Perte de cap en accélérant ?

Bonjour,

Une question peut-être bête mais si un voilier au près accélère (de 0 à 7 noeuds par exemple), son vent apparent refuse et donc le bateau devrait abattre progressivement (a supposer que les voiles soient bien bordées). Est-ce correct ?

Je me suis pas sûr que ce soit ce que j’observe dans la pratique ...

Merci!

L'équipage
12 nov. 2018
12 nov. 2018

Bonjour,
ça dépend, de la vitesse du vent, mais tu as raison, sauf que démarrer de 0 au prés n'est pas facile (sauf bateau de régate bien pointu, et encore), sans vitesse voiles bien bordées à 45/50° du vent, le bateau va commencer par dériver.
et dans la pratique, qu'observes-tu ?

12 nov. 2018

le bateau n'abat pas, en revanche tu arrives à une situation d'équilibre : ton bateau avance à la vitesse maximale au plus près. Si tu abats (très legerement) tu augmentes l'angle au vent réel, et donc tu vas pouvoir aller plus vite en théorie. Ca tend à se vérifier en pratique, ca.
En inversant ce principe, on comprend pourquoi on peut loffer dans les surventes : le vent vrai augmente, le vent relatif lui n'a pas bougé, donc la composante des deux t'est plus favorable.

Si le vent force, le vent apparent adonne légèrement puis refuse légèrement quand le bateau accéléré

Inversement, si le vent reel faiblit brusquement le vent apparent refuse puis adonne un peu quand le bateau ralentit

12 nov. 201812 nov. 2018

Si le bateau accélère c'est qu'un paramètre a changé (vent qui force ou adonne, réglage, cap modifié, etc...)
L'accélération va ramener à l'équilibre compte tenu des nouveaux paramètres.

12 nov. 2018

@Yulu, tu as parfaitement raison,

à vent constant en force et direction, si le bateau accélère, le vent apparent refuse et il faut abattre pour rester en écoulement laminaire et abattre encore au fur et à mesure que le bateau accélère (voir les luges planantes et les multicoques)

à l'inverse, si c'est le vent qui forcit, le vent adonne et tu lofes dans le début de la risée

13 nov. 2018

Merci ! Je comprends bien.
Et en pratique, j'imagine que comme le dit cezembres, le bateau va atteindre un équilibre (vitesse max) qui fait qu'on n'a plus besoin d'abattre.

14 nov. 2018

mais si je prend avec la houle, le bateau accélère et ralentie à chaque vague
comment je règle ?

14 nov. 2018

"Au près sur un bord on arrivait a déclencher des surf - il fallait ne pas hésiter à lofer et être voiles faseyantes pendant toute la durée du surf afin d'optimiser le gain au vent."
c’était quoi comme bateau pour faire du surf o prés ?
donc il n'y a pas de réglage particulier dans la houle ?

14 nov. 2018

"par vent faible" un vent faible pour toi c'est combien noeuds ?
donc aucun intérêt de règle le génois pour la descente et la GV pour monté la vague ? comme cela un garde toujours une voile propulsive (travaillant sur l'extrado)?

14 nov. 2018

"6 à 10 knts" vent réel ou apparent ?

"GV et génois c'est un couple ça se règle ensemble", oui donc d'abord le génois et ensuite la gv(parce que perturbé par le genois.)
donc on règle le bateau pour la monté et ensuite ça faseye pour la descente ?

14 nov. 201814 nov. 2018

par définition, dans des fluides, tout équilibre est par nature instable
au près, oui
au portant, avec un bateau planant ou un multicoque, c'est beaucoup moins simple car il faut garder un écoulement laminaire avec des écarts de cap importants pour un bateau qui accélère et ralenti très rapidement.

14 nov. 201814 nov. 2018

@Yulu32,

A mon sens ta problématique ne se pose pas sur les bonnes bases.

A vent constant (force et direction) - sans action sur le bateau - il n'accélérera pas.

Cela fonctionne dans l'autre sens.
Une action, un phénomène entraine une accélération.

plusieurs cas par l'exemple.

1° courant
Supposons que tu rentres dans une veine de courant dont l'orientation fait accélérer le bateau / flux d'air - il faudra soit border soit abattre pour conserver des voiles correctement réglées.

2° phase de lancement
Tu es à l'arrêt et veux lancer ton bateau au prés (c'est un peu comme ça que j'avais perçu ta question).
Si tu fais bien la manoeuvre, tu lances un peu bas (en dessous de ton cap final), avec des voiles assez ouvertes (réglée pour le vent actuel).
Le bateau se met a accélérer, le vent apparent s'oriente plus vers l'avant du bateau (vent apparent combinaison de ton déplacement et du vent réel) tu bordes progressivement en suivant le vent apparent.
Tu ajustes ton cap.
Tu arrives a ton cap et vitesse optimum - cet équilibre correspond a un angle de vent, une force de vent, des conditions de mer, et un réglage de voile.
Supposons que tu marques tes écoutes, notes les angles etc ..

Tu t'arrêtes

Tu essayes de lancer directement ton bateau dans les conditions notés ci dessus.
Durant toute la phase d'accélération tu seras trop bordé - l'accélération sera poussive.

3° bateaux ultra rapide / machine a vent
sur des multicoques a foil, cata de sport ultra performant, etc ...
il peut arriver de naviguer sur un large angle avec des réglages de voiles quasi identique - l'accélération compensant l'abatée et gardant un vent apparent sensiblement de même angle.
c'est facile pour un barreur n'ayant pas une grosse expérience de penser faire du près alors qu'il peut être a 80° du vent réel.

Moralité ce que tu décris "si un voilier au près accélère (de 0 à 7 noeuds par exemple), son vent apparent refuse et donc le bateau devrait abattre progressivement (a supposer que les voiles soient bien bordées). Est-ce correct ?"

Non ce n'est pas correct - car ce n'est pas réalisable.

Pour faire simple soit
tu es bien régler a basse vitesse et durant l'accélération il faudra border pour lofer.
tu es surbordé à basse vitesse, et il faudra lofer durant la lente accélération pour caler le cap sur le réglage de voile.

14 nov. 2018

Vaste sujet ...
mais dans la houle si tu abats dans l'accélération en descente de vague, et lofe à la monté quand ça ralenti - ça va pas être terrible pour le gain au vent ;-)

Un exemple assez rare j'ai souvenir d'une régate a Grand Canaria, avec forte houle quasi opposé au vent assez faible.
Au près sur un bord on arrivait a déclencher des surf - il fallait ne pas hésiter à lofer et être voiles faseyantes pendant toute la durée du surf afin d'optimiser le gain au vent.

14 nov. 2018

multicoques rapide ;-)
Mais ça pourrait être pareil sur des bateaux plus lourd - sans forcement parler de surf.

Si tu es a 3 ou 4 knts de vitesse "normal" par vent faible, mais que ça accélère a 6 ou 7 knts "en descente" - c'est plus efficace de transformer cette accélération en gain au vent plutôt que de chercher a garder les petons OK sur ce changement "brusque et soudain".
Dans un cas tu files quasi face au vent, dans l'autre tu finis au travers ;-)

"donc il n'y a pas de réglage particulier dans la houle ?"

c'est trop vaste pour donner une généralité.

rester sur le fondamentaux ai je besoin de puissance (on creuse), de vitesse (on affine).
Et sur la conduite chercher a optimiser le gain au vent, même si c'est contraire a ce que pourrait indiquer les voiles.

14 nov. 2018

Dans l'exemple auquel je pense 6 à 10 knts.

GV et génois c'est un couple ça se règle ensemble.
L'un pour la monté, l'autre pour la descente ça fonctionnerait mal.

14 nov. 2018

réel.
Si l'on se limite au cas de figure décrit - près avec la houle dans le sens de la proche et proche de la route.
la houle te rattrape donc tu n'as pas trop besoin de puissance plutôt fin.
en revanche sur l'autre bord, houle par le travers, plutôt puissant.

En régate affutée - tu peux (dois) relancer affiner à chaque onde.
En solo, ou ballade - simplement suivre à la barre donnera un résultat bien meilleur qu'allez tout droit, ou pire suivre les penons.

12 nov. 2018

si j'ai bon souvenir c'est la raison pour laquelle on ne peut pas ou il ne faut pas de régulateur d'allure sur un multicoque ou tout autre voilier rapide et léger.

12 nov. 2018

C Est le principe du triangle des vitesses

12 nov. 2018

je confirme que le protant est carrement dangereux avec un pilote en mode vent apparant, empannage sauvage à la clés

14 nov. 2018

Ne pas oublier qu'en accélérant , l'efficacité anti-dérive augmente, surtout au près!

14 nov. 2018

oui, matelot, c'est une considération très importante.

J'ai deux bons exemple.

  • Erendil, cata rapide sur ailerons (donc à faible efficacité). Tu barres mal au près, tu ralentis, tu dérives et au final tu fais un cap de merde à une vitesse de merde. Tu te reprend, tu relance, et relance, et relance. Tu gagne de la vitesse. Les ailerons gagnent en efficacité, tu dérives moins, tu as un meilleur appui et comme tu vas plus vite, tu génère du vent qui te fait aller plus vite. L'écart à la fin sera de 15° et d'un bon nd (tu passeras de 5 nd à 6 nds).

  • ma yole ok : au début, je voyais les copains me mettre 10° de cap au près tout en allant plus vite. Alors je bordais plat plat plat pour gagner en cap et les suivre et je perdais encore plus en vitesse et en dérive. Jusqu'à ce que l'un me conseille de ne jamais monter le chariot plus haut que le milieu du rail sous le vent. Ben oui, tu vas plus vite, tu dérives moins, tu gagnes en appui, et donc tu peux reloffer et relancer et si tu es bon, tu gardes ta vitesse de carène avec un meilleur cap et moins de dérive.

Et oui, un pilote en mode vent ne marche pas sur Erendil. Tu peux garder le même angle de VA du près mal réglé au bon plein à fond la balle.

14 nov. 2018

bjr,
j'ai eu un uldb qui était épuisant on démarrait au largue et on arrivait au près vent apparent au fur et a mesure que l'on prenait de la vitesse ,il fallait barrer les yeux sur la girouette
une fausse manœuvre et il fallait tout recommencer ,choquer
et border au fur et à mesure de l'acceleration .

finalement quand il décrochait je remontais au près et j'abattais au fur et à mesure de l'acceleration pour retrouver la route initiale sans toucher au réglage des voiles (120m2)
alain

Quelque part entre Sognefjord et Måløy, Norvège.

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