Dematage

Partit pour un tour du monde, nous avons démmaté a 20 miles au large de Cherbourg. Renfort de cadène cassé net ! Une paille dans l'inox. Depuis nous sommes coincé à Cherbourg. Les réparations ne devraient pas être terminé avant mi janvier. La cadène a traversé le pont en le soulevant. Les cloisons stratifié sur le pont ont été déchiré. Bref de gros travaux.
Ma femme n'est pas une pro de la voile, aussi le lendemain je lui ai demandé si elle voulait qu'on continue ou qu'on arrete. Réponse : "On continue !"
Elle est bien ma femme ;-)

Pour les moteurs de recherche, nous rappelons que Gorban est un SUN ODYSSEY 45.2 année 1999.
Si ça vous est arrivé, nous pourrions regrouper nos informations.
plus de photo des degats sur notre blog opalula.com

Ce texte à été ecrit par ma femme. Je le copie tel quel.

Le temps de sortir de la rade, notre équipage avale son déjeuner au soleil, au menu velouté de courge et légumes (maison !) et rôti de porc prédécoupé pour tout le monde, fromage et fruits. Les lasagnes bolognaises (maison !) c’est pour ce soir.

En effet il y a de la houle, Bernard et Laurent restent à la barre, Pharaon part se coucher comme chaque navigation, il s’endort aussitôt, il se fond au milieu des peluches de Roxane.
Rox quant à elle doit encore s’amariner un peu. Pour se calmer, elle file sous sa couette et s’endort, on ne le reverra que deux ou trois fois pour manger des pommes, son estomac les gardera !

On avance plutôt bien sous génois 7 nœuds, 5 à 6Bf, il y a de la houle certes, de belles vagues parfois plus de 2m, mais rien d’alarmant, j’arrive même à faire toute la vaisselle du midi, et finir de ranger la cuisine.
C’est du sport, hors de question de ne plus se tenir à l’intérieur, il faut même se caler pour chaque action !
Je suis assez fière de moi, cette fois ci rien ne bouge ou ne tombe à bord
(Le matin je suis passée chez un droguiste trouver « le » filet à provisions pour y suspendre les kilos de pommes, clémentines, bananes et citrons, le plein de vitamines pour quelques jours)

Après être sortis de la rade, nous sommes partis bien au large, on tire un bord vers l’Angleterre, Capella est toujours en vue.
Vers 16h, tout se passe même si bien, toujours dans les mêmes conditions météorologiques, que Laurent décide d’aller dormir un peu.
C’est que nous sommes partis pour un trajet de plusieurs jours où nous allons devoir nous relayer 24h sur 24, autant être en forme !
Je prends le relais auprès de Bernard, emmitouflée dans mon Force 9 (et oui, on en trouve en XS ! mais tous les shipchandlers ne vous le commanderont pas ! honte à Accastillage Diffusion Boulogne, merci à Accastillage Diffusion Le Havre !)

On se fait rincer à l’eau de mer, il y a de sacrés embruns, mais il fait super beau, Gorban monte et descend dans les vagues, Bernard est détendu, me donnant quelques cours de navigation, tout se passe pour le mieux, nous sommes déjà au large de La Hague.
On est toujours au près, Gorban est babord amure, Bernard est à la barre babord, moi bien calée à tribord, le reste de l’équipage dort paisiblement, la vie est belle, on est enfin en route vers le Portugal
16h58, le mât de Gorban casse en deux et tombe à l’eau !
Je me hisse sous le rouf, en criant Laurentttttttttt puis « moteur ! moteur ! » !!

Le temps qu’il réalise ce qu’il se passe, il faut faire vite, il y a urgence, pas le temps de se poser de questions.
Cet incident s’est produit en quelques secondes, je connais bien les bruits de mon bateau, il y en avait certes, mais tout était normal. Là il y a juste eu un énorme crack, tout s’est passé très vite.

Bernard reste à la barre, il faut contrôler Gorban, Laurent tente aussi bien que possible de « ranger » le pont. « Heureusement », Gorban était à la gite tribord, le mât, le génois, les haubans ont été entrainé à tribord et on fini dans l’eau. Il faut se dépêcher de fixer le mât, il est devenu un bélier qui cherche à défoncer la coque !
Je file à l’intérieur, Roxane y est seule, et je ne sais pas si elle va bien, j’ouvre la porte de sa cabine, et constate que cette petite ne s’est rendue compte de rien et dort toujours paisiblement.

La cadène babord s’est arrachée, emmenant avec elle le pont et les haubans, il y a un trou d’environ 15cm de diamètre dans le pont au niveau de la cuisine qui laisse entrer les paquets d’eau à bord …
Ça sert de s’être nourri de lectures de navigation avant le départ, j’attrape le tapis de bain qui traine par là, en fait une boule et l’enfonce dans le trou, le tout recouvert de gaffeur étanche (il était quand même rangé dans une cale !)
Dans des moments pareils, on ne réfléchit plus, les gestes et les actions se font d’eux mêmes, ça doit être ça que l’on appelle l’instinct de survie !

Je retourne dans le cockpit, MonLo d’Amour assure à mort, le mât est hissé, pris sur le taquet tribord arrière, de toute ses forces il essaie de le lever au maximum de l’eau, le bloquer afin qu’il n’éventre pas Gorban … hisser un mât ralenti par le courant à la main ? Laurent l’a fait !
Ne reste que le génois, 58m² qui traine dans l’eau … mes héros du jour ne veulent pas de mon aide à l’extérieur, c’est dangereux, il y a peu de place et ce ne seront durant de très longues minutes que des épreuves de force.
C’est à ce moment là seulement que je réalise la gravité de la situation, mais heureusement, nous avons tous les 3 d’abord mis en avant notre sang froid, nous savions quoi faire sans se parler.
Gorban est cassé, voilà à quoi tout le monde pense, aucun blessé ou pire n’est à déplorer, entre guillemets, dans notre malheur nous avons eu beaucoup de chance …
Notre bateau, notre maison, notre moyen de locomotion est en souffrance, et du coup nous aussi, c’est là que l’espace de quelques secondes, je m’effondre « Gorban est casséééééééééééééééé »…

Le cap est remis au moteur sur Cherbourg, nous ne savons pas si le rafistolage tiendra, il faut se mettre à l’abri au plus vite.

Il fait encore jour quand tout à coup une vingtaine de dauphins bleus et blancs viennent nous guider, nous ouvrir la route durant 2h, ils ont dû voir ce qui s’est passé et grâce à eux, nous retrouvons le sourire, des mamans nageant avec leur bébé, nous en avons plein les yeux.

Le cockpit de Gorban est une vaste toile d’araignée, l’ensemble des manœuvres à poste sur le pont ont été utilisé pour maîtriser le morceau du mât que nous trainons dans l’eau …
Je le redis Laurent et Bernard sont des héros ! (ça sera redis le lendemain, par la douane, l’expert, les chantiers).

Comme leur dira Laurent : « Pas la peine de déranger le CROSS pour si peut, ils sont suffisamment occupé avec des gars qui ont encore laissé trainer un bout qui s’est coincé dans l’hélice ou oublié de faire le plein avant de partir… » ;-)

Les heures qui nous séparent du port sont longues, il fait nuit, nous n’avons plus de feu de tête de mât, il est dans l’eau

Mais enfin 20h40, les amarres sont jetées sur le ponton.
Dégâts autre que le gréement et la cadène, une cloison éventrée et sans doute un gros délaminage du pont …
Nous décidons de dîner et nous coucher, nous réfléchirons demain …
Laurent et moi préviendrons encore le CROS et la capitainerie de Cherbourg, Rox et Pharaon s’endormiront entre nous …

L'équipage
15 nov. 2011
15 nov. 2011

Bravo à vous!

15 nov. 2011

Bien joué, et bon courage pour la suite

15 nov. 2011

Ben dis donc, quel sang-froid!
Bravo pour tout, l'attitude face à la situation, et le récit sans fioritures.
Bon courage! :pouce:

15 nov. 2011

bravo,!!

15 nov. 2011

Bonsoir,
j'ai peut-être lu un peu vite, mais vous êtes partis d'où ?

15 nov. 2011

Nous sommes partit de Paris ! ;-)
Nous y avions remonté le bateau pour y vivre le temps de finir de le préparer et de se débarasser de truc comme notre boulot.
Puis Rouen pour récupérer feu notre mat, Le Havre, Deauville, St Marcouf, Cherbourg, et... retour à Cherbourg.
Bref nous étions au tout début de notre voyage :-(

15 nov. 2011

Bonsoir. Bien raconté et bonne réaction, courage, l'histoire ne s'arrêtera pas là. Un bon manchonnage pour le mât avec toutefois une incertitude au niveau des barres de flèche, endroit délicat, une longueur de profilé pour l'enrouleur à changer, le plus difficile étant le pont et tout ce qu'il y a dessous. Si j'en parle ainsi, c'est que je suis du coin(pas osé entammer une discussion malgré un beau soleil)et que je suis allé à côté en voyant le mât autrement que dans une position conventionnelle en arrivant à bord.

15 nov. 2011

Bonsoir Nossi
La prochaine fois n’hésite pas a venir boire un coup ;-)
Et pour le mat, l'assurance le prend en charge, donc ça sera un gréement tout neuf !

15 nov. 2011

Merci. Je ne voulais pas déranger vous voyant feuilleter un catalogue avec plein de soucis en tête.

15 nov. 2011

Bravo pour votre maîtrise de la situation.
Bon courage pour les réparations et le nouveau départ.

15 nov. 2011

Bravo et courage pour la suite.
Difficile de faire mieux en pareil circonstances.
Ca semble réparable et la structure de Gorban ne semble pas avoir souffert.
En profiter pour renforcer les supports de cadènes (enfin, si possible).
Ayant cassé une fois un étai je peux imaginer la situation !

15 nov. 2011

Bravo pour la gestion du moment, et bon courage pour la suite, mais la motivation semble là, et en plus, chez tout le monde à bord, alors....

14 jan. 2012

Bonjour à tous,
je viens vous raconter les suites de notre mésaventure.
Tout d'abord merci à tous pour vos messages de soutien, ça fait du bien.

Voilà maintenant trois mois que nous sommes immobilisés à Cherbourg et rien n'avance avec Groupama Transport, notre "assureur".
Pas un centime de versé de leur part. Le chantier qui bien que très sympa doit commencer à s’inquiéter, Groupama qui nous balade en nous demandant des factures pour le mât, facture qui date de l'avant dernier propriétaire pour calculer la vétusté à appliquer alors que celui-ci est à la retraite. Donc vous imaginez les galères...

A ce sujet je suis tombé sur un article à propos de la vétusté appliqué par les assureurs.
www.agoravox.fr[...]-107767
Il semblerait que celle-ci ne soit pas très légale. En gros l'assureur doit remettre le bateau en l'état. Donc à eux de trouver un mât du même age pour le remplacer et comme c'est quasi impossible à trouver ils en remettent un neuf mais c'est leur problème, pas celui de l'assuré. Qu'en pensez vous ?

Gorban est notre maison et nous sommes donc sans domicile depuis trois mois. Avec une enfant de 5 ans !!
Dieu merci la solidarité entre marins existe et nous sommes hébergés sur un bateau ami en attendant.
Dix ans que nous sommes clients chez Groupama pour nos différents bateaux et vous imaginez bien qu'au moindre retard de paiement de notre part, ils auraient su où nous trouver immédiatement. Dans l'autre sens, ça ne se passe pas aussi bien.

Je ne sais plus quoi faire pour que les choses avancent et le moral de l'équipage en prend un coup. Avez-vous subit le même genre de crasse de la part de Groupama ? Comment en êtes vous sortit ?

Merci d'avance pour votre aide
La Gorban Team qui commence à fatiguer

14 jan. 2012

Courage les amis !

Vous avez superbement assurés, je suis sûr que le voyage va continuer.

Dites-vous que c'est mieux là qu'en entrant dans une passe des Tuamotu ! Il vaut mieux avoir les em... au début, après vous êtes tranquilles !

A Nouméa nous avions rencontré un Sun Fast 42 dont la reprise de cadène avait cassé net sous le pont. Il y avait moins de dégât car le barreur avait viré à la volée avant le démâtage.

Nous pensons à vous !
Sergio
sergeetdomi.blog4ever.com[...]15.html

15 jan. 2012

Bonjour,

Avec mon Brin de Folie j'ai démâté en 1990 au sud des canaries en tentant de rentrer en France. Rupture du galhauban tribord à l'intérieur du certissage au niveau du ridoir alors que nous naviguions au près par vent force 5 et houle de 3 m.Le mât s'est cassé juste au dessus des barres de flèche, nous laissant la moitié du mât debout!
Nous avons effectué les mêmes opérations que vous, sauf que le mât étant moins lourd nous avons pu le remonter sur le pont et le fixer.
Le retour en France du bateau est une autre histoire et une autre heureuse aventure mais ce que je voulais souligner c'est que mon assurance, la GMF, à parfaitement remboursé le remplacement du mât, du gréement, du génois et de toutes les autres réparations nécessaires;
Si vous n'arrivez pas à obtenir de réponses favorables de la part de GROUPAMA, il y a sur RTL tous les matins une émission de Julien COURBET qui justement règle très efficacement et rapidement les soucis avec notamment les assurances dont GROUPAMA en s'adressant s'il le faut au plus haut niveau de ces organismes;
Vous pourriez présenter votre cas en prenant contact avec lui (Tel 3210) et en lui adressant un dossier complet de votre problème; Peut être s'occupera-t-il de vous et dans ce cas celà peut aboutir très vite.
Marc

15 jan. 2012

Bonjour,

merci pour l'idée Marsouin, je n'y avais pas pensé. Je vais monter un dossier et tenter le coup.
Hop ! voila un petit rayon de soleil :)
Ca donne une idée de notre besoin d'espoir...

Bon dimanche à tous

15 jan. 2012

Je n'avais pas lu ce fil en son temps, désolé.
Chapeau bas pour votre réaction et votre courage.
Concernant l'assurance, il n'y a pas une adresse où on pourrait par de nombreux mails attirer leur attention sur un procédé suivi par toute une communauté qui regarde de près et veillerait le cas échéant à déconseiller cette société? Et bien sûr, faire passer les réponses sur ce forum, tout en le signalant aux responsables de Groupama.

15 jan. 2012

oui,tu as raison ,
il y amha une Famille honorable qui connait très bien GROUPAMA,
un petit courrier pour aider...
En tout cas on vous soutient,
si vous avez besoin sur Caen,d'un service?
Je ne suis pas spécialiste en assurance,mais ce n'est pas aux experts de déterminer les travaux et la vétusté, pas l'assureur?

15 jan. 2012

ayant connu en 1996 un problème similaire (paille dans un aiguillot de safran et casse de ce dernier dans le secteur de la teignouse à 23h00 par force 7), je ne peux que vous apporter mon soutien moral dans cette galère.
Le coup de vous proposer J Courbet sur RTL est vraiment à mon sens une très bonne idée, car en l'écoutant très souvent, je peux vous dire qu'il règle beaucoup de dossier à l'amiable. C'est très efficace comme démarche.

Des fois je me dis que certaines pièces (aiguillots, femelots, cadènes, ridoirs...) devraient faire l'objet d'un tir radio pour être sur qu'il n'y a pas de défaut d'origine.

J'ai la nette impression que la qualité des matériaux se dégrade et les pièces sont calculées au plus juste.

je sais pas si vous avez constatés la même chose sur des navires récents?

15 jan. 2012

En tous cas, je suis surpris car on dirait qu'il n'y a rien sous le pont pour reprendre les efforts de la cadène. Si c'est le cas, félicitations à l'archi.

15 jan. 201215 jan. 2012

Bonsoir,
Je n'étais pas non plus assidue sur le forum quand cela vous est arrivé...
Quel sang froid ! Bravo à tous. Je suis sure qu'avec la maîtrise dont vous avez su faire preuve, vous allez vous en sortir et repartir... Comment va la petite Roxane ?
Je vous envoie un peu de mon soleil du midi, même s'il fait frisquet en ce moment.
Courage !
:bravo: :-)

Les Eclaireurs près d'Ushuaia, Argentine.

Phare du monde

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