Vidéo YT - Mélody coulé - vous auriez fait quoi à sa place ?

[Edit Equipage]

Bonjour à tous, pas du tout fan de cette chaîne mais je trouve que le "cas pratique" exposé est intéressant (c'est le titre de la vidéo qui a retenu mon attention, proposé à moi par l'algorithme de YT).

Qu'auriez-vous fait à la place du chef de bord de ce Mélody sachant bien entendu que nous sommes bien au chaud derrière nos claviers, n'avons pas 40 heures de nav. sans sommeil dans le vent fort dans les pattes, ni une épouse avec le mal de mer comme le protagoniste de cette histoire.

J'ai mon (mes) idée(s) bien entendu mais curieux de vous lire.

L'équipage
13 avr. 2023
13 avr. 2023

Le lien ne fonctionne pas...

Voici les infos de recherche:

Titre de la vidéo: "Adieu à toi beau Mélody: Histoire de Mer # 14"

Chaîne YT: "latitude nomade".


13 avr. 2023

Vidéo non disponible, tu peux raconter ? 🙏


Pierre3:Dans les grandes lignes:Un couple fait le parcours Marseille - Minorque (Mahon) dans un Melody, météo OK. D'abord vent Sud-Est et ensuite Nord-ouest.Le vent nord-ouest se révèle plus fort que prévu. Epouse malade (mal de mer).Empannage non contrôlé sous pilote.Vit-de-mulet foutu. Il affale la GV.Il arrive à l'entrée du port sous foc seul. Saute de vent (relief).Il se retrouve face au vent à la première bouée verte (à cause du chgt de direction du vent).Son moteur s'arrête pour raison non connue.Il descend dans le carré pour essayer de réamorcer l'arrivée de gasoil.Il n'y arrive pas, se trouve près de la côte dans une situation scabreuse.Essaye de virer, ni arrive pas.Cogne un caillou.perds son mât.Evacue lui et son épouse dans le bib.·le 13 avr. 2023 16:00
13 avr. 202313 avr. 2023

L'ancre de miséricorde.


13 avr. 202313 avr. 2023

AMHA :

Avant de tenter de reamorcer, il aurait sans doute pu essayer de jeter m'ancre pour stopper ou du moins ralentir le bateau.

Mais c'est facile a ecrire...


13 avr. 2023

Je répare le vit de mulet, soigne mon épouse, devant le port je fais une révision préventive du moteur, je préviens les secours 'au cas ou' et en attendant la navette du port, mouille dans le chenal.
Et toi Pierre3.


ric56:Pour le moteur de ce n'est pas du préventif mais du curatif.·le 13 avr. 2023 16:37
F4HBG:visiblement le second degrés n'est pas bien compris...·le 14 avr. 2023 19:51
13 avr. 2023

Pour trèsmarant:
Si la bateau a réussi à mouiller,le plus urgent est de réparer l'humain puis le moteur, après le mulet.


F4HBG:sérieux vous n'avez compris le second degrés ?·le 14 avr. 2023 19:50
13 avr. 202313 avr. 2023

Bon alors, bien au chaud derrière mon clavier et sans épouse malade, je dirais:

1) je suspecte dans ce récit la tentation de la "traversée en un temps records" . Si j'écris ça c'est que j'en suis souvent victime et le bateau (Mélody) s'y prête.
Si c'est le cas (ce dont je n'ai évidement aucune idée), combattre cette excès d'égo quand les circonstances ne s'y prêtent plus (épouse malade).

2) A partir du point 1, Le Mélody fait partie des bateaux assez rapides et biens toilés.
Avoir toute la GV au portant par vent fort sous pilote automatique quand on est dans la cabine c'est chercher les ennuis. Au portant par fort vent ce type de bateau est assez confortable sous foc seul. Ne pas hésiter (on perd 1-2 noeuds, il en restera toujours 6) et se poser un moment. Pendre des forces, se changer, manger, on ne sait jamais de quoi seront faites les 24 prochaînes heures.

3) Ne pas s'acharner sur un moteur qui ne démarre pas (même si je conçois bien qu'il essaye de rentrer au port pour soulager le mal de mer de sa compagne/épouse et que pour lui moteur = place au port et repos).

4) Attention à la fièvre de vouloir rentrer mordicus au port quand tout merdouille et qu'on est fatigué, voir trempé. Quand on lit le tour du monde de Slocum (OK, ça date un peu), invariablement quand il arrive à un endroit et que les conditions ne sont pas impec il "heave to" (mise à la cap). Tout au long de son récit il passe son temps à "heave to" en attendant que les conditions de son "atterrissage" soient réunies. Le type n'est pas idiot et il a de la bouteille. Pour un bateau le danger, c'est souvent la côte. Surtout avec les arrivées de nuit de nos temps moderne ou les loupiottes d'entrée sont perdues dans une masse de points lumineux de toute sorte.
Peut-être en préparation d'une NAV repérer les mouillages éventuels bien placés (sous le vent) comme "plan B". En pilotage d'avion on doit préparer les trajets en incluant un aéroport de diversion. Peut-être devrions nous faire de même ?

5) Donc en conclusion je dirais, ne jamais pomper trop dans nos réserves. cela inclu diminuer la voilure, rentrer son égo concernant les tentations de "traversées record" etc.
Essayer d'éviter les réflexes de "terriens" à savoir penser que les deux "mamelles" de la sécu sont rentrer dans un port au plus vite et le moteur .
Cet état d'esprit que je croise souvent sur HEO et ailleurs fait entrer les victimes de ce concept dans une panique fébrile quand celui-ci à des palpitations et puis s'éteint (ce qui arrive assez souvent quand le chaos s'installe par ailleurs, chaos à bord étant souvent synonyme de bouts qui traînent dans l'eau....).
Aussi, les accidents arrivent souvent quand des pressions extérieurs font qu'on ne prends pas son temps pour faire les choses dans des bonnes conditions. Ici ça pourrait être l'équipier malade, le récit n'en parle pas donc c'est une réflexion générale. Y réfléchir et bien se demander si ces pressions valent la prise de risque.
Pour ce qui est de ne pas rentrer dans un port à tous prix, peut-être apprendre à dompter le mauvais temps ? Cette connaissance se perds avec la fiabilité des bulletins météos qui s'améliore mais c'est dommage. Lors de ma dernière sortie avec 35 noeuds de vent nous étions tous étonnés à quel point le bateau était incroyablement serein au portant sous foc seul. Apprendre à vivre sereinement dans ces conditions peut aider à ne pas prendre de mauvaises décisions et d'en "garder sous le pied".


leloup:hellopour souvent naviguer loin en solo sur un melody, j adhere pour une grande partie a votre analysej ai eu une fois un arret moteur du a de la grosse mer qui avait brasse le gazoil et bloque les filtres ( ca je l ai vu apres 🙈)j avais vire pour filer grand largue pour me degagerj ai finalement rejoint un port quand ca c est calme, sous gv loulou·le 14 avr. 2023 09:03
13 avr. 2023

Après les chaînes YT sur 'regardez moi, je navigue ', il y a maintenant 'ecoutez moi' je raconte les histoires des autres.


13 avr. 2023

Je pense que l'erreur c'est d'avoir arrêté de naviguer le bateau.

De la même façon, dans un avion, il faut continuer de voler coute que coute.
Peu importe si tout va mal, qu'on perds les moteurs etc, il faut tout faire pour maintenir l'avion en vol. "Just fly the plane" ils disent les ricains.

Donc ici, c'est d'avoir été trifouiller dans la cale moteur pour le faire repartir pendant que le bateau dérivait vers la roche, qui cause la perte du navire.
Même sans la GV, le bateau est toujours naviguant et manœuvrant.

N'y connaissant absolument rien en moteur, j'aurai continuer de naviguer, en essayant de m'approcher du port, et utiliser l'annexe pour la manœuvre, ou remorquage jusqu’à une place par une âme charitable, ou mouillage en attendant que la capitainerie ouvre.

Et si la bateau n'est pas suffisamment naviguant, 2 solutions, faire une réparation de fortune du vis de mulet pour avoir juste assez de GV pour être plus naviguant,
ou faire des aller retour en attendant un remorquage.

Voilà après, on n'y était pas, ou on aurai fait pire.


Pierre3:Quand j'avais 22 ans j'ai loué une Dehler 36 DB au Port du Crouesty (pas loin du golf de Morbihan). J'avais embarqué dans cette aventure 6 amis (3 gas, 3 filles). Aucun des 6 avaient mis un pied sur un voilier avant. C'était fin septembre, on n'aurait pas pu se payer la location en haute saison (une semaine). Première étape vers Belle-île. Grain à notre arrivée, rafales de vent et grosse pluie. Proche de l'entrée du port du Palais on affale le foc et allume le moteur (one man show tout ça en fait, les autres n'en touchant pas une). Mais le moteur ne démarre pas. Sur le pont on constate que le bouchon de réservoir de gasoil est ouvert. Je ne peux pas dire depuis combien de temps mais dans tous les cas de l'eau est entré dans le réservoir et le moteur ne s'allumera pas. Je décide de rentrer dans l'avant port du Palais sous GV seule, entretemps le vent c'est calmé et la nuit est tombée. Il y a quelques bateaux de pêche amarrés à des grosses bouées (si mes souvenirs sont bons, c'était il a plus de 30 ans). Je me dis qu'il faut qu'on s'amarre à une de ces bouées, il y en a qlq unes de libre, ce qui est plus facile à dire qu'à faire de nuit, à la voile, avec un bateau de 11m, et un équipage n'ayant aucune idée de ce que c'est un noeud de taquet, attraper une bouée, passer une amarre etc. Dans tous les cas on a réussi.Le lendemain on a trouvé un mécano qui en 1 heure nous a purgé le système de la flotte et redémarré le moulin. Bon faut dire que le Delher 36 DB est une espèce de grand laser avec une barre franche. Parfait pour entrer dans un port à la voile !·le 13 avr. 2023 22:01
Pierre3:As-tu voler ou appris à voler aux USA ? Cette phrase "just fly the plane" résonne encore dans mes oreilles.·le 13 avr. 2023 21:52
xabia:"Just fly the plane"...dans certains cas...comme là ça pardonne pas! : youtu.be[...]2dtsrf4 ·le 14 avr. 2023 09:36
13 avr. 2023

Encore un moteur qui ne démarre pas après que le réservoir ait été ballotté pendant des heures.....


ric56:Non,il s'est arrêté.·le 13 avr. 2023 21:14
Trimaran:Peut-être la même cause ?·le 13 avr. 2023 21:22
Ebraball:Bien vu ! Du temps où on avait le Chassiron, le moteur nous lâchait systématiquement dans les passes d'Arcachon, jusqu'à ce que je découpe une trappe dans le réservoir pour enlever les 10 cm. de boue au fond !·le 14 avr. 2023 09:18
13 avr. 2023

Qu'elle qu'en soit les raisons:
- le bateau n'est pas manoeuvrant
- il dérive vers les cailloux

=> je mouille.


Trimaran:Oui, mais si tu es devant ton moteur et que tu n'apprécie pas la dérive (dû à la fatigue, par exemple), c'est le talonnage qui te 'réveille' et il est trop tard.·le 13 avr. 2023 22:22
F4HBG:tout simplement·le 14 avr. 2023 19:50
14 avr. 2023

J'ai joué le jeu, mon réflexe aurait été d'abattre immédiatement après les tentatives de redémarrage du moteur, surtout sans vouloir le bricoler, en tous cas pas dans ces conditions de mer. Reprendre le large rapidement. J'ai déjà eu l'expérience des virements impossibles par vent fort, je ne l'aurais jamais tenté avec un génois seul. Mais surtout, je reste à ma place de petit plaisancier et j'envisage rarement des nav de nuit près des côtes, et pas plus de 12h... Bref des nav a la journée, a mon niveau !


Little Wing:On peut toujours virerÇa s appelle lof pour lof·le 14 avr. 2023 08:39
Little Wing:Jamais oublier retenues de bôme ou frein walderAu portant muscle basta la gv et on perd pas un dixième de noeud·le 14 avr. 2023 08:46
14 avr. 2023

Pour clarifier le but de ce fil, il ne s'agit pas de pointer du doigt les erreurs éventuelles des autres mais de s'en servir comme base de réflexion dans le but de s'améliorer. Peut-être certains d'entre nous aurons un jour une panne moteur dans un chenal, serons tentés de descendre dans la cabine pour y chipoter et se rappelleront ce fil. C'est le but.


Calypso2:celà m'est arrivé dans le chenal de l'Aberwrac'k , mauvais temps , voiles affalé , nav au moteur ..il s'arrete ...mon reflexe primaire ,j'ai mouillé l'ancre , le bateau s'est stabilisé et ensuite j'ai plongé dans le moteur ...et constaté ma connerie ...et 5nm apres on levait l'ancre tranquillement ·le 14 avr. 2023 10:00
Calypso2:et j'ajouterais que dans ces cas ,mettre l'ancre avant toute chose et savoir son bateau en securité et bien on peut intervenir sur le moteur sans panique et lucidement sinon savoir que l'on va sur les cailloux il serait miraculeux de faire redemarrer le moteur ..·le 14 avr. 2023 10:08
polac:Ça m'est arrivé à Roscoff il y a 4 ans, j'ai affalé la GV et ai apponté sous foc seul au ponton essence.·le 14 avr. 2023 12:02
Little Wing:Arrivé a l entrée de la calanque de port Miou, étroit 🙈 pas pu régler le souci reparti le lendemain à la voile mouillage aux embiez puis prise de bouée à port pin Rolland ·le 14 avr. 2023 12:09
14 avr. 2023

c'est bien le but de la chaine youtube "Nomade" que j'adore pour ça : elle est UTILE (c'est tellement rare) , sur un sujet qui me parle, et je crois qu'il est à peu prés le seul à faire ça. Il faut dire que cela demande un peu plus de travail que de se filmer la tronche et raconter des conneries :-)


14 avr. 2023

Il me semble que l'element déclencheur de l'accident est la retenu de bome


14 avr. 202314 avr. 2023

Pour ceux qui n'ont pas trouvé la vidéo je tente un lien :
Bon, la vidéo est bloqué pour les sites tiers, Il suffit de cliquer sur "regarder sur youtube" pour la visionner


14 avr. 2023

Hello,

Je pense que une fois le moteur calé, j'aurais d'abord tenté le demi tour sous génois seul avant d'aller voir le moteur et je serais descendu dans la cabine qu'une fois le bateau suffisamment au large et avec un cap safe vis à vis de la cote.

Est ce que ça aurait fonctionné avec juste un peu plus de temps que dans la vidéo puisque tenté plus tôt? Je ne sais pas bien sur, mais je pense que ça aurait été mon reflexe car c'est ce que j'ai déjà fait dans l'entrée de la petite rade de Toulon après que mon moteur ai calé, mais avec des conditions plus clémentes et pas de mer à cet endroit, donc je pense que j'aurais fait pareil dans ces conditions plus difficile car souvent on réagit par reflexe en reproduisant ce que l'on à déjà fait ou appris avant.


14 avr. 2023

Grand habitué du calage du moteur dans les pires moments, je dirais :

En premier, et de loin, ne jamais me mettre dans une situation où, sans moteur, je risque de me cracher.

En deuxième, me barrer vers le large ou l'eau saine, c'est à dire où je ne dériverais pas vers un problème. Si c'est impossible (typique par exemple du vit de mulet cassé au vent d'une cote, alors que le bateau ne remonte pas sous foc), alors mouillage immédiat à l'endroit le moins pire.

En troisième, une fois sorti de l'urgence, réfléchir au plan B, c'est à dire soit chercher un mouillage accessible dans mon état et abrité, où, si je sais ce qui se passe et que la panne est facilement réparable, réparer et continuer (ici, soit réparer le vit de mulet, soit le moteur).

Et comme dit Destremeau, si tu as un problème que tu n'arrives pas à régler, vas manger. Ca ira mieux après.

Après, j'ai compris aussi que ce qui m'a sorti de situations bien foireuses, c'est, indépendamment de mes choix, un minimum de chance. Dans tout ce qui foirait en même temps, un truc me sauvait et faisait que c'est passé. Des fois, un carton, c'est juste qu'il n'y a pas eu ce petit truc qui, lui, n'a pas foiré.


F4HBG:quand je vois des bateaux raser les caps avec le vent qui pousse dessus, je me dis à chaque fois que si le moteur cale à ce moment là, ils sont foutus car ils n'auraient jamais le temps soit de sortir les voiles, soit de mouiller... en même temps, en mer, j'ai la mauvais habitude de tout anticiper et prévoir le pire ;)·le 14 avr. 2023 19:56
14 avr. 2023

A noter que le chenal n'est pas très large, sûrement profond (passage de gros ferry) et long pour arriver au port. A noter que le balisage que d'un bord est trompeur, car il ne donne pas la limite du chenal. Il y a un mouillage, dans le chenal secondaire (non balisé et encore moins large), mais sûrement encore plus dans l'axe du vent du moment.
L'erreur, pour moi, c'est de ne pas avoir profité des heures moteur, dans la matinée ? pour se reposer.


14 avr. 2023

A l'entrée de Mahon, les secours ne sont pas loin.

Un Pan Pan un peu plus tôt - avant le démâtage - aurait peut être donné quelque-chose.

Et après le démâtage, une ou plusieurs fusée de détresse auraient probablement évitée la longue et angoissante dérive avec la survie et le dangereux débarquement sur des rochers....


14 avr. 2023

la fatigue fait prendre de très mauvaise décisions

j'ai faillit me foutre dans les rochers à Propriano voulant "a tout prix" me poser au port avec le confort après 30h de nav musclée...

plus jamais je ne ferai cette c*******, maintenant c'est mouillage sur sable à l'arrivée, un bon plouf, une grosse sieste et on voit ensuite


Pierre3:Tout à fait d'accord.·le 14 avr. 2023 21:48
Erendil:Pareil. Tu mouilles au calme, tu manges, si besoin tu dors, et tu prends le temps de réfléchir. Mais des fois, il n'y a pas de mouillage possible, alors t'es coincé dans la machine à laver. Reste alors l'optimisme du marin, qui sais que le mauvais temps fini par se calmer ou que tu vas bien arriver quelque part.·le 14 avr. 2023 22:04
Trimaran:Le problème, c'est qu'il ne faudrait pas être fatigué !·le 14 avr. 2023 22:05
2013-07-25 - Vaeroy (Norvège)

Phare du monde

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2013-07-25 - Vaeroy (Norvège)

2022