le sommeil

Salut
Je compte faire ma première virée en solitaire. Environ 300 kms. Sur un jouét 920 dl. J ai un pilot automatique de barre. Comment je gère Mon sommeil sur une traversée de trois jours?
Merci pour vos conseils.

L'équipage
12 sept. 2015
12 sept. 2015

Et tout autre conseils sont la bienvenue. :)

12 sept. 201512 sept. 2015

Beaucoup de paramètres variables pour pouvoir répondre.
Le premier est la personnalité, résistance, facultés de récupération, etc...
La philosophie : entre suicidaire (j'en ai connu) et parano, beaucoup d'attitudes possibles.
La durée de la nav, rester éveillé deux jours ça peut le faire, 10 jours non.
En haute mer, il n'y a "que" la surveillance et la conduite du bateau, si le parcours fait passer pas loin de côtes ou archipel ça se complique.

La seule constante c'est le temps que mets un cargo entre le moment où il apparaît à l'horizon et le moment où il sera sur nous. A notre hauteur, la visi est de 10/12 miles maxi par temps clair (rotondité de la terre) et à condition de bien attendre que notre bateau soit bien en haut d'une vague (plusieurs coup d'œil s'imposent) Certains cargo (ou ferry rapides) peuvent mettre 20 minutes pour effectuer ce trajet. Si on veut ne pas prendre ce risque, ça veut dire dormir par tranches de 15 minutes. Un minuteur de cuisine est très bien pour ça, posé sur la couchette près de l'oreiller.

Perso, pas navigué en solo depuis pas mal de temps. Je ne dormais quasi pas la première nuit (surtout qu'en général on est encore dans des zones très fréquentées (chalutiers entre autres) C'est toujours le cas, même en équipage. Ensuite, dès que je sentais l'envie de dormir, si c'était possible, hop dans la couchette avec le minuteur, que ce soit le jour ou la nuit. Au bout de 4 ou 5 jours, l'habitude était prise, dans ces cas là j'ai plutôt tendance à m'économiser (je ne fais pas de la course), le rythme est pris ça peut durer. Une dizaine/douzaine de quarts d'heure de sommeil par jour me suffisaient. Une fois sur deux je me réveillais juste avant que le minuteur sonne !

Je m'ennuie seul... mais c'est une super sensation de faire des navigations en solo.

Cordialement
Yves

12 sept. 2015

Perso, j'utilise le téléphone glissé dans le bonnet : impossible de ne pas se réveiller !

Sur Hengest, je peux m'allonger au ras de la cabine, protégé du vent, de la flotte (salée ou douce !) et je suis prêt à intervenir.

Et pour la durée, comme Yves, 15 minutes. Mais rien ne t'empêche de les enchainer ! Un coup d'oeil, rien de rien, zou, j'y retourne ! :-)

Ah, attaché. Bien sûr.

:bravo:

12 sept. 2015

De 27 à 40 heures, ça se fait sans dormir avec quelques cafés et 2 ou 3 grs de vitamine C

12 sept. 201512 sept. 2015

La question posée manque singulièrement de précision.
La gestion du sommeil sera différente si on doit traverser une zone de pêche importante ou pas. Si le bateau est muni d'un radar ou pas, de l'AIS ou pas, d'un MerVeille etc.
Contrairement à l'idée reçue à propos des cargos et gros navires, ce ne sont pas les plus dangereux. Sur nos côtes la veille permanente est assurée sur les gros navires et ils se déroutent toujours (vu sur l'écran AIS). Nous sommes sur l'eau presque immobiles par rapport à leur vitesse. Et puis ils ont des routes connues, les rails sur lesquels on ne dors pas.
Le danger vient surtout des navires de pêche ou la veille est mal assurée et de leur manœuvrabilité réduite en action de pêche.
En dehors du plateau continental, pas de problèmes parce que pas de pêcheur.
Sur le plateau continental, la durée entre deux veille ne doit pas dépasser dix minutes, un quart-d'heure grand maximum. J'ai fait l'expérience d'une durée de 20minutes qui m'a vu monter sur le pont tandis qu'un chalutier me croisait à 20m.
Sinon on peut tenir deux jours sans dormir et plus mais a condition de se reposer souvent tout en essayant d'adopter le rythme de 10 minutes de sommeil (même si on ne dort pas) entre deux sonneries d'un minuteur collé près de l'oreille et de s'astreindre à se lever sans réfléchir.

12 sept. 201512 sept. 2015

"En dehors du plateau continental, pas de problèmes parce que pas de pêcheur."

Es-tu vraiment sûr ??? :whaou:

12 sept. 201512 sept. 2015

un de mes potes bosse sur un thonier de 84m, et l'AIS est coupé pratiquement tout le temps…
bon, il faut dire qu'ils sont souvent en face de la Somalie et autres coins joyeux.

12 sept. 2015

Il n'y a pas de sûreté à 100 pourcent. Il peut se trimbaler des bateaux usines qui pêchent par 4000m de fond, mais c'est rare. En plus comme il font plus de 15m de long, ils sont obligés d'émettre en AIS.

12 sept. 2015

Effectivement, je n'ai pas pensé au Golfe de Gascogne. Là tu es dans une flottille. Mais, heureusement, ils ont l'AIS !

12 sept. 2015

Perso, le minuteur de cuisine réglé à 15 minutes. Sur deux ou trois jours, pas de problème, on dort bien à l'arrivée!!

12 sept. 201512 sept. 2015

et ne pas oublier que la fatigue est très très très mauvaise conseillère;
15/20mn, c'est le minimum syndical, on arrive à récupérer mais un déficit de sommeil s'installe à la longue et il vaut mieux avoir tester petit à petit

12 sept. 2015

www.google.com[...]/viewer

Je compte faire noumea maré (iles loyauté) je pense qu' une fois que j aurais passer le canal Woodin et dépasser la grande terre par le sud ca devrait être tranquille l aller j espère pouvoir le faire en 48h donc sans dormir c est faisable je pense. Par contre le retour va être plus chaud je pense surtout que je peux pas passer plus de deux jours sur place.

Seul électronique à bord un garmin 70 (juste la fonction gps ) et un sondeur.

D après la météo je vais avoir un vent de face en allant au sud et un vent de travers pour la traversée. 12 _ 14 nds annoncé

Je sors toute les voiles avec un temps comme ca ou je baisse d un ris pour être trankil? Grosse incidence sur ma vitesse ?

Toujours sympa d avoir les conseils de gens qui l ont déjà vécu merci.

12 sept. 2015

Ligne de vie fortement recommandé à bord? Même si la mer est bonne?

12 sept. 2015

Ok je retire ma dernière question. :)

12 sept. 2015

Quand on est fatigué ou épuisé on a vite des hallucinations et on peut facilement faire des conneries.
Alors il vaut mieux être attaché bien sur !

12 sept. 201512 sept. 2015

Pourquoi ne passes-tu pas une nuit à la pointe S.W.?
A l'île d'Ouen, il faut faire la coutume.
C'est toi qui a marqué ces mouillages? Certains sont un peu optimistes...

12 sept. 2015

15 20 mn, sauf suelque "oubli"(je tiens 55 js). Dormir le jour plutot le matin, la tradition, a vérifier, voudrez beaucoup de monde a la passerelle le matin. Faire confiance a l ais est une erreur dans la mesure ou ce n est pas généralisé. Il y a des bateaux partout dt au milieu de nulle part-style le Pacifique. A noter que des voiliers naviguent sans feux et sans veillr sérieuse.

12 sept. 2015

55 jours ca sent le tour du monde :)

12 sept. 2015

Penses-tu. Cristobal/Horta.

12 sept. 2015

Je garde la vhf allumé pour que lez bateaux me repère avec l ais ?

12 sept. 2015

si tu n'as pas l'AIS sur ta VHF ça ne permettra pas plus aux autres bateau de te repérer. En revanche si tu effectue la veille réglementaire sur le 16 un navire que tu pourrais gêner aura un moyen de te contacter pour te le signaler, donc il vaut mieux la laisser allumée.

12 sept. 2015

SI ta VHF est PREVUE pour émettre en AIS, oui. Mais sinon, tu ne fais que recevoir... :litjournal:

12 sept. 2015

Ok merci pour les infos qui sont comme d hab au top.

12 sept. 201512 sept. 2015

perso de jour quand bien réveillé, tout dessus, en période de repos je dégonfle un peu et la nuit je dégonfle beaucoup, j'anticipe pour ne pas aller sur le pont en catastrophe.. on y gagne en confort et en repos... comme dis plus haut, ne pas hésiter a se reposer, surtout lorsque tout va bien et de jour pour presque prendre de l'avance... quel pied un petit somme de 10 mn au fond du cockpit au soleil et a l'abri du vent avec une serviette sur la tête..ou a regarder les étoiles comme cela..

12 sept. 201512 sept. 2015

J'ai fait beaucoup de solitaires en Med ou le trafic est important. Paradoxalement je dirais que je dormais énormément mais jamais plus de 20mn d'un coup(minuteur de cuisine dans la poche du ciré). Je devais dormir de 8 á 10h par journée. (Comme c'était de la régate le pire était la pétole, lá je ne dormais pas beaucoup; en croisière j'aurais lançé le moteur). Toute ma journée était rythmée par le sommeil mais la nuit je dormais moins car j'ai une très mauvaise évaluation des distances dans ces conditions. (Par ex me croire en parallèle á un énorme paquebot de croisière et m'apercevoir tout á coup que je viens de croiser devant lui.) Le mer-veille m'était très utile aussi, mais ce n'est pas la sécurité assurée.
En fait je m'arrangeais toujours pour pouvoir faire face á une situation qui m'aurais demandé d'être éveillé très longtemps, et aussi faire face aux dernières heures de la nuit qui sont censées être les plus dures.
J'arrivais en général assez reposé, assez en tout cas pour ne pas craquer comme je l'ai vu faire chez certains qui pensaient tenir 36 ou 48h sans dormir et qui faisaient parfois les pires co......ies par perte de lucidité.
En général 20 mn est une durée suffisante pour éviter les surprises; si on se réveille pour un tour d'horizon après 20mn de sommeil il faut être très très attentif avant de se recoucher car ce serait 40mn sans surveillance.
J'ai aussi la "chance" que Bianca n'a pas la hauteur sous barrots et dès que je suis debout je vois dehors; en fait le "dedans/dehors" n'est séparé que par une marche.
De tout ce laïus le plus important est qu'il ne faut pas prétendre ni même essayer de tenir ne serait-ce que 24h sans dormir.

12 sept. 2015

Si tu peux tenir et pretendre tenir 24h, en cas d'atterrissage, par exemple.

12 sept. 2015

Bien sûr, mais seulement si on est bien reposé. (mais 24h c'est long...)

12 sept. 2015

Le plus important amha :
- dormir dès qu'on le peut. Accumuler du manque de sommeil est une grave erreur qui se paiera très cher si ça devient difficile quand on est "en bout de course", il faut toujours être le plus "frais" possible. Et si on est frais, on pourra faire avancer le bateau correctement et réduire d'autant la durée de la traversée.
- ne pas faire confiance à la technologie, c'est bien quand ça marche mais quand ça tombe en panne ça ne prévient pas. Au mieux c'est une aide.
- il est faut de croire que la veille est assurée avec rigueur et œil de lynx par les marins pros et que leurs radars sont infaillibles
- il y a des cargos loin des routes prévues, ils peuvent se dérouter pour plein de raisons, des bonnes et des moins bonnes
Ces conseils (tout aussi valables pour la nav en équipage réduit) sont issus de plusieurs années de navigations au grand large avec traversées océaniques avec des cas vécus très surprenant... au sens propre et au sens figuré !
Cordialement
Yves

12 sept. 2015

en solo 3 jours c'est possible de ne pas dormir, voire éventuellement qqs 1/4 d'h en journée.
Tu dormiras qd tu seras mort ;-)

12 sept. 201512 sept. 2015

Moi je prendrais un équipier.
Trois jours c'est le pire pour moi.
Trop long pour ne pas dormir et trop court pour prendre un rythme, surtout quand le troisième jour tu dois rentrer dans les cailloux.

12 sept. 2015

méthamphétamine

14 sept. 2015

Je dors par tranche de 15 ou 20 minutes. Je vais me coucher quand je sens que je "pique du nez" cela me permet de trouver plus rapidement le sommeil profond. Si la traversée dure plus de 3 jours, j'évite ( si possible ) de ne pas dormir les premières 24 heures pour ne pas trop accumuler de déficit et je ne dors que le jour. C'est mon GSM qui me réveille.
Je suis surpris aussi de la résistance au manque de sommeil que succite les longues navigations solitaires, sans doute une espèce de stress permet de surmonter la fatigue.
Mon terrain de jeu, est la manche et la mer du nord, le solo y devient un jeu qui s'apparente parfois à la roulette russe dans ces zones, j'ai failli me faire avoir cet été. Soyez prudent.....

14 sept. 201516 juin 2020

Oui, la résistance au sommeil est étonnante !

L'an dernier, je pars faire un tour dans le golfe de Gascogne, une première nuit tranquille : peu de vent, je barre avec un peu de pilote de temps en temps. Le lendemain, le vent monte, 15/20 noeuds, il fait super beau (seule sortie torse nu de 2014 !). Le soir va arriver, je fais demi-tour et me prépare à confier le bateau au pilote pour aller me reposer un peu. Et là, gloups, pilote en rade ! Je suis à 90 milles de LR, bref, une belle balade... Le vent montera encore un peu dans la nuit, générant une belle houle. Coincé à la barre, j'arrive à LR après une belle nuit blanche à 7h40 ! Au passage un gros surf à 13,2 devant Chassiron, ça c'était excellent pour se réveiller avant d'avoir à affaler sans pilote... Grrr...

21 sept. 2015

VHF AIS alarme collision 3mn, alarme distance 2NM un coup d'oeil tous les 1/4 d'heure dans les passages ''bateauxroutiers" et dodo quand c'est calme. Il y a un risque certes, mais pas dormir je peux pas...

21 sept. 2015

Bonjour à tous.
AIS classe B ! Bouches de Bonifacio sud > nord 5 h du matin, je descends aux toilettes et là sur le 16 : "cablier Raymond Croze pour Fiou 5 vous me recevz ?" et bien sûr je réponds et je lui confirme que je me déroute pour passer sur son arrière.
- c'est la première fois que ça m'arrive ...
- j'avais vu le bateau sur mon écran, ça passait donc j'ai effacé l'alarme
- le gars m'appelle sur le 16 plutôt que par mon MMSI. Dans ce dernier cas la VHF gueule vraiment. Je ne connais pas grand monde qui appelle par MMSI d'autant que lors de l'appel on choisit le canal d'échange ???
Conclusion l'AIS c'est bien mais faut vraiment veiller et tout le monde ne le fait pas ...
Bon vent à tous.
Bernard.

26 sept. 2015

L'histoire du pilote qui tombe en panne aurait pu avoir de graves conséquences dans d'autres circonstances. Perso j'avais un pilote électrique mais surtout un régulateur d'allure.

Les régulateurs d'allures ont un double avantage : pas de panne électrique/électronique, les voiles seront toujours bien réglées par rapport au vent. Si on doit remonter le vent sur de longues distances, un régulateur permet d'avoir un bon près et de ne pas tirer des bords carrés, le bateau suit les variations comme avec un barreur.
Autre avantage : je me suis fait surprendre pendant un petit dodo par un grain violent (vent à 35/40kts en trois minutes) lors d'une transat sous deux génois tangonnés (l'enrouleur d'un côté, un Ge mousquetons sur étai largable de l'autre, sans GV très confort vent AR pour de longues distances) Comme il s'agissait d'un énorme cunimb le vent avait tourné de 50°, sous pilote électrique j'aurais cassé/déchiré quelque chose. Le bateau est resté vent AR, j'ai affalé vite fait le Ge mousquetons puis pris quelques tours dans le Ge enrouleur sans gros soucis.
Un régulateur nécessite de bien connaître son bateau pour le faire travailler sans forcer, moyennant quoi il peut faire le tour du monde !
Naviguer en solo (ou équipage réduit ou avec équipière pas forcément au top côté voile/manœuvres... ça arrive...) nécessite divers équipements bien adaptés et réfléchis spécialement pour cet exercice. Si non, amha, s'abstenir.
Cordialement
Yves

30 sept. 2015

Je ne dis pas que tu as tort mais tu as l'air d'oublier (volontaire ?) qu'un bon pilote à une fonction vent apparent et réel pour le portant avec en plus des alarmes de shift. :reflechi:

30 sept. 201530 sept. 2015

De shift, kezaco??? Une nuit blanche pour finir ou un quart de 5 mn la 1ère nuit ne fatigue pas tant que cela.
Mais pour repondre au post, moi c'est pour faire des millesc'espour des kilomètres, je ne pourrais répondre :-D

02 oct. 2015

Zig Zag, tu as raison, un pilote électrique avec ces options c'est bien, tu fais bien de le préciser.
Pour naviguer au large, un régulateur d'allure à toujours l'avantage de ne pas consommer d'électricité, de pouvoir marcher si panne d'électricité à bord, l'entretien est simple et en fait un engin inusable. J'y ajoute un élément subjectif : quel plaisir de voir cet appareil fonctionner uniquement avec le vent et l'énergie du bateau.
Mon Navik avait aussi un avantage : il réagissait instantanément, quelles que soient les conditions, d'une façon qui m'a toujours fasciné y compris par très gros temps et grosse mer, en fuite sous tourmentin. Mon bateau (7T pour 10,30m) était très stable, très doux à la barre, je ne l'ai quasiment jamais barré avec 30 000 miles au compteur.
Un régulateur oblige à bien régler son bateau, ça fait aussi partie du plaisir, voir et sentir l'ensemble bateau/régulateur en harmonie. Chacun trouve ce qu'il cherche... perso naviguer à la voile est un jeu avec les éléments, le régulateur y trouve forcément sa place.
Sûr qu'en multicoque ou luge/mono surfant à 15kts (ou plus) le jeu change la donne.
Cordialement
Yves

Québec, le cap Gaspé

Phare du monde

  • 4.5 (64)

Québec, le cap Gaspé

2022