Un prao en course
Un prao en mode record sur la route de l'or.
On entend plus beaucoup parler de ces engins, mais ils ont encore leurs aficionados. Un américain tente le record de la route de l'or en solo sur un prao de 36 pieds. Il vient de passer le cap horn.
" À chaque virement, je vais devoir inverser toutes les calibrations, modifier les angles de vent de 180° et inverser le compas de 180°"
Plus fort que "Casto" mené par un Français. Il y a bien longtemps que je n'ai pas vu un prao.
Ouaip... Je lui souhaite bien du courage.
J'ai un intérêt tout particulier pour les praos pacifique. Précisément parce que c'est la solution théoriquement formidable qu'on n'a jamais réussi à faire marcher sans se prendre une gamelle ou désintégrer le bateau.
D'autre part, parce que j'en croise 10 par jour quand je navigue sur la cote Ouest de Madagascar et que ça ne cesse de m'épater. Les gars qui conduisent ça sont des acrobates. Et ils sont plusieurs.
J'ai une seule expérience de navigation sur Prao . Le magnifique "Des Jours meilleurs", aujourd'hui disparu (désintégré au large il y a quelques années).
J'ai trouvé ça grisant... et j'ai passé la journée à surveiller le tout petit flotteur qui sortait de l'eau entre les vagues, alors que nous filions 25 noeuds au large des Scilly.
Et les deux frères, architectes constructeurs, ont passé la journée à me dire : "mais t'inquiètes pas Vincent ! Le flotteur est à 8 mètres avec un couple max de 4 tonne.mètre."
Ouai... n'empêche !! Psychologiquement, ne rien avoir de l'autre coté de la coque centrale, c'est pas facile (le caisson, mais est-ce suffisant, au cas où ?).
Et c'est pas du tout la même sensation qu'un cata, bien que la problématique de la coque au vent levée soit la même.
Et les virements de bords, quel bazars !
C'est sur qu'un prao, en France ça n'inspire pas confiance, mais force est de constater, qu'il a passé le Horn, à la première tentative et pas forcément dans le bon sens.
J'aimerai bien essayer un jour, mais pas sûr d'être rassuré.
Ah ,si Pillard avait pu contacter madame soleil et sa boule de cristal , il serait déjà loin .
Mais il n'en fait qu'à sa tête. Bonnes vacances...
Il y en a un a vendre a Balaruc , a côté où tu est allé chercher ton Tri
Tout cela me rappelle une scène que j'ai vécu au début des années 80.
J'étais au troquet, sur le port de la Trinité-sur-Mer, au petit matin de l'un des Trophées des Multicoques.
Devant le quai passa Funambule, le pro atlantique de Guy Delage (un des rares praos qui a très bien marché en course). Les pêcheurs qui n'avaient jamais vu un bateau de cette sorte se questionnèrent alors pour savoir s'il manquait un flotteur à cause d'une avarie dans les courses de la veille ou si c'était une moitié de trimaran construite ainsi volontairement...? Faut dire qu'ils étaient déjà au gwin ruz (vin rouge pour ceux qui ne lisent pas le breton) à 9h30 du matin
C'est fait, il est arrivé à destination.
Bravo à lui.
Les planètes étaient vraiment bien alignées sur tout le parcours. Très fort ce navigateur 👍
Impressionnant la photo 6. Il semble être au couple maximum à moins que la partie immergée sous le vent n'offre une bonne réserve en déplaçant le CC. Il ne semble pas qu'il y ait un vent très fort, ça doit être un bon bateau de petit temps. Ça serait bien d'avoir un interview de ce navigateur car c'est vraiment un sacré challenge réussi.
J'avais un ami qui construisait des praos assez extrêmes sur le bassin, en CP très légers… Ils atteignaient assez facilement 20 nds pour une dizaine de m. de longueur. Ils étaient amphidromiques, avec une dérive centrale et un safran à chaque extrémité, le safran non-utilisé servant de dérive avant. C'était des gréements à wishbone sur mâts souples, ce qui facilitait l'utilisation dans les deux sens. C'était très spectaculaire, mais certains qui sans doute ne connaissaient pas le bassin se sont éclatés à plus de 20 nds sur des bancs de sable, la dérive sabre centrale a explosé le puits… On n'en voit plus sur le bassin.