C’est comment une location DYC aux Baléares ?

Au départ, je voulais louer un 35/38 pieds en Croatie, chez un petit loueur que je connais bien, qui a de bons bateaux, bien entretenus et bien équipés.
Mais bon, covid, trop de boulot, pas le temps, toussà, m’y suis pris un peu beaucoup trop tard, et y a eu un immense rush sur tout ce qui flotte là-bas…, donc je trouve que dalle à louer !

Bref, plan B, voyons voir ce qui reste…
Je tombe sur une offre sur Sailogy, pour un joli Hanse 385 à Palma de Majorque.
Belle photo, beau bateau qui m’a toujours tenté, bassin de navigation que je n’ai plus vu depuis 25 ans, ok à défaut de grillades croates, let’s go tapas, paella & sangria !

Arrivé à Palma, on nous dépose dans une base DYC !
Moi qui évite généralement les grosses agences, c’est déjà raté !
Bon, le bateau est disponible à l’heure, l’équipe assez sympa, la paperasserie envoyée, l’inspection du bateau commence.
C’est propre, correctement nettoyé ; deux trois trucs à vite leur faire refaire, charnière de placards, blocage de porte, planche wc mal fixée, ok. Un petit cours du chef mécano, électricité, radio, guindeau, moteur, barre, “have you any questions ?” En même temps, t’es pressé de te barrer, eux aussi, ça dure pas des heures…

Ce que tu ne vois pas sur les photos, c’est les (manque d’) options !
Y a pas un endroit où déposer une canette dans ce cockpit, pas de rangement dans la table, pas de bac à bout, un moteur de 28cv, une hélice fixe bipale, une centrale de nav/pilote Simrad (jamais entendu parler de cette marque) assez… lunatique et fantasque, une commande moteur qui se relève toute seule…

Les voiles, toutes sur enrouleur, ont l’âge du bateau, 7 ans, et sont complètement cramées !
Sérieusement, plus personne ne sait tendre un nerf de chute ou de guindeau ???
J’ai passé les quatre heures entre Palma et Cabrera à regréer les tendeurs de nerf, à régler les tensions de tous les bouts pour récupérer un semblant de puissance vélique !

La carène du Hanse, par contre, elle est magique 😍
Assis sur le banc de barre, tu la ressens vraiment, comme des coup de rein d’un étalon à chaque vague, et malgré ses voiles pourries, les 5/6 noeuds par 10 noeud de vent sont facilement atteints
J’aurais aimé avoir une voile de portant pour m’amuser au débridé.
Au moteur dans les marinas, elle se dirige et se place au millimètre, quasi insensible au pas d’hélice en marche arrière.
(L’amirale à la barre à même reçu les félicitations des pêcheurs de Figuera pour sa parfaite manœuvre d’accostage - pas fini d’en entendre parler de celle-là 🙄)

Puis la merde…
17 noeuds sous pilote, près bon plein, génois roulés à trois tours, GV encore pleine, un grand BANG !
La barre tribord roule à tribord avec un grand CLANC !, la barre bâbord fait idem en sens inverse !
Le pilote se met à biper non-stop, et le bateau nous gratifie d’un magnifique 360 degrés !
On roule vite les voiles, démarrage du moteur, inspection du bateau.
Aucune voie d’eau, ça semble ”juste” être une rupture des drosses de barre ?
Vite trouver la caisse à outils (une simple valisette ”35 outils brico-casto de merde”), ouvrir la trappe au-dessus du secteur de barre, et gréer la barre de secours (celle qui est tout au fond du coffre sous les amarres, boyau, bonbonne gaz, …etc🤬)
Et c’est parti pour 8h de barre manuelle, où je suis le seul à avoir la force physique de manipuler ce truc, face à la mer et au vent, sous moteur trop faible, à 4/5 noeuds !

Je ne dis rien à l’équipage, mais je frémis à l’idée que deux heures auparavant nous étions dans la passe de Cala Figuera, entre deux alignements de falaise large de quelques dizaines de mètres, où nous n’aurions eu strictement aucune chance de nous en tirer !

Revenus dans la nuit à Palma, nous avons été accueillis par les marineros de la marina prévenus par radio.
Le lendemain matin, l’équipe technique de DYC est venu réparer le système de barre, démontage complet pour remplacement d’un câble explosé au niveau de la poulie de renvoie tribord.
Je ne parle pas couramment le catalan, mais la dizaine de “barco di mierda !“ entendue ce matin aura été assez explicite pour nous informer de leur avis sur le montage allemand des drosses… (déjà la deuxième fois que ça pète si j’ai bien compris ?)

Et on est déjà vendredi, et la croisière se termine un peu plus tôt que prévu

À noter :
Les excuses du chef de base, et comme compensation, une réduction sur notre prochaine location de 15% et un remboursement identique sur celle-ci amputée d’un jour et demi de navigation.
C’est correct, non ?

L'équipage
12 sept. 2021
12 sept. 2021

Désolé pour la croisière avortée.
Une question me taraude à la lecture du récit et au vu des photos: pourquoi le pilote a envoyé un 360° après la rupture de la drosse, alors qu’il est relié directement à la mèche de safran par un palonnier? La rupture des drosses n’aurait pas dû affecter le fonctionnement du pilote. Vous auriez du pouvoir continuer sous pilote seul..mais sans barre!

12 sept. 2021

Apparemment, en se rompant, le câble a bloqué le secteur de barre, ou ses poulies de renvois, du coup le verin a forcé, s’est mis en sécurité et a débrayé.
C’est durant ce blocage que j’ai fait le joli tour de caroussel
Quand j’ai mis la barre de secours, j’ai forcé un bon coup et ça s’est débloqué
Il m’a fallu, plus tard, le temps de comprendre, couper l’alimentation électrique durant quelques minutes pour pouvoir faire un reset du pilote et récupérer un contrôle

12 sept. 2021

Sorry pour tes ennuis. Tu écris que tu ne connais pas la marque Simrad. Je ne sais pas si on peut s’en vanter. Simrad, de même que B&G et Lowrance, fait partie du groupe NAVICO, et ils sont présents sur l’eau depuis un certain temps.
« The Navico Recreational Marine Division is one of the world's largest provider of leisure marine electronic products. »
Pas trop de problèmes avec ces marques, d’habitude, mais les ruptures de câbles arrivent.
Au moins la boîte à bien réagi. C’est dèja ça.

15 sept. 2021

Compte rendu intéressant : Ce n’est pas le genre de pannes auquel on s’attend quand on loue un bateau. Sinon oui ils ont été très fair play. Je n’ai jamais eu les excuses d’un loueur, ni même de geste commercial. Et pourtant on a perdu 24 heures en Croatie avec un bout d’enrouleur de génois rompu. Il était pourri pourri.

15 sept. 2021

Correct ? Non je ne trouve pas et ça ne donne pas envie de louer chez eux.
Apparemment ils connaissaient ce pb de drosse sur ce bateau, donc ça aurait dû être vérifié au départ. Ça ne lâche pas d’un seul coup une drosse, elle devait être bien entamée.
Ça plus les voiles HS ça fait beaucoup.

16 sept. 2021

Tu vois, Solent, y a la moitié de l’équipage qui était de ton avis, limite près à en découdre avec le chef de base, et l’autre qui est plus nuancée.
Moi, je réfléchis comme le technicien que je suis :
- On savait qu’on prenait “ce qu’il restait“, du second choix, une barque qui est louée depuis déjà 7 ans, donc on s’attendait pas à des voiles de régate.
Mais devoir passer une journée à regréer correctement tous les bouts, je trouve ça moyen (mais le locataire suivant n’aura pas cette expérience)
- le concept du contrôle, c’est en gros 4 à 5 heures le samedi matin pour une douzaine d’unités et 5 techniciens. C’est évidemment plus réparer les petits bobos que faire des investigations en profondeur (les drosses du Hanse, faut deux bonnes heures pour les checker)
Le plus, c’est le contrôle du plongeur, celui-là il est pointu, avec caméra et tout le toutim.
- les gens sur les autres bateaux avaient l’air très contents de l’état des embarcations, juste un propulseur d’étrave qui a foiré sur un SO49
- ce que je retiens de cette histoire, c’est qu’on est mal préparé à gérer ce genre d’aventure.
Quand on prend le bateau en location, on est plus attentif à compter les verres et les petites cuillères qu’à des éléments comme la barre de secours, la pince coupe câble, la caisse à outils (avec les deux pinces bidons et trois tournevis pourrit, j’aurais pas pu changer un impeller par exemple, j’aurais du vérifier ça avant de partir !)
Depuis 25 ans que je loue, c’est la première avarie ”majeure” que je subi ; j’ai déjà explosé la vaisselle dans un coup de gîte, repeint le carré à la confiture/sauce tomate/nutella, inondé des cabines via des hublots, perdu clefs/téléphone/lunettes/pare-bat/etc…, mais jamais subi un truc qui puisse mettre l’équipage en danger

Mon copain croate, toutes les cinq semaines, il met alternativement ses bateaux en chômage pour une semaine, avec check-up profond.
Mais c’est un indépendant, il est maître de ses décisions
DYC, c’est des actionnaires, pas sûr qu’ils pourraient faire la même chose ?

16 sept. 2021

Ils pourraient, mais ils veulent pas. Ils encaissent et au suivant. Il y a deux bai... dans cette formule, le locataire et le propriétaire qui récupère en fin de contrat un bateau en piteux état.

17 sept. 2021

Et voila une belle expérience qui prouve que plus c'est simple moins il y a de problème.
Mais pourquoi le pilote n'est pas monter directement sur la mèche de safran?
Pourquoi 2 barre a roue....alors que personne ne barre aujourd'hui?

17 sept. 2021

Le pilote est relié à la mèche de safran par la biellette reliée au palonnier qui apparaît sous le secteur de barre.
Par contre je ne comprends toujours pas pourquoi la rupture d’une drosse a envoyé au tas le voilier sous pilote!

17 sept. 2021

Je croyais que tous les voiliers de DYC avaient 5 ans au plus et qu il rendait les bateaux a leur proprietaire en piteux etat comme le dit solent

A 7 ans ils dpivent carrement rendre des epaves

Apres ils retrouvent daitres bal ... comme dit aussi solent

17 sept. 2021

pardon si je suis hors sujet mais je cherche à louer en Croatie, saurais-tu s'il te plait nous communiquer les coordonnées de ton chouette loueur ? Merci à toi :)

17 sept. 2021

Il y a un bon loueur à Trogir. C’est eurospectra (eurospectra.com[...]/ )

20 sept. 2021

Chilla Sailing à Primosten et Kremik, Anton et Lidija, Dufour, Elan, et deux Lagoon tout neufs

Le Stromboliccio

Phare du monde

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2022