour demander un RDV et attend une réponse écrite.

Ou va tout simplement dans un autre port te faire gruter.

A Bandol nous avons fait une association de plaisancier justement pour régler ce genre de problème.

Jacques

11 déc. 2012

question tu dis que ton assurance t'as "éjecté"

es tu de nouveau assuré ?

Car si ce n'est pas le cas on peut comprendre les reticences du port en cas de nouveau pépin

josé

11 déc. 2012

Évidemment que mon bateau est assuré. On ne laisse pas un bateau sans assurance. De toutes façons la plupart des ports demande une attestation pour avoir une place......

12 déc. 2012

...ça va rapidement être invivable si chaque prestation commandée à ton port doit donner lieu à une prise de tête :(

Le contexte est commercial, non ? Un prestataire de service, le port, et un client. Toutes les conditions réunies pour que la manutention se passe dans les règles de l'art, ça ressemble donc un refus de vente, ce qui est illégal. A vérifier et à faire constater par un huissier...

13 déc. 201216 juin 2020

Encore merci à tous, je vais essayer de rediscuter une sortie du bateau en tenant compte de vos arguments.
Expérience que je ne souhaite à personne quand on tient à son bateau. En pièce jointe, le lendemain de la chute. et tout ça pour un défaut de calage 4 "chandelles" pour tenir le bateau, maintenant ils mettent 3 bers entiers.......

13 déc. 2012

tu n'as pas une photo du coté opposé (quille et carène)

13 déc. 2012

Je reviens sur le comportement de l'assurance qui est sans appel :

  • Catastrophe naturelle, mais ils préfèrent attaquer le port...
  • Ils t'éjectent alors que tu n'y es pour rien !
  • Ils génèrent une situation conflictuelle que tu subies directement alors qu'ils ne t'assurent plus, merci, sympa le couteau dans l'dos..

Ils sont fortiche quand même ces assureurs... :non:

13 déc. 2012

Détrompe-toi, le bateau est tombé 3 jours avant Xynthia lors d'un gros coup de vent (habituel en Bretagne à cette période) et là, pas de catastrophes naturelles.....
Pour le reste je suis d'accord............

13 déc. 201216 juin 2020

Qui sera responsable si le bateau tombe?

On peut s'inquiéter quand on voit une installation pareille à côté de son bateau.

Comment une capitainerie peut accepter ce genre de ber ? :heu: :lavache:

Je suis d'accord, je suis hors sujet :acheval:

13 déc. 2012

ce genre de calage tient le bateau en équilibre. Il n'y a aucune solidarité entre les étais de l'avant, la quille et ceux de l'arrière.

lerole d'un ber est exactement le même.

Si le bateau est maté,les vibrations suffisent à faire sauter les cales, ce qui est plus difficile sur un ber;

Néanmoins, nil'un ni l'autre ne peuvent empêcher un bateau de s'envoler dans une rafale.....

Autrefois dans les chantiers, les bateaux étaient calés au sec sur un sol relativement meuble avec des épontilles, gros rondins de bois, qui s'enfonçant dans le sol,assuraient la tenue en équilibre du bateau et encaissaient très bien les vibrations

Ce n'est pas le cassur des terre-plein béton ou enrobé...

13 déc. 2012

C'est peut-être pas très esthétique, mais vu le nombre d'étais 8 au vu de la photo , avec deux pris au plus haut
c'est aussi bon que certains bers .
Quand le vent souffle très fort rien ne résiste .

13 déc. 201216 juin 2020

Pour PIR2LUNE, la voici, tu pourras voir les 2 chandelles arrières qui tenaient le bateau

13 déc. 2012

merci pour les photos qui permettent de comprendre la situation sur le terre plein

Manifestement le calage avec quatre chandelles indépendantes, vu la forme du bateau, semble un peu léger pour un bateau maté et positionné trop sur l'avant pour celles de l'avant.

la torpille en bas du lest ne semble pas plate, ce qui ne contribue pas à stabilité de l'assise.

Le bateau à coté avait un calage identique et ne semble pas avoir bougé. Il était sans doute protégé du vent par celui qui a tombé

Y avait-il un bateau à droite du bateau tombé?

Quel était la force et direction du coup de vent ( 3 jours avant Xanthia) et son orientation sur le terre plein par rapport au bateau tombé?

14 déc. 2012

Par coup de vent, force 8, la pression sur une surface plane de 1 m² perpendiculaire au vent est de 43 kgs; la prise au vent de la coque est voisine de 17 m²(11*1.5) et la poussée de 731 kgs; auquels il faut ajouter l'effet de dépression sous le vent de la coque, plus le fardage du mat et gréement, pour le moins égal à la poussée au vent ;

c'est une force de plus 1,500 tonnes qui s'exerce latéralement sur le bateau ! et est suceptible de le faire bouger....

et plus encore dans les rafales......

Le role d'un ber ou d'un calage est d'immobiliser le bateau en position d'équilibre.(pesanteur)

Les forces dues à l'effet du vent sur l'objet calé n'entrent pas à priori dans la conception du ber.

Afin de prévenir ou d'atténuer l'effet du vent sur les coques, il convient de positionner, sur les terre-pleins dégagés ,les bateaux l'avant au vent dominant, chez nous en Bretagne ce sera l'Ouest (coup de vent dominant de Sud ouest à Nord Ouest).Ou à l'abri de batiments......

Pour un voilier, même à terre, le vent a toujours son importance

13 déc. 2012

Mon bateau était le 1er, il a protégé tous les autres.
Le vent a frappé en plein sur le coté Tb le port avait bloqué le bateau par les drisses mises à terre. A priori le mat est entré en vibration et le calage des chandelles a sauté. Certe, il y avait du vent mais on était loin de Xanthia. Le bulletin météo avait prévu un coup de vent de secteur Ouest.

14 déc. 2012

Image satellite (Meteosat 9) du 23/02/2010 à 14h30 UTC.
Enroulement dépressionnaire sur l’Atlantique. Cette dépression a continué à se creuser en se décalant vers la Manche.

Le 24 février après-midi, les plus fortes rafales ont été enregistrées sur les côtes Sud de la Bretagne. Par ailleurs, le vent a soufflé fort dans le Poitou au passage d’une ligne d’averses.

Rafales de vent maximales relevées mercredi 24 février :

113 km/h sur l’Ile de Groix
110 km/h à Belle-Ile
105 km/h à Penmarch (Sud Finistère) et sur la pointe de Chemoulin (Loire-Atlantique)
100 km/h à la Pointe du Raz
100 km/h à Poitiers
90 km/h à Niort

100km/h ça fait 100kgs par m²soit une poussée de1,7 tonne plus une dépression équivalente sous le vent , ça fait une force de 3,5 tonnes en latéral, plus de la moitié du poids du bateau.....

avec une météo comme ça, le calage fait par le port n'est plus à mettre en cause sachant que pendant dix ans le bateau a été sorti et calé sans problème.

L'assureur est en face d'un cas de force majeur, ce qui ne veut pas dire que le port porte la responsabilité du sinistre.

Il est aujourd'hui fautif s'il refuse de sortir le bateau sans justification technique.

13 déc. 2012

Ces histoires de calage sont toujours surprenantes. Je suis resté 15 ans au Gapeau, port à sec de la rade d'Hyeres, où les bateaux étaient calés sur des piles de moellons dans une région de fort mistral. Je n'en ai jamais vu un tomber.

A Bandol, un dufour flambant neuf est tombé à la suite d'une rupture du ber sur lequel il venait d'être déposé en sortant du camion remorque qui l'avait amené.

Jacques

13 déc. 201213 déc. 2012

moi je crois que c'est comme en politique, ils ont tous les droits et aucun devoir ou si peu !

13 déc. 2012

le grutier du port de lorient m'avait confirmé :
ce sont eux seuls qui font le calage, le port est assuré pour, mais sa responsabilité est dégagé en cas de modification du calage par une tierce personne ...
les bers sont systématiquement réglés avec des gros coins de bois enfoncés à la masse entre sol et pieds de ber, pour éviter les vibrations et le ripage par vent très violent.

14 déc. 2012

Pour moi, il n'y a aucunes contraintes possible contre le port sauf s'il y a péril. N'importe qu'elle entreprise à le droit de refuser de réaliser une prestation sans justification.
C'est different d'un refus de vente dans la mesure où, dans la vente, c'est le client qui choisit, dans une prestation c'est un accord contractuel entre deux personnes physiques et/ou morales.
Pour moi, c'est uniquement une question de négo... Parfois difficiles les relations humaines (@Lady Jane...)

14 déc. 2012

Manhasset, ce n'est pas si tranché. Il peut y avoir refus de vente dans le sens où le port a le monopole du grutage.

Jacques

Eglise de Talmont  en Charente France

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