Quelle route de Port Blanc (22) à Guernesey ?

Equation impossible à résoudre plus de 48 h à l'avance surtout sans connaitre le voilier .
De plus, il faut être capable de changer d'option en cours de route...

karibario.blogspot.fr[...]is.html

Ce dicton pourra aussi t'inspirer... « PUISQU'ON NE PEUT CHANGER LA DIRECTION DU VENT, IL FAUT APPRENDRE A ORIENTER LES VOILES »

"Ne jamais décider à l’avance de son lieu de destination. La météo en décide et notre « jeu » consiste à l’anticiper.

Par exemple, sur une navigation de 3 jours à partir de St Quay-Portrieux, si le vent doit passer sud le 3ième jour, il n’est pas question de « monter « à Guernesey. S’il doit tourner sud-ouest, évitez Jersey et privilégiez St Malo.

Deuxième exemple : Alors que le mois d’aout s’annonce incertain, et cela arrive parfois, pourquoi décider que l’on part en croisière en Espagne alors que le vent oscille entre l’ouest et le sud-ouest. En Irlande, il fait moins chaud, mais on est presque sur de revenir sans faire de près. Notez toutefois le presque."

karibario.blogspot.fr[...]nt.html

Sur un 25' en famille il faut eviter les etapes de plus de 6h00. A 4nds en route directe cela fait 24 milles, un peu plus si les conditions courant et vent sont favorables. Depuis Port Blanc cela fait ile de Batz-Roscoff, Trebeurden, Perros Guirrec, Lezardrieux, Brehat et de la le grand saut sur Guernesey si la meteo est parfaite.
Sinon St Malo ou Chausey. Depuis Chausey, Jersey est facile ensuite Guernesey et retour direct sur Brehat par belle meteo.
C'est de toutes les facons une magnifique croisiere pour un 25' et meme pour un 32'.
Avec un 40' on a tendance a sauter les etapes et c'est souvent dommage.

Naviguer de nuit fait partie des expériences qu'il me reste à découvrir...

Altair se trompe de Port-Blanc... Funky Junky dit partir de Port-Blanc à Penvenan. Déjà plus à l'est que Perros Guirec.

Il est bien sur difficile de dire quelle est la meilleure (moins mauvaise) option sans avoir la météo et les horaires et coefficients de marées.
D'où l'intérêt d'étudier les options avant... et leurs replis possibles.

Bonjour,

En partant de Perros, je faisais cap direct sur Guernesey, à l'aller comme au retour mais avec un 8,5m et en dernier mon Jouet 940ms qui est un fifty.
Il y a bien longtemps quand c'était encore à l'estime , je m'embêtais à faire le graphique des courants.
de toute façon il n'y a pas beaucoup d'escale pour raccourcir sauf un mouillage à Bréhat et encore!

bonne nav à tous
Cdt

Un grand Merci pour vos avis.

Viking, je comprend dans ce que tu dis qu'il vaut mieux avoir le vent avec soi. Comme nous partons pour une sortie de 3 semaines on n'est pas pressés. je table sur ce temps pour prendre la bonne fenêtre du retour.
En revanche, oui, si la fenêtre n'est pas bonne au départ, et que le délai se raccourci, cela peut remettre en cause cette expédition que j'estime à devoir disposer d'un délai 2 semaines pour être confort sur le choix de la météo retour.

Altair, oui c'est vrai 12h de nav pour des enfants c'est beaucoup, et l'option que tu suggères permettrait de raccourcir les étapes, mais aurait l'inconvénient de les multiplier: plus de jours de nav à l'aller, cela réduit la fenêtre pour le retour.
Mais je note l'idée de passer par SM et Chausey, l'aventure peut être encore plus belle.

Polac, pour ma part, dans l'idéal je vise un départ juste avant la BM aux alentour de fin juillet, quand la bascule est le matin et le coeff est ME. Ca me laisserai une pleine journée et les courants contraire ne devraient pas être trop méchants.
Mais tu me dis que le courant pousse fort, or je compte 26 MN de Port Blanc à Barnouic en ligne droite, soit 6-7 h de nav à 4kn de moyenne, et au bout de 8 heure, c'est la bascule. Autrement dit, j'aurais intérêt à être dans les temps si je ne veux pas me retrouver piégé.
Ce passage me parait un peu sport pour l'aborder une première fois en famille...mais peut-être que ça peut le faire. On verra l'inspiration du moment.

Je vous tiendrais au courant de l'aventure !

Encore merci!

FJ

Merci pour ce conseil.
Pour l'instant, je consulte meteoconsult avec la nouvelle fonction comparative. Certes elle ne couvre pas les anglos, mais tout autour.
Il y a le modele Arpege de meteofrance. Celui-ci serait-il moins fiable qu'Arome son frère ?
Il me reste à maitriser la captation de grib, la lecture et la compréhension...toujours ce problème de temps de cerveau disponible....

Windguru est tout de même plus précis...

Tout le monde ne programme pas sa journée de nav en fonction du vent à 10° près.
Regarder windguru sur un écran de mobile est déjà une épreuve en soit.

Bonsoir à tous,

Il est temps de vous faire le retour de cet été et de la route qui a finalement été la notre.

Nous sommes partis avec un ami, jeudi 27.07 en direction de Treb par 4 à 6 Bft au grand largue, avec un tribord amure au galop sur une belle houle de 1 à 2 m, et un babord amure portée presqu'au surf par cette même houle,
on a passé la Méloine en roue libre, direction Treb, c'était des moments magiques et enivrants.

Arrivé à 2 ou 3 NM de Treb, catastrophe, mon pote entend un gros crac et se retrouve avec une barre sans réaction ni resistance, puis nous voyons le bas du safran remonter dans notre sillage et continuer sa route, seul et sans nous le dire.

C'était ma première fortune de mer. Une belle leçon d'émotions. J'essaie de démarrer le HB, et comme par hasard, là maintenant il ne veut pas ça ne marche plus !! (alors qu'il n'a qu'un an!!!!).
Le vent forci, on bouchonne, et on est poussé au large (finalement ptèt même que sans le vouloir on va y arriver à Guernesey...)
Mais bêtement je panique. J'imagine les vacances foutue (c'est juste un safran), le bateau en danger (alors qu'il y a de l'eau à courir), pas très rationnel mais bon, je me comprends.

Pour l'instant, l'objectif, c'est de ramener le bateau vers Treb. Alors je fais comme j'ai lu dans les livres, je chope la première etagere que je trouve (celle de la cabine), je la perce pour la transfiler sur le tangon de spi, je fais un brelage pour la fixer sur le balcon arrière, et c'est parti à la one again.
Le vent souffle et la houle est puissante, heureusement qu'on est deux pour barrer ! Parce que ce n'est pas si facile. Mais ça fonctionne, l'étrave pointe Treb, et avec un peu de Genois (je crois), on arrive à avancer. Mais vraiment pas vite, et toutes les 10 mn je relance le HB, qui ne veut toujours pas démarrer.
(Restrospectivement, au lieu de prendre la pauvre étagère de la cabine, j'aurais pris les couvercles des coffres du carré, bien plus grands, et au moins 2 pour faire un bord d'attaque et un bord de fuite)

Au bout de quelque temps, éclair de génie,je jette un oeil sur la durite nourrice/HB, et je vois qu'elle est coincée sous le BIB...tout simplement. Sitôt décoincée, le HB redemarre, et nous voilà à pousser vers Treb.
Je pensais que le moteur HB permettrai de se diriger sans souci...hé ben pas tant que ça.
Au bout d'une heure, on arrive à l'île Millau, et là c'est devenu vraiement rock'n roll. Le vent nous pousse vers les rochers, la côte est minée, on se retrouve à un moment du mauvais côté de la cardinal (pousse bordel!!), obligé de tourner sur soi-même pour pouvoir virer, et après maintes sueurs, ouf, on arrive à crocher une bouée d'attente dans le chenal!

On n'a pas appelé nos dames avant d'être pas trop loin de la côte, parce qu'on ne voulait pas qu'elles s'inquiètent, et de fait, dès qu'elles ont su, on a eu beau leur dire qu'on gérait trop bien la situation, elles ont quand même paniqué. Pendant qu'on s'escrimait à éviter le champ de mine, elles ont appelé le CROSS qui lui a essayé de m'appeler sur mon portab, et sur la VHF, mais on était trop occupé par le pilotage.
Lorsque je les ai eu, une fois à la bouée, ils m'ont vraiment gentiment fait comprendre qu'il aurait fallu les prevenir dès le début, ne serait-ce que pour qu'ils soient informés de ce qui se passait à ce moment là.

Une fois amarré, ce fut le commencement de la séquence "assurance". Je comptais sur le port pour venir me chercher, et que nenni. J'ai pesté interieurement en me disant qu'ils étaient vraiment-pas-sympa-hou-la honte-je-vais-parler-de-vous-sur-Héo, mais en fait ils étaient vraiment sympa et je comprendrais plus tard qu'ils avaient pris la meilleure décision. (Le petit jeune était seul, il n'était pas assuré hors du port, s'il s'abimait, hé ben il était seul (personne pour l'aider et plus personne dans le port), et il était...seul (j'ai déjà dit ?) pour gérer le remorquage (attacher la remorque et piloter en même temps dans 6bft ça demande un peut de savoir-faire.)

Donc j'appelle mon assureur APRIL, je l'informe de la situation, de l'alternative qu'on me laisse (être remorqué par un chantier ou par la SNSM) et il me dit de passer par la SNSM. Tout ça vite fait bien fait, travail de pro.
Le lendemain j'appelle APRIL pour les garanties avaries et assistance, et là ça devient un peu plus compliqué, mais ce n'est pas fini et je ferai un retour d'expérience sur un autre post.

Le soir même ces dames nous rejoignent au port, et me voilà bloqué à Treb sans safran pour 3 ou 4 jours. On va se détendre au restau, la pression redescend, et les muscles tétanisés sur le tangon de spi se réveillent...mais avec un bon coteau du Languedoc, ça passe pour de la bonne fatigue...

Dès le lendemain (vendredi) le chantier du Toeno passe, prend le Safran,et nous en ramènera un tout neuf en bois massif dès le lundi, du super boulot. (heureusement que j'avais pris toutes les côtes lors du dernier hivernage).

Mais on se trouve avec de l'eau dans les fonds, ce qui nous inquiète (ce n'est que bien plus tard que je trouverai l'origine, le flexible d'évacuation du cockpit, complètement fissuré). On fait un petit saut jusqu'à Ploum, ça se passe bien, mais le sale temps arrive (pluie et vent), donc 4 jours de plus bloqués.

On repart direction Paimpol. Une nav' d'à peine 6 heures, mais notre aîné vomit, on prend toujours un peu d'eau, après l'histoire du Safran on est pas rassuré, on se dit que partir à Guernesey c'est tendu...ptèt même que traverser la baie jusqu'à St Malo c'est beaucoup. On ne veut pas tenter le diable, et on apprend qu'il y a les chants marins à Paimpol. On s'arrètera donc là.

On fait le festival, puis au retour, on tournicote, Bréhat, Port Blanc, Roscoff, puis la fin des vacances.

Donc Guernesey....ben ça reste un objectif lointain. Ce n'est pas la meilleure année ! Vivement la prochaine.

FJ

Intéressant le comportement du port de Trébeurden.
Il y a déjà plus d'une dizaine d'années, alors que j'étais près du plateau de la Méloine, je me suis aperçu que mon moteur ne démarrait plus. Je fais route sur Trébeurden dans le but de réparer et je prends une bouée dans l'avant port.Je demande un remorquage pour entrer dans le port : refus sans me donner la raison. Vent faible 2 à 3 Beaufort. Je demande alors si la bouée sur laquelle je m'étais amarré est "secure". On me répond que je suis responsable de moi même... Voilà une grande vérité !

J'ai donc fait route sur Brest où j'ai évidemment eu toute l'assistance nécessaire pour m'amarrer à mon catway. Les Brestois ont été stupéfaits quand je leur ai raconté mon histoire.
Je ne suis jamais retourné à Trébeurden depuis.

Comme le dit si bien Viking35 le vent décide souvent. Mais si ce vent le permet, faire direct. début juillet j'ai fait L'Aber Wrach- Guernesay direct et en solo vent secteur d'ouest. Parti avec la marée et après ajustement du cap en fonction des courants pour l'aterrissage. 24 h et une nuit en mer oblige.
JJ