Débarquer passager hors Europe (en toute légalité)

Bonjour,

Comment ça se passe administrativement et juridiquement pour débarquer un passager dans un pays hors Europe qui nécessite un visa ?

Exemple :
Voilier sous pavillon français, Chef de Bord français, usage non-commercial.
J'embarque mon oncle Jules Dupont en France, et il vient avec son passeport français.
Sur mon livre de bord j'indique que Jules Dupont fait partie de l'équipage, et comme je suis hyper bon élève j'indique même son numéro de passeport sur le livre de bord.
Et nous arrivons dans un pays lointain, hors Europe, qui aurait nécessité un visa si on y était allé par avion.
Je hisse le pavillon Q, je fais la clearance.
On va se balader.
Puis mon oncle Jules Dupont me dit «je veux rester ici, je ne veux pas repartir avec toi». Je ne peux pas le forcer à repartir avec moi. Pourtant il n'a pas de visa.

Comment ça se passe administrativement et juridiquement pour lui et aussi pour moi ?
Puis-je être tenu responsable ? (je ne veux pas être désigné comme "passeur" !)

Peut-être que le problème se situe ailleurs car je n'ai pas d'expérience : si je veux mettre un pied à terre en Argentine (je dis ce pays au hasard), la clearance me sera accordé que si j'ai au préalable fait les démarches pour avoir un visa, non ?

Merci pour vos explications

L'équipage
02 jan. 2019
02 jan. 2019

D'abord s'il faut un Visa pour entrer un pays, que tu y arrives en avion ou en bateau, c'est la même chose, il te faut le Visa.

Ensuite lors de la clearance dans le port d'entrée, tu dois signaler qu'un membre d'équipage ne repart pas avec toi. A voir alors les réglementations du pays dans ce cas.

Tu peux aussi le faire lors de la clearence de sortie. Dans certains cela peut être refusé, et tu seras obligé de repartir avec ton équipage complet.

02 jan. 2019

Comme dit Micmarin, quel que soit le moyen de transport, avion, vélo ou voilier, il faut être en règle avec le pays visité.

Quand tu sais que le pays où tu vas faire escale demande à un Français d'avoir un visa, tu le fais faire à l'escale avant à l'ambassade du pays concerné.

(exemples au hasard : en Colombie pour entrer au Panama, puis au Panama pour entrer en Equateur)

Cela m'est arrivé plusieurs fois, soit de débarquer moi-même ou d'embarquer et débarquer de la famille, aucun problème... en Colombie, au Panama, au Vénézuela.

Il suffit de dire les choses simplement, dans la langue du pays de préférence. Le Capitaine et l'équipier concerné doivent être en règle et présents au moment de faire les papiers dans un sens ou dans l'autre.
Si la personne qui débarque à l'improviste n'a pas de moyen de ressortir du pays (billet d'avion), il faudra probablement qu'elle prouve qu'elle a de quoi vivre le temps du visa.

Tu peux écrire ce que tu veux sur ton LdB, personne ne te le demandera ! ;-) en tout cas pas les autorités des pays visités.

02 jan. 2019

@Flora : pour être sûr de bien te comprendre ....
(a)Tu dis donc que le Chef de Bord français, s'il souhaite se rendre en Colombie .... avant qu'il arrive à l'approche de la Colombie il faut qu'il ait obtenu un visa (lorsqu'il était encore en France par exemple) ?

(b)Il me semblait (dans mes rêveries ;-) ) qu'on pouvait aller en bateau en Colombie (c'est l'exemple) SANS avoir fait la moindre démarche de demande Visa, mais qu'une fois en approche (côtier) de la Colombie il fallait :
- hisser le pavillon Q
- se mettre à l'ancre (ou à quai) proche de l'établissement administratif du pays
- personne ne pouvait débarquer sauf le Chef de Bord le temps que ce dernier aille faire les papiers administratifs adéquat.

...
C'est (a) ou c'est (b) ?

02 jan. 2019

C'est (b) dans tous les cas + (a) pour les pays qui réclament un visa aux ressortissants français.

Avec internet aujourd'hui, c'est très facile à savoir et à vérifier.

Tu peux faire une demande de visa longtemps à l'avance, il ne sera "activé" que lorsque tu seras entré dans le pays en question.

Désolée de contrarier tes rêves. Les démarches administratives, une fois sorti d'Europe, c'est beaucoup de temps et de kms à pied souvent. Faut le savoir et ça sert à rien de s'énerver.

:-)

02 jan. 201902 jan. 2019

C'est b) dans la plupart des cas.
Dans certains cas particuliers il faut un visa préalable, par exemple en Australie, USA, Canada. Certains pays, comme le Brésil, appliquent strictement le principe de réciprocité : j'ai ainsi vu une citoyenne australienne n'ayant pas pu débarquer du bateau à son arrivée au Brésil, ils ont dû repartir !
Mais par exemple au Cap Vert, l'équipier qui débarque définitivement doit quitter le pays dans la journée, ou alors prendre un visa ( situation que j'ai connue personnellement pour une équipière ).

02 jan. 2019

Il est faux d’ecrire
« D'abord s'il faut un Visa pour entrer un pays, que tu y arrives en avion ou en bateau, c'est la même chose, il te faut le Visa »
Le meilleur exemple est le cap vert qui demande un visa quand on y arrive par avion mais pas quand on arrive en voilier (dans ce dernier cas on est censés habiter sur le bateau)
Quant à l’entree En Colombie, au Panama où aux Galápagos (équateur) pour les français il n’est pas nécessaire d’aller dans des consulats avant d’y entrer.
Je n’ai pas eu de problème avec des équipiers qui ont débarqué en Colombie ou au Panama.
Pour l’Australie il faut préalablement demander un visa par internet qui nous a été délivré en une heure!
Bonne Nav
Daniel

03 jan. 2019

En un post sur un forum, il est difficile de rentrer dans tous les cas particuliers, on reste dans les généralités. D'autre part, on parle d'ici d'un équipier qui va débarquer.

03 jan. 2019

Jamais en quittant un pays les diverses autorités ne se sont assurés que tout le monde déclaré à l'arrivée était à mon bord pour le départ!
Maintenant il ne faut certainement pas se faire gauler ensuite dans le pays et steph précise bien en toute légalité!

03 jan. 201903 jan. 2019

Et si on fait escale alors que ça n'était pas prévu ( pour avarie ou mauvais temps ou autre raison). Ils ne nous mettent pas dehors manu militari quand même ? (ça doit dépendre des pays bien sur)

Ne peux on pas arriver en expliquant les raisons de l'escale et faire tous les papiers sur place pour être en règle le temps de repartir?

C'est sans doute naïf comme question...

03 jan. 2019

Ce n'est pas naïf, cela peut arriver. Dans les Instructions Nautiques il est précisé les ports d'entrée du pays.

Tu suis alors la procédure, rester à bord, pavillon Q... Tu auras la visite des autorités ou le skip ira les trouver. Présentation des passeports en ordre de validité bien sûr. Puis cela dépendra des pays.

Tu peux avoir une exeption de visa le temps de soigner quelqu'un, lié à des conditions, tu peux demander le visa à ce moment-là, ....

03 jan. 2019

Et avant d me faire reprendre parce que ce n'est pas vrai partout ... ;-) il faut agir avec bon sens.

Alain Goma en faisant escale au Yemen pendant une guerre, a pu sauver sa peau, mais a perdu son bateau en faisant escale.

Il y a des pays où je ne ferais jamais escale, d'autres où j'éviterais de le faire sans être parfaitement en ordre tant ils ont la réputation d'être pointilleux.

Après quand c'est une question de vie ou de mort...

03 jan. 2019

Merci pour vos réponses claires et précises.

Et justement la question (pas idiote) de NOW, ainsi que la réponse de MICMARIN sous-entendent d'avantage d'explications sur le "droit maritime international".

Je comprends que dans l'idéal et dans la pratique il faut les deux (avoir fait les démarches visa bien avant d'arriver dans le pays de destination ET faire les démarches "pavillon Q etc" une fois arrivée), mais quand on y réfléchit ... ... ... ... juridiquement un navire est une sorte de "territoire d'outre mer flottant". Et à partir de là on peut être amené à penser que :
1) il n'est pas obligatoire d'avoir fait les démarches de visa avant d'arriver au pays de destination
2) qu'il est obligatoire de contacter par radio le pays lorsqu'on s'apprête à rentrer dans ses eaux territoriales en expliquant les raisons (et en demandant l'accord) ET d'amener le navire au plus grand port le plus proche tout en hissant le pavillon Q ET sans que personne ne débarque
3) enfin, selon les pays, le Chef de Bord pourra débarquer (ou pas) seul le temps d'effectuer la clearance et autres paperasses, et également les obtentions de visa (obligatoires) pourront être rapides ou lentes ou impossibles selon les accords entre le pays sur lequel on arrive et la nationalité de chaque personne à bord.

Je ne pense pas me tromper. Si quelqu'un a des arguments inverses je suis tout ouï.

Et cela amène des réponses à ma question initiale : si les équipiers/passagers-non-commerciaux débarquent légalement, cela signifie qu'ils ont un visa.

Y a t il un visa spécifique pour ceux qui débarquent d'un bateau ? (différent du visa si on venait par avion) ... Je ne pense pas. Par contre chaque pays a sa propre procédure administrative sur ce sujet : visa court, visa long, visa étudiant, si c'est pour du travail, etc etc ..... et également ses propres rigidités/vérifications sur le terrain si M. Jean Dupont a dépassé la date limite de visa sans avoir informé l'administration du pays sur son départ de celui-ci : certains pays vont être laxistes, d'autres vont envoyer la police à l'adresse indiquée sur le visa ou pour recherche M. Jean Dupont.

Reste alors la dernière question : Si le Chef de Bord repart avec une personne en moins, a t il l'obligation légale d'avertir que M. Jean Dupont n'est pas reparti ? (tout comme le commandant d'avion de ligne qui informerait avant le décollage que M. Jean Dupont est aux abonnés absents)

Je ne pense pas que la réponse à cette derniere question dépende du "droit maritime international" (c'est ce que sous-entend UCHAFUOU) ou du droit aéroportuaire international mais plutôt que ça dépend de chaque pays. J'ai juste ?

03 jan. 2019

Quand tu fais la clearence de sortie, tu donnes aussi une liste d'équipage aux autorités. Donc oui, quelque part tu déclares que les arrivés ne sont pas les mêmes que les partants.

03 jan. 201903 jan. 2019

Mais un pays comme les US par exemple, ne donne pas de clearance de sortie!
En fait, chaque pays est un cas particulier.
Et les formalités sont à chaque fois différentes......
En quittant Cuba, les autorités ne s’inquiètent pas que tu laisses quelqu’un sur place mais vérifient plutôt que tu n’emportes pas avec toi un Cubain!!!!!

03 jan. 2019

@Micmarin : ah ! la voilà l'info ! ça répond pile à ma question. Merci !

03 jan. 2019

Il me semble que le chef de bord est responsable de son équipage et qu'il doit garantir la sortie du pays des membres qu'il y aura fait entrer quitte à devoir leur payer le billet.
De son côté le passager quittant le bord pourra avoir du mal à obtenir un visa sans prouver qu'il a prévu son départ du pays.
En outre dans de nombreux pays, notamment Panama, il est tout simplement impossible de franchir la frontière sans fournir la preuve que la sortie en est garantie (par exemple par un billet de retour ou un engagement du skipper).

03 jan. 2019

Je suis rentré au Panama en voilier (Nov 2017) sans avoir donné la preuve que la sortie est garantie. Tout l'équipage a eu son passeport tamponné. Deux des équipiers ont quitté le pays par avion sans problème. Moi meme j'ai pu faire ma clearance de sortie en spécifiant la nouvelle constitution de l'équipage.

03 jan. 2019

Hello,
Attention dans certains coins, comme Trinidad, par exemple...pas moyen de quitter le pays en règle s'il manque quelqu'un sur la liste d'équipage établie lors de l'entrée, et si on ne les a pas prévenu au préalable, bien sûr...il ne reste plus qu'à "fuir" discrètement et ne plus jamais y revenir, ou s'acquitter d'une amende d'environ 5000$. :doc:

03 jan. 2019

moi aussi en fev 2018, j'ai eu mon visa "spécial" pour le temps nécessaire au passage du canal (différent de celui de tourisme) sans problème.
Je suis ensuite parti en avion avant que le bateau ne traverse.
Par précaution j'avais envoyé au skipper une photo de ma carte d'embarquement.
Mais il est vraisemblable que l'immigration à la clearence savait que j'étais parti.
J'ignore ce qui se serait passé si j'avais encore été à Panama lorsque le bateau a fait sa clearence.

Le problème pour entrer s'est posé lorsque je suis entré en bus (bien qu'ayant un billet d'avion à partir de Quito, venant du Mexique il m'a fallu acheter à la frontière un billet de Panama city à la plus proche ville mexicaine) ou en avion.

Prudence donc, le dispositif semble bien verrouillé.
Enfin chacun fait ce qu'il veut.

03 jan. 2019

Daniel 30, je n'en ferais pas une généralité pour l'équipier.

03 jan. 201903 jan. 2019

Combien de migrants arrivent dans un pays par un vol régulier ou bien avec un voilier dans un port officiel avec l'intention d'y rester clandestinement 1%? Moins que cela?
Or, dans tous les pays ce sont à ces personnes que l'on demande force papiers, passeports, billets retour, certificats et visas divers et j'en passe......
Les trois quarts ( probablement bien plus !) des personnels d'immigration et de police vous y attendent.
La quasi totalité des personnes qui veulent migrer clandestinement passent un peu plus loin en toute quiétude......
Le plus flagrant se situe chez nous en Guyane à St Laurent du Maroni où dans un petit bureau d'immigration et douanes au bord du fleuve les représentants de l'autorité ont épluché mes papiers ( Français) pendant 10 minutes alors qu'à droite et à gauche du bureau et au vu de tous des centaines de pirogues accostent ou repartent chargés de personnes et de marchandises venant ou retournant du Surinam voisin.......
:heu:

Phare de St Tropez - 27 mai 2019

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