Naufrage de Porticcio en 2020

Le « Be Bop », un Feeling 10.9 mètres qui avait mouillé sur la rive sud du golfe d'Ajaccio, avait rompu son mouillage dans la nuit du 25 au 26 septembre 2020

Sur les voiliers comme sur les bateaux à moteur, les accidents « inexplicables » ont une seule cause si l’équipage avait réellement 42 ans de navigation. Les statistiques américaines sur les accidents en plaisance très fouillées le déterminent bien.

Alors qu’une tempête était annoncée, cet accident est la conséquence dramatique :

- du choix d’un mouillage exposé au vent,

• d’un cordage d’amarrage insuffisant.

• de décisions illogiques,

• d’une erreur de navigation,

• de l’absence de port du gilet de sauvetage,

• • d’un manque de rigueur .

Beaucoup d’erreurs donc, mais il est plus facile d’incriminer le corps-mort mis à disposition par une municipalité alors que c’est l’amarrage du plaisancier qui a, logiquement, cédé.

C’est bien dans l’air du temps mais cela ne peut abuser ceux qui ont pris la peine de lire le rapport détaillé du Bureau Enquête Accident.

Je m’étonne que si peu d’entre vous en ai pris connaissance.

Vous préférez donner du crédit aux affirmations mensongères de la veuve qui affirme, à tort:

« la vérité, c'est qu'on ne nous a pas laissés entrer au port. »

« la bouée qui tenait jusqu'à présent finit par rompre. «

C’est aussi, elle seule, qui affirme que leur équipage était expérimenté.

La commune corse de Pietrosella a été mise en examen pour homicide involontaire alors qu’elle ignorait que ce voilier occupait l’une de ses bouées, faute d’autorisation préalable prévue dans le règlement du port.

RESUME DU RAPPORT ETABLI PAS LE B.E.A.

« FACTEURS CONTRIBUTIFS :
Le fait de ne pas avoir revêtu un équipement de protection individuel contre le risque de noyade s’est avéré être un facteur contributif de la noyade du skipper et de l’équipier.

Le manque de préparation à la gestion d’une situation d’urgence combiné à un choix de mouillage exposé est un facteur contributif de l’accident. «

« ENSEIGNEMENTS :
1. 2021-E-15 : une formation en école de voile et de croisière permet d’acquérir de façon sûre les savoirs nécessaires à la gestion d’une croisière en toute sécurité.

1. 2021-E-16 : lorsque du mauvais temps est prévu, il est contre-indiqué de mettre au mouillage un navire dans une zone exposée aux élément. »

« INTERVENTION DE LA SNSM :
Il a fallu une heure et vingt minutes entre la première mise en alerte de la SNSM d’Ajaccio et le départ effectif de la SNS732 vers le lieu du naufrage. «

LES FAITS :

« Le skipper décide de rester dans une zone exposée aux vents de secteur ouest sans avoir conscience que le mouillage n’est pas garanti par cette météo.

Malgré un vent fraichissant et l’arrivée d’une tempête annoncée, il laisse le premier quart de nuit au mouillage à l’équipière et va se reposer dans sa cabine sans garder ses vêtements de mer.

Le manque de préparation dans la gestion de la situation d’urgence montre un manque de conscience du danger et une absence de méthode dans la gestion de l’urgence.

Alternativement il aurait pu rejoindre le mouillage en fond de baie où se trouve de nombreux navires.

Il a pour tout moyen de navigation la carte électronique du cockpit sur laquelle il a une très mauvaise visibilité.

Le skipper est seul à la barre et il est gêné par les embruns qui l’empêchent de lire sa position. Il a une mauvaise évaluation de la route fond suivie par le navire et ne perçoit pas que, poussé par le vent, il dérive dangereusement vers l’est sur l’écueil Dorbera.

La rescapée souligne que personne à bord n’a eu le temps d’enfiler un gilet de sauvetage.

Parmi différentes options, le skipper a fait le choix d’un mouillage sur bouée.

Cependant, ce mouillage de « beau temps » était inadapté aux conditions météo à venir et le skipper n’en avait pas conscience.

Le voilier, après avoir rompu son amarrage sur la bouée de passage du mouillage de Sainte Barbe, a tenté de se diriger vers le nord mais a heurté l’écueil de Dorbera où il s’est disloqué.

Le plongeur a constaté le bon état de l’ensemble du mouillage (gueuses, chaîne et attache de la bouée ; la bouée étant dégonflée). La rupture de l’amarrage est donc la seule possibilité envisagée ayant conduit à la dérive du navire.

Du mauvais temps étant annoncé, l’équipage appelle les deux ports d’Ajaccio. Les deux ports de plaisance leur signalent qu’il n’y a plus de place de disponible.

Mouillages du FOND DE BAIE D’AJACCIO :
Même si le mouillage Saint-Joseph n’est pas organisé, jusqu’à 250 bateaux s’y mettent à l’ancre pour s’abriter au fond du golfe d’Ajaccio.

Mouillage d’Aspretto : Le mouillage d’Aspretto peut aussi constituer un mouillage abrité par conditions difficiles. »