Gérer le stress

Bonjour à tous,
Après avoir ramené mon voilier de Malaisie en Bretagne j'ai une interrogation: le voyage a été partiellement gâché par un état de stress quasi-permanent: le voilier va-t-il tenir la distance, comment réagir si quelque chose casse, et si le moteur tombe en panne, et si je perds l'électronique, et la météo qui annonce du vent fort etc, etc....? Alors qu'objectivement, je n'ai pas eu à faire face à de gros problèmes. Mon voilier, un Atlantis 430.e s'est très bien comporté, je n'ai rencontré qu'une fois du vent un peu fort après l'escale de Malte, 35 noeuds en rafale au portant.
Et vous, êtes vous aussi stressés quand vous faites de longues traversées et comment gérez vous ce stress?
Faut-il affronter un temps véritablement épouvantable pour être plus serein ensuite ou cela ne sert à rien?
Merci de vos retours.

L'équipage
15 juin 2024
15 juin 202415 juin 2024

Hello,
Bah, je pense qu'on est tous un peu pareil.
Je ne suis pas sûr que les différentes galères rencontrées y changent grand chose, à part peut-être de relativiser un peu plus?
ça dépend aussi sûrement de la nature de la nav...la fois où j'ai été le moins tranquille est celle où j'avais été récupérer en urgence mon ancien cata à St Martin, en septembre 2017, et où j'avais quitté en dernier l'ile, avec Irma qui devait arriver le lendemain.
J'avais en plus survolé en arrivant le mouillage vers lequel j'avais décidé de me réfugier, qui était à l'époque complètement vide!
J'ai gambergé comme un fou toute la nav en me demandant si j'avais pris la bonne option.
Je me souviens m'être répété de nombreuses fois la manoeuvre d'amarrage dans la mangrove, le planning étant plutôt serré.
ça m'avait bien occupé l'esprit...
Sinon, le dernier vrai coup de stress m'est arrivé l'année dernière, lorsqu'en route vers Providencia de Guanaja, j'avais décidé d'abattre beaucoup plus tôt que prévu, et que du coup on s'était retrouvé à longer les côtes du Nicaragua, à priori peu hospitalières.
J'avais eu du mal à m'endormir cette nuit-là...


15 juin 2024

J'ai remarqué l'an dernier que je n'étais pas du tout sensible au mal de mer en solitaire, même sur une "petite" traversée de 6 jours, alors que je suis souvent barbouillé lorsque j'ai la responsabilité ne serait-ce que d'une seule personne. Ou à subir le regard de l'autre(?)

Je me suis fixé pour objectif d'essayer de me détacher mentalement de ce stress là. Après tout, mon équipière lorsqu'elle est à bord est aussi libre de ses choix que moi.
Mais j'avoue qu'il est intéressant d'analyser son propre fonctionnement.

Il y a d'autres trucs. Personnellement, je me rassure en ayant deux pilotes automatiques par exemple, j'aime disposer d'un "backup" pour les fonctions essentielles.


Pat45:c'est marrant, c'est pareil pour moi...peu ou pas malade en solo, mais c'est une autre histoire à deux!Je crois aussi qu'il faut que je renouvelle ma réserve de Stugeron, celui que je garde à bord est périmé depuis 4 ans...·le 15 juin 12:09
tdm2023:idem pour moi, j'ai une sorte de "mal de mer social", quand je suis pas à l'aise dans mon rôle. Idem aussi pour le stugeron, le simple fait de l'avoir à bord, sans même y toucher, contribue déjà à retarder les symptômes...·le 15 juin 15:56
15 juin 2024

C'était pas ptrès exactement pour ça qu'on avait inventé le rhum au tout départ ???

Depuis christophe colomb.

J., avec modération... Et macération !


Pat45:Oh la...pas une goutte d'alcool quand je navigue de mon côté!!!Surtout quand je commence à me sentir nauséeux...ma nouvelle amie, par contre, lors de sa première nav(bien musclée...), s'est donné du courage en vidant une bouteille de vodka!Elle était ensuite venue me retrouver dans la cabine avec des exigences particulières que j'aurais été bien incapable d'honorer, vu mon état plutôt pitoyable cette nuit-là!!!·le 15 juin 13:27
15 juin 2024

Ben ça dépend aussi de l'âge...vous avez 30 ans,vous êtes jeune,beau,intelligent,vous avez pleine confiance en vos capacités
,vous êtes donc peu sujet au stress.
Vous avez vieillit,vous êtes devenu vieux,moche,et con,vous avez perdu confiance en vos capacités,ce qui fatalement génère du stress.Je m'inclu dans la deuxième catégorie😩.


Calypso2:Tiens moi c'est tout le contraire, sans doute l'inconscience de vieillesse ·le 15 juin 14:07
15 juin 202415 juin 2024

Moi je suis marseillais, je crains dégun... VdB


15 juin 202415 juin 2024

Bonjour,
gérer son stress au grand large cela s'apprend. C'est une préparation mentale dont tu as besoin. Comme tu n'est pas en course autour du monde, tu dois plutôt faire la méthode style Moitessier:

Pour la technique: Disposer d'un bateau simple et robuste avec le minimum de problèmes à venir. Tout doit être accessible rapidement pour que d'un coup d'oeil tu puisses évaluer rapidement, analyser et agir. Tu as tout en double pour changer rapidement sans chercher la pièce qui manque. Tu dois avoir un régulateur d'allure incassable tout en étant apte à tenir la barre tout le temps.

Du côté route à suivre: avoir étudié parfaitement les vents et courants classiques dans la zone de navigation prévue pour éviter les pièges des zones sans vent ou avec trop de vent

Pour l'humain, donc toi, il faut évacuer les préoccupations des futurs ennuis probables de toutes sorte et se concentrer sur les 3 points essentiels: La mer, le bateau et toi pour que cela fasse une même chose. Tu dois sentir la mer et le vent évoluer, être en osmose avec ton bateau en comprenant quand il est à l'aise et quand il souffre. Ne faire qu'un avec les éléments en somme.

Le plus important, pour moi: se positionner dans une routine bien réglée, bien répartie équilibrée entre les taches pour faire avancer le bateau, une "activité" de repos avec lecture, d'écriture, de visionnage de films , d'écoute de musiques, communiquer avec l'autre monde . Bien réglée veut dire qu'elle acceptera facilement les exceptions

Apprendre à dormir "immédiatement" par petites tranches de 15 minutes à 40 minutes pour bien récupérer physiquement , c'est le sommeil polyphasique . Il faut faire cela 5 à) 6 fois par 24h. S'offrir une grande sieste de 70 à 80 minutes quand tout va bien, c'est la période du régénérateur psychique, ce qui va enlever le stress engrangé des jours précédents . Dormir peu, mais bien
Il faut éviter de se trouver sans sommeil, épuisé en état d'inertie qui amène alors à dormir d'un seul coup 5 à 6 heures consécutives.

Etre heureux d'être en mer. en communion avec les éléments

Ainsi à l'arrivée tu n'auras qu'une envie repartir (ou ne pas arriver).


hippo0:Merci Francis!·le 17 juin 10:43
15 juin 2024

Bien sur, le stress, l'angoisse, la peur sont des ressentis personnels. Cependant, ce sont des maux travaillés et induits par l'extérieur et pas toujours pour de bonnes raisons (voir la peur de l'autre en politique). Le stress fait acheter. Des équipements, des bateaux neufs, des haubans changés, des assurances ...

J'ai fait 2,5 tdm, de nombreux A/R vers les Antilles, de l'école de croisière en Manche et Atlantique pendant 25 ans et n'ai jamais eu de galère. Jamais cogné d'autres bateaux, jamais rencontré de container, une fois touché un caillou, jamais eu de feu ni d'explosion, une fois dématé en course (un refus de tribord d'un autre concurrent), et jamais eu de vrai mauvais temps.

Les galères, comme gagner au loto, ça arrive aux autres. Je dis ça arrive aux autres, car on est tellement informé qu'on a l'impression de des malheurs arrivent en permanence, mais non, en %, c'est rien.

On dit qu'il faut tout prévoir, mais à force, ces précautions engendrent le stress. On ne part maintenant qu'avec moultes assurances, des équipements de sécurité à foison, les pièces de rechange pour tout, une pharmacie de dingue, des bags de survie, et on fait des quarts non stop, et on porte gilet et longe, on met des alarmes pour tout, alarme de mouillage, voir veille au mouillage, on prend des équipiers pour les traversées, au cas ou, on a une grosse annexe pour si des fois il fallait tirer son bateau...

Allons allons, aller sur la mer, c'est beaucoup moins dangereux que prendre sa voiture pour aller au boulot. Naviguer cool est facile, ça permet d'arriver détendu aux escales, de partir avec plaisir et de bien vivre.


BWV988:100% d'accord. SI pour ne pas être stressé il faut naviguer avec un panzer, être équipé de deux ceintures, et de trois bretelles homologuées,il faut peut-être envisager d'autres activités que la navigation. ·le 15 juin 17:28
Pat45:j'ai eu mon lot de galères, surtout avec le cata...poignées de trappe de survie qui se cassent lors de ma première nav solo, à 120 miles des côtes du Portugal, collision en pleine nuit avec un pêcheur au large du Surinam, quelques échouages dans le grand cul de sac marin, en Guada...j'étais content à l'époque d'être à bord non pas d'un tank, mais d'un bateau solidement construit.Je touche du bois, mais à part un échouage sur une caille en arrivant à la Panamarina, il ne m'est plus rien arrivé d'embêtant avec le mono.La cause principale du stress en nav reste pour moi ce foutu mal de mer récurrent...·le 15 juin 19:02
hippo0:Merci ED. ·le 17 juin 10:45
15 juin 2024

Il paraît que je navigue avec un bateau qui peut perdre son safran suspendu, voir sa quille attachée avec deux boulons.
Alors si ça me stressais, plutôt que de naviguer avec un tank, je choisirai la pétanque.
Mais attention, une boule sur l’orteil ça peut faire très mal !

Ceci dit j’ai quand même fait changer mon gréement 😉


15 juin 2024

La peur n'évite pas le danger, le stress non plus.
Ceci dit, on a tous connu ça. Mais dès qu'il y a de l'action (bonne ou mauvaise) on oublie vite le stress.
Mieux vaut un peu de stress au calme que de la panique quand il faut se bouger.


15 juin 2024

Commencer tôt dans la vie à naviguer peut peut-être aider mais si c'est le cas cas c'est compliqué à rattraper comme souci. D'accord avec ce qui a été écrit plus haut. Garder un bateau simple et robuste. J'ai eu un stress marginal (mais vite oublié) avec un bateau dont le pont au vent se soulevait sous la tension de la cadène de hauban. Pour le reste je suis plutôt moins stressé en mer que sur terre. Aussi on va tous crever, il n'y a pas à s'inquiéter à ce point de notre petite vie.


16 juin 2024

le remède : la préparation au niveau que vous jugez bon :-) et commencer petit.

A+


17 juin 2024

Personnellement, j'ai choisi l'option tank.
Je suis nul, fragile et incompétent, mais au pire, le bateau n'a pas besoin de moi :p


Portland Head Light, Portland, Maine USA

Phare du monde

  • 4.5 (195)

Portland Head Light, Portland, Maine USA

2022