Mouiller une deuxième ancre quand ça bastonne

Sur l'autre fil, nous arrivons à la conclusion qu'il vaut mieux affourcher une deuxième ancre que l'empenneler :

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Imaginons une situation, souvent déja vécue par chacun de nous. On est au mouillage. Le vent monte. Derrière, il y a des rochers, une jetée, d'autres bateaux. Si on dérape, c'est le carnage assuré.

On ne peut pas alonger sa ligne de mouillage parce que l'on est au bout, qu'il n'y a plus la place, que cela ne sert pas à grand chose si ce n'est pas de la chaine.

On songe à mouiller une deuxième ancre. La mettre "en tas" sous le bateau ne servira à rien, si la première dérape, on sera sur les rochers ou les autres bateaux avant qu'elle ne soit tendue.

Empenneler, donc, cela ne sert pas à grand chose et c'est quasiment impossible à faire dans ces circonstances, remonter même partiellement le mouillage aboutissant inévitablement à le décrocher.

Il reste affourcher. Le vent souffle trop fort pour imaginer sérieusement, compte tenu de l'étroitesse du coin ou de son encombrement, le faire au moteur. On a toute les chances de commencer par foutre sa propre ligne de mouillage dans son hélice.

On peut le faire avec l'annexe. Pour limiter la prise au vent, on peut nager à coté. Dans ce cas, l'ancre est posée sur l'annexe, la chaine en tas sur son plancher. Et on nage en déroulant la chaine au fur et à mesure. Quand on arrive au bout, on fait tomber l'ancre. Si la plage n'est pas loin, on peut encore mieux tirer l'annexe de la plage.

Si il y a trop de vent pour imaginer utiliser l'annexe, je me suis déja servi des parres bats comme flotteurs. Un gros ou deux normaux pour l'ancre, d'autres au fur et à mesure sur la chaine. Parce que dans ce cas, le tas est sur la plage avant, et donc, si la chaine frotte au fond, on n'arrive plus à avancer. Les parre bats sont attachés avec des noeuds gansés. Quand on arrive au bout de la chaine, on tire la ganse, l'ancre plonge, et on revient en libérant au fur et à mesure les parres bats de la chaine. Pareil, si l'on peut tout tirer du bord, on se fatiguera nettement moins.

J'ai utilisé aussi une fois une planche en mousse de gamin comme flotteur pour l'ancre.

Bon, il vaut mieux faire ça en Med en été qu'en Bretagne en février, mais cela peut suffire pour sauver un bateau.

Si on n'a pas de deuxième ancre, j'ai déja obtenu un résultat impeccable en enterrant un tronc flotté dans le sable. Il faisait environ un metre de long. L'aussière était frappée au milieu par un beau cabestan. Le tout était complétement enterré dans le sable. Inarrachable. C'était à Santa Manza, plus de 30 nd sans discontinuer pendant ... 5 jours !

Qui a mis en pratique d'autre techniques de mouillage en crise ?

Jacques

L'équipage
01 sept. 2011
01 sept. 2011

Comme indiqué dans le fil précédent, j'affourche lorsque j'ai des doutes, ou lorsque l'ancre chasse( la CQR une fois dans le sable grossier de Porto Colom). Généralement je peux le faire au moteur, en remontant légèrement de côté par rapport au mouillage principal.

Avec l'annexe, ce n'est pas possible d'élonger la chaîne, qui génère un effort important en arrière. Donc je mets l'ancre et toute la chaîne, en tas bien pensé, dans l'annexe et on nage, jusqu'au point prévu en tirant uniquement l'aussière.

Si ce n'est pas trop profond, on peut aussi utiliser la méthode Moitessier / Bardiaux en marchant au fond, lesté de l'ancre. Je l'ai fait quelques fois, mais uniquement pour déplacer l'ancre de quelques mètres dans un mouillage encombré.

Comme j'ai 4 ancres à bord, 3 16 kg et la Fortress, mentionnée plus haut; je n'ai jamais eu à improviser de mouillage.

01 sept. 2011

J'ai essayé la méthode de marcher au fond (il faut évidement que la tête dépasse !). C'est assez difficile d'avancer. Au final, si on a pied, je prèfère tirer l'annexe ou l'ancre et ses flotteurs depuis la où on a pied. On peut aussi faire dans l'autre sens. Ammener avec l'annexe ou les flotteurs l'ensemble du mouillage là où on veut mouiller, puis tirer l'aussière depuis le bateau.

Jacques

01 sept. 2011

Pour marcher au fond, j'arrive encore à le faire, en apnée, lorsque la profondeur ne dépasse pas 5 à 6 m, en reprenant régulièrement mon souffle en surface. Mais il ne faut pas compter pouvoir tirer plus que quelque mètres de chaîne.
Je n'ai pas de bouteille de plongée à bord.

01 sept. 2011

Vaut mieux remonter sur le côté comme dit Koala avec le moteur du bateau car s'il y a du vent et de la mer et que c'est urgent de poser la 2me ancre, c'est souvent trop long de mettre l'annexe à l'eau avec son moteur. Car sans moteur, avec la prise au vent, c'est galère et dangereux si on est dans l'impossibilité de remonter le vent.
Ensuite, s'il y a bascule des vents ou du courant, l'affourchage fait un joli merdier à démêler quand on veut déraper.
Donc, faut adapter sa méthode aux conditions rencontrées.

01 sept. 2011

Comme koala-5, emmener tout le bazar à l'endroit choisit, larguer l'ancre et se faire aider par le vent e le câblot pour revenir au bateau. Ensuite il n'y a plus qu'a reprendre le mou du mouillage.
J'ai tenu le cyclone Veena dans le port de Papeete affourché comme ça, en portant une Britany de 25 kg et 15 m de chaine de 12 ... (petite remarque, j'ai apprécié à cette occasion d'avoir une annexe pneumatique : j'ai embarqué pas mal de flotte dans l'opération et était TRES content de garder de la stabilité ...).

01 sept. 201116 juin 2020

en route pour le Spitzberg, avec Aliguen, nous avons dû nous abriter à l'ile à L'ours, à mi-chemin entre la Norvège et le Spitz.
plus de 40 nds au mouillage, forte houle, cailloux pas loin sous le vent.
Nous avions 50 m de chaine de 8 + 60 m de câblot de 16, fond de sable et de kelp, ancre CQR 16 kg, bateau 5t.
Nous avons fait descendre le long du câblot, attachée par une boucle, une Delta de 10 kg avec 30 m de chaine de 8 mm.
Cela a considérablement amorti les coups de rappel, et la situation était beaucoup plus confortable.
Nous avons malgré cela établi des quarts, et mis en route l'alarme GPS, avec suivi de la trace, pendant 2 jours...
Le mouillage a parfaitement tenu.
Vu l'état de la mer, il était hors de question d'aller porter une deuxième ancre.

01 sept. 2011

Donc, Papy, tu as fait coulisser la Delta sur le cablot de la CQR ? Vu son poids, elle a du finir à pic juste sous le bateau non ? Ou le vent était suffisament fort pour maintenir le cablot de la CQR suffisament tendu pour rester incliné ?

Jacques

01 sept. 2011

oui, le câblot de la CQR était bien tendu, avec 40 nds, pas de problème; quand ça s'est calmé, nous avons remonté la delta sans difficulté, elle était tenue avec une boucle de +- 1 m.

01 sept. 2011

Ajouter un poids coulissant le long du câblot ou de la chaîne, pour renforcer la tenue de l'ancre, est une technique qui a fait ses preuves.
Je crois que Jeanlittlewing a une bonne expérience à ce sujet.

01 sept. 2011

Si je sais ( ????) qu'il va y avoir du vent : empennelage et si possible amarrage sur rocher ou arbre à terre coté vent fort dominant à la mode patagonienne .
Si pendant coup de vent , j'avance au moteur et envoie une 2 eme ancre parallele mais sur cablot que je laisse mou et qui peut etre largué , coulé .Le mieux , c'est de quitter le mouillage, surtout s'il y a beaucoup de bateaux loc ou ppv .
l'ennui de ces methodes c'est que l'on peut breler son mouillage et qu'une ancre qui tenait va déraper ....
L'affourchage est assez galere à remonter , de meme que l'enpennelage .
Nb on peut mettre un simple bout entre 2 ancres.

01 sept. 2011

Je serais plus ( j'ai testé mais pas par vent fort, uniquement pur m'éloigner hors de l'axe du vent ) pour un deuxiem mouillage totalement indépendant:
une fortress et son bout plombé...et partir avec l'annexe; mouiller à la distance voulue et larguer le bout au fur et à mesure du retour à bord...
Bon je vous l'accorde faut bien calculer ou avoir de la longueur....
dans mon cas fortress 10 kg 30m de bout plombé + 30m de bout de 16... ;-)

je serai plus partisan du poids qui coulisse le long de la chaine,j'ai essayé avec une gueuse en fonte par mistral ,ça avait l'air efficace ,la chaine restait plaqué au fonds ,mais pour moi qui aime la simplicité ,le plus efficace est une bonne ancre moderne surdimentionnée !

01 sept. 2011

Un copain faisait ça avec un patin de frein de wagon de fret sncf...
ça avait l'air de marcher... :-)

01 sept. 2011

je suis débutant...
que pensez vous du fait d'utiliser, pour les courtes durées, une ancre légère, mais pour les nuits ou périodes de vent, une ancre largement surdimensionnée (j'utilise une delta) par exemple, une 16kg alors qu'une 10/12 suffirait... est-ce moins sûr que d'utiliser plusieurs ancres (mais pas de problème si le vent tourne), avec la ligne de mouillage dimensionnée pour l'ancre. je sais ça fait du poids pour rien à manutentionner à chaques fois, mais devoir mouiller une 2eme ancre, n'est pas toujours facile non plus.

vvv tu es dans la bonne direction avec la delta de 16kg ;-)

je n'oublie jamais la conclusion du rapport de mr fraysse :c'est l'ancre,et l'ancre seule qui tient le bateau!!!la chaine ne sert qu'a amortir

01 sept. 2011

Très bonne approche Vincent.
Ton ancre sur-dimensionnée te permettra de dormir tranquille quand ça souffle bien. Et l'ancre légère, ancre à déjeuner dans certains ouvrages, facilite les arrêts fréquents dans des coins sympas.
Il faut simplement penser à mouiller suffisamment long.

Le Stromboli: « phare de la Méditerranée » 😀

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