Quelqu'un ici aurait-il des nouvelles de "Ponpon"

J'avais rencontré ce personnage attachant du Marin et des CaraÏbes où il vivait à son bord et connaissait il y a quelques années une certaine notoriété de conteur d'histoires, que j'aime encore écouter. L'un de vous le connait-il ?

clinkemaillie.free.fr[...]que.mp3

"Vieillesse…la rouille des jours me fait des coulures. Comme tous les vieux, j’ai de la fuite dans les idées. J’ai l’étoupe de la mémoire qui se détache des bordés du cortex, puis les coutures lâchent et le retour de galbord se rétracte, il y a de la fuite aux anguillers. On se tâte une vie entière, puis par habitude on se prostate. Comme tous les bateaux de Bretagne, c’est le bordé bâbord qui souffre en premier. Normal, nez au vent d’ouest, ce côté-là est au soleil quand il y en a. On se répète qu’il vaut mieux flotter sans grâce que couler en beauté, mais quand même, on garde de si jolis souvenirs de ceux qui sont partis jeunes dans une gifle de hunier, sur un manque à virer. On sait qu’un jour c’est l’étalingure qui lâche ; on ne chante plus rien que pour soi des chansons que les autres ne connaissent pas ; si le cœur ne suit pas, comment entonner une chanson à virer ? On se mure, comme homme de barre à cagnarder pour ne pas qu’il voit les lames qui prennent en croupe. On essaye de rester droit comme un cabillot, mais on gîte de plus en plus vers la terre. C’est à Florès que je voudrais passer. J’y suis passé souvent, mais c’est de cette île là que je voudrais passer pour de bon. Je voudrais y être aimé assez pour qu’on me fasse une tombe à Monchique et qu’on m’y porte en terre après un dernier tour en mer. Je ne voudrais pas y laisser grand’chose, juste un petit vœu pour payer une grande bouffe d’Espirito Santo, avec quelques génisses et du vin portugais."