Tirant d'eau et hauturier [Avis Reinke MS11]

La question est pourquoi ne le serait-il pas ?

Voir le site whitespotpirates.com[...]t-karl/
Cette jeune femme a un reinke 11 m depuis une dizaine d'années et est en ce moment au Panama.

Navigation hauturière au portant sans problème. Pour remonter le vent il faut que le plan anti-derive (safran+coque+dérive) soit à la hauteur. C'est sûr ce point que le voilier en question pourrait pêcher un peu.

L'endroit habituellement le plus dangereux en mer est la côte et non le large.
Le plus dangereux sur un bateau ET DE LOIN et le comportement du Skipper surtout s'il connait mal les caractéristiques de son bateau (le Cdt du Titanic connaissait parfaitement la manoeuvrabilité et la distance d'arrêt nécessaire à une vitesse donnée de son bateau. Pourtant il a maintenu 20knt au milieu des icebergs !!!)
Il n'y a aucun rapport entre le tirant d'eau et la navigation hauturière:
Démo par les multicoques (mais un multicoque sur le dos y reste, alors qu'un monocoque bien calculé doit en théorie revenir à l'endroit (un monocoque, même de course, TRES mal calculé reste à l'envers aussi).
Il y a DEUX stabilités statiques qui s'additionnent:
Stabilité de LEST ET Stabilité de FORME
Les quilles profondes ont été développées au départ pour la course pour pouvoir porter plus de toile sans porter trop de lest.
Il ne faut pas confondre quille, au sens premier élément structurel de base d'une coque et fonction antidérive, permettant de bien remonté au près. Pour bien comprendre:
Avec un dériveur intégral le lest est entièrement dans la coque pour assurer la stabilité de lest et la dérive pas ou peu lestée est mobile et assure la foncion antidérive par son plan porteur.
Un biquille est un quillard comme un autre. avec l'avantage de pouvoir poser à plat sur ses deux quilles (+ souvent un appui arrière) et l'inconvénient d(une surface mouillée augmentée.
Donc si on recherche une stabilité statique avec des quilles courtes on surleste les quilles ou on leste en partie le fond de coque ou on élargie le maitre bau ou on combine les trois

Et/ou ou porte plus moins de toile.
Le rendement d'un plan antidérive est fonction de sa forme et de sa surface, sachant que la finesse de ce plan est le rapport entre sa longueur et sa largeur.
La coque elle même a une fonction antidérive.
Un plan antidérive peu profond a une finesse moins bonne qu'un plan nettement plus long
Un plan antidérive même embryonnaire à aussi une fonction antiroulis très importante.

Je dirais que ça dépend du programme. Mon cahier des charges incluait des remontées régulières depuis les Canaries sur l'Algarve, donc je ne me verrais pas naviguer avec un biquille comme ce Reinke, dont on ne peut attendre des performances mirobolantes au près, pour rester aimable.

Sans vouloir faire la course avec qui que ce soit, remonter en 5-6 jours plutôt qu'en 8 ou 10 peut devenir un facteur de sécurité.

Après, si c'est pour du portant dans les alizées, une botte de paille peut le faire.

Attention, les Reinke n'ont jamais été construits industriellement, mais par des amateurs, même si beaucoup de coques nues ont été réalisées par de bons professionnels (Reinke avait un accord avec certains petits chantiers) et finies ensuite par le client ou par un petit chantier.

Reinke était un très bon architecte, ancien du bureau de dessin de Abeking et Rasmussen.

Il a beaucoup travaillé le concept de biquille, du fait des faibles profondeurs de la mer du Nord, et les derniers (à quilles asymétriques, ASY) ont de très bonnes performances.

Ils ont été construits en acier et en aluminium.
La qualité peut donc varier d'un bateau à l'autre.