estime - incertitudes sur l'estime

salutatous
jehenne a lancé un sujet fort intéressant sur la préparation d'une navigation en manche avec prise en compte des courants
calypso2 a rebondi avec pertinence sur le fait de suivre cette navigation avec une estime bien faite et il nous a même confirmé qu'elle pouvait lui permettre d'arriver avec moins d'1/4 d'heure d'écart en vue de la bouée visée.
clypso2 est très compétent, je n'en doute aucunement
mais une estime est aussi sujette à incertitudes
je me suis déjà amusé à tracer des cercles d'incertitudes sur chaque point d'estime et on se rend compte que, très vite, on risque sortir, en théorie, de la route à suivre
et pourtant, ça marche, avec plus ou moins de bohneur, mais ça marche
il suffit de rappeler les paramètres d'une estime sur lesquels une incertitude est possible :
- cap compas (Cc)
- déviation (d)
- déclinaison (D)
- dérive au vent (der)
- vitesse surface (Vs)
- courant (Ct)
en théorie, tout peut jouer dans le même sens et vous conduire là où vous ne voulez pas aller
quels sont les retours que vous avez en terme d'incertitude ? appliquez vous une sorte de coefficient subjectif ou objectif ? quels sont les moyens que vous utilisez pour critiquer une estime ?
cordialités maritimes
larent le hareng

L'équipage
14 jan. 2013
14 jan. 201314 jan. 2013

Pour estimer le taux de crédibilité de l'estime rien ne vaut l'arbalète coudée :
Cette technique est fondée sur la manipulation des pifômes qui ont comme caractéristique que, même additionnés, deux pifômes de sens contraire ne s'annulent pas mais donnent au final un nouveau pifôme résultant, différant de 5 à 10 % du pifôme référent.

Une bonne estime consiste donc à déterminer le centre mathématique des dérives de chacun des pifômes résultants, afin d'y fixer la mire de l'arbalète évoquée en tête.

Un simple tir devrait permettre, ensuite, de fixer un WP dont il suffira de déterminer la position pour savoir si on est sur la bonne voie...ou non.

CQFD

14 jan. 2013

excellente réponse, pleine de bon sens, mais quid du coefficient subjectif ou objectif?

14 jan. 201314 jan. 2013

cela voudrait dire que la pifométrie est mesurable, de façon certes subjective, mais cela lui enlève alors beaucoup de son intérêt!

Ne néglige pas la difficulté de la mesure :
plutôt qu'un nez lastique, je préfère le tarin de manœuvre.

Il intervient lors de l'évaluation des pifômes.

La subjectivité est le principal instrument de la mesure pifométrique.

14 jan. 201314 jan. 2013

Oui, bien sûr qu'elle est mesurable :
à vue de nez ou à l'arbalète coudée (voir ici : www.hisse-et-oh.com[...]-estime )

:mdr:

14 jan. 2013

Oui, avec un élastique
JJ

14 jan. 2013

l'estime est souvent une question d'habitude, plus on en fait et mieux ça marche sans jamais oublier que parfois on se goure complètement.
J'ai longtemps pratiqué en bretagne sud et nord sans instruments mais depuis que je navigue avec instruments précis je merde complètement quand je ne les utilise pas.

14 jan. 2013

il faut etre clair à une époque on naviguait à l'estime car c'était le seul moyen aujourd'hui le GPS a totalement revolutionné cette façon de naviguer .

Perso je fais de l'estime à la grosse lorsqu'il y a des courants de travers ,je tiens aussi un peu compte de la derive dû au vent lorsque je navigue au pres et donc je me donne un cap corrigé puis heure par heure je trace la position du bateau sur ma carte papier (GPS) et je corrige si necessaire .

Maintenant la base de l'estime consistait d'allé de bouée en bouée et le long des cotes on en trouve bien une toute les 15 à 20 milles donc environ 4h /5h de nav. Ce qui permettait de "rafraichir" l'estime et de repartir du bon pieds vers la bouée ou le repere suivant .

Mais parfois..... j'ai mouillé mon ancre le soir à quelque mille de nulle part car mon estime n'avait pu etre "rafraichi" durant 8/10h de nav et attendu que la brume se leve pour voir le paysage ...

Mais l'estime oblige d'avoir des instruments bien precis et correctement étallonné il faut faire sa courbe de deviation du compas et etre s^re de son loch et et... observé sans cesse la nav ,le compas,le loch ,la derive ,le courant etc tracer regulierement ,corrigé ....un vrai boulot ....

il faut observé observé....et à la force d'observé et bein maintenant ç 'est devenu une seconde nature ....on " sent " la derive ,le courant, etc..

14 jan. 2013

L'estime est toujours utile pour arriver "pile poil" (ou ce qui en tient lieu ...) au bon endroit par la route la plus directe. Je m'explique. Quand je suis à environ 30 Nqs ou 6 heures d'un port je pars de mon superbe point GPS et en pifométrant le vent, en calculant les courants et en tenant compte de ma dérive vélique, je définis LE cap pour embouquer direct les passes. Il ne reste plus qu'à reprendre le calcul toutes les heures, en partant du nouveau superbe point GPS ...

14 jan. 201314 jan. 2013

bonjour,
quand on naviguait à l'estime avec une meridienne pour se recaler sur des traversées importantes ,
on ne voyait pas le temps passer ,le navigateur meme en dormant continuait à naviguer dans sa téte ,generalement il avait un compas dans sa couchette pour y jeter un oeil de temps en temps ?
MAINTENANT /pilote auto interfacé au gps .ou mieux à la carto
avec les nouveaux gps qui calculent une route en tenant compte des obstacles;
he bien on s'emm.......
ET SURTOUT on perd motre 6eme sens que l'on avait mis des années a accquerir
je ne sais meme plus faire les calculs d'une droite de hauteur
et l'estime je ne suis pas sûr d'etre encore capable d'en tenir une correctement ,alors que j'ai été navigateur en course au large .
ALAIN

14 jan. 2013

Ce n'est pourtant pas difficile! :tesur:

14 jan. 2013

je me permets juste de citer le lien d'un fil (dont j'avais lançé le sujet voici.. déjà quelques années sous un autre pseudo :-p )

www.hisse-et-oh.com[...]s-marin

et qui me semble aller dans le sens de ce que dit 60nora :heu:

14 jan. 2013

Je pratique toujours l'estime pour plusieurs raison.
Expliquer au autre comment ça fonctionne.
Pour moi de temps en temps.
Par ce que des fois je préfère faire ça que de passer du temps devant le GPS quand il est a la table a carte.
Et sur de long trajet ça occupe.

Au bout de 2 jours de nav en général j'ai les sens qui s'éveil je passe la descente et je regarde les étoiles, tu finis même par ne plus trop naviguer en regardant le compas ou bien tu le regarde au début de ton quart de barre et c'est presque tout.

Sur une nav de 4 jours ou on était un peu juste en batterie, on utilisait pas le pilote et le traceur de 12 pouce était éteint. Je ne pouvait pas me résoudre a allumer le moteur juste pour charger ;) Un point GPS par 24h, on a constaté un écart en gros de 10 mille. La courbe de déviation des 2 compas avait été faites on mesurait régulièrement notre dérive. La nuit le bloc marine de sortie a chercher les étoile. On à fait notre atterrissage à l'ancienne comme quand j’étaie gamin en identifiant les phares.
Pour les autres qui n'avait jamais navigué comme ça s'était une première, ils ont vécu la traversé différament, et ils ont bien aimé ça ;)

14 jan. 2013

Du vécu :
1887 : Retour d'une grande traversée (1200Mn), à 400Mn de Brest une brume tenace pendant plusieurs jours nous empêche d'avoir une droite de hauteur correcte. On arrive dans les parages de l'ile de sein.... Pas top ....
Devant notre "soucis", on passe un coup de VHH au sémaphore de sein qui au bout de 15 mn nous repère et nous redonne une position (repérage gonio puis radar). En fait en 3 jours notre erreur était de 5 Mn, c'est beaucoup dans ces parages mais cela fait moins de 2%, la connaissance du bateau, de sa dérive et surtout être souvent sur la table à carte permet de minimiser les erreurs d'estime.
Avec les GPS et autres instruments, on perd cette notion "CARTE"

14 jan. 2013

Bien équipé, le sémaphore, dans ces années là ... :pouce:

14 jan. 2013

SF36, tu dois être le plus ancien sur HeO, et même sur terre (et mer), non ? :langue2:

14 jan. 2013

Je suppose que ta perspicacité est due à ce qu'il avait encore la VHH? :pouce:

14 jan. 2013

Garder l'estime de soi pour conserver celle des autres !
C'est aussi valable sur le forum, non !

La somme des incertitudes absolues pour les additions et soustractions et la somme des incertitudes relatives pour les multiplications et divisions ... voilà tout un programme pour ce dire qu'il est difficile de savoir où on va quand on ne sait pas où on est.

Je n'ai pas beaucoup navigué hors de vue des côtes avant l'aire du GPS... mais quelques souvenir d'une balade de Paimpol à Guernesey sur le Muscadet de mon frère par une journée où la visibilité n'était que de quelques miles... Il m'avait demandé de relever le phare des Roches Douvres "tant qu'il était visible"...
Un relèvement, seul, ne permet pas de faire un point mais permet de restreindre l'incertitude sur son estime.

14 jan. 201314 jan. 2013

La navigation à l'estime, pour moi, c'est ce qui a permis à un certain Christophe C. de vendre à un équipage de crève-la-faim qu'un œuf qui tient debout est le meilleur GPS pour aller aux indes...
Depuis, on a eu des bonnes surprises (pile-poil!) et des mauvaises (oups!) mais l'attention que l'on porte à la navigation l'emportera toujours sur le je m'en-foutisme de certains chefs de bord...
Entre Aix et Ré, on peut faire un somme, entre Ouessant et Molène, sans doute moins...

14 jan. 2013

Pour ceux que ça intéresse, un texte normatif sur la pifométrie...

14 jan. 201314 jan. 2013

Merci grandounon (je hais l'anglais) pour ce document normatif.

J'ai épuisé une paire de décennies de mon existence chez un Constructeur de ouature français qui, dans les années 1990, mettait déjà en pratique le "grasdurmoulégèrementcollant" le "qui va bien", le pile poil et le pifôme (d'où mon intervention en exergue de ce fil).

Je suis heureux de voir que cette culture traditionnelle de l'industrie à l'estime sera perpétuée par l'écrit.
:pouce: :alavotre:

14 jan. 2013

Je ne comprends pas votre remarque, il m'est arrivé 2 fois de faire appel au sémaphore pour me repositionner, ...., En arrivant à Cherbourg pour la coupe de Normandie, par brouillard, et courant traversier important, le sémaphore de Barfleur m'a repositionné très facilement, il demande de faire un carré de 0,5Mn de côté et au radar il te repère, cette fois ci le brouillard était tellement dense que nous sommes passés par la passe Ouest sans voir les môles et nous avons été guidé jusqu'au bassin de Chatereyne.
Quand à mon âge, je pense qu'il y a beaucoup plus ancien que moi sur HeO......

16 jan. 201316 jan. 2013

Peut etre parce que tu commences ton récit par 1887 :reflechi:

14 jan. 2013

Oui, mais y en a plus du 19ème siècle...

14 jan. 201314 jan. 2013

Il en reste peu qui ont vu le début de la construction de la tour eiffel.

15 jan. 2013

En février 2012 lors d'un stage Glénans nous avons fait un Guernesey/Roscoff à l'estime en corrigeant le cap toute les heures. Départ 18H, arrivée 13H. A l'arrivée nous avons constaté une jolie parabolique bien régulière sur la carte et la joie d'une super nav sans aucune aide GPS, on a fini aux relèvements. La seule chose qui m'avait surpris était que l'on nous apprenait à constater le courant subit et corriger ensuite pour le quart suivant, alors que j'avais fait auparavant une nav Saint Malo Jersey (sur un bateau de loc sans carto) en anticipant les courants heure par heure (coef 105), et j'ai ainsi obtenu une route beaucoup plus directe.
J'adore naviguer comme ça, en validant quand même au GPS,c'est toujours une grande satisfaction quand les points sont très proches et une belle remise en cause quand ça ne colle pas. En ce qui me concerne (premiers bords il y a 5 ans) c'est en grande partie ce qui m'a permis d'acquérir le "pifomètre" dont j'use désormais régulièrement. Quand j'ai commencé on me parlais du Graal (le sens marin) et ben quand on est pas né sur un bateau ou au bord de la mer, commencer à avoir le "pif" parce qu'on a été besogneux sur les cartes des courants, les déviations de compas, ses calculs de dérives du vent... c'est un grand bonheur.
J'avoue que désormais je m'embourgeoise avec ma belle cartographie... mais chut, ne lui dites pas, je pilote quand même sur mes cartes (2001 Odyssée de l'espace) lol

15 jan. 2013

bonsoir ,
si par obligation nous étions obligés de naviguer d'une manière traditionnelle ,c'est à dire compas ,livre des marées ,éphémrides ,éventuellement gonio je crois que le marché du bato neuf et occasion s'écroulerait complètement .
90% des batos sont équipés de carto électronique couplée au gps quant ce n'est pas au pilote par des centrales de nav
donc prions pour que ça doure ....
alain

15 jan. 2013

c'est bien ce que je pensais.. je suis dans les 10 % restant :oups:

22 jan. 2013

t'inquiete j'y suis aussi....

15 jan. 2013

Naviguer à l'estime nous procurait de grandes satisfactions, de longues inquiétudes et parfois, des frayeurs rétrospectives.

Il me semble qu'en naviguant beaucoup, nous acquérions un 6ième sens. Plusieurs fois, j'ai fait des choix que je qualifierais d'irrationnels et qui se sont avérés payants, mais après les avoir ruminés longtemps dans ma couchette.

Pourquoi ai je décider qu'il fallait virer là plutôt qu'une heure après alors que nous n'avions rien vu depuis 4 heures? Pour tomber pile sur les Têtes d'Aval 3 h plus tard.

Peut être aussi, notre mémoire sélective nous fait elle oublier nos grosses erreurs. Confondre les falaises de la pointe Anvil et celles de l'ile de Wight par exemple...

15 jan. 2013

Petite histoire

Par habitude par curiosité aussi j'ai toujours l'annuaire des courants sur la table à carte ...

il y a deux ans au rassemblement de la Route l'Amitié nous étions 130 bateaux a allé d'Audierne à Loctudy .

à la pointe de Penmarc'h j'ai regardé les courants ...et bien le hasard de l'horaire faisait qu'en longeant les bouées le courant était contre et à 1/2 mille il était favorable , j'ai donc passé dans le courant ,on avait plus de 3Nd de difference de vitesse , certains on cru que j'étais au moteur ....

15 jan. 2013

C'etait bien pour cette "magie" que le navigateur était "hors quart" et avait même, sur certains bateau de course croisière, sa cabine séparée ainsi que sa propre descente ...

15 jan. 2013

salutatous
2 méthode pour critiquer son estime, le cercle d'incertitude et les lignes de sonde
l'estime est un bon moyen relativement fiable pour suivre sa navigation sauf que, en cours de routes, on peut avoir des dangers immergés, voire par manque de visibilité, l'approche d'une côte; il faut donc pouvoir critiquer son estime pour prendre le scénario le plus défavorable pour être sûr de ne pas se rapprocher des dangers

le cercle d'incertitude : il s'agit de tracer un cercle, au point d'estime fait, avec comme diamètre 10% de la distance parcourue jusque là; un témoignage citait ci-avant une incertitude de 2% mais c'est déjà une estime extrèmement précise; avec 10%, on est relativement précis sans avoir trop de ceinture et trop de bretelle; il faut donc vérifier que le cercle d'incertitude (qui grandit au fur et à mesure de la navigation) n'englobe pas les dangers que l'on a éviter; pour l'avoir utiliser et vérifier plusieurs fois, cette métode marche bien;

ligne de sonde : il suffit de tracer, au fur et à mesure de l'approche supposée des dangers, à intervalle régulier, les sondes relevées; dans les zones où les fonds ne sont pas irrémédiablement plats, on finit par tracer un profil qui ressemble à quelque chose sur la carte

la combinaison du cercle d'incertitude et de la surveillance des lignes de sondes permet de limiter les risques liés à une estime

cela ne marche que pour une estime réduite, pas dans le cas d'une transat, bien évidemment

cordialités maritimes
larent le hareng

15 jan. 2013

Et encore une leçon! Merci maître. Lol

15 jan. 2013

Le sens marin est, comme le dit Viking, une acquisition à très long terme, plus on navigue meilleur il sera, connaître la vitesse de son bateau rien qu'en regardant le sillage est tout à fait possible, ce n'est qu'une habitude visuelle
LLH parlait d'une incertitude extrêmement précise avec 2%, mais sur une distance de 350Mn comme je l'ai vécu, cela représente 7Mn ce qui est énorme sur un atterrissage dans des parages comme l'Ile de Sein, et il faut impérativement pouvoir se recaler à un moment autrement on va droit à la cata et là tous les moyens sont bons, sondes quand c'est possible, relèvement par triangulation quand c'est possible, etc.
Les aides à la navigation nous ont fait perdre une partie de ce sens marin, nous embourgeoise, nous simplifie tout, et comme le fait Padawan, on devrait continuer à naviguer à l'estime... au moins de temps en temps.....

15 jan. 2013

Naviguer à l'estime est une constante et même avec un GPS, c'est dans la nature, quand on l'a toujours fait, on le fait toujours.

Pas besoin de se dire: "aller aujourd'hui, estime!"

15 jan. 201315 jan. 2013

Toi surement, mais quand on voit l'intérieur de certain bateau avec une table à carte quasi-inexistante, je ne suis pas certain que ce soit comme tu le dis "dans la nature".... mais j'espère me tromper !

15 jan. 201315 jan. 2013

Bien sûr mais en 1887 à bord il y avait une "chambre des cartes" :tesur: :mdr: :jelaferme:

wr1.hisse-et-oh.com[...]-estime

15 jan. 2013

Pas de table à carte non plus, si besoin la table du carré et la règle Cras

16 jan. 2013

Je crains que l'Amiral CRAS n'ait inventé sa règle qu'après 1887, vu qu'il n'ait sorti de l'école navale qu'en 1898, et qu'il n'a dû la pondre qu'après, AMHA

:reflechi:

15 jan. 2013

000 en 1986 sur ton Sing-Sing, tu avais une table à carte ? ou une "chambre des cartes" ?

16 jan. 2013

Salut en 1986 sur le Sing-sing une table à carte 1/2 Aigle, aujourd'hui sur la Naranja une table à carte Grand-aigle (presque), mais toi tu te situes toujours dans les années 1880 ?

Excuse-moi de te chambrer ! :acheval: :mdr:

17 jan. 201316 juin 2020

Tout le monde avait bien compris la faute de frappe, c'est juste pour chambrer quoi!
L'occasion était trop belle. :alavotre: :topla:

Aller, pour me faire pardonner une petite photo de ma table à cartes !

17 jan. 201317 jan. 2013

Ben oui, mais en solitaire quelques alarmes permettent un peu de repos d'un œil, tu sais le gd nord en solo, c'est pas toujours facile.

(voir "mes photos") :heu:

17 jan. 201317 jan. 2013

Reformulation corrective :
"OUi mais aujourd'hui, on a droit seulement à une table à..." carte bleue!
:heu: :mdr:

16 jan. 2013

On ne laisse rien passer sur HeH, faute de frappe, orthographe, ??? Désolé, j'ai une tendance à la dyslexie.......... Mais je pense que la plupart d'entre-vous avait corrigé --> donc pour toi c'est 1980
Quant à la table à carte, dans tous mes bateaux , un des premier aménagement que je regarde est cette fichue table, (dimension , sens/marche du bateau......)

17 jan. 2013

Effectivement, elle est superbe, je suis ébahi par tant d'électronique !

18 jan. 201318 jan. 2013

Ca j'en convient, en plus je ne connais pas la navigation au dessus de .... Fécamp ...., mon bateau n'est pas trop conçu pour le froid alors c'est souvent Cap au Sud. On verra ce genre de destination à la retraite mais ce n'est pas pour demain ! ! ! !

16 jan. 2013

OUi mais aujourd'hui, on a droit seulement à une table à cartes de visite!

16 jan. 2013

Je pense comme clarivoile quand tu as eu l'habitude un jour tu continue de le faire d'instinct, et ce même si il y a un gps traceur a la table a carte.
Estime ligne de sonde, relèvement, alignement etc ... tu continues de l'utiliser, le gps n'est qu'une info que tu intègre en plus dans ta chaine mental de traitement.

16 jan. 2013

En fait, lorsque je navigue, j'ai toujours un petit circuit d'estime qui tourne dans mes quelques neurones épargnés par l'âge.
C'est à peu près ceci : ma vitesse est x, le courant est environ y, le cap z. De plus, lorsque je vois mes côtes habituelles, je peux contrôler visuellement la situation.
Tout cela me donne une position approximative permanente, mais je reporte tout de même toutes les heures (plus fréquemment en conditions difficiles ou approche) la position GPS. En cas de panne quelconque, je n'ai ainsi au maximum qu'une heure d'estime à reconstituer avec précision. C'était important à l'époque du Decca car le système avait une fâcheuse tendance à décrocher le soir ou dans certaines conditions météo!s

16 jan. 2013

L'estime, c'est aussi cela
fr.wikipedia.org[...]1707%29

16 jan. 201316 jan. 2013

pour l'histoire c'est cette catastrophe qui donna le longitude act fr.wikipedia.org[...]ude_Act et qui fini par déboucher sur l'invention du garde temps et le début de la nav astro tel qu'on la pratique encore aujourd'hui.

avant l'invention du garde temps la longitude était estimer mais sur plusieurs semaine donc bon le cercle d'incertitude dans ces cas là ;)

16 jan. 201316 jan. 2013

Article extrêmement bien fait, d'autant que le SEUL pilote dont l'estime était bonne était donc le SEUL pilote BRETON :topla:. Des faits, rien que des faits. Hop, hop.

Les chevilles ? Oui ça va, pourquoi ?

:acheval:

16 jan. 2013

Merci Pytheas54 et alexthecoolman

18 jan. 2013

Il faut noter que de 1707 à 1980, très peu de progrès avaient été réalisés concernant le positionnement.

18 jan. 201318 jan. 2013

Peut-être la droite de Sumner (publiée 1843), le point astro de Marq st-Hilaire (publié 1875), le LORAN pour les marines alliées, puis le commerce, (depuis 1943)...

PS le rouge c'est juste un essai d'insertion de code HTML dans un message...ça marche

17 jan. 2013

il y a longtemps j'ai convoyé le bateau d'un copain St Malo/Morgat ...

seul instrument à bord ,un compas, et un sondeur .

on s'est payé 3 jours de brume visibilité disons zéro à 1mille les bon jour

on c'est calé sur les sondes des 50m et navigué de bouée en bouée ...

La brume c'est levé si ma memoire est bonne à la sortie du chenal du Four .

souvenirs souvenirs

17 jan. 2013

SANS CARTES, SANS VHF, SANS GPS:

« En 1982, arrivés de nuit sur « Lady Be Good », un two tonner de Ron Holland que nous devions convoyer de Bénodet à Cowes, nous découvrons au moment de partir, tôt le matin, que les cartes n’étaient pas à bord.

Le vent était de nord-est et la visibilité médiocre, mais cela ne nous a pas empêché de louvoyer jusque dans le Solent où nous sommes arrivés le lendemain, sans difficulté particulière.

Vous aurez noté qu’à l’époque nous ne disposions pas de GPS, ni même de decca.

Le pif, rien que le pif et une expérience certaine. »

18 jan. 2013

j'ai un copain (il s'était fait engueulé) qui a convoyé son bateau de Vannes à St Malo avec une carte routiere Michelin , c'est pas des conneries son bateau est à Plouer

18 jan. 2013

Perso, je ne l'aurai pas fait, même à cette époque où l’inconscience de la jeunesse était plus présente....
Que ce serait il passé sans une estime précise, si le brouillard s'était levé (c'est vrai qu'en Manche cela n'arrive jamais ! ! ! !) .
Le Pif, oui, mais à condition qu'il soit calculé .....

21 jan. 2013

Suite de SANS CARTES, SANS VHF, SANS GPS:

En réalité, cette navigation n’était ni compliquée, ni très risquée… En tout cas, nettement moins qu’avec des vaisseaux du 17 ième siècle ou les morutiers qui rentraient des bancs de Terre-neuve.

De mémoire, voilà ce que nous avons dû faire :

« En partant vers 6 h de Bénodet avec une brise portante de nord-est, il n’est pas difficile de sortir de la baie vers Lesconil, Le Guilvinec puis Penmarch en veillant attentivement les bouées et tourelles non éclairées nombreuses dans ces parages.

Vers 7 h 30, après le Menhir de Penmarch, on lofe vers le nord-ouest au largue à 9 nœuds vers le Raz de Sein. Je sais qu’il y en a approximativement pour deux heures et fait une route un peu plus nord que nécessaire pour reconnaître la pointe vers Plogoff et être sur de ne pas embouquer le Raz de Sein sans rien voir.

Vers 9 h, la cote apparaît devant, on abat un peu vers la Plate. Puis cap au nord, vers le chenal du Four, courant du début de renverse avec nous. Vers 10 h 30, 11 h, nous devrions être à l’entrée du chenal du Four. Là aussi, je lofe plutôt vers l’est de la pointe St Mathieu pour être sur de la reconnaître.

Ce qui est fait sans coup férir puisque nous tombons sur les Vieux Moines. La visibilité est faible, moins de 500 m. Au près, à 10 nœuds sur le fond, il faut veiller pour éviter les bouées et la Grande Vinotière que nous apercevons sur tribord.

Plus dans le nord, nous apercevons une bouée que nous allons reconnaître, il s’agit de La Luronne. Il est 11 h. Nous lofons au près serré. Depuis un moment, nous entendons la corne lugubre du phare du Four.

La corne s’estompe puis disparaît. Nous devons nous trouver un peu sous le vent de la Basse Portsall. Comme souvent dans ces parages, la visibilité est franchement faible, 100 m, 200 m ? Pas plus en tout cas.

Le vent à fraichit à 25 nœuds et, sous un ris et petit foc, nous continuons au près un bord vers le nord d’environ une heure puis virons vers l’est toujours avec le courant favorable. L’objectif étant d’essayer de reconnaître les bouées Lizen Ven ou Aman ar Ross.

Après trois heures bâbord amures, (15h) la visibilité s’est améliorée mais nous n’avons pas aperçu les bouées. Par contre, nous avons vu un pêcheur sur notre tribord, ce qui est bon signe. Nous approchons de l’iles de Batz qui est surement devant mais le courant s’inverse et devient contraire.

Je préfère virer cap au nord avec le courant qui nous dépâle dans l’ouest plutôt que de me trouver dans les roches du nord de Batz (comme cela m’est arrivé quelques années auparavant). Je prévois un bord de trois heures avant de repartir à l’est en étant certain d’avoir paré l’ile de Batz et les Triagoz et en espérant apercevoir le feu des Sept Iles.

Vers 22 h, de fait, nous apercevons un feu mais devant nous, alors que je l’espérais sous le vent. Il s’agit bien des Sept Iles, la visibilité s’est bien améliorée et est surement de l’ordre de 1 mille.

Nous virons à proximité de l’ile pour un long bord tribord amure vers l’Angleterre. La nuit s’écoule au rythme des quarts (nous ne sommes que quatre) et à l’aube, j’estime que nous sommes dans l’ouest de Guernesey.

De fait, quelques heures plus tard (10/11h) nous apercevons les premiers cargos du rail montant puis, ensuite, ceux du rail descendant. Nous approchons du milieu de la Manche. Avant que le courant ne passe à l’ouest, je vire deux heures vers l’est sur le bord favorable et nous recroisons le rail descendant. Avec ce courant, notre route fond tribord amure doit être catastrophique mais je décide quand même de virer dans l’après-midi, car j’espère reconnaître le feu puissant de Start Point à la tombée de la nuit.

Comme prévu, nous croisons d’abord deux ou trois cargos à quelques milles de la côte anglaise avant d’apercevoir le phare de Start Point, un peu à notre vent. Nous continuons jusqu’à proximité de la côte afin de bénéficier au maximum du courant puissant d’ouest qui nous appuie.

Notre estime est recalée. Nous repartons bâbord amure vers l’est. La nuit s’écoule, quelques cargos de temps à autres, du près, toujours du près.

A l’aube, j’hésite à privilégier le bord favorable par rapport au courant mais choisit finalement d’aller me recaler, cap à l’est, jusqu’au rail descendant que nous devrions retrouver avant midi.

A midi, toujours rien en vue. Pourtant la visibilité est acceptable. Je persiste vers l’est. En effet, ce serait bien la première fois que je ne verrais pas de cargos sur le rail ! Bien m’en a pris, car, vers 15h, au loin, nous apercevons un ferry de la ligne Cherbourg/ Poole. Nous nous situions donc quelques milles plus au nord que je le pensais. C’est une bonne nouvelle et vers 17 h, nous virons pour ce qui devrait être notre dernier bord vers l’ile de Wight.

Compte tenu de la visibilité devenu correcte, la suite n’est qu’une formalité. Reconnaître le feu de Ste Catherine, abattre légèrement vers les Needles, virer la bouée Fairway puis remonter le Solent en veillant les bouées non éclairées. »

Ceci est le récit probable, écrit lors d’une matinée neigeuse, étayé par des souvenirs de 33 années… Mais, curieusement, ma mémoire souvent défaillante est étonnamment précise quand il s’agit de souvenirs de navigation…

17 jan. 2013

pour l'estime il faut des cartes et une table pour mettre dessous , mais je n'ai jamais compris quelle importance que ça avait qu'elle soit dans le sens de la marche .
pour moi tant que le nord est en face je trace ma route
par contre quand sur les lecteurs la carte se positionne sur le cap du bato je suis paumé ,
comment réagissez vous et pourquoi ?
alain

17 jan. 2013

Je pense que pour certain, la table dans le sens de la marche est "plus naturelle", et facilite l'orientation (direction des courants, du vent ???, 180° de différence, c'est arrivé), mais c'est vrai que je n'ai pas eu de problème sur mon bateau actuel, elle est inversée ce qui est aussi pratique pour parler avec l'extérieur.
Pour les lecteurs j'utilise toujours le N en haut (par préférence personnelle), peut être est ce l'unique raison.

18 jan. 2013

ah incroyable , à l'orgine sur Calypso la table à carte était à droite et la cuisine en face à gauche .

L'ancien propriétaire lorsqu'il était assis à la TAC étant droitier m'a dit qu'il était géné par le bordé pour écrire. Et bien il a tout demonté et inversé TAC et cuisine ....je ne vous dit pas le boulot ...

21 jan. 2013

En côtier, avoir la carte du lecteur orientée dans le sens de la marche aide intelligemment l'utilisateur en lui permettant sans gymnastique intellectuelle de voir les choses là où le lecteur les indique.

Avoir la liberté de changer est encore mieux, car sur de long trajet, ou pour aller chercher et regarder un point particulier, l'orientation "au nord" est plus pratique.

06 fév. 2013

HEU...

Sauf que quand on vérifie sur la carte papier, la gymnastique est risquée et on vérifie souvent quand on est pas sur de soi donc stressé.
J'ai abandonné toute les config route en haut, même sur mon GPS de bagnole!

18 jan. 2013

une tac dans le sens de la marche c'est plus pratique pour jeter un œil sur la carte d'en haut de la descente
Pierre

18 jan. 2013

Oui c'est incroyable, quel boulot ! ! !
Mais la nature humaine est souvent très bizarre.

18 jan. 2013

En 1976, se terminait le Triangle Atlantique. Après la Whitbread de 1973, c’était la deuxième fois qu’une course à étape inter-continentale était organisée dans le monde.

Après avoir relié St Malo à Capetown, puis Rio de Janeiro, le BOB IV, un Cornu de 14 m construit chez Labbé à S Malo terminait son triangle vers Portsmouth sous les ordres de son skipper, un gamin de 17 ans : Franck Escoffier.

L’atterrissage lors du dernier jour de mer est joliment relaté par mon ami, André Gentil, dans son excellent livre de mer, « Par les trois caps, t’es pas cap » :

« Après 60 jours de mer, nous remontions de Rio de Janeiro vers Portsmouth, dernière étape du Triangle atlantique 1975. St Malo- Capetown-Rio-Postmouth.

Lors de la dernière étape, l’anticyclone des Açores nous avait fait prendre du retard au point que l'on doive se rationner en eau et nourriture.

"Nous entrâmes en Manche par une épaisse brume. Le petit temps s’installa durablement. La brume durait depuis trois jours et notre point astro vieillissait mal. La gonio reprit du service, les instructions nautiques furent épluchées jusque dans les moindres détails. Mais c’est de l’ouïe que vint la délivrance. Deux sons de corne toutes les trente secondes. C’était bien elle.

Nous étions à quelques milles de la pointe Ste Catherine au sud de l’île de Wight. Le son de la corne était désormais sur notre arrière bâbord. Nous nous tenions tous les sept sur le pont, silencieux, recueillis.

Des remous inquiétant firent monter la tension d’un cran.
-On est dans la roche…Très près de la côte.
-Chut. Taisez vous ! J’entends une voiture.
Debout au pied du mat, Térénia murmura, incrédule :
-Regardez, des vaches.
-Où ça
-Là haut.
-Regardez là haut sur la colline, entre les bouchons de brume.
-Elles volent ?
-Non, elles broutent. Oh, nom de Dieu, des vaches !
Imaginez la scène, sept navigateurs hirsutes, à faire peur, apercevant des vaches sur les flancs verdoyants de l’île de Wight après cinquante-sept jours de mer ! »

A l’époque, le rôle du navigateur était primordial. La navigation se faisait exclusivement à l’estime et c’était agir en bon marin que, dans la boucaille, et même en course, on abatte pour reconnaître une bouée ou une cote afin de conforter l’estime.

C’était un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître…

Ils ne jouiront jamais de la satisfaction qu’apportait la découverte du point d’atterrissage espéré qui succédait à des heures de doute. Le navigateur pouvait enfin se la jouer modeste alors qu’il distillait à l’équipage depuis de heures, voire des jours, des positions dont il doutait…

On le constate, en dehors de la radio-gonio, aide toute relative, aucun progrès n’avait été effectué depuis des centaines d’années.

Aujourd’hui, durant la durée de cette course (170 jours de mer), on effectue trois tours du monde…

18 jan. 201318 jan. 2013

Je ne connaissais pas ce récit, mais bon tout le monde ne s'appelle pas Escoffier ! ! ! !
C'est vrai aussi qu'à 17ans je me suis permis des nav qu'avec le recul, je trouve maintenant inconsciente ou plutôt "insouciante"
Époque différente, bateaux très différents aussi, matériel de nav quasi-inexistant, gonio (quand elle marchait), compas de relèvement, sextant et du temps passé sur la table à carte, loch à poisson,.., et les bulletins météo donné par France Inter...............

18 jan. 2013

Un des principaux risques de compter uniquement sur son pif et son 6ème sens, c'est que quand ça marche, on ne sait pas vraiment pourquoi, et quand ça marche pas, et bien on ne sait pas pourquoi non plus, mais c'est trop tard.

C'est encore plus dangereux quand ça marche plusieurs fois de suite, car au delà du plaisir de fanfaronner au bistrot ou sur les forums, c'est l'estime de soi qui enfle bien plus que l'estime de la position qui s'améliore.

Ce n'est pas une attitude nouvelle. Déjà il y a quelques siècles, quand les premières boussoles se sont répandues parmi les navigateurs, il y en a eu quelques-un qui clamaient haut et fort dans toutes les tavernes du port qu'ils n'avaient pas besoin d'un machin pareil, parce qu'ils ne se perdaient jamais, eux, qu'il suffisait d'avoir le sens marin, et gnagnagna... Combien ne sont jamais revenus ?

18 jan. 2013

Gérald a peut être raison, mais je n'ai pas le souvenir de situations graves liées à une erreur qui soit arrivé à moi ou l'un de mes copains de cette époque...

En tout cas, pour ma part, en dehors d'être passé sur le banc Violet ou d'avoir atterri dans le brouillard au milieu des roches de l'Ile de Batz, d'avoir contourné Serk par le nord puis le Grand Russel pour arriver à Guernesey dans une brume épaisse sans rien voir ( ;- pour Balkan) aucun incident ne m'est arrivé.

A l'époque on n'imaginait pas appeler les secours pour une panne de moteur, et s'il fallait rester une nuit devant le port dans la pétole, on attendait.

C'est ainsi que certains ont mis 36 h pour effectuer le 28 milles de Granville / Jersey en Muscadet et 9 h pour les 7 milles de Granville /Chausey en Brise de mer...

18 jan. 2013

En ce qui concerne les records, j'en ai un pas mal en muscadet, mais plus rapide que celui dont tu parles, Cherbourg -->Ouistreham : 30H avec 3 passages devant Barfleur porté par 3 marées ..., pas de moteur, alors on attendait que le vent revienne......

18 jan. 2013

Géniale intuition?
Cela remonte à quelque 25 ans. J'étais alors chef de bord dans une association et il m'avait été demandé à la dernière minute de remplace un copain indisponible. Un peu difficile car le départ était prévu de Deauville le vendredi en fin de journée et je travaillais alors à Paris. La destination prévue était Brighton, sans doute sur un week end de 3 jours, avec un Mélody. Ne pouvant être matériellement à Deauville le vendredi, j'avais donc demandé que l'avitaillement soit fait et le bateau approché au Havre pour un départ de samedi dans la matinée, ce qui fut donc fait.
Départ pour Brighton, temps clair et un peu de vent tout de même, au près serré. Très vite, les visages verdissent, y compris le mien et la nausée devient quasi générale. A cette époque, j'étais encore sujet au mal de mer et descendre à la table à cartes devenait problématique.
Après une paire d'heures ainsi, je comprends que Brighton est au delà des capacités de l'équipage et propose d'abattre pour Cherbourg, accepté à l'unanimité et au soulagement général : moins loin et un près plus confortable ou plutôt moins inconfortable.
J'avais en tête le cap pour Cherbourg, donc pas de passage à la table à cartes.
Nous naviguons ainsi quelques heures et je continue à réfléchir, l'état sanitaire du bord comme le mien ne s'étant guère améliorés!
Après tout, St Vaast la Hougue serait encore plus proche et le près encore moins serré. Proposition acceptée par tous et je donne, toujours de tête, un nouveau cap compas. En fait, je ne devrais pas être trop loin de la vérité et lorsque nous verrons la côte, j'estime que je pourrai corriger à vue dans les derniers milles. Nous sommes alors vers le milieu de l'après midi et un équipier me demande : "à quelle heure arriverons nous?". A question idiote réponse idiote, et je lance ce qui me passe par la tête : "19h34!", comme si nous étions à la SNCF!
Tout ce que je pouvais savoir objectivement était que nous devrions arriver dans la soirée.
Eh bien nous avons franchi la porte de St Vaast à 19h34!!!
Prestige du skipper qui n'avait pas fait une seule apparition à la table à cartes!
Je persiste à penser que le hasard seul a pris la place de la géniale intuition!!!

22 jan. 2013

Encore une navigation sans cartes, 350 milles sur un Cognac, en solitaire...

Extraits de 400 milles en Cognac par force 8 à 10 ( fonction recherche)

« Cela m’apparaît évident, le vent est établi à 35/40 nœuds de sud-est. Je n’ai aucune visibilité et me demande si je ne me situe pas plus au nord, dans l’est d’Ouessant. Malgré mes recherches, il m’est impossible de mettre la main sur mes lunettes, sans lesquelles je ne peux lire depuis une dizaine d’années.

Mais, en début d’après midi, à la renverse, vent contre-courant, la mer devient mauvaise, hachée et déferlante. Par deux fois, des vagues vicieuses remplissent partiellement le cockpit.

J’estime me situer dans le nord-ouest d’Ouessant, et empanne.
.
Le foc ferlé serré, la barre amarrée légèrement au vent, le bateau tient une route correcte vers le nord-est en cape sèche entre 90 et 120° du vent. A une vitesse de 3 à 4 noeuds, Rondine embarde en gardant une gîte de 30 à 60°.

Les embruns volent à l’horizontal, les haubans sifflent. Je commence à penser que le vent est plus prés de 50 noeuds que de 40, peut-être même plus.

Dans la soirée, je suis manifestement sur le rail montant, dans le nord d’Ouessant car, dans l’après midi, une dizaine de cargos, porte-containers et autres chimiquiers me croisent, le nez dans la plume. Plusieurs mastodontes aussi, chargés de containers.

Au petit matin, je retrouve par hasard mes lunettes dans les fonds.

Je peux de nouveau lire mon GPS qui m’indique : 49°25 N 4°29 W. Parti pour du cabotage côtier, je ne dispose plus de cartes pour reporter ma position.

Par rapprochement des points indiqués sur l’Almanach du Marin Breton, je me situe à la hauteur de Guernesey et de la pointe de Pontusval. Avant d’atteindre les côtes anglaises du côté de Start Point à 55 milles, j’empanne et mon Cognac obtempère docilement. Mon nouveau cap me dirige vers l’Amérique

Une nouvelle nuit s’écoule, j’ai pris mes marques mais le sifflement du vent dans les haubans est toujours aussi insoutenable. Il me semble que le vent tourne légèrement vers l’est. Je m’assoupis quelques heures, et au réveil, surprise !

A l’aube du 23, tout est calme, c’est terminé. Tout cela est relatif, mais le vent a sérieusement mollit, il n’y a sans doute plus que 25 à 30 nœuds d’est. Le GPS m’indique la position : 48°56 N 7°58 W. Je constaterais après coup que je me situais à 110 milles dans le nord-ouest d’Ouessant, à 75 milles des Scilly et 135 milles de Camaret.

Dans l’après midi, bien que la mer soit encore formée, le vent ayant progressivement tourné vers le nord et faiblit, je reprends ma route vers l’est en renvoyant la grand-voile avec un ris et le foc 1.

Dans le courant de la matinée, la visibilité se dégage, j’aperçois Ouessant dans l’est puis, deux heures plus tard, la pointe St Mathieu. La journée du 24 s’écoule paisiblement en mer d’Iroise dans un vent faible de secteur nord et une mer résiduelle. Durant l’après-midi, je longe les Tas de Pois sous le soleil avant d’arrondir la jetée de Camaret à 18 h, en tee-shirt.

Rondine a effectué les 35 milles de l’Aber Wrach à Camaret en 96 heures mais aussi plus de 350 milles sur le fond ! »

400 milles en Cognac par force 8 à 10

06 fév. 2013

Après avoir consulté plusieurs de mes amis, navigateurs des années 60/70 en Manche, il s'avère qu'un seul cas de talonnage est en mémoire.

Un voilier de 11 m a talonné sur les Petits Pointus en rentrant à St Malo dans un brouillard épais.

La navigation la plus étonnante ou chanceuse a été de virer la bouée Fairways (près de Wight) après 70 milles de louvoyage dans le brouillard.

Quand à l'escadre de 5 à 7 voiliers (Ghibli, Brise de Mer 31, Ovni 25) qui naviguaient toute l'année dans les anglo-normande en école de croisière, avec des stagiaires et sans moteur, aucun échouement ou accident n'est resté en mémoire...

06 fév. 2013

c'était le pied... de pilote!

Phare du monde

  • 4.5 (56)

2022