Quand l’aventure s’essouffle : ces navigateurs qui arrêtent ...

Quand l’aventure s’essouffle : ces navigateurs qui arrêtent leur tour du monde en bateau

Pour beaucoup, le rêve de partir en bateau faire le tour du monde est synonyme de liberté, de découverte et d’épanouissement. Pourtant, certains navigateurs choisissent d’interrompre leur aventure, non pas par contrainte, mais par choix réfléchi. En se plongeant dans les questions qu’Estelle et Jérôme, navigateurs à bord de leur catamaran Grand Tour, se sont posées, cet article explore les dilemmes universels auxquels sont confrontés ceux qui larguent les amarres.


1. La liberté est-elle réellement totale ?

La mer est un espace sans frontières, mais la liberté tant rêvée peut être illusoire. Estelle et Jérôme expliquent que la météo impose ses règles : il faut sans cesse s’adapter aux prévisions, souvent imprévisibles. « Les modèles météo ne sont plus fiables », expliquent-ils.

Le couple a également ressenti une forme d’asservissement au bateau. L’entretien constant, les contraintes pour trouver un mouillage sécurisé ou une place en port, et l’impossibilité de laisser leur catamaran sans surveillance réduisent la spontanéité et les possibilités d’exploration à terre.


2. À quel point peut-on tolérer l’inconfort ?

Si le voyage en bateau évoque les levers de soleil et les apéros sous les étoiles, il s’accompagne aussi d’un mode de vie rudimentaire. « Vivre à bord, c’est comme camper toute l’année », résument-ils. Les nuits perturbées par le bruit, la chaleur ou les grains fréquents, ainsi que l’effort constant pour gérer les approvisionnements ou les réparations, pèsent sur le quotidien.


3. Le budget initial est-il réaliste ?

Le coût d’un tel projet dépasse souvent les estimations. Estelle et Jérôme avaient prévu un budget de 2 500 € par mois, mais les imprévus – réparations, ports coûteux, et vie sociale – ont fait grimper leurs dépenses à plus de 3 500 €.

Ces contraintes financières soulèvent une question cruciale : peut-on réellement profiter de son voyage si les aspects économiques deviennent une source de stress ?


4. Les longues navigations sont-elles faites pour tout le monde ?

Chaque marin a ses préférences, mais pour certains, la réalité des longues traversées s’avère plus éprouvante que prévu. Estelle et Jérôme décrivent des Transatlantiques difficiles, marquées par des fronts météorologiques violents et des incidents techniques. Ils réalisent alors que ce type de navigation ne leur correspond pas : « Nous prenions peu de plaisir à faire de longues navigations. »


5. Comment gérer la solitude et les liens humains ?

La vie en mer, bien qu’entourée d’une communauté de navigateurs, peut manquer d’interactions profondes avec les populations locales. « Le bateau met une distance avec les autres. Nous avons rencontré peu de locaux, et ces liens sont souvent superficiels », confient-ils.

À l’inverse, les rencontres avec d’autres navigateurs ou abonnés à leur chaîne YouTube leur ont offert des moments précieux. Mais ces relations restent spécifiques à la communauté maritime.


6. Faut-il une échéance pour donner un sens au voyage ?

Pour Estelle et Jérôme, l’absence de limite temporelle a créé un vide. « On s’est rendu compte qu’avoir une date de retour ou un programme précis donne une structure et un objectif. » Ce constat amène à réfléchir sur l’importance d’un cadre, même dans une aventure conçue pour échapper aux contraintes habituelles.


Une expérience unique, mais pas pour tous

L’arrêt de leur tour du monde ne signifie pas un échec pour Estelle et Jérôme. Au contraire, ils voient cette décision comme une preuve de maturité. « Vivre ses rêves, c’est accepter qu’ils évoluent. Nous avons vécu une aventure extraordinaire, mais nous sommes prêts à passer à autre chose. »

Leur témoignage invite tous ceux qui envisagent un tel projet à se poser les bonnes questions. Car partir en bateau est autant une aventure intérieure qu’extérieure. Le plus important reste d’écouter ses envies et ses limites, et de se souvenir que chaque voyage, même écourté, laisse des souvenirs impérissables.

PS : n'hésitez pas à partager d'autres liens de vidéo

L'équipage
1j

L aspect financier,car tout a terriblement augmenté en voyage pour caréner ,laisser son bateau pour rentrer voir la famille . Beaucoup de monde a l escale sur un trajet alizé

excellente analyse ,sans compter ceux qui ne partent jamais .
à qui il reste toujours quelque chose à faire comme prétexte pour retarder le départ .
dans les années moitessier ,le nombre de coques en acier qui sont restées à pourrir dans les champs .que de rêves avortés ,qui cachent quelque fois des drames financiers et des séparations.

Ça revient sur le devant de la scène. C'est déjà paru il y a quelques temps il me semble.

C est bien d en parler. Comme c est bien de parler de ceux qui rêvaient de vivre à bord d un bateau et reviennent en appartement au bout d un an. Ça permet de mieux appréhender la réalité de ces situations.

On avait effectivement fait plus que déflorer le sujet là (et comme je suis feignant, je n'ai pas envie de tout réécrire) ;-)
www.hisse-et-oh.com[...]t-point

J'ajouterai cependant une réflexion au point 6 (" On s’est rendu compte qu’avoir une date de retour ou un programme précis donne une structure et un objectif. ")

C'est personnel. Certains arrivent très bien à voyager sans but précis, à choisir leurs destinations au gré du vent ou des saisons. Si tu décroches vraiment de la vie à terre, si tu comprends que tu as le temps, c'est même très appréciable. J'avoue qu'il m'a fallu 6 mois pour y parvenir, pour ralentir le rythme et cesser de "mettre du charbon" comme nous l'avions fait pendant 15 ans en location.

Les sabbatiques pressés (pléonasme!) que je vois passer en cette saison aux Canaries ne décrocheront jamais en 12 mois, ils sont en mode "petites vacances", pas vraiment "grand voyage". La plupart passent vite, vite, vite, 3 jours à Lanzarote, deux jours à Gran Canaria et zut, on n'a plus le temps pour la Gomera...

Et on en revient au point 3: le nerf de la guerre. Ou plutôt la prise de conscience qu'avec un voilier trop grand, trop cher à l'usage comme en places de port ou en entretien, avec les réserves qui fondent comme neige au soleil, un "programme", qu'il soit strict ou sans date précise de retour est intenable.
Une structure ou une échéance auraient peut-être permis de mieux coller au budget, c'est tout.

Je n'ai pas besoin de fixer une échéance parce que je sais qu'avec mon petit bateau, mes finances actuelles et ma petite retraite dans 2 ans, j'ai largement les moyens de continuer à faire des ronds dans l'eau pendant encore 10 ou 15 ans.
Où? Je ne sais pas et ça n'a pas vraiment d'importance.

Mon impression est qu'on aggrandi énormément ses chances de bien comprendre dans quoi on s'engage quand on a eu une expérience d'une activité en pleine nature sur une certaine durée en étant jeune, en voile mais aussi en randonnée, alpinisme, tour à vélo.... Curieusement dans les deux cas ci-dessus ce sont des bateaux d'un confort dont je ne rêverais même pas ou même ne souhaiterais pas avoir. Ca dénoterait dès le départ d'un souhait d'un confort "comme à la maison". Ca me semble un pari perdant dès le départ, à moins d'avoir un yacht de 30m avec stabilisateur et airco, ça ne sera pas "comme à la maison". Aussi les gens qui se plaignent de la chaleur, il y a des claques qui se perdent...
Ils ont vécu sous un caillou jusqu'à cet âge relativement avancé ? Pas de crapahutage en sac à dos dans un bon "pays de merde" bien chaud ou on rentre avec une amibe dans le ventre et s'est fait piqué la moitier de ses affaires dans une chambre d'hotel avec des cafards grands comme le pouce qui courent sur le plancher et ou la porte de la chambre ne ferme pas ?
J'ai l'impression de voir une incarnation voilesque de Robbert et Raymonde Bidochon quand je vois ces vidéos. Pour ce qui est des soucis d'entretien, on a ici ED850 qui a fait 2+ fois tours du monde et qui écrit depuis des années que la simplicité et la robustesse du bateau compte beaucoup dans ce type de projet. Pourquoi ne pas essayer d' écouter ceux qui ont l'expérience ? enfin, c'est ça qu'on fait d'habitude. Sans oublier que le bateau "simple et robuste" sera probablement moins l'objet de vols car le "local" pariera sur le fait que ce n'est pas le bateau de Robbert et Raymonde Bidochon mais de gens à qui on ne l'a fait pas. Je parle de vols car dans une des vidéos la dessus ils en parlent. Un bon tour de Med, c'est déjà très bien, ces gens se sont probablement étouffés sur un projet trop ambitieux en rapport avec leur expérience de vie.

Comment peut on étaler sa vie de cette manière? Ils ont fait un choix, changent de direction et basta. Pas besoin de faire un film. De notre côté ne pas penser que c'est LA vie, le bateau, le voyage, les copains et la découverte.

Plus que d’accord avec Tupperware …pourquoi mettre sa vie sur un site,avoir des followers ,justifier ses choix ( mal choisis apparemment).
Ça sent le couples qui a du blé,pas tant d’expériences ,qui vivent à travers les vidéos enchanteresses qui ne reflètent pas le quotidien…
Et qui retombent du piédestal aussi vite qu’il l’on grimpé…

tuperware, ces gens viennent d'un autre monde...

Suis bien d'accord avec Jef et Pierre. Mais ils parlent de différentes choses. Les sabbatiques sont à part. Il ont un programme, sont pressés et vivent de belles vacances. Ils font une coupure dans une vie de travail pendant un an comme d'autres le font 15 jours ou un mois et ne "décrochent" pas vraiment. Beaucoup ont tout prévu, l'achat du bateau, sa revente et les marinas entre les 2. C'est un choix vacancier agréable.

Ensuite, il y a ceux qui partent (et on en a souvent des exemples ici) en voulant garder le même mode de vie qu'à terre. Catamaran confortable, production électrique importante, équipement "comme à la maison"...
Le problème, c'est qu'à un très gros pourcentage, ça ne marche pas. Pourquoi? Parce que même très gros, très neuf, très équipé, le bateau, il bouge, les équipements, ils tombent en panne, la météo n'est pas toujours le grand bleu, les populations locales pas toujours aux petits soins et malgré la clim, il fait chaud, humide et il y a des moustiques. Les arrêts se trouvent beaucoup dans cette catégorie ou la vitesse, l'équipement, les assurances, la préparation sont très importants.

Beaucoup ont l'humilité de dire, "on met notre bateau aux Antilles, on y passe 6 mois par an et on vit peinard", et beaucoup d'anciens sont dans ce cas. Ceux là n'ont plus d'"ambition" spécifiques et vivent bien le moment.

Mais dans ceux qui vivent autour du monde depuis des années voir des dizaines d'années, on retrouve quand même un type de profil assez similaire tant au niveau des caractères qu'au niveau des bateaux.
Peu de prévisions à long terme, relativement peu d'équipements, peu de prise de tête, souvent assez peu argentés ... Ils trouvent un équilibre d'une vie hédoniste et peu contraignante.

Partir en croyant que la mer sera plus bleue et plus chaude derrière l'horizon sans avoir au préalable réglé ses problèmes de terriens ne peut que conduire à la désillusion.
Les soucis terrestres sont les passagers clandestins du bord 😰

...et puis, il faut toujours écouter la sagesse de sa vieille maman, loin de ses racines, on s'affaiblit vite. ici en annexe des paroles plein de sagesse:

On a le droit de s'ennuyer et de passer à autre chose aussi non?

C'est certain Alpaga, c'est certain.

Aussi un truc un peu bête mais si on pouvait arrêter de galvauder le terme « tour du monde ».
Les mecs ils parlent de tour du monde alors qu’ils ont juste traversé l’atlantique et se sont un peu baladé dans les antilles. Bravo a eux car ce n’est pas rien, mais ce n’est pas un tour du monde. Pareil pour ceux qui poussent jusqu’en Polynésie, c’est super, mais ça fait pas un tour du monde. Les mots ont un sens.

C'est juste que la désillusion est proportionnelle aux attentes. Et ces rêves trop grands, de voyage sans contraintes, trop loin, sur un voilier trop cher prennent des allures d'échecs cuisants pour certains.

Tout le monde a évidemment le droit de changer d'avis, de programme, de monture ou de lieu d'habitation. Mais quand tu as annoncé à la terre entière ("oyez, oyez, braves gens, abonnez-vous à notre chaîne ioutiub pour ne pas passer pour des gueux!") que tu allais gravir l'Everest et que tu t'arrêtes à la butte Montmartre, ça casse un peu l'ambiance...

Ça me choque pas plus ayant pratiqué un peu la boxe. Le nombre de pros qui se la racontent et prennent un KO en 30 secondes est impressionnant 😅😅

La boxe c'est facile. Tu es champion ou vice-champion :-) (j'ai le droit de le dire, vieux boxeur).

Bof, de mon point de vue, y'a pas grand chose à dire de ce que certains pourront considérer comme des échecs. Tous ces gens ont voulu faire un truc, ils n'ont pas eu envie de continuer pour plein de raisons qui leur appartiennent, mais au moins ils se sont lancés, tout comme ceux qui émigrent de la ville à la campagne, ça marche ou ça marche pas, l'essentiel est d'avoir tenté.

1j1j

enlyseeboutique.fr[...]n-echec

Je ne dira pas que c'est un échec - je dirais que ça n'a pas marché ...

Sponso by Enlysée ...😁😂😂😂 Pas mal en bleu marine ...

Ben oui, on avait eu sur le ponton deux frères qui avaient vendu la boulangerie dans laquelle ils étaient associés pour se faire faire deux Meta en coque nue sur lesquels ils ont passé plus d'un an en aménagements intérieurs, équipements divers, gréément etc... dans le but de faire "un tour du monde"
Un a divorcé et vendu le bateau avant de l'avoir fini et l'autre est parti un beau jour, direction les Antilles avec femme et enfants.
On a eu de leurs nouvelles quelques temps après, ils ont atteint Majorque, ont mis le bateau en vente et sont rentrés dans leur Berry avec l'espoir de pouvoir racheter une boulangerie.
Depuis, plus de nouvelles...
VdB

Si c'est les mêmes ou des frères jumeaux avec le même système de pensée, à Tarare au chantier Méta l'un m'avait expliqué qu'il allait monter une antenne satellite pour pouvoir depuis Ushaïa, suivre l'évolution de leur entreprise !
Pourquoi pas.

J'ai fait une année sabbatique il y a longtemps, après 15 ans de croisière cotière. Oui, il m'a fallu 4 mois pour décrocher et ralentir le rythme. On s'était dit qu'arrivé aux Canaries, si ca le faisait pas on rentrait. Et ça n'aurait pas été un échec car au moins on avait essayé et largué les amarres.
Masi on s'est jamais mis la pression autre que celle de la météo et des saisons. Et cette "contrainte" là, elle est très bien, il faut faire avec la nature et ses caprices.

Ce petit tour de l'Atlantique m'a donné un énorme boost et permis d'orienter ma vie différemment. Je ronge mon frein encore quelques années pour y retourner. La vie en bateau, c'est du camping roots, et une panne par jour pour s'occuper. Je ne vis pas ça comme une contrainte.

Je sens bien que les grands voyageurs regardent un peu de haut les sabbatiques, et ces derniers de même avec les navigateurs cotiers...Après tout, Peut importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. L'important est de pouvoir rester libre de continuer, de changer de programme, ou d'arrêter à tout moment, et ça suppose un peu de sous de coté aussi.

Par contre je ne comprends pas ce besoin d'étaler sa petite vie sur les réseaux sociaux, en bateau ou pas, en espérant financer une partie de son périple avec. J'apprécie ceux qui publient pour apporter des infos utiles, des éléments techniques. Ceux là nous apportent, quand les autres veulent juste que ça leur rapporte, quitte à s'étaler "à poil". Un peu le plus vieux métier du monde, quoi.

Je redis pour nous ça sera l aspect financier qui nous fera arrêter

C'est étonnant, que l'aspect financier soit un frein. On depense tellement peu à vivre à bord, par rapport au cout de la vie à terre que je dirais l'inverse. Pas de voiture, pas d'assurance, pas d'energie, pas de taxe peu de vetements ...
Les grosses depenses annuelles sont nos billets d'avion pour rentrer et le stockage du bateau pendant qu'on n'y est pas, mais ça, c'est notre choix et on le fait parce qu'on peut le faire.
J'aurais tendance à penser comme pas mal de nos potes :"on n'est pas assez riches pour rentrer vivre à terre, ou alors, il faudrait retravailler tout le temps"

Les assurances et 2 billets A/R par an (en couple) je suis déjà a 12 000 euros de budget annuel... sans être rentier je vois pas comment faire ... sur 5 ans ca fait déjà 60 000 euros.

Euh, tu rentres d'à peu près partout pour moins de 1000€ A/R/personne et on est en RC à 350€/an. Mais je suis d'accord, le retour en Europe est la grosse depense annuelle.

Pas d'assurance santé?

On a la sécu en France, notre mutuelle normale et notre assurance MAIF pour la maison nous couvre en voyage pour des durées jusqu'à 1 an. Comme on rentre en France 1 fois par an, on est couvert.

"Le problème, c'est que la clim', on ne peut pas la mettre toute la nuit". Première video, 24min16.
Voila, voila.

j'ai écouter les deux videos, et ce que je retiens majoritairement est qu'ils sont déçus car ils ne savaient pas vraiment dans quoi ils s'embarquaient. Ils n'avaient jamais navigué loin, longtemps. Je pense qu'avant de "tout larguer pour faire le tour de XXX en voilier", deux mois de navigation, et pas seulement de glandouille au mouillage, pourrait largement limiter la casse.

1j1j

Je trouve qu'on devrait sortir ce fil du mode "debat" pour l'ouvrir un peu plus.
On n'a plus la possibilité de repondre dans ce fil qui est pourtant interessant.

Ed 850 tu aimes aussi ton voyage car tu as les moyens de rentrer dans ta maison , laisser ton bateau au sec et prendre l avion du bout du monde ça compte beaucoup à un certain âge

Ces gens n'ont rien a faire sur un bateau, ces vidéos sont affligeantes...(enfin le peu que j'en ai vu).

quand j'ai commencé la croisière ,j'avais un noroit en ag4
au club de la marine de toulon ,tout l'hiver mess voisins de ponton,m'ont demandé ce que je comptais faire pendand mes vacances d'été ,et moi un peu fanfaron ,je leur ai dit je vais en corse .quand le mois de juillet est arrivé ,pour ne pas perdre la face ,je suis parti en solo ,mon épouse et notre fis de 18mois sont restés à terre ,après 37H je suis arrivé à calvi comme mon moteur c'était un tomos qui fumait plus qu'il faisait avancer le bato je ne m'en suis pas servi .
donc comme la traversée c'est bien passée ,à l'estime bien sur ,mon épouse et notre fils ont pris le ferry et m'ont rejoins ,c'était hier en 1969 .nous avons fait le tour et somment rentrés ensemble de centuri aux iles de lérins .
à l'époque nous dormions sur la plage avec une tente
et des matelas gonflables ,c'était plus grand que le bato.le plus que nous avons vécu a bord c'est sur le hood38
environ 1an cumulé sur 5 .ce qui a été un bon rythme ;et moi qui croyais arrêter je viens de remettre ça .mais je ne pense pas que nous aurions pu vivre à plein temps sur la mer .le principal c'est de ne pas imposer et surtout s'imposer des contraintes .
alain

N'y a-til pas tout simplement une différence entre la vie à bord, en mode nomade, et de longues vacances ?

Moi je les suis depuis un moment et j'avais trouvé leurs raisons très pertinentes transparentes et bienvenues, pour éviter les déconvenues en faisant se poser de bonnes questions à des candidats.

J.

PS et si j'avais plus dde sous, leur bateau mm si j'aime pô les lagoon, je serai limite tenté (il y a la clim lol !).

sans developper tous les points , perso pour le si peu que je navigue je n'ai jamais trouvé que le bateau c'est la liberté ,bien au contraire c'est bien plus de contraintes que la vie à terre ..entre la meteo ,la mer, le bateau par lui m^me , les regles et interdiction ..il faut aimer ,

Le moyen de transport le plus lent, le plus cher, le plus inconfortable pour aller d’un endroit où l’on est bien à un endroit où l’on n’a rien à faire.

..il faut aimer

Ni plus ni moins, mais c'est essentiel non ?

j'ai du mal avec cette mode de faire des chaines youtube pour raconter sa vie !

Pleinement d'accord avec toi, mais bon, parait que c'est du partage...moi j'appelle ça de l'impudeur.

Hello,
Je ne regarde pas non plus ce genre de vidéos, je préfère revoir une finale Nadal-Fererer!
Je préfère aussi discuter de ça de vive voix, avec ceux qui sont partis, et parfois revenus.
La notion de TDM fausse pas mal la donne, à part pour ceux qui mettent un point d'honneur à recouper un jour leur trace.
Je suis bien plus heureux au mouillage au chaud sous les Tropiques que dans un pavillon au frais en région parisienne.
J'ai eu mon lot d'aventures de toutes sortes depuis que j'ai "mis les voiles", certaines(en minorité )moins agréables que d'autres.
Mais à aucun moment encore je n'ai songé à revenir définitivement à terre, bien au contraire.
Je sais ce que j'ai laissé en partant.

Vidéo intéressante, mais tout de même, dans la même vidéo dire qu'on est "chef de projet, stimulé intellectuellement pour gérer les urgences", et en même temps se plaindre qu'il y a des pannes à gérer ou qu'il faut organiser la nave et les approvisionnements de bouffe...

Étant un tres bon ami de fred et Netty certaines choses que je lis m'attristent beaucoup..
Fred et Netty avaient toute leurs place sur l'eau ... , il y a un point rarement soulevé ici ...
L'age et changement de projet... Je sais qu'on en avait bien parlé et dans les conditions mouvementé, l'équilibre n'est plus le meme chez tout le monde a 65 ans qu'à 20 ans... ca fait réfléchir sur la suite du projet...La proba d'avoir un soucis médical aussi .... Ils n'en ont pas trop parlé mais ca s'ajoute a se qu'ils ont dit ...
Ils avaient assuré leurs arrières en gardant des bien a terre et ainsi la possibilité de tout arrêter !
Puis avec l'ambiance aux Antilles et se qui se dit sur la Polynésie qui était a leur programme ils ont préféré arrêter...et c'est bien comme ca , aujourd'hui ils ont retrouvé leurs maisons dans la campagne non loin de la mer et les motos ! Que du kif !!!

Pour répondre au sujet de base
Je pense qu'il ne faut pas généraliser ...
Sur youtube on croise beaucoup de gens qui arrêtent.. et ca alimente ces sujets..
En réalité on croise bien plus de gens qui continuent !!

Attention les Antilles c'est le microcosme aux apprentis voileux bobo youtubeur qui penses tout plaquer pour vivre un rêve sans avoir vraiment essayé ce mode de vie avant et bien-sûr au bout de quelques temps dans ce cas de figure tout s'arrête...

Puis pour finir, pourquoi se moquer ou les blâmer si ils arrêtent ?
A titre perso nous sommes partis il y a bientôt 3 ans , nous continuons sur la route classique vers la Polynésie et depuis le début du projet, bien avant d'emménager a bord , on c'est juré que si on voulait arrêter on arrêterait

C'est ca la liberté

Salut Julien, n'oublie pas de passer faire un coucou quand tu passeras par Panama!😁

Ils ne sont bien sûr pas à blâmer pour le fait d'arrêter leur voyage.
Mais ce besoin de se montrer, de se filmer, de s'étaler est franchement pénible.
C'est la mode actuelle. Celle du selfie. Quand on se balade dans des endroits remarquables, que ce soient des paysages ou des monuments historiques, près des 3/4 des gens ne prennent plus de photos de ces endroits, ils prennent leur tête en photo avec le monument derrière, et hop, c'est tout de suite envoyé sur Instagram ou autre resosocio. La génération du moi, moi, moi...
Il y a quelques récits de voyages sympa dans lesquels on ne voit quasiment jamais les voyageurs mais où on voit les gens qu'ils rencontrent. C'est malheureusement de plus en plus rare.
Je me dis simplement que pour les deux vidéos en question, ils étalent leurs vies donc ils se sentent obligés de se trouver ensuite des excuses quand ça ne se passe pas comme espéré. Savent ils que la plupart des gens n'en ont strictement rien à faire?

Bah, une vidéo c'est toujours mieux qu'un empilement" artistique" de cailloux...🤣

18h18h

Bonjour a tous,

J’ai regardé cette video (sv grand tour) bien que je ne suive pas de youtubeur, mais comme le grand depart est mon projet, et que j’avais suivi l’arret de Javerne, j’ai voulu connaitre les raisons de ce couple d’arreter si tot…
Ce qu’il me semble voir dans cette video, c’est un couple qui a rêvé sur des photos et des videos idylliques en méconnaissance de la realite de la vie en mer, et le manque d’experience ou de recul.
Ce sont des hyperactifs, qui ont besoin d’avancer vite, de descendre a terre souvent, d’aller au port, qui n'avaient pas possedé (et entretenu) de bateau auparavant ou navigué plus de 3 semaines… ca aurait pu marcher … et ca ne l’a pas fait.
Ma maigre experience est que, Quand on a possedé, entretenu et navigué plus longtemps on sait/on aime le travail sur le bateau, on connait les coups durs (meteo/nav stressante et autres) et on les gère, on aime la vie contemplative et lente, on fuit les ports et on aime la vie non pas inconfortable mais “simple” sur un bateau, ou chaque geste de la vie qui est basique a terre devient l’occupation d’une journee en mer.
Ils se sont fait peur aussi, et ca je pense que c’est tres personnel, on voit que sur Javerne, Corinne ne supportait visiblement plus la peur sur les longues nav…apres 7 ans de vie a bord

Pour le budget, je pense que c’est un faux debat, si tu aimes ce que tu fais, tu adaptes le budget avtes capacites ( eviter les marinas, eviter les equipements couteux…)

Pour le sujet de la liberté, je pense que c’est une appreciation tres personnelle. Pour moi le bateau au long cours est une forme de Liberté presque totale, mais on est esclave du bateau et de la meteo, ce qui est acceptable selon moi, la liberté parfaite n’existant pas.

Ça ne me viendrait pas à l’esprit de partir pour un tdm avec un lagoon à 700k€….

Par contre, si on veut un bateau récent mais relativement simple à entretenir, qu’est-ce qui existe à part des course-croisière relativement inconfortables ?

Quel est le souci? Que c’est un lagoon ou qu’il coûte 700k?

La technique et internet ont permis à un tas de personnes de se prendre pour des grands reporters et de grands acteurs. La technique permet aussi de raconter sa vie dont tout le monde se tape et de s’épancher sur son blues! Il y a 40 ans ils auraient organisé une séance diapo et film que leurs familles et amis auraient regardé en baillant d'ennui à se décrocher la mâchoire!
C'est beau le monde moderne!

12h12h

Je ne connais pas les statistiques, mais je pense qu'il doit y avoir plus d'abandons de projet de voyage en voilier ou de vie à à bord qu'avant . Surtout depuis la période covid, beaucoup de gens se sont mis à vouloir essayer la vie en bateau, un peu comme les gens qui ont voulu essayer la "van life", par effet de mode et de moutonnisme, avec les réseaux sociaux , en voyant les chaînes YouTube etc, ça peut donner envie à certains.
Le problème c'est que ces gens-là n'ont souvent aucun passé de voile et ils ne s'y intéressent finalement que depuis peu de temps dans leur vie . Ils veulent juste essayer, comme on fait du zapping d'une activité à l'autre si ça ne nous plaît plus . Ils choisissent le voyage en bateau comme ils auraient pu choisir /ou ont deja fait le voyage en camping-car , ou la vie dans une cabane en montagne . Et c'est en général ce qui se passe . Ils y vont en général pour les mauvaises raisons, soit parce qu'ils ont beaucoup de fric et donc ils peuvent se permettre d'acheter un gros bateau , même s'ils ne sont pas spécialistes ou suffisamment passionnés par la mer et la vie en bateau, pour en comprendre aussi les contraintes.
Mais même s'ils sont très riches , et qu'ils peuvent s'offrir le plus luxueux ou confortable des bateaux, un certain nombre n'ont pas compris que la mer, la voile, c'est avant tout un état d'esprit qui ne peut pas s'acheter avec du fric . On l'a ou on ne l'a pas!
Un peu à l'inverse de ceux qui choisissent de vivre sur un bateau pour des raisons financières s'ils sont en galère , ils pensent que la vie en bateau sera moins chere que la vie en appart, ce qui peut être en effet la réalité , mais c'est encore une fois une mauvaise raison de se mettre dans la voile de mon point de vue . Ce genre de projet est plutôt un mode de vie et une passion pour la mer et les bateaux , avant d'être celui d'un voyage ou d'un style de vie minimaliste . Donc si on a pas déjà cette passion ancrée depuis longtemps, à mon avis ça ne peut que tomber à l'eau tôt ou tard et souvent plutôt que prévu!

bonjour , akaloa , est ce vous quo detenez le pouvoir de dire " qui as le droit d etre sur un bateau ?"
Et si leurs video vous affigent et bien zappez les de votre you tube .
Comme ceux et celles qui critiquentla 6 ou autre emissions populaire de la telé.
Les projets avortés ont en as tous ds la vie et si c est pas de la voile au large ce peut etre ds le boulot , la carriere où la famille .
de toutes facon l experience c est comme une brosse à dent cela ne sert qu à une personne .
Hisse et Ho devient de plus en plus inquisiteur.

Je trouve que certains devraient être un peu moins méprisants de ceux qui osent parler. Je dis bien "osent". Car c est plus facile de montrer de belles photo et de dire "on en avait marre on est rentre" plutôt que d oser donner les vraies raisons. C est une forme de courage. Etce courage peut servir aux autres, car la plupart desgens, y comprisceux qui naviguent, sont en fait d accord avec ces personnes. Perso je suis impatiente en juin de venir à bord. En septembre j en ai marre, je veux retourner faire de la randonnée et du crossfit. Camper ca va 5 mn lorsqu il fait beau. Pas dans la moiteur ni le froid. J aime pas me faire du soucis non plus, mais s en foudtre que mon bateau puisse déraper ou mon annexe être volée c est pas trop mon genre. J aime avoir l esprit libre et en bateau on ne l a pas en verite. Bref, ce genre de mono-manie du bateau pendant 1 an ce n est vraiment pas mon truc. Moi aussi j ose le dire tiens !

avant on écrivait un livre relatant ses aventures ,les éditions arthau étaient les spécialistes des livres de mer .
ce qui permettait aux écrivains de gagner des sous pour continuer ,nous avons eu aussi les conférences :connaissance du monde.maintenant ce sont les réseaux sociaux ,les influenceurs ,la mode à changé ,c'est tout .
ceux qui arrêtent pour diverses raisons ont des tas de spectateurs qui les suivent ,c'est tout à fait correct de les prévenir .

je ne vois pas ou est le mal .si ça ne vous plait pas ,vous n'avez qu'a pas regarder .
alain

"je ne vois pas ou est le mal .si ça ne vous plait pas ,vous n'avez qu'a pas regarder .
alain "

C est vrai ça.
Alors qu il suffirait de couper la vidéo en morceaux, d y mettre des pub , et c est plus belle la mer , des millions de gens qui suivent .

Il y en a qui se trompent? Pas étonnant vu le nombre de façons d'aller sur l'eau.

Pourquoi se plaindre???
Ça fera de la place au mouillage point barre 🙂

Ces abandons, que perso je ne considère pas comme des échecs, ne sont pas étonnants, car l'accès à la navigation hauturière est incomparablement plus facile qu'avant (on va dire avant les années 90)
De nos jours on trouve un tel degré de confort et de facilités à bord des bateaux de croisières, la nav facile grâce au GPS, les prévisions météo faciles et précises, le routage, le téléphone presque comme à la maison, la douche chaude, l'électricité à profusion, les pilotes ultras performants, la tv à bord, etc...font que beaucoup des gens qui partent aujourd'hui pour faire une grande balade océanique ne seraient pas partis il y a 40 ans.

9h

Nos rêves sont nés de ceux qui les ont vécu les premiers. Comment ne pas vouloir devenir un "Vagabond des mers du Sud" (Moitessier) à l'époque ? Etre marginal et débrouillard, être invité à l'escale comme un héros après chaque grande traversée et vendre son bouquin qui la raconte, etc. Le monde est totalement différent aujourd'hui, rapetissé par l'avion, encombré d'humains surnuméraires et donc recroquevillés sur eux-mêmes, plus dépendant au fric que jamais, plus policé que jamais mais plus dangereux quand même; on en finirait pas de décrire le douloureux recul de l'esprit d'aventure. Restons marginaux et cultivons nos humbles plaisirs aux temps et espaces qu'on peut encore dénicher pour se faire plaisir.
"La vie est un voyage expérimental, accompli involontairement. C'est un voyage de l'esprit à travers la matière, et, comme c'est l'esprit qui voyage, c'est en lui que l'on vit. »
Fernando Pessoa Le livre de l’intranquillité.

bonjour à tous c'est vraiment dans l'air du temps d’étaler ses états d’âmes un peu partout! les gens manquent vraiment de pudeur!perso à 79 printemps je ne me suis jamais posè ce genre de question ,je navigue depuis l'age de 7 ans au debut avec un vaurien bachè puis des muscadets! mon pere "l'amiral" à naviguè jusqu'à son dernier jour, mon fils est nè sur mon voilier et est aussi un marin ! je prends autant de plaisir à rêver dans le raz de sein qu'à regarder les poissons volants dans l'ocean Indien ,la mer est aussi belle partout! avec l'age j'ai legerement réduit mes ambitions(tres legerement) je me balade toujours en solo,et quand je ne suis pas en mer je refit le d i intégral en alu (comme le mien), nouvellement acquis par mon fils ,ou je fais des maquettes, mais dans ma tête je suis toujours en mer.....quand il m'arrive de survoler les forums c'est plus pour le cotè technique ,pour le reste chacun est libre de ses choix j'estime que ça ne me concerne pas et ne pas avoir à porter de jugement!les medias ,les journaux, les courses etc peuvent faire croire que la mer c'est une occupation génial, un loisir passionnant... et puis souvent si l'on a une certaine aisance financière on achete un voilier"mode" on recoit les copains au port on fait prudemment quelques sorties et l'on se rend rapidement compte que ce n'est pas si simple= assurances, port, entretien, eloignement, aspirations de madame ou des enfants qui aiment aussi les sports d'hiver etc etc et puis un jour on vient raconter sa vie sur un forum ou un réseau sociale pour se consoler ou se justifier, drôle d'epoque.....

Bonjour

N'est pas aventurier qui veut.

Le monde du voyage s'est sacrément boboïsé, normalisé, standardisé, les deux reportages en sont un parfait exemple.
Il n'y a plus la moindre trace de comparaison possible entre un Joshua Slocum et ces nouveaux arrivants au voyage qui trimballent avec eux leurs exigences de conforts terrestres et finissent par trouver le voyage par voilier, trop contraignants.
Tout cela étant amplifié par la moyenne d'age qui a grimpé.

8h7h

Je pense qu'un des motifs d'arrêt est qu’arrêter, maintenant, c'est "facile".

La première fois qu'on était passés aux Galapagos, on avait rencontré une des seules familles d'européens habitant là bas, les De Roy, qui nous disaient qu'à leur arrivée, s'ils avaient eu assez d'argent pour repartir, ils seraient repartis et auraient abandonné leur rêve, tellement ça avait été dur.

Avant, on partait pour le TdM sans vraiment la possibilité d'arrêter. La vente du bateau ailleurs qu'en Europe était quasi impossible et les voyages en avion très onéreux. Et donc, on continuait vers l'ouest, portant, et peu à peu , on oubliait les difficultés et on ne gardait plus que le bonheur.

Maintenant, à la moindre difficulté, on peut vendre son bateau facilement aux Canaries, au Marin ou à Tahiti et d'un coup d'Airbus à 1000€, rentrer de n'importe ou. Et donc, dès qu'il y a une avarie, un os, un problème, du mal de mer ou trop de moustiques, on vend, on rentre et on raconte que "faire le tour du monde, c'est nul"

Même à son époque Slocum était un dur à cuire !

7h7h

Je n'ai pas regardé les vidéos ... désolé, juste la vue de départ m'a paru en dehors de ce que j'avais vécu, donc je n'aurais pas eu d'empathie ... je connais des gens qui ne se sont "essouflés" qu'après 3 bateaux construits et 2 ou même 3 tours du monde répartis sur une vie ... des sacrés "clients" (je veux dire que je les admire, ils ont fait des nav' incroyables, mais à 76 ans et des, ils ont arrêtés ...).

Ce qui "m'essoufle" personnellement, c'est que je rencontre des gens qui d'un coté sont aidés par les facilités actuelles (AIS et GPS, pilotes, liaisons satellites, cartes numérisées et logiciels de folie, etc etc ...) et de l'autre n'ont pas l'esprit "voyageur", on pourrait dire aussi "campeurs" : ils restent dans leur monde. Les "sabbatiques" restent souvent derrière la "vitrine", même s'ils prétendent le contraire. Pourquoi ne pas s'arrêter un an en Casamance, chasser et manger avec les Diolas, 8 mois aux Gambiers et arriver à s'intégrer chez les indépendantistes et les autonomistes (un peu, un peu ... sans se faire d'illusions, on n'est pas du pays), vivre 12 mois au Brésil et comprendre un peu toutes les différences de mentalités), rester 8 mois à Buenos Aires pour préparer les canaux de Patagonie (et par le fait se faire des amis, et on apprend un mode de vie différent), 18 mois en Nouvelle Zélande ou aux Fidjis.

Il devient de plus en plus difficile de vivre ça : les voileux sont maintenant traités comme des touristes, c'est à dire qu'ils doivent raquer, partout, pour des tas de raisons, et c'est un crêve-coeur. On ne peut plus s'arrêter aux Chagos, Maldives, Seychelles, Galapagos, sans avoir à quémander des autorisations et à se faire racketter. Il y a trop de voileux, et une majorité ayant un profil plus avantageux pour les locaux (c'est à dire un profil "américain"). C'est pas de l'élitisme, c'est la réalité. S'il y a quelque chose qui va me faire arrêter, c'est ça, et le fait d'être de plus en plus fatigué, lassé par la litanies des pannes ...

J'avais le projet de revenir aux Fidjis (à coup sûr mon meilleur souvenir de voyage), où il est vraiment possible de vivre avec les locaux, pas de ciguatera (et du poisson, beaucoup), des flopées d'iles vraiment isolées et accueillantes ... mais mes copains, qui y habitent, m'ont dit récemment que les autorités sont devenus très chiantes ...

Je ne regrette rien bien sûr, sauf d'avoir quitté plein de gens adorables, et de n'avoir pas sû à quel point ce que je vivais était précieux, étant harcelé par les "problèmes de bateau".

Ouais bon, on peut aussi naviguer au long cours sur des longues périodes sans nécessairement avoir "l'esprit voyageur" comme tu le dis. Certains l'ont cet esprit, d'autres ne l'ont pas, ou moins, je suis bien placé pour en parler parce que c'est mon cas, pour moi le voyage n'était que la cerise sur le gâteau, il y a en effet une différence entre faire le tour du monde (ou le tour de l'atlantique) à la voile et faire de la voile autour du monde, l'essentiel étant de le faire ce tour, qu'importe la motivation.

6h6h

Bon tu reconnais donc toi même les problèmes de panne et ta lassitude. Ben tu vois les autres c est pareil en fait. De mon côté je n ai aucune envie de copiner avec les indépendantistes 😆 ca ne me fait pas rêver du tout

Le premier désenchanté du voyage à la voile autour du Monde ne serait-il pas Jack London à bord du Snark en 1907?
fr.wikipedia.org[...]e_Snark
Les moyens appelés à la rescousse par Jack London pour financer et diffuser son aventure il y a plus d'un siècle sont vraiment similaires, à la technologie près, à ceux déployés par les youtubeurs du 21ème siècle.

Rien de nouveau sous la voûte étoilée 🥺

J'ai regardé les vidéos de ces deux couples.
En premier je n'ai absolument pas l'impression qu'ils soit malheureux, ils passent à d'autres choses.
Je n'ai pas l'impression non plus qu'ils aient besoin de faire de la vidéo pour de l'argent.
Je retient une chose qui m'a déjà interpellé c'est la fête avec les "copains" jusqu'à plus soif.
J'ai ressentis la même chose des apéros avec les bateaux "copains" des personnes qui sont dans un microcosme de bateaux à bateaux.
Des gens parqués et en prison dorée, des mouillages très sympas à quelques milles mais sans monde de voileux et cafés autour donc impossible à vivre donc, on ne bouge pas. Les fêtes du samedi soir avec grillade comme si nous avions travaillé toute la semaine. Effectivement les contacts avec les locaux peuvent être biaisé.
Un autre problème c'est le "voyage" Il devient très difficile de laisser sont bateau seul pour partir voir du pays, le bateau empêche de découvrir certains endroits.
En dernier les routes et les parkings sont des superbes occasions pour les locaux quand tu débarques avec un canot rutilant, un salon flottant, quand tu discutes le prix de 10ct pour une salade avec un type qui habite dans une baraque en toit de tôle, quand tu gueules pour deux dols pour qu'il ramasse ta merde de poubelle.
J'étais aux Antilles en 90 les anciens disaient déjà c'est plus comme avant, je l'ai dis ensuite et cela sera répété encore après.
Effectivement le monde change.

Je n'ai regardé que la vidéo de Grand Tour.
Moitessier aussi nous faisait part de ses états d'âme...

Le profil de nos amis est intéressant pour évaluer nos chances perso.

  • Des urbains : "la baguette au coin de la rue"
  • Qui mangent à l'extérieur : "trop dur de prévoir la bouffe", "pas drôle de ne pas tout acheter au même endroit".
  • Un peu difficiles sur la nourriture : "on a nos habitudes alimentaires", "Pff, encore un poisson"
  • Habitués à leur confort : "dormir dans des draps frais", "c'est quasi du camping", "la mer à 33° trop dur"
  • Besoin qu'on leur fixe un cadre : "je suis habitué à des deadlines", "je n'avais pas d'échéances fixes"
  • Pas trop bricoleurs : "C'est ... qui a passé son temps à réparer le moteur"
  • N'aiment pas spécialement la mer : "prisonniers du bateau", "peut pas aller à terre, louer une voiture", "ce qui était bien c'est les apéros et les couchers de soleil"

Comme ça si je coche certaines de ces cases, je sais que ça ne me conviendra pas.

100% d’accord

Je suis mitigé à la lecture de ce fil.
Mes amis terriens me parlent toujours de grands voyages, des iles, ... tout influencés qu'ils sont de la facilité et de la vitesse des déplacements dans ce monde moderne.
Moi, déjà tourner le samedi après autour du banc de sable devant le port, en faisant glisser le bateau avec 6 noeuds de vent me rend heureux.
Et encore heureux car ma retraite ne sera pas avant 70-75 ans donc je n'ai que les temps libres d'un (très/top) actif et, à moins de tout plaquer, je ne pourrai jamais faire de grandes expéditions. Je n'en ai d'ailleurs aucune envie pas plus que de traverser un océan ou aller jusqu'en Med.
Le tout c'est d'être heureux sur l'eau quel que soit le programme.
Pour ceux qui pleurent la perte de l'esprit d'aventure, je remarque que plusieurs points ramène au nerf de la guerre. Comme s'il voulait que le bateau s'entretienne tout seul, vivre de noix de coco et d'eau fraiche, en restant connecté au monde moderne quand même avec les mêmes avantages.

C'est une chimère car cela cache une réelle dépendance non avouée aux autres : les autres pour se soigner, être secouru, les autres pour s'occuper / surveiller le bateau, les autres pour cotiser et financer la sécurité de mon mode de vie, les autres pour pouvoir revenir à mère patrie en cas de problème; les autres pour s'occuper du peu qu'on laisse "à la maison"...
Ce n'est pas le procès de l'égoïsme (quoique...) mais simplement la mise en évidence que nous ne sommes plus du tout apte nous-même à la réelle aventure et à se détacher complètement du confort de notre mode de vie occidental

En fait la biologie nous ratrappe toujours. Le vieillissement inéluctable du corps se manifeste obligatoirement parfois de façon très brutale ou cruelle. En quand cela arrive il vaut mieux être dans un environnement médical à l'occidental, sinon on a de grande chance de finir les pieds devant en 8 jours avant de pouvoir toucher Terre. C'est cela aussi la vie.

Je ne sais pas Brufan, je dirais une majorité d'entre nous ne sont plus aptes à l'aventure mais, ça a probablement toujours été comme ça. Il y a un élément culturel aussi. Tu es belge et moi aussi, nous ne sommes pas trop une nation trop tournée vers l'aventure. Autour de la 20aine mon truc était en janvier de prendre ma tente et d'aller dans les alpes avec ma vieille renault pour essayer de monter le plus haut possible pour faire un (facile) sommet des alpes. Un thermomètre pendu dans la tente indiquait la temp. Notre record du matin était -17°C. Mes compatriotes (belges) me prenaient pour un fou, à ce moment je faisais du badminton dans un club proche de institutions européennes et il y avait quelques anglais, ceux la aimait mes idées et deux m'ont accompagné. Mon autre compagnion de connerie etait un copain d'étude dont le père était anglais et la mère allemande. Ce n'est pas pour rien qu'ils (les anglais) avaient 1/3 du monde sous leur contrôle et nous une seule colonie qu'on nous a fourré sans trop nous demander notre avis. A ce jour quand je parle de projet d'aller en bateau vers la Norvège, l'écosse, peut-être l'Islande, je sais qu'en France ce discours passe sans problème, en Belgique à 50% ça déclenche ce petit ricanement qui est la marque de fabrique de mes compatriotes quand une donnée bloque sur leur processeur d'entrée. Je pense qu'on est culturellement inégaux par rapport à l'aventure. La barre de la ou sa commence est souvent placée à une hauteur différente.

Et maintenant faire du bateau m^me lointain est-ce une "Aventure" ? une curiosité ,voir une mode , ou un loisir ? on peut se poser la question ...
Perso ,j'adorais l'aventure mais dans d'autres domaine ;au boulot, la famille, avoir des enfants et les éduquer, l'engagement sociétale ..etc mais le bateau ou est l'aventure?

C'est de moins en moins une aventure, c'est clair. Mais il y encore la place pour ... traverser en solo le Pacifique, aller de Ushuaïa à Puerto Montt, ça reste un peu aléatoire. On ne peut qualifier le fait de travailler (sauf si on est pilote d'essai, ou comparable), d'avoir une famille, des enfants, à une aventure ... j'ai trois élevé enfants, et j'ai été payé à la commission toute ma vie professionnelle.
Mais j'ai toujours autant de plaisir, de peur parfois, lorsque les voiles sont bien réglées, le bateau est bien équilibré, et que ça part "comme un avion" ... encore plus si je vais loin, longtemps. Les bateaux de pêche et les cargos, qui pullulent en Asie gâchent bien sûr le plaisir. P'tre bien que je vais me faire l'Indien en solo, en cata ... ça me travaille très fort depuis deux ans ... ça passe ou ça casse ... je sais pas si j'ai encore la force ...

Je voudrais revenir un peu aux fondamentaux. Des gens qui vivent comme nous, en grande partie à bord et quelques mois par an en maison, il y en a pas mal. Ils sont aux Antilles, en Polynesie, en Nouvelle Zelande, aux Langkawi, au Quebec, au Guatemala ou ailleurs. Enfin, partout ou la mer peut les porter. On est en contact sur Whatsapp et on sait ce qu'on fait par nos blogs. Il y a des jeunes, des filles qui accouchent, des actifs qui se posent de temps en temps pour bosser, des retraités. Il y a quelquefois des pertes de bateau, un cata dans les Vierges, ou un acier au Prêcheur...
Et meme si les bateaux sont un peu differents la philosophie est assez semblable : simplicité hedonisme, tranquillité, optimisme. debrouillardise. Profiter de la vie, quoi, en depensant bien moins que si on restait à terre. Et quand on nous dit risque, sport ou aventure, on rigole doucement.

Pas de risque de désillusion pour moi : je n'ai jamais eu envie de faire le tour du monde à la voile parce que je me sens plus libre quand je voyage par la terre; je peux changer mon itinéraire sans me soucier de la sécurité du bateau laissé seul et m'éloigner des côtes en général plus fréquentées. Les mouillages dans les canaux de la Patagonie sont certainement splendides mais voyager en minibus sur la route australe avec des locaux qui proposent de partager leur table quand on est seul en dormant dans des "cabanas" permet des rencontres plus authentiques que sur les pontons d'Ushuaia.
Je n'ai jamais souffert du manque de confort de mon bateau quand j'ai voyagé jusqu'à la Grèce mais c'était un "fil à la patte" quand j'avais envie de m'éloigner des côtes.

Phare du monde

  • 4.5 (190)

2022