Safran Suspendu....

Il est facile de comprendre que, sans support intermédiaire, c'est la mèche de safran qui supporte tous les efforts. Deux intérêts aux safrans suspendus: leur cout nettement moins élevé, et en course, un meilleur rendement hydrodynamique.

Ces safrans suspendus ne sont ils pas plus vulnérables quand ils sont associés à des barres a roue??? car en ce qui concerne ma barre franche je compte bien 3 paliers: 1 niveau coque, 2-au niveau de la sortie du tube de jaumiére et 3- au niveau de la fixation avec la barre franche dans le cokpit (plaque inox)

Bonjour,
Effectivement, trois bagues calent mieux que deux... quand elles y sont. Par mesure d'économie, certains chantiers "zappent" la bague intermédiaire pour ne garder qu'un palier en haut et la crapaudine sur l'aileron. Mais sur un safran suspendu, si la mèche est convenablement dimentionnée, il l'y a pas de problème particulier. D'autant qu'en cas de choc violent, l'aileron va céder en cassant aussi sa varangue dans la plupart des cas, ce qui fait un joli travail de chantier pour réparer, quand ça ne crée pas de voie d'eau par déchirure. J'en suis à mon troisième bateau avec safran suspendu, et cela ne m'a jamais inquiété. Quant à le perdre, il faut quand même y mettre de la bonne volonté. A moins de ne jamais rien contrôler, c'est vrai, il y en a qui s'en foutent, j'ai les noms. En fait, l'important dans cette configuration est que le haut du tube de jaumière soit sinon staratifié au plat-bord supérieur, au moins coupé largement au dessus de la flottaison, et dans ce cas pourvu de raidisseurs repris sur la structure.

lost spade rudder

j'ai lu un article de philippe harlé qui s'insurgeait contre les critiques faites aux safrans suspendus,il disait qu'il etait plus façile de redresser une meche tordu que de reparer un aileron cassé ,a voir

" Extrait d'un récit sur un Cognac:
"Le foc ferlé serré, la barre amarrée légèrement au vent, le bateau tient une route correcte vers le nord-est en cape sèche entre 90 et 120° du vent. C’est presque confortable, j’en suis surpris. A une vitesse de 3 à 4 noeuds, Rondine embarde en gardant une gîte de 30 à 50°, somme toute, acceptable.

Avec régularité, après un choc de la vague sur son flanc tribord, plus ou moins violent, il glisse sur son bouchain sur la crête en gîtant et abattant légèrement avant de subir la vague suivante. Après quelques minutes d’inquiétude, je me suis habitué à ses mouvements. Il faut préciser que ce bateau possède un aileron important devant le safran. Merci Monsieur Harlé !

Les embruns volent à l’horizontal, les haubans sifflent. Je commence à penser que le vent est plus prés de 50 nds que de 40, peut-être même plus."

NB: En réalité, le Cognac était conçu sans aileron avec un safran suspendu, d'où les propos qu'aurait tenu P.Harlé rapportés par Pierre2 , mais Rondine disposait d'un aileron qui avait été ajouté.

@ Jean, C'est peut-être la conception des J boats qu'il faut mettre en cause, pas le principe du safran suspendu...

Durant le Fastnet 1979, ou les mèches de safrans en carbone n'existaient pas, ce sont pourtant bien les ruptures de mèches de safran en inox qui ont causé l'abandon de plusieurs voiliers d'une certaine taille (two tonners)

Le meilleur rendement hydrodynamique par forme adéquat et abscence de trainée parasite
par tout autre élément non actif se paye par les conséquences du porte à faux obligatoire
avec en particulier flexions permanentes de l'axe (risque de flambage: cf mésaventure de Florence Artaud), grande vulnérabilité aux ofni ou autres, risque de blocage par engagement d'un bout (un plan antérieur protecteur dégrade l'hydrodynamique).
Pour le nombre de portées/paliers dans un tube de jaumière en dehors du contexte économique, à remarquer qu'un 3° point d'appui impose un alignement parfait au risque de bloquer (tout le monde connait la difficulté à remonter une porte avec 3 portées).