Sèchage d'une coque osmosée

avec un chantier, il y a je pense une unanimité sur le bienfait de rincer à fond une coque pelée pour retirer le sel et les solvants

il y a u un fil sur le traitement de l'osmose sur ce forum, très intéressent
:pouce:

il est possible que le "produit" qui enrobe les fibres du mat pour faciliter l'accroche de la résine ait été dissous par hydrolyse, l'eau s'infiltre le long des fibres.
Si c'est le cas il faudrait enlever le mat et éventuellement en remettre une couche avec une résine de bonne qualité, mais c'est délicat à faire sur un bateu à l'endroit (travail "en plafond")

Tant qu'a faire de remettre du verre partout, il ne serais pas plus compliqué de mettre une couche de sergé/epoxy - traitement définitif.

malheureusement pas disponible à Tahiti !!

pour un safran, il est probable qu'il y a de l'eau dedans, infiltrée par la mèche et le long des ferrures internes et peut-être même entre la peau et la mousse s'il est à âme mousse ou dans le bois s'il est à âme contreplaqué.
Pour un safran à âme mousse cela peut devenir dangeureux, j'ai vu à Cherbourg un voilier qui a dû se faire remorquer il n'avait plus que les ferrures ! le safra s'était ouvert en deux, pousse décollée.
Pour un safran bois c'est plus progressif, mais il arrive un moment où il est préférable d'en refaire un, c'est un boulot long mais faisable par un amateur équipé d'un rabot électrique, de presses, d'une ponceuse à bande et de beaucoup de patience

@hotelgolf
9 mois pour la coque ou pour le safran ?

Un mot de marin que l'on entend dans tous les ports, c'est qu'en tout cas, l'osmose n'a jamais empéché aucun navire de naviguer.

Le type d'osmose dépend de la méthode de construction du bateau: les navires "anciens" (avant 1985) utilisaient une résine monolithique qui se gorge d'eau mais provoque très peu de cloques en surface, d'où un phénomène d'osmosage très difficile à reconnaître: la coque se charge mais le délaminage est très faible. Pour les bateaux plus récents, l'osmose est plus manifeste: des cloques apparaissent à la surface du gel-coat et soulèvent l'antifouling. Un moyen facile de reconnaître l'osmose consiste à percer ses cloques, elles répendent une odeur très forte de vinaigre; ce sont les solvants de la résine qui s'échappent. Pour l'achat d'un bateau, le mieux est de le regarder au sec et de constater ou non la présence de ces cloques... Une expertise est une bonne idée, de toutes façons, beaucoup d'assurances l'exigent avant de signer un contrat. L'expert utilisera un appareil qui mesure l'humidité résiduelle. Au dessus de 15%, on peut parler d'un véritable osmosage. Mais pas de panique, cela n'empèche pas le bateau de vivre encore longtemps... Pour assurer une guérison, différents moyens peuvent être utilisés...

La technique la plus radicale est le pelage du bateau; à la raboteuse, on enlève le gel coat, on rince bien la coque puis on fait sécher le bateau avant de le réenduire et de passer un traitement préventif (produit à base de résine epoxy qui bloque toute infiltration). Ce traitement est souvent insuffisant, il vaut mieux recourir à un sablage après le pelage car les cloques s'enfoncent souvent profondément dans le tissu de verre et la raboteuse se contente de couper superficiellement le matériau. En ajoutant le sablage, on creuse bien chaque aspérité assurant une éimination complète des solvants. Ce traitement est long (le temps de séchage dépend de l'humidité résiduelle mesurée mais dure généralement plus de six mois) et couteux: compter environ 6000 Euros pour un 30 pieds. Par contre, si cela est bien fait, le bateau est comme neuf.

Si le cloquage est local (bateau en résine monolithique ou osmose partielle), on peut traiter cloque à cloque en suivant l'évolution. On enlève à la ponceuse l'antifooling puis le primaire, on creuse au ciseau à bois la cloque et on enduit localement avec un enduit de ratissage... Sur un bateau, cette solution associée à un hivernage régulier à terre permet d'interrompre progressivement le phénomène d'osmose.

Dans tous les cas, le meilleur moyen de lutter contre l'osmose réside dans le stockage à terre durant la période creuse (et non en rivière car l'osmose est d'autant plus importante dans une eau non-salée). Attention également à l'eau résiduelle dans les fonds: l'osmose ne vient pas seulement de l'extérieur, elle est favorisée par une grande humidité à bord.

Enfin, il faut retenir un grand principe: les traitements epoxy préventifs ne doivent jamais être passés sur une coque humide, car on emprisonne alors l'humidité et on aggrave le phénomène. Sur une carène ancienne ou sur un navire traité cloque à cloque, un primaire mono-composant permet de sécher le bateau que l'on mettra à terre l'hiver; un primaire epoxy (ou à base de résine desmodure) empèchera ce séchage et aggravera votre cas.