vive le cognac !!! ( hip' s )

Avis a tous les proprios de cognac et amoureux de ce bateau :

Je souhaite faire un site internet avec d autres proprios pour se raconter nos coups de gueules nos trucs et astuces, reparations, reconstruction, etc

a bientot

Cognac, N° 138, Aubin, 1974

L'équipage
25 mai 2003
20 juin 2003

cor' in tit goutte
salut, je suis proprio du cognac n°64 de 1969 et suis à la recherche d' un maximum d' infos et d 'échanges sur le cognac . Messieurs les propriétaires de cognac ne soyons pas timide face aux super stars des magazines voileux que sont les muscadets et autres armagnac. Le cognacs méritent lui aussi son site et/ou son association. on reste en contact.....

22 juin 2003

re le cognac
Il a bien raison le jean-mich', associons nous et ne faisons pas les timides.

Il y a deja un site : un peu desuet, certes, mais a nous de le faire vibrer !!!

J ai vu il y a tres longtemps qu une association existait sur un voile mag, mais je ne l ai plus , qq 1 a les references ???

A bientot

au fait, ce n est pas le n° 138 mais 128 ( il devait avoir de la crasse dessus le numero ( ou dans mes yeux surement ) )

24 juin 2003

une ex-asso
salut, je viens de retrouver dans ma tonne de notes les coordonnées de ce qui est peut etre l' ancienne asso: "aspro cognac ; François Pumir ; 11 rue Pierre Lotti ; 56410 Etel .tél 02; 97; 55;23;99" . J 'éssaie de nouveau ce soir de contacter l'Françoué".

25 juin 2003

site cognac ?
En passant sur un site j au vu un autre site sur le cognac, il n est pas encore actif mais a suivre...

perso.wanadoo.fr[...]cognac/

25 juin 2003

cherche cognac
je cherche un cognac,
mais,et c'est très important, pas surcoté, comme les deux derniers que j'ai vus : 12000e, vous vous rendez compte? le double de l'argus...pour un bateau de 30 ans minimum...c'est fou
bon vent

16 juil. 2003

Cognac
Je compte me séparer de mon Cognac à la fin de cette saison. Les enfants grandissent et il me faudra plus d'espace...
Il est en méditerranée. Mise à prix envisagée de 9 à 10 Keuros.

26 juin 2003

occasion
il y a deux annonces dans le magazine Bateaux.
Il y en a un en COrse pour 8 000 E en troisieme de 1975, peut etre a voir...

26 juin 2003

A vendre
j'en connais un, le pont est mort, le gréement est clean, moteur HB 5 cv, voiles moyennes, armement 5eme complet, négociable en l'état, je sais pas, c'est pas à moi. Visible 56 (Ile de groix)
AlexHorus

26 juin 2003

au sujet du prix d' achat
Bien sur on peut se referer au prix de l' argus....mais il faut bien faire la part des choses en visitant le bateaux.Pour faire court je dirais qu' il est impossible de trouver un bateaux en BONNE ETAT au prix de l' argus. Maintenant les surcotes que l' on voit dans les annonces doivent etre justifier et ne le sont que très rarement (voir jamais).
Personnellement mon cognac je l' ai acheté 12000 euros. Je trouve ce prix correct vu le superbe etat de mon cognac, son niveaux d' équipement et comparer aux très nombreuses visites décevantes que j' ai pu faire partout en france pendant deux ans....

17 juil. 2003

c sur
C est vrai que le prix peut varier selon l etat, l equipement, etc....

Personnelement, le mien je l ai adopté pour 7000 euros, avec un moteur de 5 CV 4 temps qui a trois ans, vhf et gps récents, foc neuf, foc moyen ainsi que gv moyen, mais pas de pilote, installation electrique moyen et bien un peu de travail.

Il faut bien se dire que parfois, la valeur de l equipement est plus cher que la valeur du bateau tout seul

Apres il ya le coup de coeur ( qui inhibe l acheteur sur le prix ) mais il ne faut pas que ca parte en sucette non plus

Bon vent a tous !!!

Norbert et son compagnon d ecume Takari

18 juil. 2003

hauteur sous barrots
le cognac super voilier mais svp quelle hauteur sous barrots?Vivre a genoux devant sa femme c est deja pas tous les jours marrant mais changer de femme, c est trop complique mais un carre de la taille d un terrier,ca ecourte les possibilites de croisiere,alors cognac ou armagnac uniquement pour tenir enfin debout,le luxe quoi..

21 juil. 2003

hsb.....pfff
la hauteur sous barrots est de 1, 40, c est pas bcp certes mais on peut faire une capote qui permet de se tenir debout

Personnelement, je passe mon temps assis ou couché alors tant que ma tete ne touche pas le pont ca va....

L armagnac est egalement interressant, mais coute plus cher a l entretien... ( place de port, moteur diesel, etc ) mais en couple c est surement assez sympa........

a bientot !!!

27 août 2003

regulateur d allure navik et cognac ...
Bonjour a tous

je vients de faire l acquistion d un navik et maintenant une autre question se pose ..... : mais comment vais je faire pour l installer ???

Pas bcp de place entre safran et moteur et echelle de bain, que faire couper un bout de mon safran pour que la pelle ne bloque pas trop vite sur une des pates ?

QQ1 a t il des photos ou un bateau avec le meme soucis ?

A bientot

Norbert, Myriam et Takari qui va bientot se refaire une beauté à Antibes

28 août 2003

Navik et cognac
Bonjour

j'avais un cognac dont je viens de me séparer (snif !) il était équipé d'un Navik : le safran n'était pas coupé par contre pour installer le régulateur il a été necessaire de faire réaliser des supports rallongés en inox.
j'essaie de retrouver des photos et je vous les fais passer.
Bonne nav
Rémy

28 août 2003

peut etre sauvé ...
Merci remy

Ton cognac etait il equipé d un aileron devant le safran ?

Le moteur etait il sur chaise ou chariot ?

Je verrai surement ca sur tes photos

Autres questions : combien de couches de polyurethane est il preferable de mettre ?

Moi je pense a deux ou trois avec son primaire en dessous........ suffisant ???

Bonne nav' a tous !!!

19 nov. 2003

un site qui pourrai nous reunir
est celuis de :

perso.wanadoo.fr[...]pagnie/

bonne nav a tous

19 nov. 2003

Souvenirs, souvenirs..........
Bon, je vais jouer les Anciens Combattants mais je m'en fous (il y a des mecs qui n'ont plus la chance de le faire.....six niques...). Il y a 34 ans =

la plus belle branlée de ma vie c'était sur un Cognac dans le Golfe de Gascogne (la barque fait 7.20 si je me souviens bien) et la houle a été mesurée à ...7 m. Les cargos à la cape...

Ben au près dans un coup de noroit, on est passé (avec des mecs couchés au fond et qui attendaient une fin funeste..). Alors merci à M. Harlé et à M. Aubin

Longue vie au Cognac

Bon tiens je vais en reprendre un coup, j'en ai du bon

26 jan. 2004

Cognac
Salut,

mon bateau c'est un Cognac de 75, n°145 et il est basée à Ajacccio.

Trucs, astuces et photos sont les bienvenues.
A+++

26 jan. 2004

Photo de cognac siouplait
Je suis le fil avec interet. Probleme ; je ne connais pas ce bateau qui a l'air de soulever les passions . Qui a une photo ?

26 jan. 2004

pour des infos et des photos
vous pouvez m en demander par mail

sinon je suis en train de creer ma page perso

takari.monsite.wanadoo.fr[...]/

C est un essai mais je serai ravi qu on soit plusieurs

15 mars 2004

Partant pour un site ... mais ou ??
L'aspro Cognac a un site mais ne semble plus vivre.
Norbert et les autres si vous etes partant on monte ensemble le site. Il suffit de trouver un hebergeur gratuit.

JB

15 mars 2004

moi je suis archi partant
j en ai deja fait un sur la restauration de Takari

J ai quelques contacts à qui ca ferai plaisir, je vai les contacter

D ailleurs, qq 1 connait il un hebergeur gratuit ?

16 mars 2004

J'ai trouvé un hebergeur ..i6networks
5Mo autorisé c'est un peu juste mais pour commencer c'est déjà ça.

J'ai créé rapidement hier soir une maquette de site avec Publisher :
cognac.i6networks.com[...]

Dites moi ce que vous en pensez ?

16 mars 2004

Hébergement
Pourquoi pas Free
100 Mo
Gratuit et aucune pub
Avec une adresse très simple du genre cognac.free.fr

Parceque 5 Mo, çà ira pas bien loin

16 mars 2004

Free.
J'ai tenté ,c'est bien mais on ne peut pas s'inscrire en ligne. Il faut se faire envoyer son mot de passe a domicile.

En plus l'adresse cognac.free.fr est déjà prise, mais si vous avez une autre idée de nom de site...

i6networks c'est un peu limité on ne peut pas faire de CGI ou de PHP donc pas de forum. C'est une premiere étape.

16 mars 2004

J'ai shangaïé un webmestre pour mon site
ça m'a couté 250 euros et ensuite c'est 50 par an.
Tu peux voir son travail sur atm-fr.org[...] et le contacter sur sitepacher.com[...]
Il est sérieux et sympathique

16 mars 2004

Re:Free
C'est vrai que c'est un peu plus long que d'autres; tu reçois ton mot de passe sous une semaine et tu actives ensuite ton espace web.
php4 et base mysql, y'a tout ce qui faut pour faire évoluer un site.

J'aurais parié que cognac était déjà pris!! Mais il y a plein de variantes possibles (voiliers-cognac, passion-cognac, lesamisducognac, etc...et meme cognac.hips!)

16 mars 2004

Cognac : met zen nous une autre (hic !)

cognac.hisse-et-oh.com[...]

PhP+MySQL
e-mail

Pi vous faites un ch'ti don à HEO !

16 mars 200416 juin 2020

caracolito, cognac N° 136
Je prends en route le sujet pour vous donner quelques informations supplémentaires:
François PUMIR est l'actuel président de l'ASPRO COGNAC qui a été assez dynamique il y a 6/7 ans avec notamment l'organisation d'un rassemblement de cognac.
Je sais qu'il possède une liste de propriétaires de cognac, des plans, ...
Je pense qu'il serait interessé pour que d'autres reprennent le flambeau. Si vous souhaitez ses coordonnées, elles sont sur le site www.aspro-cognac.com[...]/

Personnellement je suis l'heureux propriétaire d'un cognac depuis 4 ans basé dans le golfe du morbihan. je suis également allé jusqu'à La Corogne avec lui.

16 mars 2004

Ben oui
Là voilà la soluce, alimenter HEO
.....en cognac.
à la tienne, Tom.

16 mars 2004

Houaps super partant pour cognac.hisse-et-ho.com[...] ..
Comment faire ? je suis partant ...

17 mars 2004

JB
Contacte moi en directe si tu le désires.

T.

16 mars 2004

oulala, ca y va là !!!
Que de bonnes intentions, j en suis ravi, on va finir par rendre jaloux les muscadetistes !!!

Le premier jet de JB me plait bien, c sur que plus il y aura de place, plus on pourra etre nombreux.

Moi je serai tout a fait d accord pour reprendre l asprocognac, mais en ne faisant qu une association virtuelle.

Mais foncons, on est en de bonnes voies !!!

16 mars 2004

patience pour la photo....
c toujours aussi long

17 mars 2004

aspro cognac
Reprendre le flambeau ne signifie pas forcement reprendre la présidence et tout le reste. généralement il suffit d\'un petit noyaux de gens motivés pour faire vivre une idée.
Profiter d\'une structure déjà existante permet d\'éviter de multiplier les associations (virtuelles ou non) et finalement avoir plus de participants.
C\'est dans ce sens que j\'évoquais l\'aspro cognac.

17 mars 2004

En attendant un nouvel hebergement..
Je continu sur i6networks.
Envoyez-moi vos photos,les listes de vos cognac et de ceux de vos amis, mais aussi vos idées (n'oubliez pas que pour l'instant nous n'avons pas de forum sur le site car pas de Php, mais ça viendra)
..et que vive le site!

Au fait quel est la meilleure solution pour referencer le site sur les moteurs de recherche ?
Il faut aussi que les autres en profitent!

11 déc. 2004

Aspro Cognac
Bonjour à tous,

Je viens juste de découvrir le forum... lecture diagonale... reprendre l'asso, créer un site internet...

J'avais créer l'association des propriétaires de cognac vers 1994 pour échanger idées, technique, passion et navigation autour du cognac.

Nous avons organisé quelques rassemblements (principalement en bretagne sud) durant lesquels nous avons partager passion, convivialité et bonne humeur autour de quelques bords sous la pleine lune d'un mois d'aout ou lors de longs bords entre groix et ile d'yeu.

Effectivement, pris par le travail, j'ai quelques peu (et c'est rien de le dire) abandonné l'association pour continuer à naviguer avec les bateaux rencontrés lors de ces rassemblements et qui comptent parmis les plus grands amis.

Ceci étant dit, je souhaite plus que tout que cette association vive pour que vive ce fantastique bateau.

Je propose donc à qui le veut de céder l'association pour regrouper tout cet élan sous une bannière commune.

D'autre part, j'ai remarqué que la création d'un nouveau site était à l'ordre du jour. Pour apporter ma contribution au renouveau de ce projet, je vous propose d'intervenir en soutient du, des webmaster(s) si le besoin s'en ressent. En effet, mon métier de développeur PHP/MySQL ne me permet que peu de temps pour développer ce site mais je suis disponible par email pour tout web-guidage et hébergement gratuit sur mon serveur ().

Vous souhaitant à tous bonne navigation, j'espère que l'aspro cognac version 2 sera animée des memes passions qui nous animaient lors de la version 1.

Amicalement,
fpumir

ps : sergent pepper, cognac de 1971, #86 est actuellement en réfection en bretagne sud pour changement de pont et petit relifting de la trentaine. Je suis également à votre dispo pour partager cette réfection.

13 déc. 2004

biquille
juste une info:

j'ai vu sur le bassin un cognac bi-quille avec pont en teck superbe

29 fév. 2008

Force 8 en Cognac...
L’ABER WRACH – CAMARET : 96 heures

Saint Malo - Septembre 2006
Quelques temps auparavant, j’ai subit une opération importante qui m’empêchait de naviguer depuis de trop nombreuses années ;

L’envie est donc forte de partir vers l’ouest, histoire de vérifier que les cailloux de Bretagne Nord n’ont pas « bougés » depuis 40 ans.

Je quitte donc St Malo en solitaire, le 13 septembre 2006 en direction de Camaret sur un Cognac, dans son « jus », prêté par l’un de mes amis.

Après des escales « classiques » à Bréhat, Lézardrieux, Perros-Guirec, Batz puis l’Aber-Wrach, je décide de rendre visite à un vieux copain qui habite près de l’Aber-Ildut. Une étape classique de croisière côtière dans le secteur de sinistre mémoire où s’est échoué l’Amoco Cadiz.

L’équipement de Rondine, mon Cognac, n°21 de la série, est celui de 1968 : voiles d’origine, lampe à pétrole et moteur hors bord. Seules modernités, je dispose d’un GPS portable et d’un pilote automatique.

C’est ainsi que le 20 septembre, vers 10h 30 je largue ma bouée dans l’aber par un vent faible de sud-est. Le plafond nuageux est bas, gris, comme souvent dans ces parages.

A l’approche du Libenter, le courant étant toujours contraire, je démarre même le hors-bord durant une heure ou deux. L’après-midi s’écoule paisiblement, en route vers la grande basse de Portsall. Le courant devient enfin favorable, la visibilité reste médiocre, le vent toujours faible de sud /sud-est. Cette direction m’oblige à tirer un bord vers le sud-ouest, bien aidé, toutefois, par le courant. En fin d’après-midi, je vire de bord vers le phare du Four, proche de l’entrée de l’Aber-Ildut.

Il est prés de 20 h, quand je me présente aux abords de l’aber, la nuit est là. Verts, rouges, fixes ou scintillants, les bouées et les phares du chenal du Four ne manquent pas. Les feux de la côte des « naufrageurs » sont nombreux. Trop nombreux à mon goût. Au milieu de toutes ces lumières, je n’arrive pas à trouver le feu à secteur directionnel de l’entrée de l’aber. Le GPS m’indique bien ma position, mais reporter la position à la lampe de poche n’est pas simple et les cailloux sont proches.

Il me semble plus raisonnable d’attendre le jour pour rentrer dans la rivière. Je décide donc de capeyer dans l’ouest de l’aber. Grand-voile ferlée, sous foc seul, le courant poussant vers le sud, le pilote n’a pas de difficulté à maintenir Rondine sur un cap au sud-ouest en direction du plateau de la Helle. Toutes les deux heures, j’empanne pour rester dans cette zone. Vers minuit, le vent fraîchit sérieusement, force 5 probablement. Le clapot rend la situation inconfortable. Rappelons que le Cognac ne fait que 7.30m. Dans la nuit, la situation devient sérieuse. J’ai du mal à estimer correctement la force du vent. Je ne sais que trop bien que, la nuit tout parait surdimensionné, mais, une certitude, cela souffle fort

A l’aube, j’aperçois une tourelle. Bien difficile à identifier d’autant plus que je ne trouve plus mes lunettes. Et puis, autant l’avouer, je suis un peu somnolent. Cela m’apparaît évident, le vent est établi à 35/40 nœuds de sud-est. Je n’ai aucune visibilité et me demande si je ne me situe pas plus au nord, dans l’est d’Ouessant. Mais impossible de retrouver mes lunettes, sans lesquelles je ne peux lire depuis une dizaine d’années. En fuite, afin d’économiser la batterie du pilote, je barre entre 90° et 110° du vent, à 5/6nds. Cela m’amuse de penser que, si cela dure un peu, je serais en Irlande dans 2 jours! La mer reste maniable. Le fetch n’est que de 2 m à 2.5m. Ce qui m’inquiète, c’est que le vent semble continuer à fraîchir.

Mais, en début d’après midi, à la renverse, vent contre-courant, la mer devient mauvaise, hachée et déferlante. Par deux fois, des vagues vicieuses remplissent partiellement le cockpit. C’est totalement inhabituel. Je me vois mal continuer à barrer dans ces conditions.

Pourtant correctement amarrée, la bouée fer à cheval s’envole. C’est le déclic : « Basta, cela commence à bien faire ». Je me décide à affaler le foc 1. Autant l’avouer, il y a bien longtemps que je ne m’étais livré à de telles acrobaties sur un aussi petit bateau. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps je passais de longues journées sur un lit d’hôpital ! Je ne connaissais pas mon bonheur!

Je me situe dans le nord-ouest d’Ouessant, et empanne. Rondine obtempère sans aucune difficulté. Vers 16h, le bas-hauban bâbord, sous le vent, flotte dangereusement. Je suis obligé d’aller le reprendre avant qu’il ne se dévisse totalement. Un vrai plaisir ! Heureusement, j’ai de l’eau à courir avant d’atteindre les côtes anglaises, dans mon nord. La chaise du moteur hors-bord donne des signes de fatigue, mais je me vois mal rentrer ce moteur. Je le saisi solidement.

Le foc ferlé serré, la barre amarrée légèrement au vent, le bateau tient une route correcte vers le nord-est en cape sèche entre 90 et 120° du vent. C’est presque confortable, j’en suis surpris. A une vitesse de 3 à 4 noeuds, Rondine embarde en gardant une gîte de 30 à 50°, somme toute, acceptable. Avec régularité, après un choc de la vague sur son flanc tribord, plus ou moins violent, il glisse sur son bouchain sur la crête en gîtant et abattant légèrement avant de subir la vague suivante. Après quelques minutes d’inquiétude, je me suis habitué à ses mouvements. Il faut préciser que ce bateau possède un aileron important devant le safran. Merci Monsieur Harlé !

Les embruns volent à l’horizontal, les haubans sifflent. Je commence à penser que le vent est plus prés de 50 nds que de 40, peut-être même plus. Ce qui me soucie, c’est que le suet peut durer plusieurs jours.

Je me félicite de ne pas être équipé de l’enrouleur qui équipe la majorité des croiseurs modernes car j’imagine le fardage et les coups de gîte qu’il entraînerait!

Dans la soirée, je suis manifestement sur le rail montant, dans le nord d’Ouessant, car dans l’après midi, une dizaine de cargos, porte-containers et autres chimiquiers me croisent, le nez dans la plume. Plusieurs mastodontes aussi, chargés de containers. Dans la boucaille, la visibilité reste faible et j’ai conscience d’avoir eu une certaine chance mais aucun ne me frôle. Je m’astreins à une veille régulière, à l’abri de la capote bienvenue, mais il m’est impossible de regarder au vent tant les embruns me mitraillent !

La mer a grossi. Les vagues font sans doute 3 m, difficile de le dire. En tout cas, leurs crêtes volent à l’horizontale. De temps à autre, un choc violent frappe le bordé au vent. Les vibrations des haubans, le hurlement du vent sont insupportables. Je ne veux pas imaginer que le vent dépasse sûrement 50 nds, pourtant les crêtes des vagues sont arrachées, les embruns volent en permanence à l’horizontal. Dans les surventes, le sifflement est incroyable, lancinant.

Habitué aux embardées de mon brave Rondine , j’alterne les périodes de demi-sommeil et de veille, histoire de me donner bonne conscience. Mais je n’aperçois plus aucune lumière lors de mes tours d’horizon nocturne…

Au petit matin, je retrouve mes lunettes dans les fonds. Mon GPS m’indique : 49°25N 4°29W. Parti pour du cabotage côtier, je ne dispose plus de cartes pour reporter ma position. Par rapprochement des points indiqués sur l’Almanach du Marin Breton, je me situe à la hauteur de Guernesey et de la pointe de Pontusval. Avant d’atteindre les côtes anglaises du côté de Start Point à 55 milles, j’empanne et mon Cognac obtempère docilement. Mon nouveau cap me dirige vers l’Amérique… Depuis la fin de nuit, je ne vois plus de feux. Tout en restant fort, le vent a faiblit. Il n’y a plus ces surventes qui couchent le bateau pendant de longues minutes.

Je commence à restreindre ma consommation d’eau car il ne me reste en tout et pour tout qu’une bouteille de 1.5 l. De temps à autre, j’éponge quelques litres d’eau dans les fonds, provenant d’embruns et de pluie projetés régulièrement par le panneau de descente. Mais dans l’ensemble, mes habitudes de vieux célibataire font que tout à bord est en ordre, correctement saisi.

Evidemment, je reste en permanence habillé en ciré complet et mon âge certain se contente de peu de sommeil… Coté nourriture, j’arrive à me cuisiner des oeufs sur le plat. La journée est rythmée par les cafés et les soupes dont je ne manque pas. L’avantage d’un petit bateau est que tout reste à portée de mains…

Les heures s’écoulent régulièrement, bien calé sur la couchette sous le vent et, entre un café et une soupe, une certaine routine s’installe. La lecture des maximes d’un vieil Almanach abandonné dans un équipet me rappelle qu’ « il vaut mieux avoir un troisième enfant qu’un congélateur neuf… ». De temps à autre, je pousse une gueulante, cela soulage.

Dans la soirée, j’aperçois trois trombes à l’horizon simultanément, ce que les journalistes appellent improprement mini-tornades! Je n’en avais jamais vu !

Une nouvelle nuit s’écoule, j’ai pris mes marques mais le sifflement du vent dans les haubans est toujours aussi insoutenable. Il me semble que le vent tourne légèrement vers l’est. Je m’assoupis quelques heures, et au réveil, surprise ! A l’aube du 23, tout est calme, c’est terminé. Tout cela est relatif, mais le vent a sérieusement mollit, il n’y a sans doute plus que 25 à 30 nœuds d’est. Que du bonheur ! Le GPS m’indique la position : 48°56N 7°58W. Je constaterais après coup que je me situais à 110 milles dans le nord-ouest d’Ouessant, à 75 milles des Scilly et 135 milles de Camaret .

Dans l’après midi, bien que la mer soit encore formée, le vent ayant progressivement tourné vers le nord et faiblit, je remet en route vers l’est en renvoyant la grand-voile avec un ris et le foc 1. Rondine, sous-toilé, plante des pieux, mais cela permet au bonhomme de récupérer. Grâce aux quelques ampères économisées le pilote fonctionne honorablement durant toute la nuit. Progressivement, la mer se calme. Ce bord vers l’est me parait interminable.

En fin de nuit, je croise de nouveau les cargos. C’est bon signe. Dans la matinée, le vent mollit à force 2 à 3 de nord! Le GPS me situe à 48°35N 5°07W soit 7 milles dans le nord-ouest d’Ouessant. L’horizon est toujours bouché.

Enfin, la visibilité se dégage. Dans l’est j’aperçois Ouessant puis, deux heures plus tard, la pointe St Mathieu. La journée du 24 s’écoule paisiblement en mer d’Iroise dans un vent faible de secteur nord et une mer résiduelle. Durant l’après-midi, je longe les Tas de Pois sous le soleil avant d’arrondir la jetée de Camaret à 18h, en tee-shirt. Rondine a effectué les 35 milles de l’Aber Wrach à Camaret en 96 heures mais aussi plus de 350 milles sur le fond !

Je m’empresse de téléphoner à mon PC à St Malo. Mon ami Patrice est soulagé, c’est un euphémisme, de m’entendre. Marin expérimenté, n’ayant pas de nouvelles de ma part depuis 4 jours, mes copains et lui étaient à deux doigts de déclancher les secours. Heureusement, le vent à St Malo était beaucoup plus faible et ils n’ont pas imaginés les conditions réelles que je subissais.

En consultant ultérieurement les relevés météo, j’ai découvert que METEO CONSULT prévoyait sur Manche Ouest : Vent force 8 à 10 de sud-est- 50 à 55 nds -70 nds sous grains

Et que la bouée des Scilly à quelques dizaines de milles a enregistré le 21 septembre à 17h : un « vent moyen de 48 noeuds et des pointes à 70 nds. »

Si c’était à refaire :
- J’aurais étudié de prés le passage à terre plus court entre l’Aber-Wrach et l’Aber-Ildut.
- J’aurais écouté plus attentivement la météo.
- J’emporterais une carte « routière ».
- J’emmènerais une deuxième paire de lunettes
- J’apprendrais à mieux utiliser le GPS portable.

Philippe MOUTON

Phare du monde

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2022