Sharpieblues

Bonjour,
Etant néophyte,je voudrais demander à M.TUTARD
comment des mats sans haubans se comportent si
le vent forcit.
Merci de me donner + de détails.

L'équipage
18 juin 2003
18 juin 2003

Gréement/Sharpieblues

Bonjour,
Etant néophyte,je voudrais demander à M.TUTARD
comment des mats sans haubans se comportent si
le vent forcit.
Merci de me donner + de détails.

19 juin 2003

Mâts sans haubans.
Nous avons un bateau gréé en goélette avec deux mâts non haubannés de hauteur égale : Il s'agit d'un "Lorcha", plan Erik Lerouge des années 80, construit en bois moulé.
La voilure n'est pas celle du Sharpie de J.P. TUTARD : voiles de jonque modernisée.
Le bateau a été mis à l'eau en janvier de cette année, et il nous a fallu passer de longs moments pour l'installation et les réglages de ce type de gréement non conventionnel, quoique issu de techniques ancestrales.
En février, le mât avant s'est cassé au cours d'un virement de bord.
Les conditions : vent d'est force 4 à 5, mer mauvaise, grosses vagues courtes et nerveuses.
Ce n'est pas une survente qui nous a fait démâter, on était en train de virer et la voile ne travaillait pas, mais c'est une vague qui est venue taper sur le plat bord de l'étrave, poussant assez vigoureusement le bateau par le travers : effet de cisaillage, le mât s'est rompu un peu au dessus de sa sortie d'étambot, en profitant, si j'ose dire, d'un point faible constitué par la sortie de drisse.
Après examen et analyse de ce qui s'est passé, on peut dire ceci :
Les mâts que nous avons ont été sous échantillonnés et mal fabriqués : Mâts côniques stratifiés verre / polyester, fabriqué en deux demi-coques collées, épaisseur du statifié : pas plus de 6 mm. Traces de délaminages constatés entre les différentes couches de tissus.

Nous allons donc reconstruire nos mâts, en tenant compte de cette malheureuse expérience, et surtout en respectant les contraintes suivantes :
Il faut que le mât soit très raide et très solide depuis sa base jusqu'à au moins 50 cm au dessus de l'étambot, puis qu'il s'assouplisse progressivement pour pouvoir se ceintrer et faire ainsi dég... la voile dans les surventes. Il faut qu'il soit le plus léger possible, mais surtout dans les hauts.
Il faut éviter tous les points faibles potentiels, donc pas de mât collé en deux parties, pas de polyester mais de l'epoxy, et si possible strat sous vide. Pas de trous dans le mât, donc drisses à l'extérieur.
L'échantillonnage prévu après concertation avec l'architecte :
- 9 unidirectionnels de 500 gr.
- 6 bibiais de 600 gr.
- du carbone dans le premier tiers pour la raideur là où il en faut. (hé, hé ! ça me fait penser à un autre fil très fréquenté en ce moment...!)
- et on va dégrader régulièrement les couches vers la tête pour la souplesse dans les hauts.

Je reste à la disposition de tous ceux qui le souhaitent pour plus de détails.

19 juin 2003

Ah le Sharpie!... pis le mât "gaulier aussi...

Roland, cher néo, ça tient fort bien un mât... si c'est assez costaud bien sûr!

L'expérience longuement, et techniquement, commentée de Chimel en est la preuve: une goëlette (y'dit pas la taille c'est vrai! je connais pas ce modèle...) avec des mâts en 6mm d'épaisseur c'est pas trop! et en plus ça se délaminait (ouh le vilain chantier qu'à chié le travail, alors qu'un bateau c'est fait pour affronter les éléments... la honte!).

Y'a quéques z'années sortait les "Freedom" qui eux aussi avaient des mâts "gauliers" ("catboat" pour ceux qui préférent les anglicismes); je sais plus ce que sont devenu ces bateaux, qui marchaient d'enfer (j'ai eu l'occasion d'en voir en route aux Antilles... belle allure, un peu étrange, un peu "old gaffer"; de la gueule!).

Bref j'ai un vieux book avec des crobards de Sharpies, le modéle à un mât et celui en goëlette; évidemment avec dérive. Of course, l'origine c'est les ostréïculteurs du coté du Maine aux US; bateaux à fond plat, c'est exactement la "plate" de nos riviéres et étangs bien de chez franchouillard, et ça marchait d'enfer (sur le forum y'a des comiques qui mettent en doute l'efficacité du "bouchain"... voir!

Ces bougres du Maine n'avaient pas la télé à l'époque et au lieu se se torcher le pif au bistrot y'en a qui préféraient s'affronter en régate sur leur barlu de travail! Un peu dans la tradition de ces autres sports-man sur leur sander-bag de la baie de New-York.

Bref un mât sans hauban ça tient, mais ça dépend.

Sur le même sujet y'avait le fils d'Henri de Monfreid qui avait "inventé" un grément dit "Dinaël", je crois bien qu'il n'y a jamais eu qu'un seul bateau construit comme ça... le sien: "Obock". C'était un mât gaulier (une gaule quoi!)avec une forte quête (incliné) arriére, monté sur un "sabot" pivotant sur le pont. la voile enverguée sur ce mât était triangulaire, de loin ça ressemblait à une goëlette à voiles d'étai. Faut dire aussi que c'était une goëlette (donc elle avait deux ...gaules).

Pour revenir au grément Sharpie, le point d'écoute était à l'extrêmité arriére d'un baleston (maintenant dit "wishbone"), et les Freedom ont effectivement des wish...

Bon voilà c'est tout...

20 juin 2003

Mât sans hauban
J'ai correspondu quelque temps avec l'architecte du "Freedom". Nous avions le projet de l'introduire en France, mais les Français sont très conventionnels et suivent leurs revues nautiques, qui elles-même sont liées aux contrats publicitaires qu'elles signent avec les constructeurs de bateaux ( les "grands" de préférence) Il m'en reste une belle photo du bateau.. "Freedom", premier de la série, était un bateau de 12m. sans moteur, et s'était classé 1er. en temps réel toutes classes à la semaine d'Antigua. Les voiles , doubles, faisaient le tour du mât, et le point d'écoute était tenu par un whisbone. L'efficacité aérodynamique était remarquable, mais je trouve que cela faisait beaucoup de toile (2 fois la surface d'une grand-voile pour chacune des 2 voiles). Quand les Français se sont intéressés à "Freedom", les Anglais avaient mis la main dessus.
Freedom a été construit sous licence en Angleterre en 2 versions: 42 et 30 pieds, à quelques exemplaires,avec une très belle finition, je crois par Fairways. J'en ai vu un à vendre voici 2 ans à Brest.
Il y a eu quelque temps une mode du gréement de "Freedom" chez certains architectes navals français ( dont un "randonneur côtier" en alu.)

Daniel de Monfreid avait repensé le problème de la voile arabe: excellent rendement, mais , au virement de bord, il faut changer de bord (gambeyer) l'immense antenne et la voile qui va avec. Pour un équipage pas entraîné et synchronisé, il y a problème, et même danger. Donc, en supprimant le petit mât oblique et incliné vers l'avant, et en le rempaçant par la composante oblique (ouf!) de la force aérodynamique qui tire la vergue , retenue par l'un des haubans latéraux vers le haut, ça fonctionne on peut virer en poussant simplement la barre . Quand il n'y a pas de vent, ou à l'arrèt, une retenue à l'avant empêche le mât de retomber en arrière. Au bas de la vergue est fixée une équerre qui aboutit à une rotule permettant les mouvements de la vergue. (ce serait plus facile à expliquer avec un dessin). La formule a été expérimentée sur un petit bateau (6,5om), le "Zaroug", puis un bateau de 7,50m, la "Zeima"; un petit bateau de course-croisière à 2 mâts, le "Chebec" n'a jamais vu le jour, en tout cas je n'en ai vu que les plans . Le bateau de Daniel, l'"Obock", à l'origine gréé en ketch à corne, a été regréé en "Dinaël" (anagramme de Daniel) avec un gréement expérimental à base de longerons de pales d'hélicoptère: très (trop) souples ,et solides: il a fallu les raidir avec des guignols ( j'ai encore des photos de cet essai ). Par la suite , des "gaules" plus élaborées ont été réalisées. Le trimaran "Aigrette" ( 15 x 9m, pour l'époque, c'était grand ) construit aux chantiers Jean Morin, à Pessac (Gironde), était gréé en goëlette Dinaël. A l'origine destiné à Joan de Kat, puis, lorsque celui-ci s'est fait "virer" par mésentente avec l'équipe qui faisait avancer le projet, à Olivier de Kerdrel(capitaine au long cours). A la suite d'un accident qui a grièvement blessé de Kerdrel, le projet a accumulé les difficultés, n'a pas pris le départ, et a fini comme ponton à mouettes au mouillage de Bénodet, après quelques croisières avec Daniel. J'ai eu la chance de faire la première sortie de ce bateau, de Bordeaux jusqu'à La Trinité. Joan de Kat - bon marin, mais "naufrageur" comme je n'en connais aucun autre-a pris le départ sur un bateau qu'il avait dessiné et construit ( pour 15.000 f), trop léger, qui s'est disloqué.
Par la suite, Daniel a prêté à Joan tout l'accastillage et les mâts de l'"Aigrette", qui ont coulé au large du Portugal avec le "prao" en acier!!!! que Joan avait imaginé et construit.
Un dernier gréement "Dinaël" avait été fait pour mon propre timaran. J'avais tenu à ce que le mât fût en Spruce, et Jean Morin, ébéniste à l'origine, obligé de faire du plastique pour gagner sa vie, s'était fait plaisir à faire cet espar creux et profilé, qu'il m'avait fait à prix coûtant.
Le gréement "Dinaël" était très efficace dès le près bon plein, et moins bon au près serré, sauf par petit temps, à cause du dévers de l'antenne souple et pas tenue dans les hauts, suivant en cela les boutres arabes qui sont des bateaux de portant ( les voiliers traditionnels au long cours de ces régions suivent le régime des Moussons)

26 juil. 2013

Bonjour,
En tant que membre des Golden Oldies Multihulls (www.goldenoldies.biz[...]dex.htm ), j'ai été contacté par une personne qui s'intéresse à ce qu’est devenu l’Aigrette, je lu ai conseillé d’acquérir le N°475 de V&V qui en parle, ainsi que d’autres pistes.

De votre coté, est ce que vous en savez plus ?
Une de mes sources pense que le bateau est retourné à Bordeaux et qu’il y était encore en 93 ou 97 !
D’avance merci pour votre possible réponse.
Fred

20 juin 2003

....!!....!!

Ben là Windja tu m'en "bouchain coin" comme dirait je ne sais plus quel Michel ou Vanupié ou... j'sais pu....

Le top captain'...

Ah le chébec...!! je me dis toujours que si je gagne le pastole au LOTO je m'en paye un... le blém' c'est qu'il faut trouver des forçat pour le manoeuvrer. C'est bizarre moi je suis toujours prêt à faire le forçat.

A+ amiral,

20 juin 2003

Chebec
Moi aussi,il m'a fair rêver ce bateau (en plus il était beau)
J'ai sans doute mal expliqué le gréement "Dinaël".
Par exemple pour le "Chebec": il y avait 2 écoutes et 2 drisses - c'est tout (et des bandes de ris, bien sûr). La misaine passait comme un foc au virement de bord, l'artimon comme une grand-voile ordinaire. Pour avoir navigué sur l'"Aigrette", j'imagine comment se serait comporté le "Chebec": pareil, en moins rapide.

L'une des particularités du "Chebec" (Daniel de Monfreid était architecte et avait une grande connaissance des matériaux,de leur travail, ainsi que de la mécanique des fluides, autant que de la navigation) était d'avoir prévu un bord de fuite de la dérive et du safran SOUPLES en élastomères (pour éviter la taînée induite par les décrochements répétés des filets d'eau ( les remous à la suite du safran, par exemple ). C'est pousser les choses un peu loin, mais j'ai trouvé l'idée intéressante. Il n'y a pas eu de suite de cette recherche.

20 juin 2003

Y'a Chébec et Chez Bec...

Je me suis trés mal exprimé Windja, s'cusi! Mézig je gode pour "LE" Chébec (de chez Chébec), c'est à dire un vrai de vrai, de la famille des balancelles et navicelles de Méditerranée. Le Chébec des corsaires barbaresques, celui qui s'est pacifié en cabotant dans la Médit' jusque vers 1957... par là.

Y'en a des restes dans les lignes des caïques, dans certaines bateaux de pêches aussi; ils y ont perdu arcasse et guibre, ils y ont gagné un "engine" et la ferraille qui va avec.

Tu imagines un caïque avec ses élancements, ses ailes "arabes" safranées, sa tonture d'enfer, sa dunette surbaissée parsemée de tapis et de nattes, couchée dans la brise, qui se pointe à un rassemblement de vieux "gaffeurs" avec son équipage pieds nus, hirsute, basané, aux falsars rapiécés et délavés "retroussés on the mollets", et aux tronches plus ou moins enturbannées...

Putain! la classe!!

STP laisse moi peinard avec les bords de fuite et les filets d'eau!

Ca peut aussi avoir son charme, je nie pas...

25 juin 2003

sacré général

Gille Montaubin a dessiner le grement de mon petit trimaran (en cours de construction), et donc il a DEUX GAULES(on en aprend des truc sur HEO!)donc deux mats autoporté réduction de la voilure par enroulement lattes verticales pour garder du rond de chute .Jusque là la theorie est chouette...j'ai hate de voir en pratique.
Si y en a qui ont encore des récits expérimenté en la matiere je suis preneur: j' ai en tête de réaliser moi même les mats: bois creux, renfort fibre
salut
Laurent

Phare du monde

  • 4.5 (170)

2022