angoisse en mer

Je viens de lire le fil "33 ans de nav et des angoisses pour accoster"
Viens également de lire le bouquin de riguidel "un tour du monde en solaire", et le bonhomme a l'air de passer pas mal de temps à stresser, c'est même l'impression dominante du récit

Et vous, quel est votre ratio bonheur/angoisse quand vous naviguez ??

L'équipage
06 nov. 2012
06 nov. 2012

je crois que tout le monde est "victime" de cela, ne pas l'être pourrait amener a une certaine forme d'inconscience, de mon coté c'est plutot nocturne avec l'identification des feux a l'approche de la terre souvent polluée des "lumières de la ville", l'évaluation des distances de nuit, je psychote un peu mais je me soigne... la navigation solo amène aussi ces petits stress mais au large on se soigne tout seul avec du temps, j'arrive plus zen que je ne pars.. 2-3 jours pour faire la paix

06 nov. 2012

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Motus, ça ne se sent pas !
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06 nov. 2012

ben non moi tout va bien, pas de flic pas d'administration pas de casse couille petochard ou paresseux dans les environ, et s'il ya un peu de gros temps parfois, a part l'inconfort je suis encore plus zen...peut etre suis un peu associal..je fait aussi de l'escalade et il n'ya rien de plus calme que d'etre a 300m de haut sur un paroi, bien tranquille sur des appuis de 2cm avec les aigles et les vautours.
Mais au retour la c'est l'engoisse, ce site m'aide a la gerer en me mettant dans la peau des autre et de leurs nav

06 nov. 201206 nov. 2012
06 nov. 2012

que du bonheur sauf quant ça piaul et qu j'ai peur de casser le bateau

06 nov. 2012

Bonjour
Ne serait ce pas plutot la trouille qui fait faire des erreurs Pour moi en solo ou équipage jour ou nuit que du plaisir
J'en redemande ;-)

06 nov. 201206 nov. 2012

moi ce qui m'angoisse c'est la peur d'être malade et HS en laissant ma femme seule à tout gérer, évidemment Murphy en ayant profité pour s'inviter à bord ....
pour le reste, j'ai jamais été angoissé, très concentré, tendu, mais pas l'angoisse qui te noue les tripes et te paralyse ...

06 nov. 2012

des que je m éloigne de la cote ,je laisse mes soucie et angoisse a quai et j ai un poids de 10 kg qui s'évapore de mes épaule :pouce:

06 nov. 2012

Quand j'imagine vendre mon bateau

06 nov. 2012

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Du stress, parfois (s'il manque quelque chose à l'heure de l'apéro !).
De l'angoisse, jamais.
Mais peur de la mort une fois : lors d'une traversée Douarnenez - Île de Sein à bord de l’Enez-Sun III.
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06 nov. 201206 nov. 2012

comment peut on avoir peur de la mort?
:tesur: :heu: :-( :jelaferme: ;-) :-D

06 nov. 2012

imperméable à ce genre de sentiment sans doute parce que je ne crois que ce que je vois, et la mort.....

06 nov. 2012

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Quand on pense que face à une situation extrême on ne s'en sortira pas et qu'elle devient inéluctable.
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06 nov. 2012

Le soir, quand la nuit approche, il m'arrive de ressentir une certaine angoisse en mer. Probablement un vieux reflex de quand j'étais homme préhistorique.....

06 nov. 2012

Calcul
Le résultat de mon ratio bonheur/angoisse est de 2,255. Sauf dans le raz-de-sein où il peut dégringoler à 0,137.
Moins si Gadloo m'accompagne.

07 nov. 2012

:bravo:

06 nov. 2012

Joue t on sur les mots ?
Pas d'angoisse particulière pour moi, au contraire le bonheur à l'état pur et simple. Par contre, préoccupations de skipper : sécurité de uns et des autres, confort, organisation etc plutôt de la concentration et de la pensée positive que du stress voire de l'angoisse . Maintenant faudra voir en situation périlleuse.
Quant aux fanfarons à propos de la mort... J'imagine qu'il s'agit de lui faire un pied de nez.

06 nov. 2012

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Le fanfaron s'explique.

D'abord il s'agit de parler d'"angoisse en mer" et pas d'"angoisse en voilier".

Noël 94.
Je pars sur l'Île de Sein.
D'habitude la navette part d'Audierne mais une tempête violente de secteur SW fait partir le bateau de Douarnenez.
Au moment d'embarquer, le personnel me demande si je sais ce qui m'attend dehors et essaie de me convaincre de rester à terre.
J'embarque.
A la sortie du port on est accueilli par une houle très régulière, magnifique, d'une grande longueur d'onde et très haute.
Le capitaine passe sont temps à couper les gaz pour la descendre et accélérer pour passer les vagues.
Les mouvements du bateau sont réguliers, presque doux.
Seule l'ampleur du mouvement vertical commence à rendre blême la dizaine de passagers du bord dont une grande majorité d'îliens qui rentrent pour les fêtes de fin d'année.

Tout se passe donc très bien au rythme des changements de régime systématiques du moteur.

Mais une fois passé la Baie des Trépassés, changement radical de décors.
C'est un véritable chaos. Les vagues arrivent aussi bien du nord que de l'ouest ou du sud. Ca déferle de partout. impossible de prévoir la prochaine.
On ne voyait ni Tévennec, ni la Vieille.

Jusque là, ça va. Jusqu'au moment où, par deux fois, le bateau tombe dans un trou énorme en tapant très violemment avant d'être entièrement submergé par 3 vagues qui sont arrivées simultanément à babord, à l'avant et à tribord dans un vacarme ahurissant.

Clarivoile a raison de dire qu'on a peur que de ce que l'on voit.
Mais étant complètement passif puisque passager, j'ai simplement imaginé les conséquences d'une avarie de barre ou de moteur : le bateau ne pouvait pas s'en sortir ce que m'a confirmé un marin du bord au retour.

La liaison vers Molène et Ouessant était interrompue ce jour-là.

Les marchandises n'ont pas été débarquées à Sein.
Le bateau a mis 2 heures et demi au lieu d'à peine 1 heure en temps normal.

Ma famille étant originaire de Tréboul, j'ai vu la baie et le raz dans toutes ses configurations météo possibles.
Mais comme ça, et avec une telle violence, c'était une première.

Par contre le retour vers Audierne, avec les vagues qui poussent le bateau au cul, est sûrement mon plus souvenir de mer.
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08 nov. 2012

Et dans le Golfe de Guinée ? T'as rien vu ? Car tu es toujours dans le Golfe...

06 nov. 201206 nov. 2012

La mer c'est le bonheur tous temps confondus aussi loin que je me souvienne sauf une fois:

C'était en juillet 1976 en Méditerrannée et je m'en rappelle encore...
Moi le roi de la piaule, parfaitement à jeun, rien fumé ni "rien pris" juste un peu fatigué:
Mer d'huile parfaitement immobile et horizontale, grand beau, visibilité exceptionnelle, silence absolu, pas un souffle de vent, aucun signe de vie, aucune terre, aucun bateau aussi loin que porte le regard sur 360º.
Les raies d'un soleil implacable anéantis, dérisoirs, absorbés par le bleu nuit presque noir de la mer, la terre la plus proche à 3,5 km sous la coque. Et soudain des fantasmes irraisonnés venus du fond des âges au moment du plan baignade. Angoisse à guetter quelque monstre marin tentaculaire ou quelque baudroie géante remontant furtifs vers la surface pour m'engloutir avec le bateau.
J'ai mis le moteur honnis en route pour conjurer le sort, briser le miroir et un silence qui me laissait entendre les battements de mon coeur... :-( :lavache:

06 nov. 2012

Hola CergElAbroz !! ... tu me rassures, je croyais être un "cas" pour avoir vécu exactement la même chose :lavache:

06 nov. 2012

je suis un inconscient , la seule fois ou j'ai angoissé et eu peur la tempête de 2003 entre Minorque et port Camargue .Et la dernière fois ou j'en ai parlé c'était au visu du Frioul , les larmes sont montées , car je sais que j'aurai pu y rester . André

06 nov. 2012

l'angoisse en mer non pas le souvenirs , de la concentration oui , je croie que je fait ce qu'il faut faire ou moment ou il faut le faire aussi normalement que la situation l'impose .

Par contre j'ai un drole de truc , lorsque je pars pour une longue croisiere le matin j'ai du mal à avaler mon petit dejeuner ,ensuite une fois les pieds à bord la boule s'envole .

et je dois dire que de plus en plus j'ai bien plus d'angoisse ou de peur en voiture qu'en mer .

06 nov. 201206 nov. 2012

L'AFFOLEMENT-panique est la pire des situations: la pratique régulière de la voile doit permettre de l'exclure.

L' ANGOISSE est un terme très fort, tellement fort qu'elle doit gâcher tout le plaisir surtout si elle est quasi permanente ou seulement diffuse.

Je n'ai connu aucune de ces deux pestes.

Le STRESS m'a visité plusieurs fois, principalement sous des orages violents, des collisions évitées et surtout la nuit où un cargo est passé à quelques mètres de mes fesses (j'en ai fait une crise d'herpès dans les minutes qui ont suivi).

Mais je ne suis pas à plaindre: je me sens assez à l'aise en mer même en solo (j'allais écrire: surtout en solo...).

Par contre, j'entends presque toujours une petite musique qui m'incite à rester attentif quand tout va bien: ce n'est pas de l'inquiétude mais une mise sur le mode "qui vive".
Ça n'altère pas le plaisir de naviguer mais éloigne les dangers de l'insouciance et du laisser aller.

Bonnes navigations à tous.

07 nov. 2012

Je reconnais avoir "une boule au ventre" avant chaque départ, surtout si il y a du gros temps. C'est un peu comme avoir le trac. Et si ça devait mal se passer pour cette fois? Malgrés tout j'ai toujours envi d'y retourner. Y a t'il d'autres personnes qui vivent cette même angoisse au moment du départ?

07 nov. 2012

Bonjour!
La boule au ventre, le trac est nécessaire; c'est bon signe.
Je l'ai éprouvé avant chaque départ de manche en régate. La décharge d'adrénaline qui lui est liée peut mener à l'hypoglycémie; "casse pattes" physique et moral, qui désactive notre combativité et notre capacité à réagir. Remède: compenser par du sucre.

Le trac bien contrôlé mobilise nos facultés physiques et mentales à leur optimum de réactivité et paradoxalement nous donne la capacité de raisonner froidement avec du recul sur la situation du moment.
Au final, une jubilation; la sensation d'être pleinement vivant, le pourquoi du phénomène d'addiction au stress.

07 nov. 201207 nov. 2012

Avant le départ de régate, ce n'est pas pareil et,en effet nécessaire.

07 nov. 2012

bjr,
ma derniere transat :2004/2005
entre madére et les canaries 60nds de sudest avec la mer qui va avec ,à la cape pendant 7h ,la trouille que quelque chose casse ou qu'on se fasse aborder par un cargo ....
et à 700mn des antilles calme plat pendant 4jours la c'est l'angoisse ,à une transat des alisé le calme à duré 3 semaines.
on commence a rationner l'eau et la bouffe ...
alain

07 nov. 2012

la boule au ventre avant le départ oui parfois, puis je pars quasiment tjrs seul. Alors tt s'apaise, mais l'exces de confiance peut faire faire des bétises.
Parti de royan pour La Rochelle force 5 NO alors que la méteo annoncait SO 5 à 4 puis 3 à 4.
Arrivé à la Coubre au lieu de continuer dans le chenal nord je coupe par le banc de la mauvaise, dans des déferlantes de 3 à 4 m, quand le vent tombe complètement.
Et là, ce qui ne m'était jamais arrivé, le moteur ne démarre pas... L'angoisse, la vraie,ça tapait dur, les hauts fonds sont très proches.
Après quelques assais je finis par me rendre compte que j'avais mal enfoncé l'etouffoir. ouf sauvé !

07 nov. 2012

"Toute traversée est une nuit.

Partir, quelle que soit l’heure, c’est toujours une sorte de crépuscule. Derrière soi, le quai, la ville, les amis, la chaleur, la lumière. Devant soi, ce qui n’est pas connu. Pour un jour ou un mois, l’imprévisible, l’obscur, autrement dit la nuit. Et arriver, quelle soit l’heure, c’est toujours un peu une aube.

Toute nuit est une traversée.

D’abord l’heure trouble qu’ont ressentie tous ceux qui ont navigué. La nuit n’est pas encore venue mais le soleil est couché. On sent le froid à l’intérieur de soi. Parce qu’il fait moins chaud ? Non, parce qu’il fait plus sombre. C’est le moment du frisson imperceptible, de l’inquiétude vague, de la solitude, elle, plus précise et qui, un instant, pèse sur les épaules. Larguons les amarres du jour. Un léger pincement au cœur, comme quand le quai s’éloigne et que l’amarre tombée à l’eau est remontée à bord.
Voici maintenant venir la double traversée, celle de la mer et celle de la nuit. Les êtres de cette terre, les formes familières, les certitudes réconfortantes une à une s’estompent et disparaissent. Voici venir maintenant la double solitude, celle de la nuit et celle de la mer.
Seigneur, que j’aime naviguer de nuit. Peu à peu, chacun de nos sens va retrouver une autre habilité, une autre vie. L’œil, perdu d’abord, tâtonne dans le noir et enfin trouve son chemin. Le blanc d’une crête de vague qui déferle lui fait signe. Une étoile qui se balance entre deux haubans l’appelle. La main, aveugle, va aussi trouver sa route. La barre, dans la paume, la soutient. La résistance de la mer, comme la tendance du bateau à lofer, lui sont d’autres mains qui la guident.
Et l’oreille ! Son règne commence. S’il fait beau, le bruit de l’eau contre la coque est une soie qu’on déchire. S’il vente, c’est le plain-chant de la mer qui s’élève. Une écoute qui bat, une voile qui faseille, une drisse qui claque. Vent arrière, c’est l’orchestre avec les stridences du vent et la basse continue de la mer qui roule sur elle-même. Vent debout, c’est le vacarme, tout craque et gémit, mais chaque craquement porte un nom. Ceux qui croient que la voile c’est le silence n‘ont jamais navigué à la voile.
Comme elle se peuple vite, la mer déserte et la nuit où l’on est seul.
La nuit, tout bruit est multiplié, renforcé, répercuté, toute distance agrandie de la dimension du mystère : tout contact devient surprise hostile ou geste amical. La nuit, tout est différent et plus rien n’est indifférent.
Etre seul, à la barre, de nuit, ce n’est pas la même chose non plus. Le jour est quand même une sorte de compagnie. Désormais, il n’y a plus que la mer et son cercle autour de vous, plus près, plus serré, plus dur, doublé et renforcé du cercle de la nuit.
Mais qu’elle va se peupler vite, la nuit sur la mer …. Passent dans la tête les songes demi-éveillés, des souvenirs, penser à lâcher le cunningham, des visages amis, qu’est-ce qui brinquebale encore en bas …. Pas de vastes pensées philosophiques, non, au risque de décevoir les âmes romantiques. Mais une sorte d’histoire sans queue ni tête, pleine de photos jaunies, de détail de cuisine, de jubilation vague, qu’inquiétudes techniques soudaines et dérisoires, de paix qui ne sait pas qu’elle est la paix.
De temps en temps, le cockpit étanche prend la parole. L’eau qui siphonne vous interpelle. « gloup-choub bubletcouck » ou autres phrases qui m’ont toujours paru relever d’une langue ouralo-altaïque assez proche du turc. On lui répond. On se répond aussi, car assez vite on se parle sans plus très savoir si c’est en dedans de soi ou à haute voix.
Parfois aussi une autre voix dit votre nom, net, précis. Comme elle se peuple vite, la mer déserte et la nuit où l’on est seul…..
Antares peu à peu s’engloutit dans le noir de la mer. Dans le noir de la nuit, la Grue fidèle navigue de conserve à bâbord. Arctucus, pierre brillante jetée de la Grande Ourse, va sombrer à son tour. A l’Est, cette décoloration comme une maladie de peau, c’est l’aube qui gagne. Maintenant, on peut aller dormir. Oui, que j’aime naviguer de nuit."

Jean-François DENIAU "Voiles et Voiliers" Avril 1979

07 nov. 2012

Merci pour vos conseils, je vais essayer le sucre...

07 nov. 2012

tres bon passage de cet ecrivain qui manie la plume aussi bien que la barre.

un peu de douceur dans ce monde de brut.

07 nov. 2012

Tout d'abord le bonheur d'être sur l'eau.
Ensuite l'angoisse de voir, là derrière le bateau, un pêcheur tout de gris vêtu sur son petit zodiac gris dodeliner au gré des vagues de mon sillage.
Se me rendre compte que j'ai dû passer à 0,0001 millimètre de lui sans même l'avoir vu. Et pourtant j'ai comme d'habitude jeté un coup d’oeil aux alentours auparavant.

%£$ de génois ! :tesur:

07 nov. 2012

L'angoisse oui... Quand le vent est déjà à 40 noeuds et qu'il n'arrête pas de monter, grosse angoisse à partir de 50 noeuds, après ? On se rend compte que ça peut encore tenir, alors retour au calme si le vent ne continue pas de monter. Dans ce cas? je ne sais pas et je n'y tiens pas.

07 nov. 201207 nov. 2012

Pour répondre précisément à ta question : ratio bonheur/angoisse quand je navigue ? Je dirais 98/2... sauf exception très exceptionnelle (je n'ai eu vraiment peur qu'une fois et je n'aime pas en parler).

Au large, toujours un moment d'angoisse à la tombée du jour pour moi aussi. J'ai la sensation de ne pas bien voir alentour, je ne sais plus apprécier les distances. Je vois des "trucs" qui n'existent pas... J'ai horreur d'être seule de quart à cette heure-là. J'ai jamais navigué en solo, toujours au moins à deux.

Puis dès qu'il fait nuit noire, ça passe. Et j'aime tout particulièrement la compagnie de la lune.

D'une façon générale, je n'angoisse pas sur l'eau, même par gros mauvais temps. J'ai la chance de ne pas connaître le mal de mer.

En revanche j'ai peur (parfois à m'en rendre malade, palpitations, etc...) en avion, en voiture si c'est pas moi qui conduis... et j'ai le vertige à ne pas pouvoir mettre un pied devant l'autre sur un sentier bordant un précipice.

Ce qui m'angoisse le plus, c'est l'idée de ne plus pouvoir naviguer un jour !

07 nov. 2012

Merci CLK pour ce très joli texte de JF Deniau.

En navigant, j’ai eu le loisir de faire la différence entre la peur et l’angoisse.

La peur, la vraie, je ne l’ai vécu que 2 ou 3 fois.
C’est quand on est face à un danger bien réel, tangible, qu’on peut nommer précisément.

L’angoisse, c’est quand on sent qu’un danger “pourrait“ survenir ou que la situation “pourrait“ se dégrader. Notre subconscient doit interpréter des signaux d’alerte plus ou moins valables qui nous renvoient surement à d’anciennes peurs et on commence à se faire des films.

Chez moi, l’angoisse est une passagère qui s’invite à bord se temps en temps et vient me gâcher mon plaisir. La boule qui s’installe au creux du ventre. Plus généralement quand la nuit tombe. Quelques fois quand les conditions commencent à se dégrader.
Ça n’est jamais handicapant, juste embêtant et ça disparaît au bout d’un moment.

07 nov. 2012

en generale on angoisse pour ce que l'on ne connait pas ou mal (tempete)!souvent on amplifie de façon irrationnelle des supposès situations apocaliptiques qui n'arrivent jamais!du moins si l'on ne se met pas dans des situations au de la de ses competances et possibilitès ( principe de peter)il est egalement clair que les departs à la tombè de la nuit par temps blaffard et incertain peuvent generer de l'angoisse! mais en general les angoissès ou inquiets sont prevoyants, ont du materiel en bon etat et sont en general bien surpris de voir que tout compte ce n'est pas si terrible d'etre dans du mauvais temps et qu'ils se comportent bien mieux que ce qu'ils pensaient et le bateau aussi ! on ne rencontre pas tous les jours un cyclone et dans ce cas la c'est tellement violent que l'on a pas le temps d'avoir peur ,on reagit par reflexe avec son experience apres c'est le destin! mais etre en mer dans des conditions musclèes est mille fois moins dangeureux que d'etre sur l'autoroute du nord par temps de brouillard au milieu des camions 'vous avez aussi plus de chance d'eclater un pneu que de prendre votre mat sur la tete ! mais tout cela depend du caractere de chacun et l'angoisse irrationnelle ne s'attenue qu'avec l'experience ,quand on connait le processus on s'inquiete moins; la veritable angoisse celle qui est destructrice est morale celle que vous rencontrez par exemple façe au diagnostique de la maladie d'un enfant ou d'un ou d'une epouse .la vous ete vraiment demunie et les etats d'ame avant une traversè paraissent bien derisoirs cordialement

08 nov. 2012

J'ai connu 2 fois l'angoisse en bateau, mais chaque fois celle-ci était accompagnée de fascination due à une mer effrayante, et jamais de panique.

Une fois dans le golfe de Gascogne, la tempête est arivée une quinzaine d'heures plus tôt que prévue. Sur un bateau que l'on ne connaissait pas, à 2 gars qui ne se connaissaient pas.

Une seconde fois avec ma femme et ma fille en Méditérannée, 1ère longue nav tous les 3, à ne pouvoir compter que sur moi dans une mer déchainée et 45 noeuds de vent. L'angoisse était "et s'il m'arrivait quelque chose, que deviendraient-elles ?".

Ces moments qui m'ont apporté le plus d'adrénaline et d'excitation en plus de l'angoisse, font parti de mes souvenirs les plus puissants. Et j'avoue que depuis, lorsque le temps se dégrade plus que prévu, je repense à ces instants en craignant qu'ils se reproduisent tout en les espérant.

Une fois avec un ami, je n'arrivais pas à réduire raisonnablement, fasciné par mon speedo qui "s'affolait". Les conditions étaient musclées, et plus je repoussais les limites et plus l'adrénaline montait, et plus je me sentais vivant.

Suis-je normal docteur ? :doc:

08 nov. 2012

Bon,je suis(très) loin d'avoir votre "métier",à tous...ceci dit,je pense avoir eu ma première angoisse lors de notre séjour sur le boat du beau-père,au Guatemala...voyage assez pénible,l'avion,les bus locaux...gros changement de climat...les premiers jours à bord compliqués,le beau-père prenant très à coeur son rôle de formateur,restriction d'eau,d'électricité...voilier n'ayant pas navigué depuis quelques temps...pas mal de bugs à bord...mauvaises nuits passées(odeur de gas-oil persistante,suite à chgt du filtre"olé olé")...grosses réserves d'alcool à bord(?)...
Bref...tout roule néanmoins à peu près pour sortir de Riodulce...petite nav tranquille jusqu'au Belize...une nuit de trop(à mon avis) au mouillage,puis décision de naviguer de nuit jusqu'à une île du Honduras...
On finit les restes du Bourguignon de la veille,préparé par le beau-père,on devait se relayer à la bouffe,aussi...et on se lance!25,30 noeuds de vent de face(la veille,on l'aurait eu de côté...)donc du près,mer formée(2 bons mètres de creux)...les glissières dans l'eau,le beau-père qui courre partout sur le boat...bon,ça a pas loupé...le Bourguignon a pris le chemin inverse,et j'ai vécu une nuit "compliquée"...!
Je me rappelle d'être descendu dans la jupe pour essayer de vider encore mon estomac,en pleine nuit,d'être fasciné par l'état de la mer...je me serais bien" laissé aller",histoire d'améliorer mon sort!
Ceci dit,j'ai quand même fait mes quarts,hein!!!ma femme,elle,a simulé le mal de mer,histoire d'avoir la paix quelques instants...!
Bon,avec du recul,on ne regrette rien...et on s'est définitivement dirigé vers un cata!
PS:fin de l'aventure le lendemain matin...après une ènième prise de bec(une histoire de biscuits...!)on a quitté le bord,et sommes rentrés par nos propres moyens! :doc:

08 nov. 2012

Bon je suppose qu'après cette poussée d'angoisse, à la première occasion, tu as briefé femme et fille sur ce qu'elles auraient à faire "au cas où..." : procédure d'alerte VHF (mayday...), savoir démarrer le moteur, savoir affaler les voiles, etc...
C'est au moins aussi important que de faire réviser ton canot de survie.
:reflechi:

08 nov. 2012

Moi, quand je suis sorti du rail d'Ouessant, de nuit, je suis content, mais content !!! pour un peu, je ne serais même presque plus stressé, enfin, presque plus autant ...

09 nov. 2012

Moi, ma hantise quand il y a un peu de vent et qu'on est au près, c'est que le barreur décide de changer d'amure pendant que je suis aux cabinets...

:acheval: :acheval: :acheval:

09 nov. 2012

Tu as les sanitaires sur le balcon avant ?

09 nov. 2012

Moi les seuls moments d’angoisse que j’ai connu, c’est il y a bien longtemps dans l’ère pré GPS et même pré deca lorsque j’étais perdu sans visi (brume ou petite pluie fine ininterrompue depuis des heures) dans des coins mal pavés. Le GPS a arrangé tout cela. Ils est vrai aussi que je n’y pas rencontré plus de Force 8 durant ma carrière de voileux

09 nov. 201209 nov. 2012

Dans l'approche du Petit Russel (chenal d'accès à Guernesey), du coté de la grande Amfroque ( les habitués reconnaitront ) j'ai connu aussi la brume, je n'était pas fier non plus, le GPS ni le Decca (pour la plaisance) n'existaient à l'époque, c'est là que j'ai découvert que le courant était traversier au niveau de la Platte Fougère en fin de jusant.

traversier, et pas qu'un peu ! avec les petits bateaux de l'époque (Mousquetaire) il n'était pas rare par vent de SW de prendre le grand Russel à raser Grande Amfroque puis aller chercher Noire Pute et la passe percée entre Herm et Jethou car babord amure on n'avance plus près de la Grande Amfroque et on risquie de se payer Boufresse

Hubert, de Cherbourg

moi c'est l'angoisse des 62 ans ... !

merci Alain

Hubert, de Cherbourg

09 nov. 2012

TRÈS BON ANNIVERSAIRE HUBERT :alavotre: :alavotre: :alavotre: :alavotre: :bravo: :bravo:

10 nov. 2012

62 ans avec le même bateau, effectivement important de tout checker pendant l'hivernage.

:mdr: :mdr: :mdr:

10 nov. 2012

c'était avec un Muscadet, je suis aussi passé par le grand Russel et la passe percée une autre fois.
On avait plus de difficulté à trouver des cartes de courant fiables à l'époque c'était en 1977.

09 nov. 2012

C'est un très beau sujet !

L'angoisse, pour moi, c'est, paradoxalement, surtout au mouillage, quand les conditions sont mauvaises !
Et l'on fait, sur Troll, 80% de mouillage
Loin de la terre, on peut bien se faire secouer, on ne sent pas angoissé!
En revanche, quand le vent se déchaine au mouillage, même si TOUT est ok, longueur de chaine, qualité des fonds, alarme de mouillage en fonction, je ne peux pas dormir! Quelque chose d'irrationnel m'étreint! Je suis tellement aux aguets, que, même si je tente de me raisonner ( "mais enfin, ça ne bouge pas ! Je LE SAIS !"), je suis tendu comme un arc! Surtout la nuit, évidemment !
Avant hier, par exemple, en baie de Kilada, on savait que le vent allait se déchainer! Nous avons quitté notre quai exposé pour nous mettre au mouillage ! Le vent s'est levé : 20,25,30, 35...Ensuite, j'ai éteint la centrale! On ne bougeait pas du tout, mais les vagues étaient...pas énormes, bien sur, elles ne le sont jamais ici! mais le bateau bougeait tellement ! Dans la nuit, e regardais les bateaux voisins danser, danser !
je savais que nous dansions aussi et que je n'aimais pas cette danse! Et j'ai eu peur, peur, peur !

ça fait du bien, en fait, de ne pas faire le fier, et d'avouer, que, parfois, la peur prend le dessus!
ça remet les choses à leur place, montre que le paradis se paye parfois au prix fort, celui du fantasme de la chaine qui casse , du bateau ( la maison, car notre Troll est notre seul bien) qui va, immanquablement, s'échouer!
Stupide, c'est stupide, mais alors, on tente de se calmer. on passe en revue ce qui va falloir faire si cela arrive ! Et puis, le our se lève, le vent finit par se calmer et l'on va enfin pouvoir dormir....après avoir sorti le chien, qui lui, a pioncé du sommeil du juste.
parce que lui ne connait pas l'angoisse.

Merci de m'avoir donné l'occasion de le dire.
Thierry, sur Troll,

09 nov. 201216 juin 2020

Il est chouette ce fil, partis les fiers à bras ! Merci pour ce partage, je me sens parfois bien seule avec mes pétoches :D eh bien je le serai moins ...

En parlant de pétoche cette dernière tempête m'a foutus une trouille viscérale, le bateau en transe amarré au ponton qui se tord et ces vagues monstrueuses qui investissent l'avant port ... (Photo de Jean-Michel Raggioli)

10 nov. 2012

Panique, peur, angoisse, anxiété, inquiétude, veille active. Naviguer c'est veiller, c'est peut-être un des charmes de la navigation, pas le temps de faire autre chose que veiller et du café ?? Le carré, je me demande bien à quoi ça peut servir en mer :-).

En 15000 milles, au large, je n'ai jamais vu une déferlante de plus d'un mètre. Jamais, au large le bateau - la coque - n'a souffert. Là, j'aimerais vos avis, votre vécu.

La qualité des météo actuelles doivent rassurer quand le vent monte ? Pense-je.

Le truc le plus dangereux à bord c'était(*) moi :-)

Erdy

(*) je n'ai plus tenu une barre depuis 30 ans ... mais j'ai un plan ... :-)

10 nov. 2012

Bonheur / angoisse, déjà il y a tant à définir ces mots.
Mots de marin, quittant le quai et déjà les mots fondent dans ma bouche, lavés par la mer et le bleu du ciel.
Ainsi libéré que reste-t-il de l'angoisse fruit de terrien, où est le bonheur ?
Il se construit ainsi des mots, des songes, des rêves, des blessures, ... mais darling, a t-on vraiment été en danger ? Sans témoin ni photo dans la nuit noire, nous fumes au-delà du temps, dans notre paradigme à nous, prisonnier de la geôle de l'eau et de l'air, ... étions nous là dans la brise au milieu de l'écume ?
Seule la peur flotte sur nos âmes fragiles. Alors, à saisir l'ultime ressource qui sauve, je ne sais si j'ai peur car je ne suis plus, plus à terre c'est bien certains, plus à la peine, juste à la vie.
Hé ho, pince moi donc mon bateau que j'aime, on est où là ? Il y a tout qui bouge et qui vibre, je ne vois que le plancton qui perle dans le creux de l'écume ... Bonheur qui brise l'âme de mes peurs, impossible d'avoir peur car je ne suis plus, plus le même.
Le lot de mes angoisses n'est qu'un leurre agité par le muscle cerveau cadenassé à sa tâche de survie qu'il remplit fort bien mais qui ne saurait prétendre à parler de bonheur, attribut d'une dimension bien supérieure, perdue entre Arcturus et le feux de route en haut du mât...
L'angoisse n'a de prise que dans l'élan de la vague, quand on ne sait où il s'arrête, quand le vaisseau, dans sa complicité fusionnelle avec le vent me pousse à la dérive de mes sentiments inférieurs.
Oui, l'angoisse, c'est ma nature inférieure.
Le bonheur, c'est le meilleur de moi-même et de mon bateau.
Les deux coexistent, et je joue avec, car je suis malicieux à souhait. En fin, j'essaye, comme tout le monde !

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