Sortie de mise à la cape

Très belle nav ce dimanche. Juste quelques ronds dans l'eau près de Zeebruges. 3 à 4 bft. A un moment, je dois traverser au près la passe des cargos qui va vers Anvers. Malheureusement, il y a un cargo en approche et je vais le gêner. Vu qu'on n'était vraiment pas pressé, je décide de faire une petite mise à la cape impromptue.

5 minutes plus tard, nous reprenons notre route. J'abats en grand juste avec la barre, fais un empannage, et je reviens sur mon cap initial sans avoir touché aux voiles une seule fois. Je suis assez surpris de la facilité de cette manœuvre. Vous faites comment pour sortir de la mise à la cap vous autres?

L'équipage
30 sept. 2014
30 sept. 2014

Cela marche très bien lorsque l'on veut reprendre la même route (au près ) qu'avant la mise à la cape. Pas besoin de toucher à l'écoute de foc. Par contre, il faut prendre les précautions habituelles liées à la réalisation d'un empannage ( peut être délicat par vent fort et mer formée).

30 sept. 2014

autre précaution au moment de la mise à la cape, enrouler un peu le génois pour ne pas risquer de le déchirer sur la barre de flèche .Ça m'est arrivé

30 sept. 2014

L’autre solution pour quitter la cape est de choquer l’écoute de foc au vent (qui bordait le foc à contre), embraquer l’écoute de foc sous le vent, border le foc et border la grand-voile.

30 sept. 2014

Je profite de ce fil pour apporter une précision de vocabulaire, ce que vous avez fait Numawan n'est pas « prendre la cape » mais « prendre la panne ».

Prendre la panne consiste à immobiliser le bateau en faisant porter certaines voiles d'un coté et d'autres de l'autre. Cette manœuvre se réalise par beau temps. Parfois elle peut être involontaire à la suite d'une erreur de barre, on appelle cela « tomber en panne ». Sur les grands voiliers du XIX° siècle avec leurs dizaines de voiles lorsqu'on était tombé en panne accidentellement démêler toutes les manœuvres et repartir pouvait prendre plusieurs heures durant lesquelle le bateau restait immobilisé en pleine mer. Par analogie sur les premiers à vapeur lors d'une avarie de machine quand le bateau restait immobilisé en mer on disait « le moteur est tombé en panne ». Cette expression est restée et je doute que les automobilistes aujourd'hui sachent d'ou vient l'expression qu'ils utilisent

De l'autre coté « prendre la cape » consiste à se mettre en situation de sauvegarde pour étaler du mauvais temps. Même si la méthode la plus courante consiste à faire prendre le foc à contre, ce n'est pas le seul moyen de prendre la cape. On peut prendre la « cape sèche » en étant à sec de toile. J'ai eu un bateau qui prenait très bien la cape sous grand voile (de cape) seule et bordée dans l'axe. D'ailleurs les bateaux à moteur peuvent "prendre la cape", cela consiste à se mettre face aux lames avec le minimum de vitesse nécessaire pour rester manœuvrant.

Cette précision faites je dirais que votre méthode est parfaite pour sortir de la « panne » mais je la déconseille vivement pour sortir de la « cape » car avec 45nds de vent il risque d'y avoir du dégât. Dans ce cas la bonne manière de quitter la cape est de faire comme le suggère frederic62, choquer l'écoute de foc comme pour un virement

30 sept. 2014

Commentaire intéressant, mais je pense que la plupart des gens utilise le même vocabulaire que moi. Wikipedia par exemple, pour ce que ca vaut: fr.wikipedia.org[...]isme%29 . J'aurais pu effectivement préciser de quelle type de cape il s'agissait, mais ca me paraissait assez évident.
:-)

30 sept. 2014

Je ne suis donc pas le seul à commettre la même erreur Oufffff

30 sept. 201430 sept. 2014

La mise à la cape ou "panne, sous voiles" Pour étaler du gros mauvais temps !? Ne vaut il pas mieux simplement tout affaler ?

Cordialement

30 sept. 2014

Non, en général pas. Exemple: lors d'un louvoyage de 3 jours par un gros 7 bft / petit 8 bft, j'ai mis mon bateau à la cape pendant 2 heures pour se faire un bon repas.

30 sept. 201430 sept. 2014

Un jour par mer formée, affale tout... et tu auras la réponse! Tu danses comme un bouchon et tout vole à l'intérieur.

Avec un bout de toile et le bon angle par rapport aux vagues, il y a moyen de cuisiner, de dormir, ... Le vent t'appuie sur un bord, tu gites et tu te cales.

01 oct. 201401 oct. 2014

Je pense qu'il n'y a pas une réponse, mais plusieurs, comme le dit iff ici plus haut d'ailleurs.

Par gros vents, et donc grosse mer, pour calmer le bateau, il m'est déjà arrivé de "mal" régler le bateau. J'entends par là, de trouver une position où la ou les voiles appuient le bateau, mais où le rendement devient mauvais. Le bateau dérive plus qu'il n'avance, et tout à l'air tout à coup bien calme.

Je ne suis pas un expert du réglage, ce sont les circonstances qui m'ont amené à parfois agir ainsi et je n'ai pas de méthode.

Ce qui est sûr, aucune de tes voiles ne peut fasseyer.

En fait le vent n'est pas vraiment le problème, c'est la mer engendrée. Il faut trouver l'équilibre entre vitesse des vagues et vitesse du bateau.

30 sept. 2014

Ha ! Quel avantage/ inconvenients de la cape sous voiles par rapport à la "cape seche" (merci iff) dans les conditions que tu cites, et dans des conditions encore plus musclées ?
Cordialement

30 sept. 2014

Il ne faut peut être pas avoir un avis aussi tranché...
Lu dans un vieux fil
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"j'ai pas mal navigué sur un cotre ancien à quille longue. par exemple: allant de Nouvelle Zelande aux Fiji le vent est passé secteur Nord. - cape sous GV 3 ris - au bout d'un moment,les coups de gite sont trop fort et je décide de mettre à la cape sèche. c'est sûr que j'aurais pu prendre la fuite mais à 8-9 nds c'est rageant de perdre tant de route.Avec un ULDB la dérive eut été plus importante ( en arrière)et d'un moindre confort . le vent était d'environ 60 nds et à mon arrivé 5 voiliers etaient portés disparu ..."

30 sept. 2014

Micmarin merci pour cette explication claire, qui éclaire bien ma lanterne.
.
Autre question si je peux abuser : Par gros vents , quelle quantité de voile tient on à la cape ( sous voile ) , par rapport à faire route sous voile.
Exemple, supposons que faisant route, je soit hyper-surtoilé 2ris et tourmentin :
- Serais je presque tranquille à la cape ?
- La gv non bordée (du à la cape) ne va elle pas se "pourrir" par des fasseyement violents ?
Merci d'avance.

01 oct. 2014

OK je comprends mieux
Merci Cordialement

30 sept. 201430 sept. 2014

@Papy : Tout affalé, j'appelle cela la "cape sèche", n'en déplaise à CSB...
;-)

30 sept. 2014

iff> : n'en déplaise à CSB.

je ne comprends pas très bien votre remarque. Je disais ci dessus :"Même si la méthode la plus courante consiste à faire prendre le foc à contre, ce n'est pas le seul moyen de prendre la cape. On peut prendre la « cape sèche » en étant à sec de toile."

je ne vois donc pas en quoi votre post mourrait me déplaire

30 sept. 2014

C'était pour l'utilisation du mot "cape"...

30 sept. 201430 sept. 2014

La grand voile étant plutôt bordée quand on est à la cape, certains bateaux refuseront d'abattre jusqu'a l'empannage si on ne choque pas de la grand voile

30 sept. 2014

Avec mon bateau actuel, je me suis mis à la cape (courante) 3-4 fois. Je suis chaque fois surpris de la facilité avec laquelle je parviens à reprendre ma route sans toucher aux voiles.

01 oct. 2014

Bonjour,
il est à noter que lors d'un bord de près serré et que le bateau vire involontairement (erreur du barreur ou du pilote), il est très intéressant au lieu de mettre la barre sous le vent et donc de se retrouvé "à la cape" de directement abattre en grand et de faire un 360 sans toucher aux écoutes. Abattre ainsi jusqu'au travers est très rapide puis çà ralenti jusqu'à l'empannage et il faut bien-sur anticiper pour ramener la barre dans l'axe avant de se retrouver à nouveau au près sous peine de devoir faire un 720.
Cette technique est nettement moins fatigante et plus rapide que de changer le génois d'amure, de reprendre de la vitesse et de revirer.
Gorlann

01 oct. 2014

Comment faites vous pour quitter la cape courante et reprendre votre route normale ?
Plusieurs réponses possibles qui dépendront des circonstances du moment.
Mais déjà pourquoi prendre une cape courante :
Je le fait souvent (en solo, sur ma caravelle) pour prendre le temps de démêler ma ligne de traine, parfois pour pisser, pour faire une bricole... dans ces cas là je surveille toujours ma dérive (et oui je suis toujours "en route" et les cailloux ne sont jamais très loin, il y a du courant, d'autres bateaux ...). Dans ces cas là c'est souvent : je lâche l'écoute de foc bordée à contre et reprend celle sous le vent, et je borde la gv, tout en remettant la barre en fonction...

Je le fais aussi (prendre une cape courante) sur quillard pour d'autres raisons mais du même tonneau... ça ne m'est jamais arrivé de le faire "pour étaler du gros temps". Donc la décision de mettre en cape courante est toujours réfléchie (et je commence par rouler du génois jusqu'à ce que le point d'écoute soit à la hauteur des haubans) .

01 oct. 2014

parfois je mets un coup de moteur pour sortir de la cape..c'est mal mais ca evite des manoeuvres chiantes

01 oct. 2014

Oh !

01 oct. 2014

Il m'arrive aussi, s'il y a un mauvais clapot, d'arriser la GV en mettant le bateau à la cape (en panne diront les puristes).
Le bateau est stabilisé et les coulisseaux bien libres de coulisser dans l'engoujure du mat.

01 oct. 2014

Perso, pour prendre un ris comfortablement, je borde le génois comme pour du près (si ce n'est pas déjà le cas), et je me mets au travers. A cette allure et avec ce réglage, le génois a un mauvais rendement. Conséquence: le bateau ralentit et gîte moins. De plus le vent est refoulé par le génois dans la GV, ce qui facilite la prise de ris.

01 oct. 2014

Au travers

01 oct. 201401 oct. 2014

Pas fait cela sous pilote automatique jusqu'à present. La barre est effectivement assez dure à tenir.

02 oct. 2014

au travers, génois bordé (pas plat mais suffisamment pour refouler dans la GV), sous pilote auto ou régulateur, ça le fait très bien. c'est la méthode que j'emploie depuis.. heu.. je dirai pas, ça va me faire du mal.

01 oct. 2014

au travers sur l'autre amure comme pour la cape ?

Travers génois borde plat avec assez de vent pour prendre un ris , qu'en dit le pilote automatique ? Il s'en sort ?

03 oct. 2014

Oui, mais en solo sans pilote, pas facile de maintenir le bateau travers au vent suffisamment longtemps pour faire la manip, je préfère mettre en panne, car le bateau reste dans cette position le temps nécessaire (voir plus).

01 oct. 2014

ha oui je vais essayer ca

01 oct. 201401 oct. 2014

Au travers positionner le genois bordé comme pour du pres , pour prendre un ris ( on est donc surtoilé) :
- Depart au lof possible puisque voile trop bordé.
- Voile trop bordé le bateau devrait giter plus, et non pas moins.
- Pourquoi ne pas reduire l'avant en premier ?
- Si la reduction de gv doit etre avant la voile d'avant, pourquoi se mettre au travers et pas au pres ? au pres dans la brafougne c'est plus sur en cas de big rafale, non ? Et puis le cul de la bome est accessible dans le cas du pres, pour bien verifier les bosses de ris et positionner les cravates de sécu sur ces bosses. Au travers le cul de la bome est au dessus de l'eau.
.
Je ne comprends pas l'interet !!

02 oct. 2014

parce que par mer formée, si tu restes au près, tu vas danser. c'est plus confortable entre bon plein et travers.
d'autre part, réduire l'avant avant la GV ou l'inverse, ça dépend des bateaux. à chacun de trouver le réglage qui convient au sien. le principe à retenir, c'est de renvoyer le flux du génois dans l'intrados de la GV pour la déventer, et de choquer l'écoute de GV.

02 oct. 2014

Papy_Jame: Depart au lof possible puisque voile trop bordé.

Au travers, avec un génois surbordé et une GV qui fasseye pendant la prise de ris, effectivement le bateau n'est pas correctement équilibré et est dur à tenir à la barre.

Papy_Jame: Voile trop bordé le bateau devrait giter plus, et non pas moins.

Non, faites l'essai. Vous vous mettez au près (disons 45° du vent réel) avec des voiles correctement réglées pour du près. Puis vous abattez sans toucher aux voiles. Dans un premier temps (disons de 45° à 70° du vent réel), le bateau va accélérer et gîter plus. Mais dans un second temps (disons au-delà de 70° du vent réel), le bateau va ralentir et gîter nettement moins. Pourquoi? Parce que les voiles sont tellement surbordées à ces angles que l'écoulement de l'air sur les voiles passe de laminaire à turbulent. Les voiles restent gonflées mais ont perdu toute efficacité.

Papy_Jame: Pourquoi ne pas reduire l'avant en premier?

Je n'ai rien précisé à ce sujet, puisque ca dépend des bateaux et des circonstances.

Papy_Jame: Si la reduction de gv doit etre avant la voile d'avant, pourquoi se mettre au travers et pas au pres ?

Question de comfort pour faire les manoeuvres au pied du mât: mettre la bosse de ris en place, abaisser la GV, mettre le crochet, remonter la GV. Puis retour au cockpit pour border la bosse de ris et rerégler la GV.

03 oct. 2014

@ papy numawan est pas rigolo et n'aime pas mes gueulantes mais pour la manoeuvre je crois que tu dois l'entendre :blabla:

02 oct. 2014

OK ! merci pour l'explication, j'essaierai.
cordialement

Lever de soleil sur la rance pleurtuit anse du montmarin

Phare du monde

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