Que se passe-t-il si une voile est trop lourde ?

C'est une chose que j'ai du mal à comprendre ...
A la rigueur, un spi ne conserve sa forme que dans un équilibre précaire, qui lui impose de rester toujours bien gonflé. Donc, je comprends que si le spi était en dacron lourd, l'équilibre serait intenable dans les petits airs, et le spi ne se gonflerait pas.

Par contre, pour les voiles de travers ou de près, là on on commence à border la voile, tendue entre la drisse, l'amure et le guindant, j'ai du mal à imaginer que le seul poids de la voile puisse lui faire prendre une forme inverse malgré la poussé d'un vent suffisant pour déhaler le voilier.

Je comprends qu'une voile plus lourde fasse plus de poids dans les hauts, mais cela n'est généralement pas la préoccupation dans ce cas. (sinon, on ne laisserait pas des génois lourds à poste sur un enrouleur)

Je pose la question par ailleurs, parce que l'on se pose souvent la question de quel matériaux utiliser pour avoir des voiles qui durent plus longtemps, mais on se pose assez peu la question du grammage, qui pourrait pourtant répondre à la même question à moindre coût.

L'équipage
01 déc. 2016
01 déc. 2016

une voile trop lourde , ne se gonfle pas correctement or la puissance d'une voile dépend de sa forme .

01 déc. 201601 déc. 2016

Ca, en med, on comprend très vite pourquoi.

Dans une situation où tu as un vent faible et du clapot, soit parce que le vent est tombé, soit qu'il y a des bateaux à moteur, ton foc, lourd, et ta GV, lourde, vont balloter.

C'est infernal à vivre, le foc claque, la bome cogne en fin de palan. Et évidement, tu n'avances pas.

La voile légère a moins d'inertie, le peu de vent suffit à la tenir gonflée, tu accélères, ca fait du vent apparent, et tu te retrouves à 5 nds sans un bruit.

Jacques

01 déc. 201601 déc. 2016

Confirme ce qui est dit plus haut. Les voiles trop lourdes supportent mal le tout petit temps.
Je rajouterai que, sauf si on fait de la régate, c'est moins embêtant pour la gv que pour le génois. La gv, tenue et tendue par la bôme, garde au moins sa place et sa surface, on peut donner une "forme" avec la balancine, et immobiliser la bôme avec le frein de bôme. Par ailleurs, avoir une gv lourde est un gros avantage par gros temps. À trois ris, on a ainsi une voile à grammage important. Or, le plus souvent on ne change pas la gv par gros temps... C'est pourquoi, perso en croisière hauturière, j'ai opté pour un gv à fort grammage. Histoire d'être tranquille...
Pour le génois, par contre... bof...
Pour répondre à la phrase "j'ai du mal à imaginer que le seul poids de la voile puisse lui faire prendre une forme inverse malgré la poussé d'un vent suffisant pour déhaler le voilier" : Outre le fait qu'elle tombe sur elle même et ne porte plus, les mouvements de la mer l'envoient d'un bord sur l'autre... Merdique ! Comme pour la gv, un remède à cela pourra être le tangonnage du génois, pour contraindre la voile à reter "en place"... Un peu moins merdique, mais à peine...
:mdr:

01 déc. 2016

j'ai eu un genoa leger Hood mylar magnifique, genoa de lac, c'était magique par petit temps, il ne se dégonflait pas du tout

01 déc. 2016

Merci pour ces réponses !
Effectivement, je n'arrivais pas à comprendre qu'elle puisse tomber comme un gros rideau ... Par contre, je n'avais pas du tout pensé à l'inertie, et donc au fait qu'elle se mette en vrac en permanence sans reprendre rapidement sa forme.
 
Merci ! J'ai bien fait de poser la question :)

01 déc. 2016

J 'ai eu un drifter pour la régate . Les Codes 0 n étaient pas encore inventés . C 'etait un génois en tissu à spi avec une écoute hyper légère .
Fabuleux , mais à affaler dès que le vent montait un tant soit peu .

01 déc. 2016

et un génois trop lourd, inversement, ne sert pas non plus par vent fort, si c'est un grand recouvrement, car le bateau gite, dérive. L'impression de vitesse est illusoire. Et le rouler n'est pas mieux

01 déc. 2016

Une voile trop lourde ne prend jamais une bonne forme.
On peut faire de vraies "toles" en voile de fort grammage (ex : le tourmentin) mais pas une voile dynamiquement efficace.
D'autre part, une voile de fort grammage aura une inertie beaucoup plus grande.

Si on dépasse trop le grammage idéal, lorsqu'elle fasseyera, elle entraînera une augmentation des forces importantes fonction du carré de masse. Elle sera donc soumise à plus d'effort... et au final sera moins résistante à l'usage.

01 déc. 2016

carré de la vitesse plutot?

02 déc. 2016

euh oui... bien sûr ! Où avais-je la tête ! :reflechi:

01 déc. 2016

Les voiles courantes et légères sont composées en quoi comme matière?

01 déc. 2016

voiles courantes (gv, foc) en dacron, voiles légères (spi) en nylon

01 déc. 2016

Les voiles courrantes lègères c'est des laminés ou des membranes en général pour les voiles plates.
Sur les lacs on a souvent, sur les voiliers performants, un génois en tête sur emmagasineur plus plates qu'un code zéro. Génois volant ou Jibtop chez les ricains. Avrc ça tu remontes comme une bête même quand tu as de la peine à sentir le moindre air. Sur mon bateau on affale quand il y a 7-8 noeuds et on passe sous foc sinon on est clairement surtoilé!

02 déc. 2016

ben la solution pour les tangons mâchoire en bas et les voiles qui tombent c'est comme d'hab => naviguer dans l'hémisphère sud ! autrement ya le lifting ... mais au dessus du m2 ça revient assez cher !
bon aussi quelle idée de naviguer à la voile en méditerranée ? :acheval:

02 déc. 2016

On sait très bien faire des voiles lourdes qui ont un profil performant, le dcx par exemple.

En laminê léger pour gennak il y a le CZ (comme code zéro), trame aramide et taffetas léger, chez dimension polyant, c'est nettement plus cher que le nyllon mais c'est incomparable en tenue de profil. Il y a différents grammages

02 déc. 2016

Fondamentalement ce qui compte en aérodynamique c'est le profil qui doit rester tel qu'il le faut. Pour une efficacité maximum il faut aussi absolument empêcher que l'air en surpression de l'intrados viennent neutraliser la dépression développée sur l'intrados. L'étât de surface va aussi jouer mais de façon très subtile au niveau de la constitution et du maintien de la couche limite. L'énorme inconvénient des voiles souples est justement leur souplesse, avec leur possibilité profil déformable le plus souvent dans un mauvais sens et de perte non récupérable de forme en décrochage (mortel en parachute et variantes). Une voile idéale, ultra légère et ultra résistante ne pourrait avoir que des avantages.
Laisser un génois lourd roulé en place ne peut que dégrader l'équilibre de redressement général du bateau, en statique, avec le seul avantage d'augmenter la période de roulis en dynamique.
Pour la grand voile de nos bateaux son premier ennemi aérodynamique est la présence désastreuse du mat standart comme bord d'attaque, dans le montage Marconi.

02 déc. 2016

et puis ça fait du poids dans les hauts, et ça, ce n'est pas génial.

02 déc. 2016

Il y a des exceptions... Mieux qu'un drifter ou un génois léger, un solent, double ou quintuple la vitesse dans la pétôle quand il y a du clapot... de 0.1 à 05 nds.
Il suffit de le laisser battre .

02 déc. 2016

Donc peu bordé..? (Insupportable comme conditions)

02 déc. 201602 déc. 2016

Effectivement, surtout pas bordé. Il doit pouvoir battre.
Cela ne peut intéresser que les régatiers...
Par contre, c'est impressionnant et cela peut permettre de se dégager d'une zone de calme plat. Les adversaires ne comprennent pas.

02 déc. 2016

Bon à prendre mais le solent sur mon bateau est autovireur, ça doit pas être framchement efficace ( un Toucan je sais pas si tu connais ce genre de bateaux)

Québec, le cap Gaspé

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