Méthode pour bien s'échouer
Bonjour à tous,
je suis en train d'acquérir un voilier biquille de 10m, ma zone de navigation sera la Bretagne et je compte profiter de la possibilité de m'échouer.
J'aimerais avoir l'avis de ceux qui pratiquent cet exercice régulièrement, quelle est la meilleure technique?
Mouiller une ancre secondaire par l'arrière et venir lentement s'échouer sur le rivage (mer descendante) ou positionner cette ancre arrière une fois échoué ?
Venir lentement s'échouer sur le sable (mer descendante) ou , après avoir mouiller une ancre secondaire à l'arrière, mouiller l'ancre d'avant puis reculer et attendre que la mer descende?
Au moment de partir: remonter l'ancre principale à marée basse et reculer lorsque le bateau commence à flotter en remontant l'encre secondaire ou attendre de pouvoir avancer à l'aplomb de l'encre d'avant pour la remonter.
Par avance merci
Tout ça et bien plus !
La technique dépend du lieu, du moment de la marée auquel tu arrives, du courant, de la place disponible, de la direction du vent et de son évolution, de la possibilité d'éviter ou non, de la façon dont tu vas partir une fois à flot, qui dépend également de tous ces paramètres mais également de la position des bateaux qui sont près du tien.
Pratiquant l'exercice depuis 30 ans en Bretagne sur 4 dériveurs successifs, j'ai fini par adopter une autre technique... m'éloigner le plus loin possible de mes congénère voileux, en allant des des endroits où les autres ne vont pas.
Néanmoins, ma technique de mouillage la plus classique consiste à balancer l'ancre arrière à 40 m de l'endroit où je veux poser mes quilles, en avançant doucement au moteur face au vent ou au courant. C'est du tout textile plombé, qui sort d'une grande caisse ou il est enroulé comme une ligne de pêche. Il file donc tranquillement sans que j'ai besoin de m'en occuper.
Arrivé là où je veux poser mes quilles, je fais 25 mètres de plus. J'ai 80 m de ligne de mouillage derrière, il n'y a donc aucun souci. je pose le mouillage principal, et je laisse filer l'avant en tirant sur le mouillage arrière au winch.
Je mets toujours mes 25 m de chaine devant.
Je blinde l'arrière au winch de génois, ce qui a pour effet de ramener le bateau parfaitement dans l'axe et à l'endroit prévu pour poser.
Je fais en sorte de poser mes quille à mi marée, + ou - une heure.
La hauteur d'eau au plein est donc rarement supérieure à 5 ou 6 mètres.
Lorsque je reste plusieurs jours au même endroit et que le vent tourne, deux solutions : il n'est pas fort, et je ne touche à rien. Le bateau ne se décale de pas plus de 10 mètres sur le coté.
Si le vent est fort, je déplace les deux ancres au bas de l'eau avant que le vent ne tourne, ou au fur et à mesure, à chaque bas.
On m'a parfois objecté sur ce forum que ça prenait beaucoup de place... rien à foutre. Je vais dans des coins parfaits pour poser et bien protégés, mais où personne ne va. Coins que je ne divulgue plus.
Dans des endroits comme les Hébiens ou Saint Aubin (Jersey), où il y a du monde et où je ne reste qu'une marée, je fais comme tout le monde. En général, seulement sur le mouillage avant et assez court.
Aller directement se poser sur la plage au jusant, j'ai beaucoup pratiqué aussi. Il n'y a même pas besoin de préparer les ancres. Le bateau s'immobilise très rapidement sur ses deux quilles et je m'occupe des mouillages après.
Par contre, toujours mettre un mouillage arrière quand on est le nez à une plage en pente. Car si le vent tourne, c'est l'enfer. Le bateau se met en travers et monte sur la plage au flot.
Pour partir, je dégage l'ancre avant, soit à la main au bas, soit une fois le bateau à flot lorsqu'il y a assez d'eau pour remonter dessus, et je me tire par le mouillage arrière.
Bref, du classique.
sur plage je plante mes quilles dans le sable en 2/12ème descendant. ensuite 10 mn d'appui moteur le temps d'assurer la posée. je mets mon ancre arrière (sur laquelle je me déhalerai en repartant), soit en allant sur la plage en annexe, soit plus tard à marée basse. pas d'ancre à l'avant sauf si je ne repart pas à la montante suivante.
si ancre à l'avant, faut la ramener au nez du bateau à la marrée basse qui précède le départ.
variante; je mouille normalement plus loin de la plage. le bateau se pose tout seul plus tard. quand l'eau remonte, il reflotte.
Perso, en général je mouille mon ancre secondaire par l'arrière et je viens lentement m'échouer sur le rivage (avec au moins une heure de descendante pour que le bateau se pose tout de suite) mais il m'arrive de positionner l'ancre arrière une fois échoué si la plage est en pente douce et ou le marnage important.
Par contre, je suis tout à fait d'accord avec FVLS35, l'ancre arrière est essentielle avant que ça remonte, sinon risque de grosse galère et il faut vérifier qu'elle est bien crochée en tirant dessus. Souvent, je ne mets pas d'ancre avant. Parfois une aussière portée à terre, ou si je repars avec la marée suivante, rien du tout.
Avec un DI alu ou acier qui disposent d'une semelle robuste on peut utiliser cette méthode d'échouage. Elle figure dans un livre des Meffres.
Bonjour,
Je mets l’ancre avant et si besoin avec l’annexe l’ancre arrière. Ce à quoi il faut faire attention c’est à la houle qui fait tosser le canot au moment de se poser et de re flotter. Il faut aussi regarder les coefs.
Mais d’une façon général je déconseille fortement de s’échouer et d’avoir un dériveur ou un bi-quille. Pourquoi ? Parce que j’aime bien être seul dans des endroits fabuleux 😁. Le port c’est mieux 🤥
à marée descendante, je vais au haut plus de la plage (ou de la vasière), lorsque je peux descendre, je mets les ancres avant et arrière et je tends.
à marée montante ou pleine mer, je mouille par l'arrière, j'avance de 40m, je mouille à l'avant, recule de 20m, et je tends.
Selon la météo et l'environnement, je rajoute un ancre sur le côté pour m'éloigner d'une zone très ciblée à éviter (tache de vase, petit rocher, etc ..).
Où échouer ...
il faut éviter les caillou, les sols trop mous (les biquilles aiment pas trop, les bi-safran non plus, et c'est pas facile de débarquer) et il faut être dans le sens de la pente si pente il y a (sachant que certains bateau sont fait pour se poser avec une légère pente, nez face à la plage, pour etre à peu prés dans leurs lignes)
maintenant : comment on fait quand on connait pas ... plusieurs techniques :
- tu arrives avec un poil plus d'eau que ton tirant d'eau, et en général, en bretagne nord, tu vois le fond ...
- tu regardes bien google maps, mais bon, ca peut bouger ...
- une technique que j'ai utilisé : se poser là ou d'autre, avec des vent différents, peuvent se poser. Je m'explique : si tu as quelques bateaux au mouillage "permanent", tu te mets légèrement à leur vent (ou courant si pas de vent, si t'as du vent et du courant, ben c'est plus compliqué ...). Tu sera sur un endroit ou ils se posent en cas de vent contraire ... Ca ne marche que si le vent n'est pas prévu de tourner, car sinon, tu sors de la zone.
- tu enfiles un masque et tu vas jeter un coup d'oeil avant de te poser, ou tu envois les gamins, s'ils ont bien compris le sujet.
- tu laisse passer une marée pour repérer à maree basse. Attention dans ce cas à bien prendre tes alignements lorsque tu reviendras à la haute, car c'est hyper compliqué de se repérer ...
F
Oui, le repérage est fondamental.
A pied au bas à la marée précédente, ce qui permet de repérer l'endroit idéal et de prendre des alignements (toujours les noter ou prendre en photo, car quelques heures plus tard, on ne se rappelle plus de ce qui avait pourtant semblé être un alignement évident, d'autant que l'eau ayant monté, on est plus haut, ce qui change la position du repère antérieur).
Mais il n'est pas toujours possible ni même indispensable de venir piétiner la zone en bottes avant de poser ses quilles.
En Bretagne, l'eau est claire, et s'il y a moins de 4 mètres d'eau et de la lumière, on voit parfaitement la nature du fond et les pavés éventuels.
J'ai décidé de ne faire que tu hors piste en Bretagne Nord l'été dernier et ai posé le bateau dans 5 endroits ou je ne n'étais jamais allé (et où je n'ai jamais vu grand monde). Deux fois, je suis allé voir avant parce que c'était "chaud". Les trois autres, j'ai fait des ronds tout doucement au moteur pour m'assurer d'avoir 20 mètres de propre en longueur et largeur.
Si Captain n'est pas un habitué des échouages, il faut absolument qu'il sache qu'il faut éviter de poser entre PM - 1h30 et PM + 1h30, et pendant la même période autour de la basse mer. J'entends pas poser, l'instant ou les quilles touchent le fond (pas le bateau totalement hors d'eau).
Certains coins qui paraissent idylliques se transforment en piège proche de PM et BM, et le bateau tosse pendant 2 heures.
Je site deux endroits reconnus pour ça : les Hébiens en vive eau au bas et Bordeaux Habour (Guernesey) en mortes eaux au plein. (Il y en a d'autres, comme Bugueles ou l'ile grande).
C'est mortel... dans ces deux conditions, il rentre dans le mouillage sur faibles fonds très plats, des vagues de 30 à 50 cm d'amplitude.
D'aucun y aura posé sans problèmes aux heures interdites... un jour de grand beau temps. Moi, j'a failli casser deux bateaux, dont un feeling 346 prêté par un ami. J'étais pas fier.
Or ce problème est inexistant à mi marée. On n'a pas ces vagues à la con qui arrivent toutes les 10 secondes du large (ça ressemble à des vagues de mascaret). Mais surtout, à mi marée, l'eau monte ou descend tellement vite que le bateau, s'il tosse un peu, ne le fait pas plus d'une minute ou deux.
Photo : un coin tranquille que j'ai expérimenté en Juillet 2021. il n'y avait que 20 mètres par 10 m de sable pour poser bien à plat. C'était un peu pourri autour (cailloux et dévers). Du coup, j'ai déménagé pour une zone plus ouverte, mais plus safe, 200 mètres plus loin.
Bonjour,
Est il possible d'échouer un attalia avec ses béquilles sur un sol mou ?
Un bel échouage cet été. Une bouée du port derrière, pris directement sur le quai devant.
Ben là ça peu souffler ... tu dors sur tes 2 oreilles :)
Je vous remercie pour l'ensemble de vos commentaires.
Bonnes navigations à tous !!!
Pour ma part, je fais surtout attention à ne pas avoir de clapot et si d'aventure il y en a, je mets du poids sur l'avant pour protéger le safran car il pose d'abord sur les quilles et ensuite le safran. A l'hivernage je pose tous les jours dans une crique sans clapot ( 2 amarres arrière et 2 devant )
www.hisse-et-oh.com[...]5acaa68
Pour faire suite à la remarque "où se poser", on peut citer comme aide les images satellites, de préférence prises atour de BM ou un jour sans vent et sans reflets.
Le logiciel SAS Planet est très bien pour faire ses cartes sat car il dispose de plusieurs sources.
Comme le reste c'est un outil de plus, ça ne fait pas tout!
un exemple sur ce fil : /
voir la photo de l'ile d'Er par exemple (la télécharger pour bien zoomer)
ibb.co[...]5TybMYj
Une solution pour poser et être sûr d'être peinard pendant un bon moment, c'est de poser juste à marée haute d'une grande marée d'équinoxe. Tranquille pour au moins 6 mois, voir plus...beaucoup plus :-)
Pour illustrer le commentaire que j'ai fait sous le post de yannbis, voici deux captures d'écran d'un échouage que je pratique... quelque part en Bretagne !
La photo google earth, à une altitude de 193 m (on peut zoomer davantage, mais j'ai l'impression qu'on ne gagne pas en détail).
La copie de la carte de détail du SHOM, au même endroit, exactement.
Les deux beaux pavés que je signale font pas loin d'un mètre de diamètre et de hauteur. Pas signalés sur les cartes et pas faciles à voir sous l'eau, car pas d'algues dessus.
Celui qui est plein de milieu de la plage, à l'endroit où je voulais échouer, ben heureusement que j'ai regardé l'image satellite, car je me foutais dessus !
Le titre du post m'a fait un peu sourire, car on peut facilement le traduire par "Comment réaliser un échouement radical", ce qui est somme toute assez facile quand on dispose de hauts-fonds alentour, et qu'on ne craint ni voie d'eau ni autres dégâts.
Bien sûr, tout le monde a traduit par "Méthode pour bien échouer", ce qui heureusement change tout...
Jean
Et pour les accès à ces mouillages, ne pas oublier le logiciel tidemap en ligne qui vous donne avec une précision diabolique la hauteur d'eau que vous avez sous la quille à chaque heure de la marée
En plus des images satellitaires, en France il y a les images "geolittoral", si je ne me trompe pas elles ont été toutes prises aux moments de basse mer (je crois c'était une des contraintes du projet); ce n'est pas du satellite mais des photo aériennes. Un peu datées, elles sont il y a une dizaine d'années (le V3 est en cours), si c'est pour les cailloux à priori ils ne bougent pas.
Exemple de différence google earth et geolittoral pour l'anse de Toulven (Odet), assez flagrante.
Elles sont là:
www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr[...]08.html
ils disent images disponibles pour téléchargement, si quelqu'un sait comment les rendre en MBTiles ou KAP ce seraît intéressant :)
Effectivement, il n'y a pas que google Maps (il n'y a pas que google en général d'ailleurs!)
L'intéret de SAS Planet c'est de pouvoir comparer toutes les sources.
le mieux c'est à BM, à défaut par mer bien plate non ridée par le vent on peut voir pas mal de choses (sur certaines photos on a du mal à distinguer la limite terre/mer)
pour compléter l'anse de Toulven
BING (le meilleur sur cet endroit avec celui fourni par Roberto)
HERE
wego.here.com[...]/
wego.here.com/?map=47.94234,-4.10178,17,satellite
YANDEX (russe... si vous voulez voir l'ile longue non floutée... mais ne nous éloignons pas du sujet, ce n'est pas un lieu d'échouage recommandé...)
yandex.com[...]/maps/
yandex.com/maps/?l=sat&ll=-4.102496%2C47.941387&z=17
juste pour donner une idée des différences de définition et de zoom possibles
dans l'ordre Bing - Google - Ortho-littoral - Shom - Wego-here - Yandex La plus récente - de 3 ans Wego
Merci Calliope, mais attention, le comparatif à une endroit donné à l'instant T ne peut être étendu à d'autres lieux, d'autres temps.
Il faut chercher à chaque fois.
(PS : je n'avais jamais pensé à aller échouer dans le parc d'un château, mais je vais étudier l'idée qui est séduisante ... ;-p )
je ne sais pas si il y a une technique la meilleure mais, pour ma part, je mouille l'avant d'abord puis, avec l'annexe, je porte un mouillage à l'arrière. utiliser l'annexe permet de positionner le mouillage arrière exactement là où on le veut et sans précipitations. il est conseillé d'avoir tout préparer au préalable pour maîtriser le plus possible la descente. le mouillage arrière sert à éviter que le bateau ne monte trop haut vers la plage quand la marée revient. les 2 mouillages servent aussi à contrecarrer la force du vent si il vient à tourner. échouer un biquille est beaucoup plus impressionnant qu'un dériveur car la hauteur du tirant d'eau amplifie le fait que le bateau n'est pratiquement jamais parfaitement horizontal. donc sueurs froides en vue. reconnaître impérativement la zone d'échouage, avant, à marée basse, sinon gros risques de rencontrer un pavé ou des zones plus molles qui vont déséquilibrer le bateau (surtout biquilles et échouage avec béquilles)
Je profite de ce fil pour ajouter une question : des conseils pour un bon mouillage arrière ? Quelle ancre? Quel poids (28 pieds, 3t) bout plombé? etc…
Yannbis a évoqué le logiciel SASPlanet (que je ne connaissais pas) quand nous parlions de la possibilité de vérifier sur carte l'état des plages où poser nos quilles; du coup j'ai un peu fouillé le sujet et vous propose, si vous voulez le tester, de télécharger la dernière version (validé par mes soins ;-D ) et un mode d'emploi en Français et