Quel équipement pour transformer un vieux voilier de 11,7 m en compétiteur

Quel équipement pour transformer un vieux voilier de 11,7 m en compétiteur (décent) de la Fastnet ? (voiles & gréement principalement mais le reste aussi)

Bonjour à tous, voila la question. Le plus simple serait de demander au proprio du même bateau que le mien qui est arrivé nr 4 sur 35 entrants en catégorie IRC4 de la Rolex Fastnet de la semaine passée mais je ne me vois pas trop lui écrire dans le but peut-être, d'être un concurent. Aussi, pourquoi "perdrait" t-il ce temps à me filer ces trucs et astuces...

Mon bateau est toujours équipé d'un très conséquent (épais) "poteau" IOR de 1973. L'avantage est qu'il semble indestructible, le défaut est qu'il doit peser fort lourd. La hauteur "limitée" des mâts de cette époque ne poserait pas de problème en soi si j'ai bien compris car la gauge IRC prends en compte la dimension du guindant de la GV pour le rating IRC, par contre l'épaisseur et poids du profil me semble un truc à perdre 1/4 de noeuds au près. Changer de mât ?? (& pourquoi diable mettaient-ils des poteaux pareils sur des bateaux de courses en 1973 ??)

A priori je démonterais au-moins le radar qui se trouve à 2/3 de hauteur du mât et qui rendrait bcp plus de services à passablement plus anxieu que moi.

Pour les voiles (incidences, Cherbourg), j'ai du dacron coupe horizontale pour ma GV. Un "petit" (120%) génois triradial en proradial dimension-polyant. Tout ça prévu pour la croisière, pas pour la régate.

Si j'ai bien compris mon rating IRC tiendra compte de la dimension de mes voiles donc est-il nécessaire de nous casser les bras avec un grand génois en tissu + régate, ou je pourrais rester avec un génois à 120% du triangle avant quitte à ce qu'il soit fait dans un tissu plus technique ?

J'ai un vieil enrouleur Harken.

Mes deux tangons de 1973 font plus de 30 Kg chacun, je n'ai à ce jours lu aucune explication tenant la route sur HEO de la manière de les utiliser par des humains normaux. Peut-être faire faire des tangons plus "humains" ? Y-a-t-il le moindre sens à utiliser un spy asy & bout dehors sur une telle coque qui dépassera sa vitesse coque de 3 noeuds au grand max par force 7 au largue ?
Le but est de ne pas terminer dernier rien qu'à cause de l'équipement, si c'est à cause de l'équipage ça va.
Si c'est jouable, cela me ferait considérer la question de "travailler plus pour gagner plus" pour financer ces transformations. Sinon je lèguerai cette ambition frustrée à mes deux fils qui en n'ont solidement rien à faire.
Au plaisir de vous lire.
Pierre

L'équipage
03 août 2023
03 août 2023

P.S. Je pose ces questions car mon bateau est parti pour un "refit" qui prendra le temps qu'il prendra et dans le nombre de chantiers qu'il faudra. Quand j'en aurai fini avec les "portes des armoires de la cuisine" (intérieur) je le déplacerai (éventuellement) vers des cieux "plus techniques" (Manche) pour un refit de l'accastillage etc.
Cela me forcerait néanmoins d'au-moins temporairement adopter une approche professionelle différente (ces trois dernières années je travaille bcp moins pour avoir bcp de temps libre) mais travaillant dans les services financiers dans une place financière, passer la seconde ou troisième vitesse serait néanmoins réalisable pour financer le machin si coûts pas complètement idiots.


03 août 2023

J'ai un peu couru en Class8, Jod, Mumm et entrainé pas mal de monde sur ces supports :

En premier et très loin devant l'équipement, ce qui gagne, ce n'est pas le bateau, mais l'équipage et surtout "le staff", barre/GV/Tacticien. Entre 2 bons barreurs t'as une marge énorme et sur un bord de près, des centaines de mètres. Un GV performant, qui travaille ses réglages, relance, contrôle et aide, il fait aussi une différence grave. Enfin, le tacticien qui sait et vit le plan d'eau, se placer par rapports aux autres et utiliser les moindres variations de vent, de courant et de mer, il est devant.
L'excellence des 3 est primordiale.

En 2 les voiles. En monotype, un génois nous faisait 1/2 saison. la GV une saison. (et encore, sans TdF). Si tu veux te placer en IRC, c'est un jeux de voile par an.

Bon, bien sur, après on parle d'un support nickel : tout vide, équipage au top et carène poncée très régulièrement (En monotype, pas d'antifouling, les bateaux n'étaient mis à l'eau que pour les entrainements et les courses), et d'un équipage apte à empanner le spi ou faire une fameuse à la bouée sous le vent.

Donc d'après moi : soit tu trouves un sponsor de ouf, soit tu t'amuses dans les entrainements d'hiver à La Trinité en finissant la saison par le gentil Spi WF, en améliorant doucement ton bateau en fonction de tes rentrées d'argent.


03 août 2023

Le bon côté de l'IRC c'est que ça tient compte des paramètres du bateau, et que le poids est aussi pris en compte dans le calcul de ton rating. Le Contessa sera en IRC4 qui est la classe du "tout venant": aussi bien des JPK 1010 affutés que des Swan 38 ou le fameux Dehler 33.

Mon conseil, ne te lance surtout pas dans une transformation coûteuse de ton voilier qui ne t'apportera rien, mais fait peser et mesurer ton bateau (Endorsed) pour avoir un rating réaliste. Bosse sur la fiabilité des systêmes plutôt que d'essayer de faire un coursier léger de ton IOR, et peaufine le rating avec peut-être une GV et un foc 1 neufs bien taillés (va voir Sanders, il fait des merveilles avec les Contessa.

En ce qui concerne la conformité, tu verras que les RSO en Cat 2 demandent un certains nombre de choses plutôt couteuses, mais au moins utiles en cas de pépin.

Le Fastnet est surtout difficile pour la montée le long de des côtes anglaises avec plusieurs passages à niveau, la météo et la navigation sont beaucoup plus importants que le matos ou même encore les manoeuvres, une porte ratée, c'est 6 heures de perdue, plus que ton mât... Donc avoir le matos et un excellent navigateur.

Et puis surtout, le Fastnet c'est l'arbre qui cache la forêt les années impaires, le championnat du RORC est une merveilleuse expérience de course au large. Du dois faire 300 milles de qualifs, mais je te conseilles, si tu décides de faire le Fsatnet, de faire toute la saison histoire de connaître les lieux, la ligne et procédure de départ, les portes (Myth of Malham t'emmènes assez loin à l'Ouest sur la route du Fastnet) et apprendre.

En plus tu y va pour ton championnat et pas pour une unique course et te jauger à la concurrence, voire choisir un lièvre qui a une vitesse similaire à la tienne et ne se plante pas (trop)dans les options. Faire ta qualif sur une course Française (Dhream Cup et autres) ne te prépare pas du tout à ce que tu vas rencontrer sur place.

Pour un Fastnet 2025 enmmène le Contessa au Havre ou Cherbourg dés 2024 pour tourner sur le circuit RORC des courses de Catégorie 3. Tu y rencontreras tous les Français qui y vont et gagnent (Pintia, Foggy, Raging Bee, Sarbacane, etc..) et y trouvera de précieux conseils et services de la part des ports et pros du coin. Si 2024 te plait, tu casses ta tirelire en 2025 pour l'équipement de Cat 2 et de belles voiles et vogue la galère.

La difficulté -tu les verras- est surtout de garder un même équipage jusqu'au bout! Have fun
Seb



03 août 2023

Pas certain que le propriétaire de ton sister-ship ne te consacre pas du temps. Il est plus intéressant de monter le niveau d'un concurrent que d'être devant sans bagarre, au moins jusqu'à un certain point, les derniers réglages et "secrets" il faudra les trouver seul.
Comme dit plus haut l'équipage fait beaucoup.
L'accastillage a pas mal évolué et peut amener facilité et gain de temps.
Les bonnes voiles sont celles qui auront toute leur efficacité en fonction de tes choix rating et la météo sur ta course. Il y a de quoi se creuser la tête.
Ça peut être intéressant de connaître la feuille de jauge de l'autre bateau pour servir de base.
Un asymétrique n'apportera rien à mon avis, plus volumineux, moins polyvalent et tout aussi technique il ne correspond pas à ce type de bateau.
Un tangon carbone par contre...


03 août 2023

Tu crois réellement qu'il te faudrait tant reprendre que ça sur l'accastillage de base?? Le fiabiliser oui ok, pour les tangons allé en changer pourquoi pas pour ton singe qui te dirait merci, mais de la a te taper un refit complet je ne crois pas que ce soit utile...

Ces courses se courent sur le fond également avec un équipage qui tient dans la durée, pour ma part c'est ce qui m'a stoppé car il y a 10 ans mes potes étaient tous entrain de devenir papa ou avaient de plus gros projets.

En vieillissant et en ayant un autre bateau aujourd'hui d'autres copains me poussent au derch pr me relancer en IRC avec celui là mais j'avais fais les comptes et jaugé l'organisation. C'est tendax!!!!

Je n'aurais changé que le dormant pour du Dyform mais par contre c'est un jeu de voiles complet qu'il m'aurait fallut et même chez mon fournisseur espagnol ça douille un max dès que tu veux du technique. Spi léger 115m2, spi lourd 93m2, une GV 32m2, un génois médium 47m2, solent, orc.... fais le calcul 🤦‍♂️. Ça plus une belle préparation de carène aux petits oignons plus les a cotés, sans compter les déplacements, inscriptions, qualifs et autres c'est carrément des budgets énormes.

Ou alors il faut que je relance l'ancien sponsor du bateau qd il courait en ORC international 🤣🤣🤣 je pense pas avoir le même poids que l'ancien proprio ils vont se foutre de ma gueule et ont d'autres chats à fouetter haha.

Plus sérieusement je te souhaite d'aller jusqu'au bout, à notre niveau il faut juste prioriser.


03 août 2023

Un tout grand merci à tous pour vos précieux conseils. Je me sens à vrais dire (et à juste titre) très naïf dans ce domaine même si l'intérêt a toujours existé et est grandissant. Aussi je note, dans ce domaine comme dans tous les autre, pas de raccourcis.
A propos du truc de l'équipage, quand on lit les anecdotes c'est souvent ce qui a créé le plus de frustration chez les proprios/skipper. Le manque d'équipiers, parfois à la dernière minute. Ils n'étaient que deux sur le "sistership" qui à fait la Fastnet 2023, j'imagine que ce n'était pas un choix délibéré.


04 août 2023

Experience vécue
Carene PAR FAITE, alignement de quille par mastiguage expert , exemple systèmes West marine
Voiles surtout voiles d avant, un vieux spi ne nous a pas vraiment gêné
L accastillage peut être vieux mais parfaitement opérationnel
Entraînement, motivation
Ensuite faire les bons choix tactiques, en fonction météo et positions des compétiteurs
Feel good et Viking si ils vient sur ce fil t ont dit diront comment optimiser le rating sans triche bien sûr et sans investissement démesuré
Tangon carbone bon plan si autorisé en IRC


Little Wing:C un super bon plan en particulier sur le plan cohésion familiale si. besoin il y a of course·le 04 août 2023 00:19
Pierre3:Oui tout à fait, la cependant mon bateau est en Baltique et mon équipage "familial" aussi, peut-être baser mon bateau à Stockholm et commencer des régates amicales de ce côté ? Processus de pensée en route.·le 04 août 2023 11:23
04 août 2023

Les rso 2022-2023 sont téléchargeables. Quelques changements par rapport à la précédente édition



Pierre3:Merci !·le 04 août 2023 22:40
04 août 202304 août 2023

J'ai fait un très gros refit sur mon Class 12 il y a quelques années et voici les recettes que j'ai appliquées:

  1. le mat était un spaghetti avec bastaques et barres de flèches droites. Je l'ai initialement remplacé par un mat en 19/20 selden en alu mais ce n'était pas satisfaisant du tout (poids du mat identique mais poids situé plus haut). J'ai finalement opté pour un mat en carbone (Axxon qui avait quelques soucis de business à l'époque et donc était assez bon marché) et là ce fut une révélation ! Il faut savoir que dans les esprits malades de l'IOR, le rating du bateau était fonction de son "instabilité" (je schematise), le côté marin était secondaire ou presque ce qui n'est pas top pour une course comme le Fastnet qui peut être pêchue.

  2. simplification du plan de pont: les IOR sont pleins de winches, plein de rails d'écoute et autres joyeusetés qui ont leur age et leur poids. Sur mon bateau j'ai réussi à réduire la masse de 400kg (passé de 4,1 t à 3,7t) en faisant la chasse à tout ce qui pesait et n'avait pas d'utilité: certains panneaux de pont ont été remplacés par des panneaux en polyurethane, les aménagements intérieurs ont été également revus et le bateau a été bien vidé (bénéteau devait avoir des actions dans des exploitation forestières de bois bien lourds à l'époque).

  3. accastillage à taille humaine: les tangons sont en carbone, c'est léger et réparable. attention cependant aux mâchoires, dont certaines (comme les selden) on tendance à ronger les cordages. ne pas prévoir des winches trop petits car la course hauturière peut être très fatigante.

  4. Tout ce que tu ne peux pas facilement utiliser n'a pas d'utilité: si le radar ne te sert pas souvent, aucune raison de le garder. je vois aussi des gens garder des régulateurs d'allure qu'il ne savent pas utiliser et qui n'ont aucun rôle sauf ajouter du poids sur l'arrière.

  5. centrage des poids: dans des régates comme le fastnet, on s'engage spécifiquement (document signé par le skipper) à ne pas faire usage du matossage. Si l'on respecte cet engagement, il n'y a guère d'autres choix que de tout centrer autour de la quille. Des objets comme le radeau sont très lourds et il faut les amener le plus au centre, tout en respectant les contraintes de mise à l'eau

  6. voiles: une GV solide avec 3 ris, un génois autour de 100% (la surface est fort taxée) et un code zero très plat pour les touts petits airs. Ne pas aller sur des spis trop grands et les plus polyvalents possibles (du largue au reaching). Prévoir un bon spi lord, stable et bien épaulé pour pouvoir le portage même quand cela forci un peu.

Je ne suis pas un habitué des podiums (et c'est un euphémisme) mais cela ne m'empêche pas de tenter de minimaliser ma médiocrité ;+) donc prendre ces conseils pour ce qu'ils sont ;+)


Pierre3:Merci bcp pour ce compte rendu très complet. Minimaliser sa médocrité est notre lot à tous. Mon premier chef au boulot me disait souvent "Pierre, it's not how close from hell you are that matters but the direction you are moving to" :-)·le 04 août 2023 13:06
05 août 2023

Pierre, en ce qui concerne la section du mat, à l époque on avait ni vhf ni Balise ni Telsat ni Ais etc et
On comptait sur soi essentiellement, donc mat et greement costaud, pas de safrans suspendus avec des mèches en INOX EFFERVESCENT ETC ETC


Pierre3:Oui Jean, bien réfléchir avant de le changer, sans compter le prix d'un nouveau....·le 05 août 2023 16:47
ED850:Oui, nos mâts âgés sont adaptés au bateau. Quand j'étais au chantier à Cordemais, il y a 3 ans, un représentant Sparcraft est passé et comme mes mâts jaunes, Sparlight ont 50 ans et présentent quelques traces de corrosion, je lui ai demandé un devis.Le gars est venu voir les mâts et m'a dit "Ecoutez, je veux bien faire un devis, mais un conseil, gardez vos vieux mâts. Ils sont surement plus robustes que ce qu'on pourrait vous faire maintenant". J'ai donc toujours mes gros vieux mâts.·le 05 août 2023 18:21
viking35:Dans les années 70, je ne me souviens pas de voiliers qui aient démâtés. Malgré tout, un mat de 50 ans mérite une inspection attentive si l'on envisage un programme sérieux. Pour de la croisière côtière par beau temps, c'est autre chose.Le Swan 53 "Galiana" qui a démâté au départ du Fastnet en témoigne.·le 05 août 2023 19:24
ED850:Oui, t'as raison. Je ne tire pas dessus comme si on était en course. Je réduis l'avant assez vite et ne me mets pas en croisière dans les conditions du départ du Fastnet de cette année. On entend rarement des histoires de démâtage de bateaux anciens (cet hiver, il y a eu un vieux westerly dans un grain en baie de Fort de France), alors que les démâtages de bateaux de loc modernes sont légions en pleine saison d'alizé.·le 05 août 2023 19:37

Phare du monde

  • 4.5 (110)

2022