comment choisir son embarquement?

Je pars pur un tour du monde en février 2011 en direction de l'Amérique du Sud (Brésil, Argentine). Si je ne trouve pas d'embarquement avant de partir je me rendrai aux Canaries pour trouver un embarquement. Mais comment choisir? Je suis novice et j'imagine qu'il doit y avoir des astuces pour voir si le skipper est sérieux et expérimenté, si le bateau est fiable...

Merci de me faire part de vos avis éclairés et vos expériences!

;-)

L'équipage
13 déc. 2010
15 déc. 2010

Bonjour Aurore
En espérant que d'autres pourront rebondir et te donner des conseils judicieux. Ce n'est que tiré de mes expériences qu'équipière donc pas forcément objectif et en plus j'ai fait exactement l'inverse de mes "astuces" :-D

Mon 1er conseil étant de ne pas s'embarquer sur une transat mais de commencer par des sorties côtières afin de t'amariner. C'est vraiment plus prudent, car beaucoup de skippers ne prendront pas une novice pour un long voyage d'emblée.

De plus être novice... vaut mieux être un débutant avec le minimum de notions : comprendre comment avance un voilier, savoir tenir la barre et le cap, s'être un peu familiarisé avec les bouts de "ficelles" et les "toiles" avec quelques termes appropriés ;-) car une personne totalement ignare même avec plein de bonne volonté peut représenter un danger pour celui qui l'embarque. D'où l'importance de se dégourdir un peu avant pour piger de suite ce qu'on attend de toi lors d'une simple manoeuvre. Bon, on peut parfaitement apprendre sur le tas s'il on a la chance de rencontrer une personne de confiance et d'une infinie patience.

Beaucoup s'imaginent que ça va être super : on se retrouve face à l'océan durant 3 semaines et on découvre "son moi" dans cette aventure. Ce n'est pas tant la difficulté de la navigation sous les Alizés mais l'aptitude à vivre en milieu clos avec des inconnus et les contraintes de vie à bord. L'océan passe encore, mais mieux vaut laisser "son moi" à terre, c'est pas le moment de le découvrir là, on risque d'avoir de mauvaises surprises en fait.

L'avantage de partir de France jusqu'à l'étape des Canaries permet de se roder à bord, le trajet n'est pas trop long, les conditions seront probablement plus difficiles que sous les Alizés ensuite. Ça sera l'hiver, froid pétole ou coups de vent... Sur le chemin, y'a parfois la possibilité de débarquer si ça ne va vraiment pas. Si tu pars d'Atlantique, un stop peut être possible vers le Portugal mais après Péniche ou Cascais on s'éloigne des côtes pour piquer sur Madère ou les Canaries, donc plus question de débarquer... Au départ de Méditerranée, Gibraltar peut aussi être un stop. Encore faut-il que le skipper veuille perdre du temps pour ces crochets vers un port, donc si le vent est favorable et les réservoirs pleins... ça va le gaver de s'arrêter, et bonjour l'ambiance à bord avant de toucher terre ! Alors tu serres les dents jusqu'aux Canaries...

Mon 2ème conseil (et Guy te l'as dit aussi sur le stand HEO), envisageant la possibilité d'embarquer des Canaries car il y a quelques rotations d'équipages. Prends quand même un billet aller-retour, ça ne te coûtera pas plus cher qu'un simple. Là aussi plusieurs cas de figure (c'est très généraliste, à ne pas prendre au pied de la lettre non plus ;-)

  • des proprios qui prennent le temps de voyager, s'ils sont encore là en février c'est qu'ils n'ont pas prévu la boucle Atlantique en une année sinon ils seraient déjà de l'autre coté. Ça peut être des gens tranquilles, qui te feront faire un tour des iles canariennes afin de voir si tu te sens à l'aise à leur bord. Des couples qui embarquent 1 ou 2 équipiers pour que les quarts soient moins longs durant les trajets hauturiers, par exemple. Garde en tête que tu est sur leur bateau/maison avec leurs petites habitudes ou manies, adapte-toi mais vois si eux aussi peuvent s'adapter à ta présence. Si tu as l'occasion de naviguer quelques jours avec eux avant, remarque comment s'ils s'adressent la parole à chaque manoeuvre, si le bateau est rangé, les fonds propres, un minimum de matériel de rechange (sans avoir un 2ème bateau embarqué !) avec une bonne caisse à outils, s'ils prennent le temps de bien t'expliquer où est le matos de sécu etc... Pour certains, c'est "le grand voyage de leur vie" ils sont parfois un peu stressés alors pour une novice, ça peut faire flipper. Penses aussi qu'ils seront plutôt à la recherche d'un(e) équipier avec un minimum d'expérience et c'est bien légitime.

  • d'autres qui sont scotchés là par soucis matériel, ça arrive à tout le monde de péter un truc et d'attendre une pièce (non dispo sur place.) Par prudence, j'essaierai de savoir si le gars est toujours en train de rastifoler son canot, en ce cas, ça pourrait dénoter une mauvaise préparation ou un esprit bordélique/négligé. Faut aimer, ça peut être "roots" et très sympa, ne pas être pressée et savoir bricoler soi-même aussi, on navigue pas beaucoup mais on apprend la débrouille. Tu ne traverseras peut-être pas, mais question découverte ça sera enrichissant d'avoir pu traîner entre les Canaries, le Cap Vert, le Sénégal...

  • des skippers professionnels qui convoient des voiliers vers les Antilles. Ils passent très rapidement à Las Palmas ou à Ténériffe, juste le temps de refaire un plein de GO et du frais. S'ils ont débarqué un équipier pénible, pas sûr qu'ils reprennent un nouvel inconnu à l'arrache. Car dans le cas où il reste à bord un autre équipier pour la transat, ils préféreront finir à 2 qui s'entendent bien que d'avoir un 3éme qui risque d'être un poids mort. Mais si le skipper se retrouve seul... Ça ne veut pas dire qu'il a un caractère de crotte, il peut avoir eut la malchance d'avoir des équipiers qui le plantent aux Canaries aussi, quand la descente a été longue du au mauvais temps, ou si un truc pénalisant pour la suite a pété... Donc ça a pris du temps et les bato-stoppeur perdent patience. Là, tu peux avoir une chance d'embarquer au cas où le skipper n'ait pas réussi à faire venir un pote de France. Il pourra être un peu grognon au départ (vu qu'il te surveilles du coin de l'oeil) donc tache de t'amariner très très très vite et assures tous tes quarts sans broncher, sache cuisiner même quand ça bouge parce ça va bouger tout le temps :-D

Dernier conseil : la taille du bateau. Je vais faire hurler les amoureux des petits voiliers de moins de 10m :-D

Une Lapalissade : plus le bateau est petit moins y'a de place et il n'est guère rapide.... Pas la peine de viser les super yote non plus ! Pour une navigation côtière entre potes, on s'en fout. Pour une aventure de couple, ça va bien aussi. Pour un long trajet avec des inconnus, on embarque pas mal de bouffe, et y'a déjà tout un tas de bordel à bord, l'espace se restreint, le poids est compté... Ça va bien quand on a l'habitude de naviguer souvent, on comprend. Sur un voilier de 10/12 m, tu auras ta cabine, ce n'est pas négligeable pour se reposer et garder son espace "moral", hors quart de veille et de bouffe/entretien. Selon les caractères, il arrive qu'on n'ai pas envie d'entendre raconter la vie des autres pendant qu'on bouquine ou rêvasse tranquillement dans le carré ou le cockpit. Alors c'est bien sympa de pouvoir s'isoler une heure dans sa bannette, ça fait un peu ours mais ça soulage.

Bonne chance !

15 déc. 2010

Juste pour savoir
Pas de problème de sécurité ?

Enfin, une nana à bord, embarquée à la volée, j'imagine assez vite comment cela peut tourner.

Comment tu gères ça ? Feeling ? Parler aux voisins ?

Je me rappelle d'une copine qui était prête à embarquer pour la même ballade, enfin Marseille et je ne sais où genre le Vénez ou Brésil. Elle est partie en courant deux jours avant en apprenant par hasard que le gars avait eu une trés sombre histoire avec un autre fille dans sa ballade précédente. Cela doit existe, non ?

Jacques

15 déc. 2010

embarquement
bonjour Aurore . Bravo pour ta décision de tour du monde ! Si ma petite expèrience peut t'être utile ... La 1ère fois que je suis partie "loin" je l'ai fait en me faisant embarquer comme équipière pour un convoyage Sète/Tutgutreis ( Turquie ).Skipper pro, bateau neuf, je pensais que les "risques" étaient limités . J'ai, avant d'embarquer, beaucoup discuté avec ledit skipper, je ne lui ai pas caché n'avoir jamais fait un quart de nuit...etc, bref, j'ai été claire quant à mes expèriences nautiques qui se limitaient à avoir navigué sur les cotes normandes,en Bretagne nord et sud, anglos, etc, et ceci sur les bateaux des autres ! Il l'a été aussi quant à mon rôle sur le bateau . Cette balade s'est super bien passée . Je pense honnètement qu'une bonne discussion honnète et objective est de rigueur avant d'embarquer . Il faut que chacun puisse s'y retrouver, toi par rapport à tes aptitudes et tes attentes et le skipper peut aussi être un bon pédagogue !"Savoir si le skipper est sérieux " ... méfie toi peut être des skippers à qui il n'est jamais arrivé de galères, essaie de savoir comment elles se sont résolues . Quant au bateau ... c'est un bien matèriel ... avec tout ce que ça comporte ! Bon vent à toi et à tes projets !

15 déc. 2010

Si c'est à moi que tu poses à la question, Jacques
Sache que je n'ai pas un joli minois donc le problème ne se pose même pas ! :-D et que j'ai un sale caractère en plus. Du coup, les propositions d'embarquements sont plus saines et ... moins nombreuses :-D

De toutes façons, les nanas qui naviguent seules sur les BDA , on n'y coupent pas à ce genre d'interrogation. Ça intrigue les gars ce "coté sécurité" à croire que ça les travaillent (meuh non Jacques, je taquine). Déjà à terre une femme doit apprendre à se servir de ses "antennes" pour sentir lorsque ça devient limite, avec du bon sens et de l'expérience... Raison pour laquelle il est conseillé d'aller naviguer régulièrement avec des gars lors de sorties côtières, on perçoit mieux cet "environnement mââââle" et la promiscuité induite avec ses limites :-)

Certes, il n'y a pas que des gentlemen sailors mais faut pas paranoyer non plus. On peut se faire des tas de scénarios catastrophiques mais on risque de louper des gens formidables aussi, même s'ils semblent un peu loin de nos "habitudes".

De plus, je sais parfaitement faire comprendre au gars que s'il tente un geste auquel je ne consens pas, je coule le bateau sans état âme. Expliquant que s'il me coince, il a intérêt à me zigouiller de suite sous peine que je saborde le canot et le bib dès j'en aurai l'occas, vu que j'en aurai plus rien à foutre... :-( Dit comme ça avec un regard qui montre que je n'ai absolument pas envie de plaisanter.

Et que familles et relations adéquates savent son nom, celui de son bateau, matricule, description, destinations envisagées et la durée probable avec grosse marge (histoire de pas les inquiéter pour rien non plus), etc... Bref , il serait bien qu'il fasse pas trop le malin si on n'a pas de mes nouvelles. Sincèrement, si le capitaine rechigne à donner ces infos c'est qu'il n'est pas très clair. L'immense majorité le fait et comprend parfaitement cette démarche. Celui qui prétexte qu'il est liiiibre Max, et va où il veut... toussa, ben je le flaire moyen, non pas en tant que nana mais en tant qu'attitude responsable pour embarquer un équipier inconnu.

Comme dit Nath plus haut, avec des pros (pas trop frais sortis de l'école quand même), pas de soucis. Ils sont "au bureau" et n'ont guère envie d'avoir des ennuis avec leurs équipier(e)s, et vraiment c'était que du bonheur sur les convoyages. Les bateaux sont neufs oui, mais c'est pas du tout un gage de sécurité ça ! :-D Et non les skippers pro ne sont pas forcément pédagogues (certains si), faut pas croire qu'on a son mono de voile particulier non plus !

Avec les proprios qui naviguent en célibataire, savoir pourquoi leurs femmes/compagnes ne viennent pas ou plus à bord. C'est tout fait naturel et courant, ils n'ont tout bonnement pas le même centre d'intérêt ni la même disponibilité pour naviguer. Donc, oui Jacques, il est judicieux de se renseigner avant. Mais s'il commence à dénigrer sa compagne parce que justement elle ne le suit pas, ça sent pas très bon... Pourrait être un chieur, pas forcément dangereux, mais à fuir pour une bonne entente à bord entre homme/femme. :-)

16 déc. 2010

Paranoyer !
Excellent ! Rien que pour ce type de saillies néologiques, je t'embarquerais bien sur mon canot de "gentleman sailor"...bachelor ;-)

Dis donc, ça m'a l'air compliqué votre affaire ! C'est vrai que le milieu confiné d'un bateau est propice à l'exacerbation des caractères, mais ce n'est pas exclusivement une question de rapport homme/femme.

Et puis, on n'est pas des bêtes non plus...quoique ?

15 déc. 2010

dans le droit fil de ce fil....
je pose la question (pas pour moi, j'ai mon équipière) du choix d'une équipière...

:reflechi: :reflechi:

15 déc. 2010

c'est vrais
que il faut etre franc. une equipiere pendant 3 semaines, ca passe, mais pour plusieurs moi la majorité des mecs essaierons de "l'attrapper" non ?

15 déc. 2010

choisir une équipière
surement pas évident non plus !! parait qu'elles sont rares... ! Dans des ages un peu plus ..."avancés", il y a plus de femmes que d'hommes, le nombre d'équipières doit être inversement proportionnel à cette donnée ! Il y a toujours le moyen de se rabattre sur UN équipier .

15 déc. 2010

annonces de recherche équipier(es)
Il m'est arrivé quelques fois de regarder ces annonces.
A chaque fois j'ai vu des types qui recherchaient spécifiquement des équipières.... ca fait un peu meetic mais bon....
Sinon désolé pour le HS.

16 déc. 2010

meetic
bonjour Lodge, tu as raison ! Ca ne sort pas du sujet ! Ca existe aussi, et ceux qui l'annoncent ont le mèrite d'être clairs . C'est quand ça reste dans la baille à mouillage que ça risque d'être craignos !! ;-)

16 déc. 2010

Il est vrai que depuis
la domestication de la vapeur, certains peuvent envisager de tirer des bords...

Par contre, je suis certain que si un croquignolet équipier embarque la skipette ne se gênera pas pour jouer les Cléopâtre...

Rien que de plus naturel après tout...

Perso, j'aime mieux la balade solo et les nanas dans les ports.
Il faut quand même le temps de récupérer... :alavotre:

pfffzzzz

16 déc. 2010

Question
de point de vue...

Tête à tête, tête à tête, tête à tête, pffff...

Pourquoi toujours se limiter au moins intéressant?

Bon ok :acheval:

pfffzzzz

16 déc. 2010

si
apres 15j de t^te à tête le skipper ne s'interesse pas à l'équipiere il passera pour un goujat mal elevé .

a mon avis c'est l'indifference qui semblerai louche .

16 déc. 2010

L'équipière
Un petit bouquin qui relate une expérience vécue sur le sujet. ---&gt

16 déc. 2010

La tof
... va peut-être passer ce coup ci ...

16 déc. 2010

Bon !
Ben ça passe pas.

Il s'agit du bouquin "L'équipère" de Joëlle Chamalet, édition "Les 2 encres".

16 déc. 2010

L'équipière
bonjour !
Super bookin à mon avis ! plein de spontanéité, d'énergie, de simplicité et d'émotions aussi ... un peu ! Aurore, un truc à lire et à relire aussi !

16 déc. 2010

J'ajouterais un détail,
s'assurer que le skipper n'est pas alcolo.

On en voit pas mal par ici qui se font une gloire de se bourrer la gu... et qui embarquent plus de rhum pour une traversée que de GO.

RV

16 déc. 2010

ça captainherve
c'est valable dans les deux sens ;-)

16 déc. 2010

je n'ai que rarement eu des ennuis
mais l'expérience venant je n'embarque jamais qui que ce soit pour une nav plus ou moins longue sans un test d'une journée, d'abord puis de deux jours ensuite, ça évite les mauvaises surprises réciproques

Phare du monde

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2022