Petit à petit ...(Début de roman)

La vague d'étrave était devenue une boursouflure silencieuse. Les dauphins semblaient peiner à sortir de l'eau pour me saluer. Depuis plusieurs jours aussi, le bruit du clapot des vagues sur la coque s'était estompé puis avait disparu. Bien qu'idéalement toilé pour un portant qui m'accompagnait fidèlement le voilier se traînait. Les craquements et grincements sur la structure m'incitèrent à affaler. Sitôt la manoeuvre effectuée, le silence me procura un sentiment d'angoisse décuplé par l'impression d'être observé. Pourtant, hormis le roulis, tout autour de moi ne semblait que vide et désolation. Sans en avoir pris la décision, par réflexe ou par peur, je me retrouvais en haut du mât à observer cette mélasse qu'était devenue la surface de l'océan.
Plus de doute, j'étais bien observée !
La masse sombre, en s'approchant, devint une silhouette animale qui semblait marcher sur cette mixture visqueuse tel un gros lézard.
J'étais maintenant sur le pont, terrifiée, face à cette créature mi-rat mi-dauphin.
Il me fallut un moment pour réaliser que je comprenais ses paroles :
Les rats et les dauphins si proches des hommes n'avaient pas vocation à se rencontrer. Mais les hommes à force de pollution avaient provoqué leur rapprochement contre-nature au quotidien.
Cette connivence engendra la volonté de mieux connaître les responsables en comprenant leur langage afin de comprendre leurs actions.
Les humains étaient donc responsables. Les humains ou plutôt leurs dirigeants.
Les animaux avaient décidé de leur envoyer un ultimatum.
Même si la domination, la cruauté et la violence était aussi animale, aucun individu "animal" ne pouvait à lui seul détruire la planète.
Demain, afin d'étayer ces propos que j'étais chargée de transmettre aux "grands de mon monde" des actions seraient prises. Ici un sous-marin en plongée serait secoué ici un navire "scientifique" coulé à la force des nageoires. Plus loin les abeilles envahiraient un parlement, Wall street serait occupé par les rats. Pas un seul dirigeant ne serait épargné. Pas un seul pays.Et ce n'était qu'un début.
Je voulus parler.
Tout dialogue était interdit à mon interlocuteur. Ni le dialogue ni la philosophie ni la poésie ni les religions toutes ces choses si humaines n'avaient empêché les guerres et leurs horreurs ni la pollution à grande échelle si humaines aussi.
Seuls les actes seraient jugés par l'ensemble des animaux.
Après m'avoir invité à le filmer comme preuve de notre contact cet interprète m'indiqua que mon bateau serait remorqué au plus vite vers le port d'une grande ville.
Le reste m'appartenait.

L'équipage
12 mai 2014
12 mai 2014

Assez prometteur !
ça donne envie de lire la suite...
J'apprécie beaucoup le style du premier paragraphe. Belle ambiance de pot au noir.
Amateur de Werber ?

12 mai 2014

Merci ! Non mais je lirais Werber volontiers. La suite appartient à celle ou celui des Héossiens qui trouvera l'inspiration, lors d'un quart nocturne, d'une transat en solitaire, d'une escale prolongée ou tranquille à la maison, pour continuer cet écrit. Peut être vous ?

13 mai 2014

T'as fumé??

Lever de soleil sur la rance pleurtuit anse du montmarin

Phare du monde

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