Navigation : trés mauvais calcul (medical)

On parle souvent technique ... pourtant le plus grand piège est parfois bien plus immédiat.

J'ai déjà vécu un calcul rénal en mer :
- Symptômes initiaux ressemblant à une infection urinaire. Et après ... vous être cloué, mal au dos, puis vomissements. si vous être en solitaire, je n'imagine même pas..

Et bien j'ai mieux avec le calcul de la vésicule biliaire :
- on croie d'abord à une intoxication alimentaire : mal d'estomac, la douleur monte, vomissements comme le mal de mer mais en plus mal à l'estomac qui ne passe pas même âpres les vomissements (contractions qui continuent même quand y a plus rien), sueurs froides et hyperventilation, puis, environ 12h après plus rien, on croit alors que le doliprane a fait effet ... ERREUR.
- au prochain repas un peu trop gras (mais ça vous ne l'avez pas encore identifié) , ca recommence ... parfois 1 mois voire 2 après...
- puis encore et là on se dit y a un truc, mais quoi?

A chaque fois c'est les urgences, à chaque fois prise de sang, à chaque fois "tout est normal rentrez chez vous".

Alors echo de la vésicule, fibro, coloscopie : RIEN. Prélèvement bactériologique OK .

Arrive votre période de navigation.... N'Y ALLEZ PAS!! ANNULEZ !!!!! C'est trés trés contrariant mais indépendamment des problèmes aggravés du fait d'être en mer, votre vie est en danger , tout simplement.

La suite c'est qu'au bout d'un moment, environ 24h après la dernière crise, mais parfois sans crise, vous avez cette même douleur à l'estomac qui repart, plus lentement, mais qui monte progressivement, pas de vomissement mais légère fièvre et qui peut disparaitre ne laissant "que" les douleurs à l'estomac qui continuent de monter, de monter, de monter, et vous arrivez facilement et sournoisement à une échelle de 9/10 du supportable avant évanouissement. Si vous êtes à terre, vous êtes aux urgences bien avant le 9/10, et là la prise de sang révèle une infection générale : hospitalisation , septicémie, traitement antibiotique forte dose et si pas effet chirurgie à chaud en retirant la vésicule, et donc vous êtes gardé sans manger ni boire une seule goutte en cas d'opération jusqu'à ce que ca baisse. Doliprane, morphine, tramadol, tout ce que vous voulez ca laisse quand même une douleur insupportable jusqu'à ce que l'antibio fasse effet (soit 2 à 3 jours...) . Sans secours d'urgence en mer et sans le bon diagnostique, vous êtes mort.

J'ai vécu cela à Terre ... le petit plaisancier du dimanche c'est ce qui ma sauvé, car malgré toutes mes précautions et examens OK, et la non contre indication de mon gastroentérologue, avant cette dernière crise j'avais passé 3 semaines en mer durant lesquelles tout aurait pu arriver. Si j’étais très souvent en mer , ca serait arrivé en mer. J'avais pourtant bien insisté sur le fait que je partais 3 semaines.

J’écris cela pour que vous soyez prévenus : le calcul de la vésicule est très souvent mal diagnostiqué car il s'apparente d'abord à une intoxication alimentaire. C'est très piégeux.

Si vous avez ce type de crise, annulez toute sortie en mer. A la limite, prenez un repas bien gras pour voir si cela déclenche une crise, si oui vous avez probablement un calcul dans la vésicule qui peut à tout moment déclencher une infection nécessitant des soins d'urgence.

La vésicule est une réserve de Bile, et quand le repas est bien gras elle se contracte (ou autre chose) pour injecter ce surplus de bile dans le haut de l’intestin pour digérer ce gras. Elle n'est pas indispensable à la digestion, raison pour laquelle elle est souvent "tout simplement" retirée en chirurgie.

En général, ce problème apparait à partir de 55 ans. facteur aggravants : cholestérol, génétique, pas d'activité sportive, juste après un régime, etc..

Vous êtes prévenus ! ;-)

L'équipage
31 oct. 2024
31 oct. 2024

Cela m'ait arrivé également. Symptômes: une petite douleur au plexus solaire au réveil. C'est rien, ça va passer. Ca ne passe pas. Ca augmente, lentement. Au bout de 30 minutes, j'étais à 4 pattes, n'arrivant quasiment plus à respirer. Je me suis dit que c'était fini, qu'il me restait 3 minà vivre. Et puis les pompiers sont arrivés. Ils m'ont mis sous oxygène directement et ouf. J'ai pu de nouveau respirer.
Ils m'ont emmené à l'hôpital pour une batterie de tests: radios, cardios, etc... "Monsieur, vous n'avez rien". Ah, étonnant. Heureusement, une médecin avait un doute sur un taux de quelque chose dans le sang et elle a fait le forcing pour que je passe en urgence une échographie abdominale. Le médecin échographe a été catégorique : "votre vésicule est pleine de boue, avec des petits cailloux. Regardez celui-là comme il est gros".
Bref, 48h plus tard j'étais sur le billard pour une ablation. L'opération se fait en ambulatoire. Durant ces 48h d'attente, j'ai eu une autre crise, qui est passée avec la prise d'un Spasfon, comme recommandé par le chirurgien qui m'a opéré.
Bref, j'ajoute ce témoignage pour indiquer comme TITIMARIN ci-dessus que j'avais déjà ressenti ces douleurs auparavant, mais qu'elles étaient passées au bout de 5 min. J'attribuais cela au stress, à la fatigue. Mais là, sans les pompiers, je pense que j'y serai resté. Je n'arrivai vraiment plus à respirer. Dans mon cas, c'était comme un coup de poing sur le plexus solaire.
Aujourd'hui, je n'ai aucune gène particulière, et aucune restriction alimentaire. Au moment de l'accident, j'avais 38 ans, en forme, modérément sportif, plutôt svelte, bon vivant et sans excès. En tout cas, cet incident m'a rappelé que la vie peut s'en aller sans prévenir. 6 mois plus tard, j'achetais mon premier voilier. Plus de temps à perdre !


31 oct. 2024

Merci pour vos témoignages. Il m'est arrivé d'attribuer à un intestin irritable des symptômes évoquant un infarctus ou une crise d'appendicite mais je ferai preuve de plus de vigilance.


31 oct. 2024

Salut
Quand j'ai lu ce texte de TITIMARIN, j'ai tout de suite deviné la suite.
J'y suis en plein dedans. Deuxième intervention Lundi prochaine pour retirer la vésicule.

La saison voile 2024 à été arrêtée plus tôt que prévu.

Prenez soins de vous.

A+ François


TITIMARIN:Bon courage ! je suis à opération +4 jours et je commence seulement à bien dormir. Chopé une irritation qui fait tousser et ca tire à chaque fois. Ca va passer. Ca passe pour tout le monde. ca va le faire, je commence à voir la sortie du tunnel ;-). Cela a beau n'être qu'avec des petits trous, c'est pas mal remué à l'intérieur , faut bien rester tranquille aprés l'opération. Pendant les deux premiers jours je n'ai pu que dormir assis quelques heures. Fais toi bien expliquer la prise des anti-douleurs car il y en a besoin ! ·le 02 nov. 14:22
31 oct. 2024

J'ai vécu aussi.

Avec en plus une errance médicale due au fait que je n'avais pas le profil classique (trop jeune trop mince) et que je suis tomber sur un gastro dans une clinique privée qui alors qu'il a vu mes calculs à l'écho ainsi que des analyses sanguines (bilirubine conjuguée élevée) a mis mes symptômes pourtant évocateurs sur le compte du stress! trois jours après j'étais aux urgence après une crise très sévères (et douloureuse). Je ne m'étends pas sur les problèmes que cause une mauvaise orientation diagnostique dans un système médical qui au nom de la confraternité a bien du mal à contredire un avis pourtant erroné... J'ai fini par être opéré à la veille du confinement et j'en ai gardé des séquelles digestives et morales.

*En effet, il ne faut pas partir en mer avec ce danger qui guette. *

De plus les petits calculs sont encore plus dangereux il peuvent sortir de la vésicule et se loger dans le canal pancréatique puis causer une pancréatite.

Bon courage virus pour les suites opératoires, si tu es opéré sous célioscopie, les gaz sont douloureux les jours qui suivent, les cicatrices aussi. C'est un mauvais moment à passer.


Boatallo:Pour passer les gaz, une infirmière en cardio m'avait dit de se mettre sur le côté gauche et de laisser passer les gaz tranquillement... J'ai testé ça fonctionne !·le 03 nov. 00:01
02 nov. 2024

Pas gérable en mer : ablation! je sais, j’avais attendu et quand ça recommence il n’y a rien à faire sauf morphine, depuis c’est ça de moins à gérer !


02 nov. 202402 nov. 2024

Il m'est arrivé à terre quelque chose de grosso modo semblable 3 fois sur une période de 7 années, dans le sens d'une douleur insupportable à l'estomac qui vous met à 4 pattes en sanglottant comme un gosse, vomissements très violents etc. Pas d'appel des urgences mais tout juste. La dernière fois, il y a 3 mois, j'ai quand même mi 1-2 semaines à m'en remettre totallement. Dans 2 cas j'ai fait ensuite une batterie d'examens. Cela a juste donné en conclusion "reflux gastriques" avec des conseils de nutrition + médoc, pas de commentaires particulier des médecins à propos des douleurs exceptionnelles ressenties ce qui laisse un peu sceptique quand au diagnostique.
Mon impression concernant la médecine de 2024 est qu'elle est plutôt bonne évidement mais a été "préservée" de la modernisation qu'on connu tous les autres secteurs autour d'elle. C'est fantastique d'avoir des "êtres humains" (médecins) qui se penchent sur notre sort mais vu l'accumulation du savoir et la très grande quantité de données pouvant correspondre à de très grandes quatités de pathologies penser en 2024 qu'un cerveau humain peut avec une fiabilité suffisante établir un diagnostique ne me parrait pas du tout raisonnable. Il faudrait à mon avis un effort conjoint, machine/humain. Avec les centaines de milliards de trésor de guerre dont les GAFA disposent, si elle mettaient une petite fraction de leur savoir faire et ressources au service de la création d'un logiciel de diagnostique on éviterait bien des décès probablement. Je ne peux imaginer que de tels projets ne soient pas en route, le plus tôt le mieux, après un travail pédagogique auprès de médecins pour qu'ils acceptent de sortir de cette anachronisme...
Pour ce qui est de la navigation, on est fragile face à de telles occurences et je m'inquièterais plus de tous les aspects qui affectent notre santé et son impact, par exemple, sur notre pouvoir décisionnel en bateau que de beaucoup d'autres risques "extérieurs" mis en avant sur HEO.


02 nov. 2024

Toute vie aventureuse a un prix. Il faut savoir ce que l'on veut.
Nous sommes tous dans la main du Seigneur et la vie est faite de choix et de paris plus ou moins aventureux. Notre corps nous offre plein d'occasions de partir les pieds devant de façon plus ou moins douloureuse et même franchement dégueulasse et dans des délais de 3mn à 8j ou 1mois quand le hasard fait que vous êtes loin de tout et sans espoir de secours rapides.
Pour ceux qui sont curieux:
Notre système nerveux central ENORME consommateur d'énergie surveille la quasi totalité de notre corps MAIS notre partie consciente est fortement tournée sur les menaces extérieures et par contre les informations d'alertes internes sont très mal cartographiées, pour ce qui est thorax et surtout ventre (abdomen et pelvis un peu mieux). Il existe en plus des câblages neurologiques variables pour compliquer le problème . DONC une même douleur peut correspondre à des choses totalement différentes et pas à ce que l'on croit forcement.
C'est là où la différence se fait entre un médecin moyen et un bon médecin avec beaucoup d'expérience qui n'oublie pas toutes les possibilités à envisager !!!
Une douleur est un signe d'alerte qui N'EST PAS obligatoirement représentatif de la gravité réelle du problème MAIS ne doit pas être effacée immédiatement avant d'en avoir essayé de comprendre sa raison CAR on peut alors brouiller COMPLETEMENT les alertes d'évolution gravissime.
Dans les contextes abdominaux l'apparition d'une fièvre DOIT faire envisager la possibilité d'une complication infectieuse, le plus souvent alors d'origine microbienne, qui peut être un signe TRES péjoratif et incite a faire avancer le diagnostic PUIS le traitement alors souvent chirurgical parfois vraiment urgent (appendicite, cholécystectomie, etc..)
Il est évident que cela n'est pas possible seul au milieu du néant et il ne reste plus à espérer que des Antibiotiques adaptés et le maintien d'une hydratation permettront de gagner quelques jours pour intervenir avant l'issue fatale.

La Bile (de couleur jaune) est le résultat final de la dégradation par le foie de l'hémoglobine (rouge) contenu dans les globules rouges du sang, qui privés de noyau cellulaire ont une durée de vie limitée à 100jours. L"hémoglobine hors du globule est très irritante et son produit de dégradation la bilirubine non conjuguée soluble dans les graisses est toxique pour le cerveau raison pour laquelle le foie la rend soluble dans l'eau (par conjugaison) et la libère dans les voies biliaires en la stoquant provisoirement dans la vésicule biliaire où la elle peut se concentrer en calcul. Lors de la digestion la vésicule se vide par un canal qui devient HELAS commun avec le suc pancréatique pour être éjecter dans l'intestin en accélérant le transit intestinal, en facilitant la digestion des graisses et en donnant une couleur aux selles émises.


02 nov. 2024

Courage aux malades 💪.
D'une façon générale, nous ne sommes pas grand chose face à la maladie qui peut frapper chacun de nous à chaque instant. J'ai moi-même été plusieurs fois gravement malade. Croire en soi et voir le positif. Le risque existe toujours mais il ne faut pas s'enfermer dans la peur. Sinon, c'est la facilité du canapé qui guette et c'est bien pire.
Profitons de nos capacités tant que c'est possible et allons de l'avant!


02 nov. 2024

je suis bien d'accord avec tout ce que vous dites.

Mon but ici est de sensibiliser les plaisanciers sur ce type de symptôme qui est justement souvent mal diagnostiqué, à un moment où il est encore temps d'éviter le pire . C'est bien dans le but d'agir, et pas de "bon ben je ne fais plus rien".

Par exemple, dans mon cas, le régime sans graisse permet d'attendre l'opération... C'est un moyen d'action. Remplacer sa transat de 3 semaines par du cabotage c'est aussi une action, etc ...

Bref, ne pas minorer les symptômes, les prendre au sérieux, c'est mon message.

Pour les diagnostiques, il y a des expérimentations en cours et même déjà bien abouties avec l'IA. l'IA est largement gagnante pour le diagnostique, encore faut-il lui donner les bonnes données de départ, et ça c'est le médecin qui le peut, pas l'écervelé que je suis en médecine qui va parler de son estomac et de la merguez qui avait un goût douteux alors que c'est la vésicule qui part en vrille ... :-)


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