C'est parti !

Il y a ~2 ans, je demandais ici dans le forum : 'est-ce possible? ' Possible de partir avec seulement l'envie mais pas la compétance ni le bateau... J'ai eu ici, beaucoup de réponses encourageantes, alors, je tenais à vous faire part de mes prémières impressions notés sur mon carnets de voyages.

mardi 9 septembre 2003

Bien, enfin je reprend ce journal. Journal de bord devrais je dire puisque cette fois ci c’est belle et bien parti. Depuis trois jours, exactement depuis samedi 06, 9 :00 du matin. Et des tonnes d’émotions… Lorsque je suis assis sur le banc du cockpit de Jagoar, je pense et me remémore mes journées. Et je me dis qu’il faut que je ré attaque ce journal et que j’y note mes pensées profondes.
Avant tout, bien sur, le bateau et plus encore la mer. Cette mer dont je doute et me méfie et Jagoar que j’apprend à connaître et surtout : à aimer. Et je crois bien que je commence à l’aimer ! Quant à la mer, je commence seulement à l’appréhender et apprend avec ferveur à la connaître. C’est ça, tous mes sens sont en éveil et je suis repus d’émotion. Bien sur, ce qui me manque le plus, c’est l’expérience, mais je pense que cela viendra avec la pratique et surtout l’observation des éléments qui m’entourent et une bonne connaissance de Jagoar. Je comprends maintenant, cette quasi symbiose entre le marin et son bateau, symbiose nécessaire au plaisir et à la bonne marche de l’ensemble. C’est une histoire d’amour, une histoire basé sur la confiance et l’évaluation des capacités mutuelles. En ce sens, je pense que Jagoar est déjà un peu amoureux de moi, tant il me pardonne mes incessantes erreurs. Quelle bête, quelle machine ! Il n’y a qu’a sentir la puissance dont il dispose pour ne plus lutter, devenir humble et jouer de finesse. Quand pourrais je enfin dompter sa puissance, jouer avec la mer, le vent et honorer ce navire qui mérite sûrement un capitaine plus aguerri ?
Mais comme ce soir, les yeux rivés sur son (majestueux) portique, j’ai l’impression qu’il me remercie de l’emmener en mer, avec des projet de navigations constantes et pourquoi pas, lointaine…
Comme un chien longtemps attaché au piquet que l’on lâche enfin en forêt, rendu fou par les odeurs et la liberté…

Pour résumer ces trois derniers jours, je dirais en quelques mots : une certaine angoisse au départ, un second jour un peu difficile du point de vue mental et météorologique et un troisième jour ou les choses commencent à se mettre en place. Comme si la mer me faisait un petit signe après m’avoir mis à l’épreuve pour tester ma motivation. Mais ça n’est pas fini, je sais qu’elle me réserve encore bien des surprises, des peurs et des joies. La météo, elle, n’est franchement pas brillante (bien vu le denier dicton...). Non que je suis pris dans de sombres coup de vent, mais plutôt dans la tourmente de difficiles décisions. Rien n’est établi et après cette été de canicule, les dépressions s’amusent à rendre fou le plus doué des météorologues et les coups de vents sont à craindre et annoncés constamment. Du fait, cela arrange bien mes affaires et me voilà à caboter le long du golf du Lion où le coup de tramontane est une menace constante. En contrepartie, les ports où se mettre à l’abri sont légion. Finalement, cette météo incertaine, m’obligeant à faire de courte étape, les fameux ‘saut de puce’ du golf du Lion, m’aide à m’amariner et à m’accoutumer en douceur à cette vie de gitan des mers.

Voilà, et encore merci au gens qui m'ont encouragés dans mon projet sur ce forum.