Qui était en mer, ce WE, Bretagne Nord

Bon, dernière sortie de l'année avant mise au sec du bateau au chantier. Sortie en solo programmée, de celles que j'affectionne : départ vendredi après midi pour être à bord en fin de journée, et là choisir selon l'inspiration et en principe la météo. La météo est claire : flux d'Est modéré à assez fort pour samedi et surtout dimanche.

Partant du Diben (Est Baie de Morlaix), la sagesse serait de tirer des bords vers l'Est (Ploumanach, sept îles, Ile grande, ...) pour ensuite assurer le retour au portant. Mais non, je sais pas pourquoi, je veux tirer un grand bord direct vers l'Aber Wrac'h, et le retour, ça devrait le faire entre samedi et dimanche. Si tôt dit, si tôt fait. Départ à 21h00, belle nav de nuit sous un ciel entièrement dégagé, sans lune et donc plein d'étoiles, génial. Arrivée à l'Aber Wrac'h, samedi au petit matin. Dodo, puis nouvel appareillage à 12h00 pour commencer la remontée.

Là naturellement c'est du près, mais ça va. On est en mortes eaux, donc courrant les plus faibles et mer pas trop levée avec du 3, sans beaucoup plus. Occasion de visiter un petit mouillage de la côte du Léon : l'anse de Guisseny. Solitude assurée, à l'exception des barques de locaux. La soirée arrive et les emmerdes aussi. Comme à l'habitude, je fais une petite inspection des fonds, le bateau (en CP) a tendance à faire un peu d'eau (multiples points à inspecter cet hiver, puit de quille, passes coques, arbre, ...). Plancher tribord soulevé : pas de pb, 1 ou 2 litres d'eau, assez "habituel", j'éponge. Plancher tribord : horreur. Y a du liquide, mais là carrément noir : huile moteur. Le niveau de stress monte d'un coup. C'est pas le moment que le moteur me lache, le retour au port, au Diben, est toujours un moment délicat, généralement tranquille, mais assez encombré entre les multiples cailloux, bateaux au mouillage, et la houle qui bien souvent vient battre Ar Zemmegues, à l'entrée. Donc le moteur est une vraie sécurité, mais en matière de mécanique, je culmine aux sommets de l'incompétence. D'où un sentiment permanent d'anxiété à l'égard de ces machins, dont je dénigre le caractère polluant et tonitruant autant que j'en suis dépendant pour charger mes batteries et assurer ma sécurité.

En attendant, faut vider tout ça. Pas loin de 2h de labeur avec les instruments de bord : genre grosse seringue pour aspirer le plus gros, casserole sacrifiée et cuiller à soupe pour terminer. Pas de vrai dégraissant ; du sopalin et du PQ en stock. Et tout ça en évitant d'en foutre partout. Je me couche avec mon stress. La météo confirme, ce sera du 4 à 6 pour la journée de dimanche.

Au lever, je sais que la journée sera un peu rude. Il va falloir tirer des bords toute la journée : environ 25 milles en route directe, probablement 30 pour se dégager des multiples hauts fonds, et combien avec le louvoyage ? Je vous laisse à vos calculettes.

Vu les prévisions météo, c'est clair, j'installe d'emblée l'étai largable et le magnifique solent étrainé au printemps et assez peu utilisé cet été (un peu pour aller en Irlande). Bon choix, dès dégagé de l'anse de Guisseny, le vent d'Est me cueille. 1 ris dans la grand voile, puis 2. A présent, va falloir songer à arriser le solent. Et là le blanc : drisse choquée, le solent reste parfaitement étarqué : la drisse est coincée dans la poulie de tête de mat. Là ça commence à bien faire. Je me suspend au guindant, rien ne vient, tout ça dans une mer qui commence à bien secouer : clapot court et profond comme la Manche aime nous les offrir pour mieux casser nos bateaux...

Retour au cockpit, on fait quoi ? Le temps de réfléchir, et voilà c'est fait, ça se décoince tout seul. Bon ben reste plus qu'à prendre le ris et renvoyer... sur la même drisse. Est-ce bien raisonnable, me direz vous ? Pas trop, mais pas vraiment le choix, y a que cette drisse de disponible, et puis petit raisonnement allant dans le sens de la facilité et qui m'arrange : ça sera pas pareil la prochaine fois (!!), ça va pas tirer pareil (point de drisse plus bas).

Donc je résume : 2 ris dans la grand voile, 1 ris dans le solent, une mer qui cogne, et le bateau entre 30 et 40 ° de gite. Donc la question : quelle force de vent. Un héotien était-il sur l'eau ce dimanche entre Brest et Perros ? Mon bateau, un Mopelia IOR, a un déplacement plutôt léger, donc sensible à la gite dès que ça monte dans l'échelle beaufort, et donc j'ai peut être tendance à sur-évaluer la force du vent. Mais pour moi le 6 était bien là et par moment il m'a semblé que ça frisait le 7. Bon en noeud, certainement le bas du degré : 27-28 nds ? Mais j'aimerais savoir, et je n'ai pas pu consulter les observations de Perros et Ouessant.

J'ai connu des conditions plus ventées ; ça n'avait absolument rien de la tempête, ni même du coup de vent, mais tout de même quelque chose de vigoureux et c'est là que l'encombrement dans la tête, pb moteur + drisse qui se coince (j'vous dit pas l'arrivée sous voile et prise de coffre sans moteur et tout dessus...) vous fait approcher vos limites. Chacun les siennes, on est bien d'accord. J'ai bien compris qu'y en a qui à 40 nds font du point de croix en sifflotant. Mais là je me suis senti un peu seul, un peu démunis ; pas paniqué ni à la ramasse pour autant, mais des doutes qui commencent à traverser la tête... Et puis la nuit arrive, alors que j'avais assez naïvement pensé arriver dans l'après midi. Ca faiblit un peu, et ben on va larguer le ris du solent... Et ça y est c'est recoincé !! Même scénario ; je tire comme un beau diable, rien ne vient... retour au cockpit (avec l'angoisse qui remonte à nouveau du genre : "ce coup ci t'a bouffé ta chance, t'es bon pour la prise de coffre avec une voile sur l'avant et avant de trouver quelqu'un pour t'envoyer en tête de mat, ta voile aura eu le temps de partir en lambeaux").... et pouf, le solent tombe tout seul

Ca ira pour ce coup ci, on remballe solent et étai largable, et on déroule le GSE. Arrivée à 21h dans l'alignement des scintillants synchrone de l'entrée du port. On manoeuvre à la voile jusque dans l'aire du mouillage, démarrage du moteur pour terminer la manoeuvre, ça tourne sans alarme, y doit rester un fond d'huile à sa place, dans le moteur et pas dans les fonds du bateau !!. Prise de coffre un peu cafouilleuse, mais il fait nuit, y a pas de témoins !! Ce sera une nuit supplémentaire à bord, pas prévue, mais ça ce n'est pas pour me déplaire. En revanche à nouveau gros nettoyage : beaucoup d'eau infiltrée, mélangée à l'huile, vous voyez le tableau !!

Voilà, j'éprouvais le besoin de faire le récit de cette virée, un peu plus robuste qu'à l'habitude. Il est classé en navigation météo, parce que j'aimerai en savoir plus sur les conditions réelles de ce dimanche. Mais ça pourrait aussi être dans d'autres rubriques, genre taverne du port. Ca m'intéresserait que ceux qui le souhaitent, s'expriment sur cette notion de "limites", peut être aussi sur la mauvaise gestion des risques (la fuite d'huile a sûrement une origine prévisible, quant à la poulie, il y a aussi une raison). Mais en même temps, à tout vouloir gérer, on reste au port... enfin vous voyez toutes ces sortes de choses

L'équipage
16 oct. 2006
16 oct. 2006

un bien beau récit ...
comme on aimerait en avoir plus souvent :-)

PS : ce week j'étais pas en 29N, de "garde" sur paris.

16 oct. 2006

moi, j'aime...
un bateau c'est fait pour naviguer, pas pour rester sous hangar jusqu'à être "nickel-propre-tout-prévu", si ça peut arriver un jour...
Un bon marin, c'est celui qui arrive à prévenir les problèmes, certes, mais aussi à les gérer quand ils arrivent, et il y en a toujours qui arrivent.

Tu l'as fait, donc :bravo:

16 oct. 2006

oui
J'aime bien ton recit qui fait bien vivre la realite et demontre une belle honnetete.

Je retrouve bien des galeres vecues egalement, par contre je n'ai jamais ressenti cette notion de limite.
Mais c'est un peu une nature, je pense, une sorte d'inconscience peut etre, mais qui m'a toujours facilite la vie et jamais conduit dans l'irraisonnable...Sans doute encore trop jeune :-)

16 oct. 2006

super recif

Que tu es été inquiet quoi de plus normal mais parler de "limites" non ,nous sommes (hommes et femme) trés trés resistant et nos "limites" sont trés trés loin même surement totalement insoupsonné. Regardez ceux qui ont derivé durant 8000km dans le pacifique , 6 mois en mer je crois avec rien à manger ni à boire et sur un bateau sans pont, et celui qui est resté 40j dans le Vercor.

non non seulement un peu inquiet, normal :-D

josé

16 oct. 2006

Personne n'a pu te répondre ...
en te renvoyant à la fonction "recherche"...ce qui veut bien dire que le sujet est inédit !
HéO encore très utile et pertinent pour nombre d'entre nous (merci l'equipage) !!!
2- ton moteur NE PEUT PAS ETRE un 4108 s'il fuit autant...!!!
3- même s'il n'est pas inconscient de naviguer avec 40 Knts de vent...ils sont très rares ceusses qui font du point de croix ce jour là à bord...
4- drisse de solent : une joue de poulie cassée et une drisse qui se coince lorsqu'elle est en traction ?
5- Bravo : le récit d'un we qui sent le vrai, le vécu ! un bonheur à lire et même sans doute un vrai plaisir à vivre !!!
Bien amicalement,

;-) :-D

17 oct. 2006

meme JP
dit que les 4108 pisse l'huile
NPSLT !!!

17 oct. 2006

Suintement
Cette moiteur discrète n'est elle pas, à l'instar de la figue caressée par la douce chaleur d'un été berbère, l'expression langoureuse d'une maturité assumée.
Fuite d'huile, certes non.
Humeur lascive, peut être.
....
Et puis de toutes façons, tant qu'ça fuit, c'est qu'y en a.

17 oct. 2006

JP veut certainement parler...
d'un suintement salvateur, preuve s'il en est d'un fonctionnement rustique mais régulier...nous sommes donc là très loin d'une fuite !!! ;-)

16 oct. 2006

A propos des limites
Oui, c'est vrai calypso, je me suis sûrement mal exprimé. Je ne pense pas avoir atteind mes limites, mais précisément à quelques moments précis (retour dans le cock^pit avec ce p... de solent coincé), je me suis posé la question de où elles se trouvaient. Enfin un genre de pensée qu'on n'a pas habituellement.

Vos messages me font chaud au coeur, parce que j'hésitais un peu à me lancer dans ce récit, forcément un peu perso et pas particulièrment héroïque. Donc le risque du bavardage. Mais c'est vrai que moi aussi je me fais souvent la réflexion que ça manque un peu de récit de nav. Et là, j'avais envie de partager.

Quant à la question initale, quid des observations météo, ce dimanche ?

16 oct. 2006

Beau récit
En effet , moi j'étais sur le crouesty et je suis descendu sur l'estuaire de la loire , dimanche j'avais du 25 N de vent en moyenne , et bien a la gite aussi malgres mes 1m80 de tirant.

Christophe

16 oct. 2006

Relevé météo de dimanche
Au semaphore de l'ile de batz, dimanche ils ont enregistré un vent moyen de 20 knts au plus fort

www.infoclimat.fr[...]dex.php

Mais bon 20 knts au près la bas c'est déja pas hyper drôle.

16 oct. 2006

et sur brignonan
rafale à 30 knts, mais moyen aux environ de 20.

17 oct. 2006

et hop !
dans les favoris !

t'as mérité ton étoile, merci Zeph !

jacques content :-D :-D

16 oct. 2006
16 oct. 2006

Merci pour l'info sur le site
C'est bien ce site web avec l'historique des relevés, c'est précisément ce que je recherchais.

C'est une peu ce que je soupçonnais : sur-évaluation quand on est en mer. Et toujours pareil, le vent, c'est une chose, l'état de la mer une autre et c'est cette dernière qui est souvent le plus problématique. On était en mortes eaux (coef de 35 je crois), donc à priori une mer qui lève moins (vent contre courrant) qu'en vives eaux. Et pourtant je l'ai quand même trouvée très dure (avant même d'arriver au large de Batz où c'est souvent le gros shaker), très cassante. D'où l'appréciation un peu exagérée. C'était du vent d'Est, donc avec des passages de rafale et ensuite des accalmies. La station comme il se doit donne une moyenne. Arrivé au large de Batz, vers 18h30, la renverse avait eu lieu, vent et courrant dans le même sens, et c'était beaucoup plus calme.

16 oct. 2006

là bas
c'est toujours le bord...

dès que c'est au prés c'est penible, des rafales à 30 knts et 20 moyens c'est deja pas drôle.
De plus au prés tu as surement du tirer au large ou tu pouvais avoir plus fort

En tout cas tu as geré la situation, donc que de bon souvenir.

16 oct. 2006

merci pour ton récit,
pour ma part, les limites,

ça peut être les limites physiques d'une part (fatigue, blessure, usure morale, ...)

mais aussi les limites ça peut être
l'écart,
entre ce que la situation vécue impose
et l' expérience d'une situation similaire que l'on a pas.
Du coup, il faut plonger dans ses ressources pour trouver une solution.

Toujours en parlant pour moi, cet été, j'ai été confronté à beaucoup de situations limites ( car nouvelles ), et j'ai souvent trouvé une solution, en repensant à la lecture de fils d'H&O, ou de magazines de voile.

Donc merci pour avoir raconté ta sortie, en tout cas , ça enrichit les copains.

16 oct. 2006

Oui, au large
C'est exactement cela, on tire un bord au large, mais en l'occurence en se disant que les courrants seront un peu moins fort, donc avec la montante et le vent inverse, une mer moins cassante. Donc peut être plus de vent qu'au sémaphore de Batz.

Pour Falcor, c'est vrai que le site HEO est un sacré support pour pleins de choses concrètes (j'y ai trouvé des réponses précises sur des questions de batteries, passes coques, étai largable et tutti quanti...), mais je trouve pas assez à partir de navigations, genre "étude de cas".

En tout cas merci à tous pour cet échange.

17 oct. 2006

Joli récit, qui montre avec pudeur et réalisme
qu'un marin, c'est un homme, et qu'un homme, c'est pas un surhomme...

Tient, voilà le bulletin Météofrance de la zone concernée pour hier dimanche :
FQFX45 LFRN 151000
Origine METEO-FRANCE Brest
Bulletin côtier entre la Hague et Penmarc'h le 15 Octobre 2006 à 09
heures UTC.
- Vitesse du vent selon échelle Beaufort - Mer : hauteur
significative -
- Attention : en situation normale, les rafales peuvent être
supérieures
de 40% au vent moyen et les vagues maximales atteindre 2 fois la
hauteur significative.

1-Avis de tempête : néant.

2-Situation générale le 15 Octobre 2006 à 06 heures UTC et évolution
:
Hautes pressions 1030 hPa sur la mer du Nord et la Scandinavie, se
décalant vers l' est.
Dépression 1005 hPa au nord ouest de la Corogne, peu mobile, se
creusant lentement.

3-Prévisions pour l'après midi du 15 Octobre 2006 :
Vent de secteur est 4 à 5 Beaufort, fraîchissant passagèrement 6
Beaufort, avec rafales en Manche.
Mer agitée en général.
En Manche: Houle d'ouest 0,5 à 1 m.
Sur Pointe Bretagne : Houle d'ouest 1 à 2 m.
Beau temps passagèrement nuageux.
Visibilité 4 à 8 milles.

4-Prévisions pour la nuit du 15 Octobre 2006 au 16 Octobre 2006 :
Vent d'est 4 à 5 Beaufort, virant sud-est sur l'ensemble de la zone,
en milieu de nuit, et fraîchissant 5 à 6 Beaufort, en mer d'Iroise en
fin de nuit.
Mer agitée.
Houle d'ouest 0,5 à 1 m.
Beau temps.
Visibilité 5 à 10 milles, s'abaissant 3 à 6 milles.

5-Tendance ultérieure :
Vent de sud-est 4 à 5 Beaufort en Manche, atteignant 6 Beaufort en
mer d'Iroise, avec menace de grand frais passager 7 Beaufort la nuit
de lundi à mardi.
Mer agitée.
Houle d'ouest 0,5 à 1 m.

6-Temps observé à 09 heures UTC le 15 Octobre 2006 :
Ouessant :
Vent d'est 25 noeuds, rafales à 31 noeuds. Mer agitée. Visibilité de
2 à 5 milles. Pression 1018 hPa en baisse.
Perros-Guirec :
Vent d'est 16 noeuds, rafales à 29 noeuds. Mer agitée. Visibilité de
2 à 5 milles. Pression 1020 hPa en baisse.
La Hague :
Vent d'est 21 noeuds, rafales à 33 noeuds. Mer peu agitée. Visibilité
de 2 à 5 milles. Pression 1023 hPa en hausse.

Prochain bulletin le 15 Octobre 2006 à 1730 UTC

17 oct. 2006

si j'ai bonne mémoire

entre l'Aberwrac'h et Batz l'on trouve des haut fond m^me tres loin de la cote qui fait lever la mer surtout courant contre vent.

Pour ma part dans ce coin je reste sur la sonde des 50m qui part de la bouée de L'Aberwarc'h jusqu'au nord de Batz .

josé

17 oct. 2006

ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! ronondidjiou !!!
suis parti confiant seul, enfin non, avec mon Sylphe samedi midi, de St-brieuc.

bulletin météo correct.

j'avais prévu de commencer par un peu de traîne jusqu'à St Quay-portrieux, dormir à St Quay, grasse mat', puis retour tranquille dimanche 15 pour me présenter au sas du Légué (horaires dimanche: 13h12 / 15h12).

St-brieuc / St-quay = 10 milles à vol d'oiseau

je suis donc parti sous grand voile seule samedi, afin de ne pas aller trop vite pour les maquereaux !

passé la pointe du roselier, en face du rocher Martin, je prends 3 maquereaux d'un coup.

je remet la traine à l'eau et en reprends 2 dans la foulée !

cota atteint !
c'est du tout bon !

je décide d'aller directement à destination, vent d'est, forcissant doucement, mais surement...

je faisais du 5/6 noeuds sous gv seule, alors je reste comme ça jusqu'au bout

et j'ai bien fait, parce que le vent n'a fait que forcir, et j'ai eu droit à ce mauvais clapot dans tous les sens à l'arrivée à St quay, provoqué par l'addition du courant important ici, du goulet formée par les iles et les cailloux, les jetées du port, etc..

un vrai bordel pour aller affaler tout seul sur un petit canot.

j'ai vu pendant que j'affalai un régatier se faire un méchant départ au lof !!
avec tous les équipiers a cheval sur les filières et les barres de flèches dans l'eau.

une petite guiness, bien sur, une fois amarré, qu'elle est bonne...

nuit pourrie par le clapot entrant dans le port, (vent d'est !!)

réveil vaseux dimanche, le vent a soufflé fort toute la nuit, et continue sans mollir.

des voisins de pontons se tatent pour repartir, hésitent, et moi aussi.
demain boulot.

la mer est plus agitée que samedi.

ce qui m'embete, seul, c'est que je n'ai pas de pilote, pas d'enrouleur de gn, et aucun renvoi au cokpit.

alors pout aller faire le guignol dans ces conditions en sortant de la couette, beuark !

je me suis rappelé du coup qu'il me reste deux reas d'avance dans mes caisses.
alors je les ai monté en pied de mat pour pouvoir renvoyer au moins les drisses de gv et gn provisoirement au cokpit, et hisser du cokpit pur l'occasion.

j'aime pas ramener la drisse de gv sans les prises de ris, mais bon, pour une fois..

j'ai pris du coup mes deux ris avant de partir, et endraillé mon plus petit foc.

j'ai pu tout hisser vite fait à l'abri des jetées et partir ...sans faire d'acrobaties !

le retour s'est bien passé, mais la mer était bien agitée,la visibilité bof bof, moi, copieusement douché.

vent d'est ou nord-est ici, la mer se lève.

je confirme, rv29, y avait un bon 6 par moment
et ça c'est calmé en début d'aprés-midi, une fois au port comme d'hab' !

j'ai vu aussi à st quay que les bulletins météo-france et météo-consult étaient bien contradictoires !
anticyclone pour M-F
depression pour M-C

pas mal non ?

jacques a séché depuis

:-D :-D :-D :-D

17 oct. 2006

Ca soufflait, quand même
Allez, juste avant de prendre la route, petit commentaire sur les 2 contributions qui précèdent.

C'est intéressant ce commentaire sur la ligne de sonde des 50 mètres. Je n'ai jamais vraiment regardé ce point quand je passe dans le secteur (assez souvent). Il y a certes des hauts fonds assez au large, mais j'avais plutôt l'impression d'être assez débordé en général. Je vais être attentif les prochaines fois, car c'est vraiment un coin où ça remue bien (mais aut total, du côté Triagoz et 7 îles, à l'Est, et les Abers et Portsall à l'Ouest, c'est pas triste non plus, donc au total ça brasse partout sur ce torrent à marée qu'est la Manche !)

Merci Jacques pour le récit. Dimanche je n'ai vu personne sur l'eau, à part un caseyeur qui est passé à 1/2 mille quand ça merdait le plus : bateau en travers, solent fasseyant furieusement et moi faisant le mariole sur la plage avant pour essayer de l'affaler... Sinon, personne, mais la visi était pas terrible en général. Donc de savoir que du côté de St Quay, ça soufflait me "rassure", et ton récit montre les conditions qu'on avait. Mon équipement doit être un peu plus complet : j'ai un pilote, mais à partir d'un certain niveau de vent, il a tendance à décrocher (mais là avec le près, le bateau tenait parfaitement avec la barre amarrée), mes drisses sont renvoyées au cockpit. Celà dit pour le foc, je sais pas si c'est une bonne chose, car dès que la drisse est choquée, elle à tendance à aller faire une boucle dans les barres de flèches, d'où des manoeuvres épuisantes entre cockpit et pied de mat pour déméler et reprendre le mou de la drisse. Très chiant...

Et malgré tout, super WE pour terminer la saison (bateau au sec l'hiver, je ne peux pas me permettre de le laisser au coffre, avec les coups de noroît qui peuvent lever méchant dans le port du Diben)

Amicalement à tous
Hervé

17 oct. 2006

j'étais au nord
de cette zone ce WE; iles anglo-normandes et côte ouest. Si le vent a été conforme aux prévisions en début de WE (force 4 à 6), il a très nettement forci dimanche soir vers 17h30, au pire moment, notre passage du raz Blanchard.
Je n'ai pas mesuré le vent, mais à la voilure et à la gite; un ris et demi tout sous le vent et un petit bout de génois et 30° de gite pour un bateau de 50% de lest, je peux vous assurer qu'il y avait bien plus de 6 (8 estimé) d'Est dans une partie de la zone entre 17h30 et 21h00. D'ailleurs un BMS a été annoncé vers 19h30.

17 oct. 2006

Baie de la Fresnaye....
ce W.E.. Je prends la MTO le samedi midi, annonce de bancs de brume pour le dimanche : donc brume = pas de vent. Le samedi soir je sorts mon tri pour aller mouiller un filet à soles.
Le lendemain, le vent d'Est est bien établi ; impossible de relever le filet seul. L'après-midi mon fils passe me dire bonjour, je lui propose une petite sortie pour récupérer ce sacré filet.
Nous sortons, face aux vagues, le bateau se cabre comme un pur-sang, plonge dans ce clapot court mais bien formé. 1/2 heure de route pour arriver sur zone alors que 10 mn suffisent normalement. Je relève l'engin (3 turbots et un bar) et route terre : beaux surfs. J'avais refait cet hiver entièrement le bateau, maintenant je sais qu'il peut étaler. :-p

17 oct. 2006

j'y étais
en début d'après midi entre plouescat et Roscoff
je pense qu'il y avait un force 5 voire 6 et comme les vent étaient au sud est ,CAD contre la houle, on s'est bien fait secouer, mais ça restait maniable!
Je précise que mon bateau fait moins de 6 mètres.
Salut
Hector

17 oct. 200616 juin 2020

Ouais mais visiblement....
A l'Ile de batz il ont l'air cool sur les relevés. Si on regarde sur le même site les relevés effectués à Perros ou Lannion à 40 km de là :
- il y en a beaucoup plus de relevés
- Et des rafales à + de 50 km/h une bonne partie de la journée

Voir le lien ci-dessous

www.infoclimat.fr[...]dex.php

Et cela correspond plus à ce qu'il m'a semblé y avoir sur place. Au port à Binic, on entendait bien les drisses siffler...

Pour illustrer cette histoire sympa racontée par RV 29, en photo la sortie de l'anse de Primel, marée presque haute. A marée basse c'est beaucoup moins large.

17 oct. 200616 juin 2020

Et les amers d'alignement
.

17 oct. 2006

Merci pour les photos
C'est exactement comme ça, et la nuit y a intérêt à bien se tenir dans l'alignement, surtout à marée basse : pavés à babord et à tribord, c'est pas large et la houle peut lever sèvère (surtout par noroit). Vous connaissez l'histoire du caseyeur gallois ou britannique (je sais plus) qui a coulé dans le port il y a un peu plus d'un an ? Il paraît que c'était pas franchement à cause du mauvais temps, mais bon, il vaut mieux garder toute sa lucidité, à l'entrée comme à la sortie (là, c'était à la sortie, demi tour après avoir talonné, et bateau coulé à 50 mètres de la calle, mini marée noire, etc.)...

17 oct. 200616 juin 2020

Et pendant ce temps là ....
dans le sud ....

17 oct. 2006

dans le sud, un peu plus a l'est...
c'etait assez contrasté

Grosse pétole le matin (avec de la houle, puis le vent est monté a 20-25 noeuds avec des rafales

voir ici: www.nounsai.org[...]/

18 oct. 2006

Eh Pendruig
D'après Mr MTO, il va falloir prendre quelques ris en MED ces jours-ci :-D :-D.

19 oct. 2006

On se prépare....
à prendre des ris, car la mto annoncée n'est guère clémente pour les jours à venir.....

19 oct. 2006

pendruig, c'était comme ça dans le sud ???
ça devait être la galère, non ?

:jelaferme:

jacques, faut c'qui faut

19 oct. 2006

dans le sud, le week-end dernier,
14 et 15 octobre, j'ai pas du dépasser 5° de gite... :-D

Car en plus de la surestimation de la force du vent, il y a aussi la surestimation de l'angle de gite : 30 à 40°... ???

Bref, :-)
temps idéal ici, aller retour sur les Saintes, mais j'ai dépassé mes limites car je me suis enrhumé en route à cause du bronzage intégral que j'ai fait dans le cockpit...
Du coup ça ne m'a pas donné l'envie d'aller déguster quelques huîtres au bar du coin et le retour c'est fait tranquillement à cause de ce rhume que je sentais empirer et qui m'avait affaibli...
Donc sous l'emprise de cette fièvre grandissante, je n'ai pas voulu mettre le spi qui pourtant aurait mérité d'être sorti.

Voilà pour ce qui est de mes limites, en tous cas les plus récentes...
:-D

19 oct. 2006

pendruig, c'était comme ça dans le sud ??
ça devait être galère, non ??

:jelaferme:

jacques, faut c'qui faut

20 oct. 2006

pendruig, c'était comme ça dans le sud ??
t'as dû te faire chier un max !!

jacques, vrai de vrai, rien que pour vous

:-D :-D

20 oct. 2006

pendruig, c'était comme ça dans le sud ??
t'as du drôlement te faire chier !

jacques, vrai de vrai, tout pour vous

:-D :-D

Phare du monde

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2022