Double dérive?

Bonsoir,
Dans les années 70, ou début des années 80, Patric Van God, un dentiste hollandais devenu navigateur puis architecte naval, avait conçu un voilier, le "Trismus" (en relation avec son premier métier). Ce bateau avait la particularité d'être équipé de deux dérives, l'une, "normale", juste derrière le centre de dérive, l'autre à l'avant, derrière le brion. J'imagine que cette dernière devait fonctionner au prés serré, et l'autre aux alentours du largue.
Quelqu'un aurait-il expérimenté ça?
Je prépare la construction d'une maquette d'une goélette de pèche américaine (1.60 m, échelle 1/18ème), et j'aimerais bien l'équiper de ce genre de dérives, pour compenser les conséquences de l'échelle.
Je remercie toute personne qui pourrait m'apporter quelque élément de réflexion
Cordialement,
Marceldudu

L'équipage
13 avr. 2005
13 avr. 2005

en effet
Les goélettes de pèche américaines avaient parfois plusieurs dérives. Howard Chapelle, qui était Historien au Musée Smithsonian à Washington (le musée national des USA) indique dans son "The Search for Speed Under Sail" (W.W. Norton & Co., NY, Publishers, 1967 ) qu'une goélette avec trois dérives a été dessiné à Philadelphie avant 1812. (p.280) Il paraît que les dérives qui pivotent ont été inventé par un anglais en 1809.

13 avr. 200516 juin 2020

Excusez-moi

d'avoir des difficultés d'élocution avec cette fichue déformation de mâchoire, mais pour vous consoler voici une carène comme vous dite...

pfffzzzz

13 avr. 200516 juin 2020

J'oubliais,

la troisième dérive celle placée à l'avant, n'a jamais donné les résultats escomptés au près par contre les diminue légèrement l'amplitude des mouvements de la proue au mouillage

pfffzzzz

13 avr. 2005

Le trismus original
avait non pas deux mais trois dérives.
La dérive centrale habituelle pivotante, une dérive arrière plus petite destinée à stabiliser le navire au portant en relevant un peu la centrale, et une dérive sabre proche du brion, pour prendre la cape sèche facilement sans ancre flottante.

13 avr. 200516 juin 2020

Voici ce que j'écrivais a propos de minimome

La voilure et Cie - 04-06-2004 10:12 -

Voici le projet de voilure :
Pour une surface mouillée de 36.9m² avec un coef de voilure d’environ 1.5 la SV totale sera de 53.00 m² répartis en 32.7m² de GV et 20.3 m² de Solent bomé. La voile de portant n’est pas décompté dans ce calcul. C’est donc un sloop pour des raisons d’économie c’est à dire qu’il ne faut que deux voile au minimum pour ce bateau ( plus tourmentin et voile de cap). Il n’est pas prévu d’enrouleur sur la voile d‘avant, mais des bandes de ris dans le Solent qui sera bomé. Des palans suffiront donc à maîtriser l’ensemble des voiles. Pour le plus argentés on pourra toujours ajouter enrouleur, rails, renvois, winch etc. …. La voile de portant pourra être envoyée sur roccambeau et stockée dans le coqueron avant. Pour les plus riches un emmagasineur est évidemment possible mais supprime ma possibilité de manipulation du bout dehors. Celui-ci sera monté sur un joint à la cardan pour se stocker parallèlement à l‘étai.
La bome de GV a un angle élevé par rapport à l’horizontale pour éviter de toucher l’eau au portant ( roulis rythmique) il faudra une gîte de 34° pour que le bout de la bome touche l’eau.

Equilibre sous voile :
Les puristes feraient cette étude en tenant compte de la gîte, bof ! Il y a une telle infinité de positions, d’angles, ( gîte, lacet, assiette etc.) que j’ai décidé de faire les études bateau horizontal.
Données à connaître pour faire l’étude :
-Les surfaces et centres de gravité des voiles
-La surface et centre de gravité de la surface projetée de la coque.
-La surface du ( des) safran(s) et centre de gravité de ceux-ci.
-La (les) surface(s) et centre de gravité de la (des) dérive ( s).
Je vous ai mis le schéma d’étude pour suivre le processus.
Situation du centre de dérive, mal nommé puisqu’il s’agit de centre anti-dérive, les usages vous savez ….
J’utilise la méthode graphique suivante:
Au portant :
a) positionner le CG de la projection de la coque
b) positionner le CG des safrans relier ces deux points par un vecteur
c) faire le rapport de pourcentages des 2 surfaces
d) Mesurer la longueur du vecteur et multiplier cette longueur par le % obtenu vous avez la position du centre de dérive au portant.
Au près ( il faut au préalable connaître la position de l’application de la force propulsive voir ci-après)
e) positionner la dérive sortie.
e) relier le centre de dérive de l’ensemble coque-safran au CG de la dérive
f) Faire le % des surfaces comme ci dessus
g) Mesurer la longueur du vecteur et multiplier cette longueur par le % obtenu vous avez la position du centre de dérive au près.

On constate que si on avance ou recul la dérive on va pouvoir faire varier la position du centre anti-dérive final, c’est ce que l’on fait, mais attention aux aménagements. Pour un équilibre correct au près il faut que le centre anti-dérive soit au moins à l’aplomb de la projection du centre d’application de la force propulsive ou légèrement en avant. Une position légèrement en avant permet un réglage de la stabilité de route en rentrant plus ou moins la dérive. En cas de quillard, on a la contrainte supplémentaire de la position figée du lest en fonction de la masse des éléments constitutifs du bateau. Il faut que le Centre de carène et le centre de gravité final soit superposé en vertical sous peine d’assiette non horizontale.

Le centre de propulsion vélique :
On place les cg sur les voiles et on descend leur position en vue de dessus dans l’axe du bateau. En vue de profil on place une droite horizontale qui passe par le CG de la voile. Cette droite aboutie sur le mat et sur la chute pour la GV, sur l’étai et sur la chute pour le solent. On descend ces points sur l’axe en vue ne plan. Le point de rotation de la GV n’est pas le vit de mulet mais le point descendu a l’intersection de notre droite et du mât de même pour le Solent. A partir de ces points, tracer un cercle ayant pour centre ces deux derniers points dont le diamètre le point descendu depuis la chute. C’est la plage de manœuvre de la voile au niveau du CG des voiles. Les voiles sont ordinairement bordés à 10 /15°pour le près serré ( on peut même faire moins). Par contre la voile s’ouvre dans le haut et ce n’est pas une tôle plate. Je trace donc un droite du point de rotation jusqu’au cercle pour chaque voile ( non visible sur le schéma c’était trop confus graphiquement). A 20° pour la GV et 22.3° pour le Solent, j’estime un creux à ce niveau et trace une courbe figurant la voile ( c’est une sorte de parabole). Je projette depuis le CG en vue de profil sur l’axe en vue à plat et depuis mon point de rotation je trace un arc de cercle passant par la projection du CG voile, jusqu’a la parabole figurant la voile. J’ai ainsi pour chaque voile le CG de la voile bordée. Trace un vecteur entre ces deux points calcul mon % de surface multiplie la long du vecteur par ce % et pose ainsi mon centre de voilure CV en fonction du réglage.
Je trace une perpendiculaire a mon vecteur reliant le point de rotation et la projection du point de chute pour avoir l’angle de la force propulsive ( en fait, je fais une moyenne entre l’angle de GV et l’angle du Solent puisqu’on a 2.30° de différence). Je transporte cette perpendiculaire sur le CV et le prolonge sur l’axe. Puisque c’est un bateau a une seule dérive. Si c’est un biquille je projette sur l’axe de la quille sollicité soit la quille tribord si je navigue bâbord amure ou sur l’axe de la coque sous le vent si c’est un cata. De ce CV je remonte une droite vers la vue de profil cette droite doit passer par le centre anti-dérive déterminer plus haut ou passer derrière. Si elle passe derrière, en relevant la dérive on recule le centre de dérive et on ajuste ainsi l’équilibre du bateau.
C’est pour cela entre autres que j’aime les jonques. Non seulement je peux régler mon centre anti-dérive mains aussi mon centre de voilure. La voile de jonque comporte un réglage longitudinal et a son bord d’attaque en de ça de l’axe du bateau.
Vous remarquerez qu’il n’est pas question dans cette démarche de rapport entre le % de flottaison et de la position du centre vélique. Par contre vous remarquerez aussi, que je n’ai pas tenu compte des phénomènes de gîte avec la projection de la carène et des voiles etc. …

J’espère ne pas avoir été trop complexe et assez clair.
J’attends bien entendu vos commentaires. A ce sujet que pensez-vous des aménagements? Lundi j’attaque les détails d‘aménagements solution 2 s'il n’y pas d’autres commentaires.

Jean-Claude
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13 avr. 2005

Van God
De son vrai nom,Patrick Van Godsenhove était belge et non Hollandais.Le trismus II était un dériveur lesté avec embryon de quille sur plans de formes de Morgan Embroden,architecte américain.Il était muni à l'origine de trois dérives: l'une centrale pour le près et les allures proches du vent,une arrière pour les allures plus arrivées,celle sur l'avant était conçue pour éviter de tirer des bords sur son ancre,ce qui s'est révélé faux à l'usage:cela ne faisait que ralentir la fréquence du mouvement.Par contre,en nav,il s'est apperçu que ttes dérives relevées,sauf celle de l'avant,un tourmentin bordé plat,et le bateau étalait trois quart face à la lame,comme derrière une ancre flottante.Il s'est servi de cette particularité lors de son trip en antartique avec sa compagne Wendy.Il a malheureusement disparu en mer lors de la mini-transat.

13 avr. 2005

dérives...
Bonjour,
C'est formidable! Je suis émerveillé de constater qu'il y a toujours quelqu'un qui a des informations et en fait part
Merci à tous
Mon plan de goélette, tiré du bouquin de H Chapelle (the american fishing schooners, un livre fabuleux), un plan signé G. Mc Clain, en 1903, est conçu sans dérive. Son brion est "discret", et je crains que la réduction à l'échelle 1/18ème ne me réserve quelques mauvaises surprises. Certains modélistes rajoutent au bateau terminé de gros apendices affreux et jamais très satisfaisants. Je préfère imaginer, dés la conception du plan de maquette, un système de dérive(s), non pas pivotante(s), mais plutôt du genre "sabre", et radiocommandée(s). Si j'ai bien compris vos réponses, la dérive "avant", celle sur laquelle je comptais le plus pour avoir un bon prés serré, ne me sera quasiment d'aucune utilité!
Par contre, celle de l'arrière semble très fonctionelle (presque un régulateur d'allure à elle toute seule (?))
Je sens que je vais encore abuser!
Quelqu'un aurait il un dessin de la carène vue de profil, qui me permettrait d'avoir une idée du positionnement des dérives par rapport au centre de carène, ou même au centre de voilure?
Merci encore une fois
Cordialement
Marceldudu

13 avr. 2005

Ah Gébé,
Pourquoi es-tu passé au double coque. Pit-être que le trismus n'aurait pas eu une sale gueule au gré de ta municipalité !

Dans ton coin, il n'y a pas si longtemps, les dériveurs pros pour la pêche pullulaient.

13 avr. 2005

voir voiles et voilier récent
y a un article sur un bateau de course au large qui a une dérive avant dans un voiles et voiliers récent (janvier ou février 2005, je pense)

ça peut, peut être te servir,
cordialités maritimes

13 avr. 200516 juin 2020

Y sont terribles

avec leurs demandes...

Faite asseoir le serf à votre table, il mettra les pieds dessus. :tesur:

pfffzzzz

13 avr. 2005

en parlant de trismus
il y a un site que je trouve super bien fait sur le voilier Madéo ( ) qui ont réalisé une tres belle boucle en atlantique, ils parlent justement au debut de leur aventure de leur barre tres dure jusqu au moment ou ils ont pigé le reglage des deux derives

14 avr. 2005

Le système de double dérive
Est également utilisé sur les Trisbal et les Via.
L'intérêt est de réduire la trainée au portant (dérive centrale relevée) et d'obtenir une stabilité de route sans pareil avec la dérive arrière baissée. Sur Bambou (Trisbal 34), je porte toute la toile jusqu'à 25nds au portant, et le youyou continue à filer droit meme dans la houle... ca permet d'allonger la foulée à plus de 8nds de moyenne... je garde un très bon souvenir d'un Ouessant-Arzal en 24h!!!

13 oct. 2005

Dériveur alu
Bonjour Bambou,
Ton intervention me donne l'occasion de te signaler un site dédié aux Trisbal, Trismus alu ... C'est "Trisbal Connexion" sur www.trisbal.org[...]
Cordialement
Mika

11 juil. 2008

pour Vincent, je sais que c'est toi Nicolas de Bambou
Je recherche Nicolas de Bambou qui a fait la route de l'atlantique en 2005 et 2006. Multirev a été volé et on veut te parler. merci de donner des news

14 avr. 2005

dérives...
Bonsoir,
Merci pour les compléments d'informations. Certaines réponses ont quelque chose de vaguement ésotérique, mais c'est marrant!
J'ai consulté le site de Antoine et Hélène, et n'y ai pas appris grand-chose (à propos, leur bateau est à vendre). Je n'ai pas l'intention d'extrapoler les données des dérives du Trismus, plutôt de noter leus positions par rapport aux divers centres (voile, carène..), et après réflexion, d'en nourrir mon imaginaire.
Une réponse "colossale" aborde un peu tout ça. Merci. Je ne l'ai pas encore complètement lue, mais ça va venir!
Si d'autres infos sont encore à venir, je suis preneur, mais c'est promis, je ne mettrai pas les pieds sur la table
Merci encore,
Cordialement,
Marceldudu

14 avr. 200516 juin 2020

Bon

v'la la dérive centrale du trismus !

À mon avis, sur une maquette navigante, plus facile à actionner par un servos qu'une sabre quoiqu'en y réfléchissant ce doit être pareil avec un pouliage...

pfffzzzz

15 avr. 2005

Derive pivotant
Serais d'accord avec Cobra; une dérive pivotant aurait moins de tendance à se bloquer dans le puits de dérive. Si tu le faisais marcher avec une série de coches sur la partie courbée d'en haut avec une vis sans fin tangente qui tournait dans les deux sens pour le faire décendre et monter, ce serait bien simple et éfficace.

15 avr. 2005

Quelles dérives?
Bonjour,
Je me suis posé pas mal de questions sur le choix du type de dérive. L'avantage que je vois au "sabre", c'est que son puits peut remonter largement au dessus de la ligne de flottaison. Si elle est fortement lestée, la poulie reliée au servo n'aura qu'à la maintenir dans la position voulue, sa tendance naturelle étant de descendre. J'ai plus de mal à concevoir une dérive pivotante qui me préserve l'étanchéïté.
A suivre... merci pour les idées
Marceldudu

sabre
je reviens à la question des proportions.

tes dérives seront, pour être efficaces, proportionnellement beaucoup plus grandes que celles d'un vrai bateau. Une dérive sabre en position haute dépassera sans doute largement le pont.
pense à faire passer le filin du servo par un palan en tête de mat
:mdr:

et le lest?
J'ai fort peur que tu sois obligé de placer un "appendice affreux", car la stabilité statique de la maquette par ajout de lest interne ne lui permettra probablement pas de porter la superbe voilure qu'elle mérite.

Une maquette navigante de goélette est toujours un projet fort ambitieux, car les rapports d'échelle ne correspondent pas. C'est pourquoi les modèles de régates n'ont jamais les proportions d'un vrai voilier.

Eglise de Talmont  en Charente France

Phare du monde

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