Questions sur les spécificités du mouillage d'un cata

M’apprêtant à acquérir un catamaran, j’en suis dans ma réflexion concernant mes choix des apparaux de mouillage, et j’ai quelques questions précises à poser sur la configuration de la ligne.
En effet, locataire jusqu’à maintenant de ces engins, je ne connais que la pratique de la patte d’oie sur ligne « tout chaîne » de 50m . SI, si, vous avez bien lu : 50m, c’est tout ce à quoi on a droit sur un bateau de location de façon (très) générale ! J’ai fini par penser qu’en dehors de la légère économie réalisée, c’était pour faire rire les propriétaires alentour quand on chasse : « Ah, encore un touriste nul ! »
Bref, tout le monde sait, en dehors donc des loueurs de bateaux, qu’il faut plus de longueur de ligne que cela pour mouiller au mieux sur une ancre donnée.
Or, il y a également un large consensus pour affirmer que plus les conditions sont dures, et plus il faut d’élasticité dans la ligne pour diminuer des a-coups pouvant atteindre plusieurs tonnes.
La solution classique proposée est le mixage, chaîne/câblot. Le ratio pourrait être discuté, mais disons pour fixer les idées 50m de chaîne et 50 m de câblot. De cette façon, on peut mouiller par beau temps (et faible profondeur) sur la chaîne et rallonger si les conditions se durcissent.

Question 1 : si la patte d’oie est frappée sur la chaîne par un mousqueton.
Comment fait-on pour la frapper sur le câblot ?

Question 2 : j’aimerais choisir la configuration « tout chaîne » pour faciliter le point ci-dessus mais surtout pour éviter de m’écrabouiller les doigts en gérant le passage de l’épissure chaîne/câblot sur le barbotin . On a alors (en dehors du poids) le problème de la raideur de la ligne de mouillage. Peut-on faire jouer le rôle d’amortisseur à la patte d’oie en gréant sur celle-ci des amortisseurs ?

L'équipage
14 mars 2007
14 mars 2007

patte d'oie
Je pratique la patte d'oie sur mon catana 431.

Chaque branche de la patte fait la largeur du bateau (7m), patte qui est constitué d'un cordage toronné de 20mm au moins et au milieu duquel est adapté un oeil métallique.
Sur cette oeil j'ai longtemps gréé une main de fer Wichard mais ça se tord trop souvent.
Ces dernier temps je gréai un truc (italien ?) en forme de fourchette à 2 branches qu'on referme par une manille une fois la chaîne placée entre les 2 branches (une photo aiderai) et qui présente un oeil qu'on solidarise (manille) avec l'oeil de la patte. J'ai bien sur l'angoisse de ne pas pouvoir démonter si efforts deformants mais ça ne m'est jamais arrivé. J'ai toujours un solide démanilleur à proximité de la poutre avant.
Poser la patte d'oie équivaut à ralonger le mouillage de 5~7 m (dont le mou pour que dans les survente la chaîne ne passe jamais sous tension)

Les deux extrémités de la patte se termine par un oeil épissé qui passe dans les taquets de pont.
Dans ces extrémités est posé un amortisseur en caoutchouc (ça me semble impératif), c'est le modèle qu'on trouve chez les ships français, juste en dessous du plus gros modèle. Y a des fois tout ça est devenu raide (vents supérieurs à 30~35 noeuds)

Cette patte d'oie est indispensable pour absorber les surtensions liées au mouvement d'essuie-glace au mouillage et pour les atténuer très efficacement. C'est d'ailleurs problématique de remonter trop tard (lorsque le vent monte) le mouillage car il y a un moment où, patte d'oie déposée, les mouvements d'essui-glace deviennent trop violent. Il faut anticiper ce phénomène dangereux et partir avant.

Avec ça j'essuie-glace nettement moins que les mono.

Je n'ai pas de bonne solution pour lier la patte d'oie à un cablot qui prolongerait les 50m de chaîne. C'est ma limite.

Je n'ai pas éprouvé le besoin de fourrer les yeux ou les passages dans les chaumards, pas d'usure perceptible en 7 ans (500 jours dont sans doute 200~300 au mouillage)
au port lorsqu'on est cul à quai sur ancre je ne pose pas la patte d'oie (qui rendrai les reprises/réglages de longueur irréalistes/impossibles) mais juste une bosse prise entre un taquet au pied du mat (ajouté ultérieurement) et la chaine par la fourchette évoquée plus haut. Du coup reprendre ou relacher est très aisé.

Enfin la patte d'oeil n'est pas en permanence à poste (sur des yeux plutot que des taquets) comme sur certains cata

Sur les amarres arrière (cul à quai) j'ai aussi des amortisseurs en inox de 12 (des monstres) acquis dans le port à violent ressac qu'est Ostia. Mais c'est très lourd et je vois pas ça sur une patte d'oie, le modèle en caoutchouc est suffisant et moins dangereux pour l'intégrité physique.

Voilà, qu'est ce que j'oublie ?

Yves.

14 mars 2007

Autre manière de voir
J'ai un plus petit cata (35'), et trés léger (genre 2,5 tonnes). Mon tiran d'eau est faible, 80 cm.
Je mouille trés souvent dans 1,5 ou 2 m d'eau.
J'ai choisi pour ça un mouillage dédié "petits fonds" : un britany de 12 kg, 10 m de chaine de 8mm, et une patte d'oie de 2 brins de 6 mètres en 18 mm. Ce mouillage est impeccable entre 1 et 5 mètres, et je ne régle rien.
Si il y a plus de fond, j'ai un deuxième mouillage avec effectivement 50 m de chaine et autant d'aussière.
Dans la grosse baston, j'ai utilisé l'année dernière un truc infaillible. J'étais à une 30aine de mètre de la plage, dans environ 3 mètres d'eau, sur un fond merdique (un peu de vase, un peu de rocher, des posidonnies). J'ai tout betement enterré mon grapin avec un gros bout de bois qui trainait par là en travers dans le sable. Je suis resté comme cela 5 jours dans 30 nd de vents et plus au fond de la baie de Santa Manza en dormant comme un bébé.
Evidement, cela suppose un peu de manipulation, mais c'est vraiment facile. Tu débarque le grappin avec l'annexe, tu fais le gros trou avec la pelle des enfants, tu cherches le gros bout de bois a mettre en travers, tu coinces le grappin, tu rebouche le trou. C'est quasiment inarrachable.
Tout ça pour dire que le mouillage reste un truc peu sûr, quelque soit la chaine ou l'ancre, la longueur ou la méthode. Evidement, plus t'es long et plus ça devrait tenir, mais ca dépend beaucoup du fond. J'ai déja dérapé dans pas trop de vent avec mes 16 mètres de longueur dans 1,5 mètres de fond parce que mon ancre glissait sur les posidonnies. Dans la baston, il faut chercher un point d'ammarrage (mon truc, un rocher, un arbre...) et tu sera toujours plus tranquille qu'avec un simple mouillage,
quelqu'il soit.
Jacques

14 mars 2007

poser un lest sur la chaine.....
au dernier tiers car il donne a la chaine de l'arc et c'est cet arc qui va encaisser les a-coups du boat:tesur:

14 mars 2007

lest sur la chaîne, discuté
Alain Fraysse, dans sa série d'article qui m'a convaincu, ne recommande pas cet ajout d'un poids immergé entre la pioche et le bateau.
Je ne me souviens plus des arguments que j'avais compris à l'époque et dont j'ai retenu uniquement les conclusions.

A relire sur son site.

Yves.

15 mars 2007

je pratique presque ça
ancre 12kg + 10m de chaine de 8 + 30m de cablot et plomb coulissant le long du cablot...

je n'ai jamais eu de problème

15 mars 2007

dans combien tu mouilles avec un cata ?
dans 4m , 5m maxi. Avec un scoop de 10 ça fait 50m. Un scoop de 10 c'est 50 noeuds et 1.5m dans le mouillage sans problèmes . J'essaye de décarer avant et/ou de trouver plus abrité qu'1.5m.
Le tout chaine amortit à la perfection si tu fais bien attention de mettre suffisemment de patte d'oie trois torons (perso j'appelle ça une araignée, mais c'est peut être une confusion). Une largeur de bateau est peut être la bonne mesure, perso j'ai un peu plus et je ne canarde pas trop au milieu des monos.

Le mousqueton arrive à se tordre à l'usage. J'essaye la main de fer (ou le doigt de fer je te dirai ça dans 2 ans ;-) ) depuis l'été dernier et c'est assez cool car on le laisse sur le maillon, sans passer à travers... pour le moment pas de pb mais je ne jurerai pas qu'un jour ça va cher se coincer...

Il exite des pattes d'oie toutes faites avec un oeil au milieu dans lequel passe la chaine et le cablot. Je l'ai vu sur des nautitech de loc mais j'ai jamais réussi à trouver l'oeil au rayon accastillage :-(. Un inconvénient de ça c'est que le mouillage tire sur le guindeau et une étrave au lieu de tirer sur les 2 étraves. Donc la poutre doit absorber aussi des efforts qu'elle n'est pas concue à absorber (c'est ti fronchais cha comme fraze ? ). Avec l'araignée sur les deux étraves tu peux laisser un peu de mou sur la chaine et fini le bruit de raguage par la même occasion.

En final j'ai 40m de chaine + 30m de cablot et je ne me suis jamais servi du cablot, même dans 65++ bien abrités( mais ça n'empêchait pas tout le monde de decrocher à cause des fonds pourris :-( ).

15 mars 2007

juste une question
c'est quoi un scoop ???
Coefficient multiplicateur (pleonasme!! sortez des rangs!!!)

15 mars 2007

merci
.

15 mars 2007

il faut qu'elle soit très solide
quelle que soit ta configuration car quand tu canardes à mort à droite ou à gauche (à bab ou trib ?), c'est elle qui prend tout sur un seul côté, même si la chaine est au taquet.
La mienne doit être du 3 torons de 20 ou 22 pour 7 à 7.5 tonnes en charge totale. Et nous parlons bien de la patte d'oie ;-) (parce que 3 torons !!!)

15 mars 2007

la traction est sur la patte d'oie, affirmatif
Tout le but de la patte d'oie est de répartir les efforts du mouillage sur les 2 coques, histoire d'éviter l'essuie-glace (voir le site d'Alain Fraysse).
Il est HORS DE QUESTION (oui, je hurle) que le mouillage pèse directement sur le guindeau, c'est le plus sur moyen de casser le guindeau, surtout qu'ammaré en un seul point tu essuie(glace comme un malade et bonjour les coups de rappel et la chaîne droite comme un I et les tensions qui dépasse le nominal et surtout, le guindeau qui casse.
Bien sur que la patte d'oie doit être très solide, la mienne est en polychose de 20mm (la chaîne c'est du 10 en ferraille). Lorsque j'éprouve le mouillage (chaîne + patte) je recule doucement jusqu'à tendre le mouillage (chaîne + patte) et ensuite je met les 2 moulins à 1500 tpm (donc 2x8 CV sur les hélices). Tout devient très raide, les amortisseurs en caoutchouc sont presque à la limite, c'est comparable à du 25~30 noeuds. Des fois je teste un peu à 2500 tpm.

Pas difficile de faire solide ... avant.

15 mars 2007

bonne question
Oui c'est le coefficient multiplicateur. un scoop de 10 c'est 10 fois la hauteur d'eau. En fait d'aileurs, je me demande si on ne doit pas dire scope plutôt.... qui doit vouloir dire un truc comme environnement, cadre. Enfin bref, désolé d'avoir été un peu vite c'est bien le coef multiplicateur.

15 mars 2007

Yves : du mou sur la chaine
entre la patte d'oie et l'amarrage de la chaine à bord implique que la traction du mouillage est supportée par la patte d'oie, il faut donc qu'elle soit trés solide?

15 mars 2007

Hauteur d'eau et chaine
Constaté que mouiller long en chaine par moins de 2 m de fond et fort vent (40 noeuds établis) ne sert à rien. La chaine étant étalée sur le fond vu la faible profondeur n'a pas d'élasticité. C'est là où il faut du mixte.
Pour faire la patte, je fixe le cablot sur un taquet sur une coque et je fais un espèce de noeud de chaise dessus pour reprendre avec une autre aussière sur l'autre coque (ca doit porter un vrai nom ce noeud). Ca permet s'il faut partir de lacher l'aussière et d'être en diagonale sur un seul taquet et ca balaye pas trop.

16 mars 200716 juin 2020

avec mon petit cata
je mouille comme un mono, sur un ferrure au milieu du bras de liaison. J'ai 30m de chaîne + 30m de cablot, et j'essaie de me positionner sur des fonds de 10m maxi.

16 mars 2007

bonjour le bras
t'as confiance ;-).
A moins d'exception, c'est quand même conçu pour travailler dans l'autre sens (voir la triangulation d'équilibrage de la tension de l'étai).
Si ça bourrine un gros poil, avec 60m dans 10m tu vas tirer dessus comme un malade. J'espère que tu navigues avec une bonne couverture (météo et assurance et occasionnellement de laine , il ne fait pas si chaud que ça :-) ).

16 mars 2007

patte d'oie ou bosse
Blériot,
Une fois admis que la patte d'oie est utile/nécessaire/indispensable pour atténuer les embardées il n'y a pas de place pour un autre système car la patte doit être sous tension quelque soit la direction apparente de la pioche et donc ta bosse reprise au taquet de pied de mat doit être détendue par rapport à la patte faute de rendre cette dernière inopérante.

Maintenant rien ne t'interdit d'ajouter une bosse reprise au pied de mat, à condition qu'elle soit toujours détendue par rapport à la patte. Ca servira de sécurité au cas ou la patte casserait et ça évitera alors de reporter tout l'effort sur le guindeau via la chaîne.

Je n'ai jamais éprouvé le besoin de cette redondance là et pourtant je suis du genre ceinture+bretelle (sur le même pantalon) + assis et jambe croisée.

Mais peut-être suggère tu un montage dans lequel c'est la bosse qui bosserait lorsque la pioche est dans l'axe et l'un des bras de la patte - par ailleurs très légèrement détendue - ne prendrai sa fonction de rappel que lors d'un écart latéral.
Faudrai vérifier la cohérence de ça, géométriquement.

16 mars 2007

Yves,
oui je sais bien qu'il ne faut pas que le guindeau supporte la force de traction du mouillage. Un taquet d'amarrage se trouve presque toujours à coté dans la baille pour l'amarrage de la ligne de mouillage. Il me semble que c'est justement pour qu'il supporte le gros de la force de traction, la patte d'oie n'étant là que pour créer un point de tire trés en avant du bateau pour limiter les embardées?

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