Prise de ris avec retour au cocpit.

A chacun ses préférences, mais perso autant je trouve largement justifié le retour des bosses de ris au cockpit, autant je ne trouve pas utile le retour d'une bosse d'amure quand on sait qu'il faut 5 secondes pour aller crocher l'amure au pied du mât. C'est me semble t-il se compliquer la vie pour pas grand chose.

quand j'avais 20 ans ca ma dérangeais pas d'aller crocheter l'amure

maintenant à + de 60 ans c'est un vrai bonheur les ris automatiques

pas besoin de mettre le ciré pour se prendre les paquets de mer ....

monter sur le roof , aller crocheter l'amure dans 4 m de creux .....

à conditon de mettre les bonnes poulies et réduire le diametre des ris en dyneema

je suis pas prêt de revenir en arrière .....

Sur mon voilier précédent il n'y avait pas de prises de ris auto

J'ai donc du y réfléchir

Ma solution simple

Sur la bôme au niveau des anneaux de ris j'ai fixé des poulies de renvois style "plat pont"

La bosse est fixée en permanence à l'anneau arrière (un gros nœud qui empêche la bosse de sortir de l'anneau)
Descend dans la poulie
Part vers la poulie avant
Monte dans l'anneau avant
Et ressort par l'autre côté
Descend vers une poulie "normale" au pied du mât et repart vers l'arrière

Sur le roof j'ai mis une série de taquets puisqu'il n'y a qu'un seul winch

Bonjour,
Et une fois que tu auras été convaincu et que tu auras installé les bosses de ris comme expliqué, avec les bonnes poulies (ne pas mégoter, Harken tant qu'à faire), il te faudra apprendre à réaliser l'opération proprement. Les grands principes que j'applique :
1 - Venir au près/bon plein sur la bonne amure. Il faut voir la bosse du ris que l'on va prendre. Ainsi, la voile en descendant va passer sous le vent sans être coincée par cette bosse, et on voit ce qui se passe.
2 - Choquer légèrement la GV, sans toucher au hale-bas
3 - Larguer la drisse en reprenant au fur et à mesure la bosse du ris qu'on prend, mais aussi les autres pour qu'elles ne battent pas dans tous les sens.
4 - Quand cela commence à devenir un peu dur, larguer de plus en plus la GV, en relâchant simultanément le hâle-bas. Tout se fait à la main jusque là.
5 - Mettre la drisse au taquet (si on a fait une marque, c'est plus pratique). Il ne faut jamais écraser la poulie au mât sur la bôme, même en fin d'opération, donc ne pas trop descendre la drisse.
6 - Continuer à étarquer la bosse de ris, à la main. En jouant sur l'écoute de GV et le HB, on peut amener la voile sur la bôme, à la main (La bôme est un peu relevée, car le HB est lâche.)
7 - Reprendre du HB. Attention à ne pas trop le tendre
8 - Finir d'étarquer la bosse de ris au winch
9 - Reprendre l'étarquage de la drisse, normalement, très légèrement. Border la GV. Ajuster le HB.
J'insiste : Si ça coince et qu'on ne peut plus reprendre à la main jusqu'au point 6, c'est que quelque chose ne va pas bien. Surtout ne pas forcer au winch, c'est le meilleur moyen pour arracher quelque chose.
Jacques

bonjour,
tout cela est interessant, mais comment faites vous pour enlever les coulisseau de la grand voile sans aller en pied de mat? Si vous avez une solution je suis preneur.
merci
jmi

De mon point de vue (et valable à l'instant présent), avoir le même bout qui à la fois prend la bosse de ris (point d'écoute) et à la fois le point d'amure ne me semble pas une bonne idée.
C'est un jugement basé sur zéro expérience, totale pifomètrie.
J'imagine (et c'est peut-être idiot j'en conviens) qu'en faisant ainsi, on pourrait se retrouver dans une situation où le point d'amure pourrait d'avantage être étarqué qu'au niveau de la bosse de ris (ou l'inverse). Je ne le sens pas.
Est-ce que c'est ce que vous appelez "automatique" ?

Par contre avoir deux bouts distincts (qui reviennent chacun au piano dans le cockpit) pour :
1) choquer la drisse
2) border à fond la bosse de ris
3) border relativement bien le point d'amure
4) border la drisse
5) reprendre l'écoute
6) affiner en bordant davantage (ou pas) le point d'amure
-> Ça c'est une solution qui me plait.
Est-ce que c'est ce que vous appelez "semi-automatique" ?

On pourrait même (en théorie) poursuivre en jouant sur border/choquer un peu la bosse de ris afin de jouer sur la bordure et ainsi déplacer le creux. Mais bon, en pratique quand on a pris un ris on a qu'une envie c'est que notre GV soit plutôt bien plate.

Il me semble (à vérifier) que les voilier de courses ont un Hook en haut sur le rail de GV, et aussi un Hook au niveau de la bosse de ris, et qu'ils règlent (après avoir pris le Hook de ris et de drisse) uniquement au niveau de l'amure. Leur manoeuvre est (ou serait) :
- choquer l'écoute de GV
- choquer la drisse
- le point de drisse tomber jusqu'au hook un peu plus bas
- border le bout de bosse de ris qui va crocheter le hook en extrémité de bôme
- border le nouveau point amure qui va tendre l'ensemble
- border l'écoute de GV

Le semi-automatique est en effet une version plutôt cohérente pour ce qui concerne le coulissement et le bon positionnement des œillets de ris. Il y a effectivement deux fois plus de bouts mais la manœuvre est deux fois moins dure.

2 bosses de ris: une pour le point d'amure et une pour le point d'écoute.

La bosse de ris d'amure part d'un point fixe sur le mât, ceci pour exercer une traction vers l'avant en étarquant la bosse. Ensuite elle traverse l'œillet d'amure et redescend jusqu'à une poulie de renvoi au pied du mât puis vers le cockpit. En étarquant cette bosse, on va donc serrer l'œillet à la fois vers l'avant et vers le bas pour un maintien similaire à celui du croc de ris.

La bosse de ris d'écoute part d'un point fixe sur la bôme, légèrement en arrière de la verticale de l'œillet sur la bôme. C'est ce déport qui détermine l'étarquage du point d'écoute. Elle traverse la voile dans l'œillet et redescend en bout de bôme par une poulie d'écoute. Elle ressort par une poulie au point d'amure de la bôme puis retourne au cockpit via une poulie en pied de mât.

La manœuvre:
- venir au près bon plein pour que la voile d'avant continue de propulser le bateau.
- choquer l'écoute de GV et le hale-bas, puis reprendre de la balancine. Pourquoi? Parce qu'ainsi on soulage la GV de toute tension aérodynamique, ceci afin qu'en priorité on positionne bien ses points d'amure et d'écoute sous ris. Il vaut mieux que la GV faseye quelques instants que de découvrir qu'un point n'est pas à la bonne place après avoir remis en route.
- choquer la drisse de GV, on peut en même temps de l'autre main commencer à tirer sur la bosse de ris d'amure. Une fois l'œillet d'amure à sa place, bloquer la drisse.
-étarquer la bosse d'amure, étarquer la drisse. A ce point, on peut aussi reprendre les autres bosses si on n'est pas pressé.
-étarquer la bosse d'écoute, la voile est prête.
-détendre la balancine, reprendre le hale-bas et l'écoute de GV. Reprendre sa route.
-ranger le bordel, notamment en préparant la prochaine prise de ris si les bosses des autres ris sont en vrac ou trop tendues.
-vérifier que la voile a belle allure.

"Il est parti pour prendre un ris... un coup de mer l'aura surpris, o traderi tra la la la..."
La sagesse des anciens;-)