Je sors mon moteur du bateau tout l'hiver. Que faire du circuit d'alimentation gazole?

Bonjour,
je vais sortir le moteur du bateau cet hiver et le chantier va lui refaire une peinture neuve et un peu d'entretien. Je précise que le bateau hiverne en Finlande: hivers froids, mais qui qui peuvent aussi être pluvieux.
Mon circuit d'alimentation: réservoir-un robinet d'arret dans la couchette arrière- un tuyau cuivre + durite relié à un filtre décanteur (transparent donc on voit bien l'état du gazole)-une durite qui va au moteur.
Je laisse le reservoir plein l'hiver avec du grotamar. Et je ferme le robinet d'arrêt

J'ai 2 possibilités:
1) Je fixe la durite moteur le plus haut possible. Peut-être laisser couler un ou 2 litres de gazole au printemps pour avoir un truc propre.

2) Je vidange tout après le robinet d'arrêt. Mais risque de condensation dans les tuyaux?

J'aurais tendance à préferer la possibilité1). Qu'en pensez-vous?

Benoit

L'équipage
24 août 2022
24 août 2022

Les choses essentielles à retenir:

1 - les bactéries ne naissent pas dans nos réservoirs, elles y parviennent lors du remplissage. Il s'agit donc d'une pure loterie. Certains plaisanciers disent qu'ils ne passent pas l'hiver réservoir plein et qu'il ne se passe rien. C'est sans doute vrai et c'est sans le plus petit doute un pur coup de chance.
2 - s'il y a présence d'eau dans le réservoir ou s'il y a possibilité d'accès au réservoir pour l'eau, par pluie, lavage, condensation, alors les bactéries, champignons et autres films gluants se développent à la surface de contact entre l'eau et le carburant.
3 - la condensation interne au réservoir est en effet la cause principale de présence d'eau dans nos réservoirs. Les réservoirs métalliques sont plus affectés que les réservoirs en matière composite.
4 - les carburants bio relâchent plus d'eau dans les réservoirs car ils sont moins stables dans le temps que les carburants d'origine purement pétrolière. Je simplifie mais vous trouverez de la doc sur les sites des pétroliers.

Pour ce qui est de la condensation à l'intérieur des tubes métalliques, je n'en ai jamais entendu parler en 45 ans d'expérience aéro où le problème de contamination est très présent. Néanmoins, pour être sûr, il suffit de manchonner les parties exposées avec un isolant un peu comme pour les tuyaux de chauffage de maison.

Pour éliminer un maximum l'eau du réservoir, il faut prévoir une vidange au point bas du réservoir, sans que le contenu ne passe par le tuyau d'alimentation moteur. Il faut aussi prévoir un filtre décanteur dont le point bas est justement lui aussi pourvu d'un bouchon de vidange. Pour la jouer ceinture et bretelle, prévoir d'utiliser un dernier plein de la saison avec un additif dispersant. Ce dernier facilitera le mélange de l'eau au carburant, mélange consommé par le moteur sans difficulté.

Concernant la position de la durite haute ou basse, ce qui compte, c'est de s'assurer qu'elle soit toujours remplie par gravité et qu'elle ne risque pas de se vider à cause d'une fuite interne ou d'un effet de siphonnage. S'il n'y a jamais eu de problème de purge pour démarrer, le mieux est de laisser tel quel.

L’air contenu dans un réservoir vide peut retenir une quantité maximale de vapeur d’eau selon la température et l'humidité (tension de vapeur).  Plus il est froid, moins l'air dans le réservoir a la capacité de retenir de la vapeur d’eau.  Selon la température, il arrive un moment où l’air devient saturé. L’humidité relative atteint donc 100%, appelé le point de rosée.  Si la température baisse ou si l’humidité augmente, l’excès de vapeur d’eau précipite sous forme de condensation. Le risque en région froide comme la Finlande est plus élevé quand les températures remontent au printemps.

Donc, oui, il est nécessaire de remplir le réservoir. En aviation commerciale, on ne fait pas cela car les coûts en seraient prohibitifs mais au moins une fois par jour, chaque point bas de chaque réservoir est purgé afin d'en faire sortir l'eau.
Pour finir, une fois qu'on est certain qu'il n'y a pas d'eau dans le réservoir et de le remplir pour empêcher la condensation de se produire, le carburant doit être traité pour éliminer les bactéries restantes qui pourraient redémarrer une contamination. Ce n'est plus un traitement dispersant mais biocide.

Peut-être qu'un héonaute travaillant chez un pétrolier pourrait nous faire un topo supplémentaire sur ce à quoi s'attendre avec les proportions de carburant bio qui augmentent au fur et à mesure des progrès et nous autres avec nos vieux teuf-teufs et leurs chevaux qui réclament de l'avoine. Ce dont j'ai peur, c'est qu'un jour, il faudra faire comme j'ai expliqué plus haut et en plus être obligé de jeter le contenu devenu inutilisable cause péremption d'un réservoir.


24 août 2022

Bonjour Bibhen

Pour moi solution 1) tu es sur de ne pas avoir autre chose à la place, avec comme tu le propose une purge du circuit.
Pour obturer la durite, un bout de rond métallique de ton choix et un serflex.

Le Moko


Fabien83:Un forêt du bon diamètre fait parfaitement l'affaire. ·le 24 août 2022 20:38
LeMoko:Mais c 'est bien sur ... Merci, quand mes deux neurones blocs.·le 24 août 2022 21:01
gorlann29:Une pinoche aussi, et comme elle est en bois d' arbre... elle ne risque pas de condenser!·le 24 août 2022 21:02
LeMoko:Le bois avec le temps laisse passer le GO·le 24 août 2022 21:18
25 août 2022

Merci pour vos réponses. Donc solution 1. Et je retiens l’idee du foret


Portland Head Light, Portland, Maine USA

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2022