Petite grand voile pour gréement aurique

J'aimerais avoir l’avis de pratiquants du gréement aurique sur le problème suivant.

Jusqu’au haut de la force 5, deux ris dans la GV et foc de route conviennent bien à mon bateau. Au-delà, la GV fonctionne mal et le bateau devient excessivement ardent. Naturellement, on peut filer le pic, mais ce n’est qu’une solution temporaire, surtout s’il y a de la mer. D’où l’idée d’une petite grand voile à bordure libre, établie sur une petite vergue, la bôme et la vergue normale étant saisies sur le couronnement. J’imagine l’utiliser avec la petite trinquette arrisée, sans foc.

Après avoir consulté la doc des anciens, il semble que la petite vergue doive faire le quart de la vergue normale, qu’elle doive être établie avec seulement la drisse de mât et qu’il faille un palan d’écoute sur chaque bord. La surface de la petite GV devrait faire entre le tiers et la moitié de la GV normale. Cf. crobard joint.

Quelqu’un a-t-il l’expérience de ce type de voile : dimensions, efficacité, difficultés d’utilisation (a priori, il faut démonter les pantoires de la drisse de pic et les balancines) ?

Il y a-t-il d’autres solutions ?

Merci par avance pour les avis pertinents.

L'équipage
03 avr. 2008
03 avr. 2008

Ouaaah ! Chouette canot !
Et le vocabulaire de la marine en bois fait toujours rêver...

03 avr. 2008

Bien joli côtre...
Ces voiliers seront toujours un plaisir pour les yeux. Ce serait pas un de la série des Pichavant ?
Pour la petite grand-voile :
Autrefois on appelait ça une "suédoise", elle n'avait pas de vergue. C'était une forte voile triangulaire hissée par la seule drisse de mat et bridée par son point d'écoute sur le gui, avec la bordure libre. Mais c'était tout de même une voile de "miséricorde" à usage très rare.
Les ris successifs dans la grand-voile devraient suffire en conditions même difficiles, surtout que la géométrie fait que la corne devient de plus en plus apiquée...

03 avr. 2008

je confirme
nous l'utilisions sur la Belle-Poule au dela de 40 noeuds de vent.

c'est une voile dont la force propulsive en faible qui sert surtout à équilibrer le gréement.

autre avantage , le pic étant saisi sur le gui , il y a moins de poids dans les hauts.

03 avr. 2008

n'y aurait-il pas moyen
d'utiliser une grand voile suédoise (sans la corne) sur un gréement aurique lorsque ça souffle fort?

03 avr. 200816 juin 2020

La suédoise triangulaire
... j'y avais bien pensé, mais c'est en principe une voile assez allongée. Compte tenu de la faible hauteur du point de drisse, la voile serait trop petite. D'où l'idée d'une petite vergue qui augmente la surface sans compliquer excessivement.

Quant à ajouter un ris, c'est assez facile à faire et beaucoup plus simple à gérer. Mais la forme de la voile restante ne me paraît pas favorable du tout (cf crobard joint): trop de toile sur l'arrière, fort dévers dans le haut difficile à contrôler en raison de la mauvaise position de la drisse de pic lorsque la vergue est basse.

03 avr. 200816 juin 2020

Suédoise encore
Ce n'est pas vraiment une voile de cape ni de fuite que je cheche, mais une voile pour rester manoeuvrant par force 6 ou 7, notamment au près. J'ai aussi crobardé une suédoise. Je trouve que c'est vraiment petit (il y a quand même 10 t à tirer et les foc n'ont pas beaucoup de force propulsive). Et puis trop sur l'avant.

Je suis bien d'accord sur le fait qu'un ris supplémentaire serait la meilleure solution. Mais, compte tenu de la longueur de la vergue et de ce que je constate déjà avec 2 ris, j'ai de fort doutes (pour ne pas dire plus) sur le fait que cela fonctionne, même si la vergue est trés apiquée et si l'encornat touche le point d'amure.
Mais j'essayerai peut-être en fin de compte si je ne trouve pas mieux. Je ne suis pas convaincu a priori, mais ça ne me coûtera qu'une bande de ris et un violon supplémentaire.

Il y aurait naturellement une solution qui consisterait à revenir à une vergue de longueur plus raisonnable et à une grand voile moins importante. Mais pour cela, il faudrait que je me paye une nouvelle grand voile et un nouveau fléche, ce dont il n'est pas question.

04 avr. 2008

Bas ris
D'accord avec CLK : en Hollande, beaucoup de bateaux ont un bas ris qui amène l'encornat presque au contact du vit-de-mulet avec la corne très apiquée : ceci ramène le centre de voilure vers l'avant.

03 avr. 2008

Pas d'accord...
1 - "Trop petite" : Nous parlons d'une situation où le vent décorne les vaches des naufrageurs du Léon. Toute toile parait alors bien grande...

2 - Les ris sur une voile à corne sont normalement réalisés de telle façon que la drisse de mat descende davantage que la drisse de pic. Ainsi, au bas ris (troisième ?), on obtient pratiquement une voile bermudienne la corne étant très apiquée le long du mat et non en conservant le même angle avec lui comme sur ton dessin.

03 avr. 2008

Pen Duick
...dispose d'une "petite" grand voile de ce type.
C'est d'ailleurs en préparant son envoi qu'Eric est passé à la mer si ce que j'ai lu à l'époque est juste.
Ne pourrais tu pas entrer en contact avec "Pen Duick & Co" ou je ne sais quel organisme qui le gère ?
Ou voir à l'ancienne voilerie "Tonnerre" à Lorient, qui doit disposer des plans de voilure (C'est Victor qui avait fait toutes les voiles de pen Duick)
je me souviens d'une conversation avec Erwan, le neveu d'Eric, qui me racontait que c'était un sacré bordel à installer dès que la mer est formée.
Bonne chasse.

03 avr. 2008

Je veux bien croire
... que c'est "un sacré bordel à installer". C'est d'ailleurs ce qui m'inquiète le plus dans ce projet. Mais je ne vois pas vraiment d'autre solution viable pour continuer à naviguer jusqu'à force 7.

C'est bien Tonnerre mon voilier, mais j'essaye de réfléchir pour le moment sur quoi leur demander d'étudier. Et surtout, je souhaite avoir au préalable des retours d'expérience d'utilisateurs.

Il y a quand même eu un paquet de bateaux analogues avant guerre. Ils ont probablement eu le même problème. Je ne voudrais pas réinventer l'eau chaude en moins bien.

03 avr. 2008

si je puis me permetre
ancien patron d'une gabare je maitrise un peu le grement aurique.
la suedoise est en effet une bonne voile de gros temps mais je suis surpris qu'une voile aurique arrisée ne fonctionne pas correctement jusqu'à 7 voir au dela.
personnellement je commencerais par verifier la géometrie des ris histoire d'etre sur qu'ils sont bien en place pour garder le meilleur rendement de la voile.
l'avantage de l'aurique en cas de reduction c'est de garder de la longueure dynamique, là ou une marconi la perd tres vite.
bon la gabare est un mauvais exemple (90 tonnes pour 17.50 m) mais elle pouvait garder tout dessus au travers jusqu'à un bon 9 en larguant juste un peu de drisse de pic. je suis donc surpris de ce que tu nous dis.
essaie de contacter soit la voilerie tonnerre (lorient)soit la voilerie burgaud (noirmoutier)
si elle existent encore sinon la frcm à douarnenez car ils ont une section voilerie aux ateliers de l'enfer qui maitrise tres bien ce type de voile et qui aura sons doute une solution à tes soucis.
amicalement
jpierre

combinaison:
la solution est effectivement la suédoise. cela donne la même surface que la proposition de "petite GV" sans la complication d'un pic.

D'autre part, Diaoulig a raison, par force 7, ce genre de bateau lourd a besoin de puissance pour passer dans la lame, sinon il n'avance pas et on parle plus de voilure de cape que de voilure de gros temps.

Je pense que la GV au bas ris, si elle est bien dessinée, devrait tenir jusque 30 noeuds de vent avec une trinquette arisée.

Au dela, la suédoise, mais avec un tourmentin sur la drisse de trinquette pour avoir la puissance nécessaire.
KISS

04 avr. 2008

Bref ...
Si je comprend bien les conseils avisés des uns et des autres, c'est suédoise (pour la cape) et/ou ris supplémentaire (pour faire route).

J'avais pourtant vu dans Ar Vag (la bible) des plans de voilure d'anciens langoustiers avec une petite GV aurique comme voile de gros temps. Par ailleurs, il ne m'avait pas échappé que c'était la solution de Tabarly. Malgré certains inconvénients, l'idée me paraissait a priori plutôt bonne. J'aurai bien aimé que quelqu'un ait déjà utilisé ce type de voile et puisse en parler.

Je consulter Tonnerre. Il a dessiné et fait les voiles de Lulu. Il aura un avis pertinent.

J'ai quand même l'espoir que parmi les 8000 & quelques matelots de H&O, quelques uns aient une expérience des langoustiers et puissent m'en faire part.

04 avr. 2008

désolé
la voilerie Tonnerrre n'existe plus !

04 avr. 2008

Oui, bien sûr
C'est "Incidences" maintenant. Mais pour moi, c'est toujours la voilerie Tonnerre.

07 avr. 2008

juste un detail
sur les bateaux de travail, il etait de coutume d'armer, pour les campagnes d'hiver, des grand-voiles plus petites que la normale. Tout en gardant, bien sur, les 3 ris.
c'est tres certainement ce que tu as vu.

07 avr. 2008

2 sortes de petite GV
J'ai continué de me documenter. Il y avait en fait deux sortes de petite grand voile :

  • la voile de gros temps, appelée parfois aussi "voile de cape" (bien qu'elle permette généralement de faire route), gréée momentanément à la place de la GV normale. Il s'agissait soit d'une suédoise, soit d'une petite voile aurique comme celle de mon premier dessin. Cela faisait partie du jeu de voile normal de certains bateaux (de travail et yachts), au même titre que le tourmentin.

  • la voile d'hiver gréée durablement pendant la mauvaise saison par certains bateaux de travail (qui démontaient aussi le mât de flèche l'hiver lorsqu'ils en avaient un), ou la voile "de passage" pour les yachts qui avaient un gréement de voyage différent du gréement de régate.

Bien qu'il s'agisse de petite grand voile dans les deux cas, le domaine d'emploi n'etait pas le même : bateaux différents et utilisations différentes.

Dans mon cas, je cherche le moyen de naviguer entre force 6 et 7, voire petit 8, sans risques ni acrobaties excessives.

04 avr. 2008

suédoise
La GV suédoise est aussi utilisable sur un gréément Bermudien ou Marconi et ce n'est pas spécialement une voile de cape, mais plutôt de route par gros temps car elle permet de faire du près notamment pour se dégager d'une côte par gros temps (j'ai eu l'occasion de m'en servir à l'ouest de l'Ecosse,et...ça marche...), mais il faut dégrééer la grand voile (ce qui est recommandé pour réduire le fardage en cas de forte tempête ou cyclone), pour envoyer la suédoise à la place avec bien sûr en plus le tourmentin à la place de la trinquette (sur les "vrais" cotres seulement pas les sloop à étai volant car pas de bastaques pour maintenir le mat)...

04 avr. 2008

pourquoi pas
une voile au tiers.
Il m'est arrivé d'utiliser le tape cul à la place de la GV sur mon canot de Barfleur(vaquelotte).Bordure libre,vergue, amure un peu en avant du mât.Si ton équipement le permet,bien sûr.Tu peux peut-être emprunter une misaine (en fonction de la taille du canote)pour essayer, avec la trinquette? D'accord, le mât est assez reculé,mais pourquoi pas essayer?
Ce n'est pas "aurique", mais c'est encore plus simple!

05 avr. 2008

petite grand-voile
Certes, la voilerie Tonnerre n'existe plus
mais Victor T... lui n'est pas mort! Je pense qu'il
doit pouvoir trouver un moment dans ces obligations
de maire de Larmor-Plage pour discuter de ce qui
reste son mêtier (sa vie). Chaque fois que je le rencontre ce n'est pas de sa commune dont on parle!
Reprendre le livre du Toumelin sur son
Kurun: je me souviens qu'il avait sa solution.
Ton canote remue quelques souvenirs en plus court.
Kenavo
Jef

05 avr. 200824 mai 2023

Bonne idée !
Je vais relire Le Toumelin en attendant de recontacter le père Tonnerre.

06 avr. 2008

Ommage ! Pourrais-tu me parler un peu de la manoeuvre
... pour gréer et hisser la suédoise ?

Je suppose que le bateau est sous trinquette seule entre le moment où la GV est amenée et celui où la suédoise est hissée, entre le bon plein et le travers. Le bateau est-il suffisamment appuyé pour pouvoir faire quelque chose sur le pont ?

Pendant qu'on hisse la suédoise et avant de pouvoir border l'écoute, je suppose que la bordure libre faseye violemment ? Il y a-t-il moyen d'éviter ça ou de limiter les risques ?

Merci d'avance.

06 avr. 2008

Suédoise
Bonjour

j'ai eu autrefois un voilier aurique ( 10m / 13 T ) qui possédait une suèdoise en coton très épais . Ce n'était pas une voile de miséricorde , mais une voile très utile au dessus de F7 , associée a une trinquette avec un ris . Le gros avantage était de pouvoir remiser la lourde corne sur la bome , bien saisis sur l'arceau . Cependant c'était une voile a bordure libre , très dangereuse au portant car son point d'écoute équipé d'une grosse poulie havraise vous aurait bien emporté la tête comme un rien! Si je n'avais pas revendu ce brave "Old Nick II" je lui aurais offert une nouvelle voile de gros temps du même type mais plus légère .
Je t'envie de naviguer encore sur ce genre de bateau ! Que de plaisir et de finesse manoeuvrière , quoiqu'en pensent certains !

Amicalement - Joël

24 mai 2023

On utilisait il y a quelques décennies, sur les voiliers de plaisance, des grand-voiles, dites “Suédoises” qui étaient construites dans des tissus lourds, les mêmes que ceux dans lesquels on taillait les tourmentins.
Quel est l'origine du nom "Suédoise" ?

ANDROS

Phare du monde

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ANDROS

2022