Nouvelle rando-raid en trimaran à Madagascar

Pour les potes de Hisse et ho, passionnés de trimarans de rando et de ballades sportives hors des sentiers battus, mais également pour tous ceux qui n’ont pas peur de leur ombre (…), voici un petit résumé du quatrième raid dont je rentre tout juste avec un pote.
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Les modifs faites l’année dernière sur Trimaki (tri de 18 pieds en verre époxy, voir mon profil) avaient pour but de préparer le bateau à ce raid un peu inédit sur la cote Nord Est de Madagascar, vers la presqu’ile du Masoala.
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Cette région splendide et très isolée de la cote au vent du pays, qui est la dernière réserve de forêt vierge primaire de Madagascar, est bordée de dizaines d’iles et de lagons déserts, plus extraordinaires les uns que les autres.
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Des défis ce posaient, que nous avions envie de relever :
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La cote au vent est considérée (à raison) comme dangereuse car la houle de l’océan indien vient s’y écraser, et en cas de coup de vent, les abris sûrs sont très rares et distants d’environ 100 milles les uns des autres.
Passé le nord de l’ile de Ste Marie, il n’y a plus de réseau de téléphone, donc plus de météo ni de contact.
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La presqu’ile du Masolala étant inaccessible par la terre (9 jours de marche dans la forêt pour rejoindre la ville la plus proche), il fallait embarquer dans Trimaki 10 jours d’autonomie complète !
Seulement ce (trop) petit trimaran ne peut embarquer qu’au maximum 250 kg, équipage compris !
Je ne vous fais pas de dessin sur les choix drastiques qu’il a fallu effectuer, au départ ! Il est évident que nous préférions rentrer cul nu de ce teck, plutôt que morts de soif ou de palu (ou d’infections diverses, qui s’enveniment très vite dans la flotte et l’humidité constante).
Nous sommes donc partis avec 1 slip, un caleçon de bain, un Licra et une chemise à manche courte chacun…
Tout le reste de l’équipement, c’était la flotte, les rations alimentaires, la pharmacie, le GPS, le compas de relèvement, un cahier de cartes plastifiées, et trois caméras.
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La tente « deux secondes » et les deux matelas mousse (les plages corallienne, ça fait mal au fondement) ont eu bien du mal à rentrer dans le seul coffre étanche du bateau.
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Le coup de grâce à la ligne de flottaison du tri a été l’embarquement de 20 litres d’essence et du petit moteur. Je vois d’ici les puristes grimacer, mais comme il a des calmes à cette saison, il ne s’agissait pas de finir en miettes dans les rouleaux de 5 mètres qui s’écrasent sur les barrières.
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Après quatre jours de mer vers le nord, dans des vents trop calmes et bien entendu dans la tronche, nous avons atteint le Masoala.
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Et là, on en a pris plein les yeux !
Ces lagons vierges de toute pollution sont parsemés de micros iles basaltiques avec parfois juste une touffe d’herbe dessus, de milliers de patates multicolore, de bancs de sables immaculés et d’épaves de navires pris au piège de la météo ou de navigations hasardeuses.
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Les fonds y sont très faibles (1 mètre en moyenne), parfois jusqu’à 5 mètre, et on voit le fond en permanence, ainsi que les poissons qui s’y baladent.
Mais il faut faire gaffe. Les gardiens des lieux sont des oursins, aux épines longues de 20 cm ou plus, prêts à vous embrocher le pied de l’intrus imprudent.
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Les vents cléments et traversiers nous ont permis de sillonner quelques lagons, à des vitesses parfois proches de 10 nœuds, dans des fonds de 50 cm ou moins, entre les patates affleurantes !!
Cet exercice de style grisant, a été rendu possible par les modifs dont j’ai parlé au début.
J’ai fait une bande molle de 5 cm de hauteur en bois tendre sur toute la longueur de la coque centrale.
Les ailerons aux profils asymétriques et angulés sous les flotteurs (pas de dérive, inutilisable), ont fait l’objet d’un « blindage » soigné, constitué d’une cornière inox de 30/10ème d’épaisseur sur tout le tour.
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Heureusement ! Sinon, nous serions rentrés avec la coque centrale déchirée et des moignons d’ailerons.
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Le retour a été plus tranquille, avec des vents portants nous permettant de faire route au genaker, jusqu’à dernier jour ou des grains incessants à 25 nœuds nous ont fait rejoindre notre point de départ avec des points à 15 nœuds, et jamais en dessous de 10.
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Au final, nous avons fait 300 milles au GPS, avec pour tous travaux à prévoir un généreux coup de mastique époxy sur la bande molle, qui à voir sa gueule, a vécu la torture.
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Voici quelques photos du trip. Nous avons cinq heures de rushs, dont nous ferons un film d’une vingtaine de minutes, qu’au bon vouloir de la connexion malgache, nous pourrons peut être un jour mettre en ligne.
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Guillemot