Questions pour une fiction, Flûte marchande à la Rochelle, XVIIe siècle.

Bonjour,
Pour les besoins d'une fiction que j'écris et dessinerai, je souhaite mettre en scène l'entrée d'un navire dans le vieux port de la Rochelle. Malheureusement, je ne connais strictement rien à la navigation à voile. Et je cherche des informations pour rendre la scène aussi « crédible » que possible.

Le contexte est le suivant :
Nous sommes l'été 1627. L'armée royale s'apprête à faire le siège de la Rochelle, en organisant le blocus de la ville.
Un capitaine-armateur rochelais revient de plusieurs mois de cabotage sur la côte atlantique, où il fait habituellement son négoce. (Sa dernière étape était Bordeaux.)

Cependant, en arrivant aux environs du chenal qui mène au port de la Rochelle, il réalise que des édifices de guerre ont été construits durant son absence et que l'artillerie de l'armée royale, pointée vers le chenal, menace l'accès au port.
Malgré les tirs de semonce qui sont dirigés vers lui, l'équipage décide de forcer le passage, coûte que coûte.
L'opération réussira, notamment parce que les canons sensés empêcher l'accès à la ville sont encore mal ajustés.

Quelques précisions :
- Le navire en question est une flûte marchande : un trois mâts aux voiles carrées.
- Après avoir subi des déboires préalables, l'équipage est, a priori, réduit à 5 personnes.
- Les conditions de courant et de vent doivent être idéales, pas besoin de compliquer davantage la situation.

→ Quel est le réglage de voilure à adopter, dans cette situation, pour ce type de navire ? Quel(s) mât(s) cela concerne-t-il ?
→ Quel est le vent idéal pour que la manœuvre réussisse ? (Force et direction)
→ D'ailleurs, les navires entrent-ils au port grâce au vent ? Ou en comptant uniquement sur le courant dans le chenal ?
→ Quels ordres sont donnés aux marins pour exécuter quelles manœuvres ?
→ Un équipage ainsi réduit à 5 personnes serait-il suffisant pour mener à bien ces manœuvres ? Sinon, quel effectif minimum vous semblerait indispensable ?

NB : L'action implique une situation d'urgence. On peut tout à fait imaginer une manœuvre hors du commun, pour que le navire puisse aller s'abriter au plus vite dans le port.

Je le répète: je suis complètement incompétent dans le domaine de la navigation, j'ignore même certaines évidences liées à la nature de l'océan, aux marées... Si vous m'accordez votre aide, soyez donc pédagogues, s'il vous plaît !
D'avance merci pour les retours que vous pourrez me faire.
Bien cordialement,
A.B.

L'équipage
19 oct. 2022
19 oct. 2022

Alors je connais mal le port de la Rochelle donc je ne saurais te dire comment se faisait la manœuvre d’entrée
Dans bien des ports, on halait les bateau le long d’estacades avec des cabestans (manoeuvrés par des femmes)

Sinon il faut imaginer un navire qui arrive avec du vent portant donc des vergues plutôt perpendiculaires à l’axe du navire et des voile plutôt gonflés.

Ces navires remontaient mal au vent.

Vu le temps à manoeuvrer les voiles carrés pour être réaliste il faut plutôt imaginer l’utilisation des seules voiles carrées basses et des voiles triangulaires foc misaines etc à l’avant ainsi que de l’artimon à l’arriere

Je ne suis pas du tout specialiste.

Tu trouveras dans l’un des tomes de fortune de France une description détaillée du siege de la Rochelle par Robert Merle

Et pour les plus belles pages de la litterature maritime française il FAUT absolument lire le recit du naufrage debutant l’Homme qui rit de Hugo.

Voilà le peu d’aide que je peux donner, les marins compétents completeront


Abe69:Bonsoir,Un grand merci pour votre réponse. L’œuvre de Robert Merle m'est familière, même si je l'ai découverte partiellement et dans le désordre. Je me suis cependant arrêté juste avant le siège de la Rochelle, au tome précédent : « le Lys et la Pourpre », où il est question de l'invasion de l'île de Ré par les Anglais et sa défense.Il faudra que j'y revienne !(« Fortune de France » a contribué à mon envie d'écrire sur la période, tout comme les œuvres de Dumas, Rostand, Perez-Reverte ou Zévaco...)D'autres ouvrages m'ont permis de me documenter longuement sur ce siège. La séquence que je veux mettre en scène est courte et elliptique.Mon support est la bande dessinée, il me faut donc expliciter la manœuvre en quelques mots, faire crier des ordres. Et montrer les matelots à la manœuvre en quelques images... Et je veux que la voilure soit adaptée à la situation.Comme l'événement est raconté via un journal de bord, je peux tout à fait commenter la nature du vent et du courant par ce truchement.Mon travail s'apparente à celui du prestidigitateur : jeter de la poudre aux yeux. :)Mais je souhaite le faire avec le plus de précision, de vraisemblance possible.Merci pour la référence à Hugo ! J'irai lire la description de ce naufrage. :)Je pense aussi à Dumas, à sa description du naufrage du Pharaon, dans Monte-Cristo (chapître XXIX). Je ne connais rien à la navigation, mais comme Dumas y fait raconter l'événement par un vieux loup de mer, il emploie un champ lexical approprié. Et la scène acquiert, par conséquent, vraisemblance et précision.Cordialement,A.B.·le 20 oct. 2022 00:04
19 oct. 2022

l'entrée du port de la Rochelle était absolument impossible pour la simple raison qu'il y avait une chaine entre les deux tours ...dont on voie entre les traces de son existence


Abe69:Bonjour,Je connais l'existence de cette chaîne, qui barre l'entrée du port. Je sais cependant que, plus tard, après que la digue ait été dressée dans le chenal par les forces royales pour finaliser le blocus, un esquif rapide avait pu franchir le barrage pour porter un message aux Rochelais assiégés. Auquel cas, la chaine avait pu être abaissée. (Le chenal devait être surveillé quotidiennement, malgré les bombardements incessants sur la ville - les Rochelais guettaient les manœuvres des anglais, au loin.)J'ai lu par ailleurs que, dès le printemps 1627, sentant le vent tourner, les Rochelais s'étaient préparés à tenir le siège en envoyant notamment des corsaires piller des navires marchands alentours, de façon à réunir (entre autres moyens) des ressources.Un navire ne pouvait-il signifier, via un pavillon par exemple, son attache à un port ? Ou du moins montrer qu'il n'avait aucune hostilité ? Ceci, de façon à ce qu'on abaisse momentanément la chaîne et autorise son entrée dans le port...Cette chaîne était tendue par un système de cabestan, abrité par l'une des tours. Et pouvait, à la manière d'un pont levis, être hissée ou abaissée assez vite, je pense...Mon capitaine-armateur est Rochelais. Il s'agit de son port d'attache. Il est surpris par l'évolution de la situation après plusieurs mois d'absence et tente un passage en force. (Sa cargaison de sel et de vin sera accueillie avec bonheur par les gens de la cité.)Voilà pour les précisions...·le 19 oct. 2022 23:33
20 oct. 2022

Bonjour,
Pour ce qui est des conditions météo propices à l’entrée du port, il faudrait que le vent vienne du secteur sud-sud-ouest pour se retrouver au portant
En revanche, au moment du siège de La Rochelle, en plus de la fameuse chaîne qui était aux mains des rochellais et donc facile a passer pour un rochellais revenant chez lui, Richelieu avait organisé un véritable blocus du port avec plusieurs digues temporaires barrant le passage entre les deux rives au niveau de ce qui est aujourd’hui le port des Minimes et la tour Richelieu.
Il existe de très nombreuses illustrations et tableaux de cette disposition militaire de l’époque.
Il faudrait certainement visiter le musée de la Marine de Rochefort pour y consulter ce qui concerne le siège de La Rochelle et aussi aller aux Archives Nationales de Paris où de nombreux documents écrits sont conservés.
Tenter aussi de rentrer en contact avec le musée de la Marine de Paris.
Il est pour l’instant fermé pour travaux mais je sais que les chercheurs sont autorisés à travailler à partir des documents du musée qui sont momentanément conservés et stockés à Dugny en région parisienne.
Bonne chance et bon courage….


Abe69:Bonjour. Merci pour vos retours !La situation connaît un moment de « flottement », où, du point de vue des gens de la cité, la perspective d'un siège n'est pas encore avérée et où le commerce continue avec l'extérieur, par voie de terre ou de mer, tant bien que mal - notamment pour accumuler des provisions. Chaque camp tente des alliances. Le royaume de France va renoncer à ses traités de paix avec l'Angleterre - qui tente de venir au secours de la ville - et va nouer des liens (très provisoires) avec l'Espagne.Pendant ce temps, les citadins et les habitants des faubourgs alentours connaissent des harcèlements et des violences, notamment par voie de terre, où les armées des seigneurs attachés au roi pillent les populations et assassinent.Merci pour vos conseils, concernant le Musée de la Marine de Rochefort. Faute de temps et de moyens, je me suis, pour l'instant, contenté de lire des ouvrages à ce sujet - les historiens qui les ont écrits ont fait ce travail de parcourir les archives préalablement. Enfin, les plans et illustrations de Jacques Callot, concernant cet événement, me sont aussi d'un grand secours.Je vais peut-être simplement avancer la date de l'événement à la fin du printemps. C'est à cette période charnière (printemps-été) que Richelieu travaille à mettre à mal la flotte rochelaise, qui, selon mes sources, importe des approvisionnements, soit par commerce, soit en pratiquant la guerre de course (pillages corsaires). Mais ce n'est qu'à partir d'août 1627, a priori, que les approvisionnements de la Rochelle sont saisis systématiquement. Je suis en train d'effectuer tous ces réglages (chronologie générale / Faisabilité de la manœuvre de cette scène) pour évaluer si je peux écrire cette action dans la limite du « relativement vraisemblable ». NB : Il s'agit d'une fiction historique, pas d'un documentaire. Le cadre que je me fixe est cette « relative vraisemblance ». Cordialement.·le 20 oct. 2022 12:05
20 oct. 2022

Pour revenir sur ce que je dis au-dessus et par rapport à ce que tu envisages dans ton scénario de BD, il me semble qu’il y a une impossibilité de base :
La digue qu’a fait construire Richelieu était construite sur des navires coulés auparavant en travers de la passe et elle se révéla inexpugnable
Les anglais eux-mêmes montèrent 3 flottes de guerre pour tenter de forcer le blocus mais n’ont jamais réussi
Si, comme tu le dis, une embarcation a réussi à porter un message aux rochellais, il n’a pu s’agir que d’un esquif de très petite taille et non d’une flûte qui était un navire d’assez grosse taille


Rigil:Oui, mais l'auteur précise bien que le navire arrive au tout début, lors de la mise en place du dispositif de siège...on peut même imaginer qu'il est favorisé par le désordre régnant et que les manoeuvres des bateaux pontons gênent les tirs ?...·le 20 oct. 2022 09:17
Abe69:Bonjour,Oui, je place l'action bien avant la construction de la digue, été 1627.La digue ne sera construite qu'en 1628. Avant le siège, la situation connaît un moment de flottement, où, du point de vue des gens de la cité, la perspective d'un siège n'est pas encore avérée et où le commerce continue avec l'extérieur, par voie de terre ou de mer, tant bien que mal.Cependant, les citadins et les habitants des faubourgs alentours connaissent des harcèlements et des violences, notamment par voie de terre. Je vais peut-être simplement avancer la date de l'événement à la fin du printemps. C'est à cette période charnière (printemps-été) que Richelieu travaille à mettre à mal la flotte rochelaise, qui importe des approvisionnements, soit par commerce, soit en pratiquant la guerre de course (pillages corsaires). Mais ce n'est qu'en août 1627, a priori, que les approvisionnements de la Rochelle sont saisis systématiquement. Dans les deux camps, des tractations ont lieu, chacun pousse ses pièces sur l'échiquier...Les Anglais, venus "au secours" de la Rochelle quittent Portsmouth le 7 juillet. Leur débarquement sur l'île de Ré surviendra le 21 juillet 1627 et précipitera les événements.Par ailleurs, j'évoquais l'esquif qui réussit à passer (MIRACULEUSEMENT !) la digue au moment de son achèvement (mars 1628), pour appuyer le fait que la chaîne était amovible, face à l'argument qui m'était opposé. Et oui ! C'est la petitesse de l'embarcation et sa grande maniabilité qui permit cette prouesse. (Je viens de vérifier : il s'agit tout de même d'une patache.) Pour le reste, aucun vaisseau de guerre ne réussit à franchir le blocus ! :)Merci pour vos retours !·le 20 oct. 2022 11:26
20 oct. 2022

Il faudrait noter que la flûte arrive à marée haute de vive eau car il semble que le port est envase


Calliope:.... par un coup de vent d'ouest qui a engendré une surcôte importante et que la flute est partie au surf sur un crête de vague qui lui a permis de passer par dessus les obstacles. Pour la sortie va falloir trouver autre chose ;-))·le 20 oct. 2022 08:34
Abe69:Merci ! C'est une entrée définitive, pas de sortie. L'équipage sera acculé dans la ville et connaîtra le terrible sort des Rochelais. ·le 20 oct. 2022 11:32
20 oct. 2022

Je n'ai aucune connaissance sur l'événement historique en question, donc je ne m'avancerai pas sur le problème des obstacles installés pour le blocus.

Par contre, ce que je peux dire de la manœuvre d'un trois mâts sans ces conditions :

  • L'équipage de 5 est vraiment le stricte minimum, un à la barre et 4 aux manœuvres.
    Les François sont obligés de mettre quatre ou cinq hommes d’équipage sur les vaisseaux de 20 à 30 tonneaux pour les faire naviguer, les Hollandois n’en mettent que deux ou trois au plus ; sur un vaisseau de 150 à 200 tonneaux, les François mettent 10 à 12 hommes, les Hollandois que 7 ou 8. Les François mettent 18, 20 à 25 hommes sur un vaisseau de 250, 300 à 400 tonneaux, les Hollandois n’en mettent que 12 ou 16, 18 tout au plus. (wikipedia)

  • Vent portant, donc entre ouest et sud ouest. Force 3 à 4 serait l'idéal pour avancer sans risque. Donc quelques moutons sur l'eau, mais sans plus.
    Évidemment marée montante, plutôt proche de la fin du flot, peut-être 1h avant la pleine mer.

  • Fortune de misaine (voile basse carrée) en propulsion principale.
    Un ou deux focs devant, mais ils seront masqués par la voile de misaine. Ils ne servirons qu'en cas de besoin de changement d'allure.
    Et puis la voile aurique tout à l'arrière (Artimon ? Brigantine?), nécessaire aussi en cas de changement d'allure.
    Rien sur le grand mât.

  • S'ils veulent aller plus vite, on peut imaginer qu'il envoient plus de toile sur la misaine (huniers), mais ça demande à cette époque là de monter au mât.
    Les voiles hautes ne sont pas proprement serrées mais simplement carguées.

  • Une ancre doit être prête à mouiller à n'importe quel moment pour stopper le navire.


mocitoo:je ne pense pas qu'il y avait des focs sur une flute de cette époque mais des voiles carrée sur le beaupré, non? (civardière il me semble)·le 20 oct. 2022 09:53
Abe69:Merci beaucoup pour cette proposition ! Je vais étudier ces dispositions et m'autoriserai à venir vous questionner, si j'ai du mal à visualiser la chose.Est-ce l'homme à la barre qui crie les ordres ? Il briefe ses marins, passe à la barre et chacun sait ce qu'il a à faire, dans ce cas-là ?Par ailleurs, quelle est le réglage de voilure préalable - avant la configuration que vous proposez - qui autorise la plus grande réactivité (c'est à dire le moins de manœuvre ?)Le navire a parcouru une voie "classique", qui le fait arriver de Bordeaux et a, a priori longé (mouillé à ?) Oléron.Tout m'est permis, tant que cela demeure dans le cadre du "relativement vraisemblable." (Mon récit tolère une certaine "emphase"; la fiction est entremêlée à l'Histoire, dans la limite de cette vraisemblance.)·le 20 oct. 2022 11:53
SailCamille:Si la personne qui a mis -1 à mon commentaire veut bien m'expliquer qu'elle bêtise j'ai ou dire ?Bref...En effet sur les illustrations que j'ai pu voir il n'y a pas de foc mais des civadières (ceci dit l'un n'exclut pas l'autre, en tout cas plus tard).Je ne connais pas le petit nom de la voile latine tout à l'arrière, qu'on appel artimon ou brigantine sur les navires légèrement plus modernes.Pour continuer de répondre :- Oui dans cette configuration avec équipage réduit, on peut imaginer que l'homme de barre soit le capitaine, l'équipage étant autonome sur le pont pour exécuter les ordres.- Venant d'Oléron, vent de SW donc, grand largue, toutes les voiles basses dehors (civadiére, misaine, grand-voile), plus celle que j'appelle brigantine.·le 20 oct. 2022 20:15
Abe69:Super !! Encore un grand merci ! :) (J'ai rétabli la neutralité de la notation par mon vote positif.) Cordialement.·le 20 oct. 2022 20:42
20 oct. 2022

Je ne connais rien à ce genre de bateau mais juste un mini detail.. Beaufort est né fin du 18ème siècle, je ne sais pas comment il décrivaient le vent à cette époque là..


mocitoo:il le décrivait par: " p.tain y a furie de temps va falloir trouver un abri" ç'était efficace aussi... :-)·le 20 oct. 2022 13:05
20 oct. 202220 oct. 2022

Le tirant d'eau de la flute va générer lui aussi quelques difficultés .

Histoire le 20 juillet les Anglais débarque sur l ile de ré avec 80 vaisseaux et 10 000 hommes pour aider les Calvinistes Rochelais contre le roi de France (Richelieu)

Les français eux tiennent Oléron (st Denis )et tirent sur les bateaux qui tente de passer le pertuis d’Antioche.

La manœuvre pourrait être de passer à marré haute le Pertuis Breton (11 pieds soit 3m26) Toise de l'Écritoire. (voir si ça passe !) je vérifierai ce soir à la maison .

et on se retrouve à l'entré du canal !

Maintenant si les Français tiennent le canal !?! En bon Capitaine je fais débarqué l'avitaillement dans des chaloupes de pêches mais je ne rentre pas dans ce merdier ! ;=)

www.geoportail.gouv.fr[...]/carte

voir sur les cartes Cassini la configuration de la cote a peut prés a l’époque en gros ni le port de la Pallice ni les minimes n'existent ce sont des marées et du sable donc pas de canons .

ps à la publication de ta BD n’hésite pas a venir nous la présenter sur ce forum il y a beaucoup d'amateur de BD surtout quand elles touchent le monde de la mer.


Abe69:Un grand merci pour ces précisions !! Je tente d'intégrer mes intuitions à la fois dans la chronologie de l'époque, les réalités techniques, stratégiques et humaines du moment.Ici, la création est un mélange d'intuition, de documentation et un désir d'images, que je malaxe et essaie de rendre aussi vraisemblable que possible... L'option de débarquer l'avitaillement dans des chaloupes est pertinente, mais la faible constitution de l'équipage (qui a déjà essuyé une « mutinerie ») va limiter la possibilité d'acheminement... Enfin, c'est souvent le propre de la dramaturgie, de présenter un conflit, une épreuve a priori insoluble, dangereuse, et de le résoudre par des méthodes peu conventionnelles. C'est cette alchimie qui fait les héros (Ici, le capitaine-armateur n'est cependant pas mon protagoniste...)L'idée est de doser le faisable/ le probable / le « ça passe » pour ne pas tomber dans le grand-guignol complet, mais rester dans le « Fiouu ! C'était juste !! » Enfin, les scènes situées à la Rochelle et dans le domaine de la navigation ne constituent qu'une faible part du récit. Mais toute histoire d'aventure sise dans le Grand Siècle doit avoir au moins une scène marine, le "souffle de l'aventure" est à ce prix, je crois ! (Et tant pis si l'auteur est ignare en la matière. Il se documente...)Il s'agit ici d'un projet en cours d'élaboration. S'il vient à trouver acquéreur, je reviendrai vous le faire savoir. :) Bien cordialement ! A.B.·le 20 oct. 2022 12:36
20 oct. 2022

pour les références cartographiques de l'époque voir ce site

www.alte-historische-karten-antica.com[...]20.html

Le vieux port n'avait absolument pas la configuration actuelle. Seule la partie juste derrière les tours existait.
Toute la partie port ancien de commerce avec l'écluse n'existait pas

A l'extérieur, la fameuse Tour Richelieu qui balise le chenal aujourd'hui à bâbord n'existait pas non plus. Elle a justement été construite pour baliser ce qui reste sous l'eau de la fameuse digue construite par Richelieu lors du blocus: aujourd'hui un banc de sable et d'enrochements. Il se dit que ce qui reste des navires coulés à l'époque (probablement plus que des bouts de membrures) est toujours dessous.


Abe69:Merci !Au cours de mes recherches, je suis aussi tombé sur un forum, présentant ce plan-relief, élaboré par un passionné à partir de plans d'époque :touteslesmaquettes.forumpro.fr[...]-relief ·le 20 oct. 2022 14:12
Rouletaquille:Tu as aussi le département des plans reliefs du Musée de l'Armée aux Invalides à Paris où se trouvent tous les plans relief de Vauban·le 20 oct. 2022 14:35
Abe69:Merci !! Néanmoins, ils sont commandés par Louis XIV et donc postérieurs à la période qui m'intéresse (C'est-à-dire le règne de Louis XIII et Richelieu.) Il me faudrait les étudier pour les réadapter, ce qui serait coûteux en temps. (Dans la fiction historique, chaque détail qui pose question est vite susceptible de devenir sujet à thèse !)Ceci dit, il faut que je trouve du temps pour visiter ce lieu incontournable !! :)·le 20 oct. 2022 14:43
20 oct. 202220 oct. 2022

Merci, il est vraiment agréable pour le lecteur (ou spectateur) initié dans un domaine de ne pas avoir à supporter des invraisemblances criantes dans le récit/scenario.

Pour la petite histoire:
Hergé mettait un point d'honneur à ce que les détails soient vrais.


Abe69:Oui !! Concernant le domaine de la navigation : il avait notamment envoyé des collaborateurs de son studio faire des croquis et prendre des photos du port de St Nazaire, pour "les Sept Boules de Cristal". (Il ne disposait pas des outils de recherche et de découvertes actuels ! La création visuelle - pour peu qu'elle se voulait vraisemblable - exigeait une certaine logistique, pour la collecte et la gestion de la documentation !) La navigation a une grande place dans les aventures de Tintin, entre "L'ile Mystérieuse" et "le diptyque du "Secret de la Licorne" et "Rackham le Rouge"... :)·le 20 oct. 2022 13:39
Rouletaquille:Dans les années 80, j'avais rencontré François Bourgeon lors d'une dédicace à Paris de ses BD "Les Passagers du Vent" et il avait expliqué qu'avant d'écrire les scenarii et de commencer les dessins il avait passé des années à visiter les musée de la Marine et les lieux où sont conservés les documents anciens. ·le 20 oct. 2022 13:47
Abe69:François Bourgeon pousse l'immersion et la vraisemblance par la documentation à un point rare, ce qui fait l'originalité et la pertinence de ses récits. Il côtoie, entre autres "réalistes historiques" André Juillard et Patrice Pellerin ou Jean-Yves Delitte dans ce domaine...Bourgeon consulte par exemple des guides météo, pour savoir quel temps il faisait à tel moment... Il repousse le souci de vraisemblance à un niveau qui n'est pas le mien, je l'avoue... Je suis un novice à côté de ces auteurs. :) Voyez cette vidéo, où Bourgeon a même reconstitué une partie de la butte Montmartre pour définir ses éclairages... Fou ! www.youtube.com[...]/watch Cordialement.·le 20 oct. 2022 14:25
20 oct. 2022

l'époque de ce livre (manuel du pilote, 1878) n'est pas la même mais cela peut donner quelques indications de ce que l'on enseignait aux pilotes de navires pour entrer à La Rochelle quant à la nature des fonds. Les mesures (probablement en brasses sous Richelieu) devaient être différentes.
Quant à la référence faite au phare qui se trouve en ville, je ne sais s'il existait sous Richelieu.


20 oct. 202220 oct. 2022

Pour ce qui est du travail en amont de la rédaction et du dessin de ta BD, il y a certainement un gros travail à faire de recherche.
Pour ce qui est des documents anciens de marine (y compris pour des lettres officielles et autographes d'époque), il n'y a pas meilleure librairie que celle là:

www.librairie-marine.com[...]ois.htm

(c'est la page concernant les docs de l'ancien régime)

J'y ai acheté plusieurs ouvrages et autographes assez rares par le passé.


Abe69:Je consacre pas mal de temps à la recherche, effectivement - dans la limite du raisonnable, qui est toute subjective.La création peut se révéler une sorte de "poupée gigogne" infinie. Chaque détail, chaque référence en appelant d'autres... Définir la bonne proportion de documentation, s'y limiter et ne pas se perdre dans la recherche (ne pas partir sur une thèse !) est un des secrets du métier si on veut le rendre viable financièrement (Ce qui est déjà, en soi, une gageure !) Je vais suivre votre lien. Merci pour la référence ! Cordialement.·le 20 oct. 2022 13:47
20 oct. 202220 oct. 2022

J'ai oublié de le citer plus haut, mais le lieu incontestable à visiter quand on fait des recherches sur l'histoire de la Marine, des sièges et des batailles navales, ou les documents officiels d'époque (décrets, correspondances comme cartes marines) c'est la bibliothèque historique de la Marine qui se trouve au château de Vincennes près de Paris.

L'accès est libre et gratuit sur présentation d'une pièce d'identité (c'est un département officiel du Ministère des Armées). Il faut juste s'inscrire à l'avance pour consulter certains documents.

Il y a des milliers de livres et de cartes marines de toutes les époques. Toutes les correspondances officielles aussi (du simple décret à destination des officiers de marine jusqu'aux courriers du Roi sans oublier des plans des ports ou des navires).
Mon père y passait des journées entières à la recherche de documents sur Lapérouse avant de faire partie d'une des expés qui sont parties plonger sur les épaves de Vanikoro dans les années 90/2000

Ils ont un service de reprographie très performant au cas où tu voudrais avoir des copies de certains docs.


Abe69:Merci beaucoup !!! :)·le 20 oct. 2022 14:44
22 oct. 2022

Abe69:Merci pour ces nouvelles références ! Bon weekend. Cordialement.·le 22 oct. 2022 13:50
22 oct. 2022

Ca donne de plus en plus envie cette BD


Québec, le cap Gaspé

Phare du monde

  • 4.5 (103)

Québec, le cap Gaspé

2022